Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LES TROIS CROIX

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L'un des malfaiteurs qui étaient pendus l'outrageait aussi, en disant: Si tu es le Christ, sauve-toi toi-même, et nous aussi.

Mais l'autre, le reprenant, lui dit: Ne crains-tu donc point Dieu, car tu es condamné au même supplice? Et pour nous, c'est avec justice, car nous souffrons ce que nos œuvres méritent; mais celui-ci n'a fait aucun mal.

Et il disait à Jésus: SEIGNEUR, SOUVIENS-TOI DE MOI, QUAND TU SERAS ENTRÉ DANS TON RÈGNE.

Et Jésus lui dit: Je te le dis en vérité, TU SERAS AUJOURD'HUI AVEC MOI dans le paradis. (Luc, XXIII, 39-43.)


Mes frères,

J'ai intitulé mon discours aujourd'hui les trois croix.

Je l'ai fait parce qu'elles se dressent encore toutes sanglantes, pour ainsi dire, sur le passage que je viens de lire, et symbolisent parfaitement les trois grandes puissances spirituelles à l’oeuvre dans le monde. De fait, ce passage indique les résultats que la vie, l'œuvre, (Le plan de ce sermon ne m'appartient pas.) la mort et la résurrection de Jésus-Christ devaient avoir au sein de l'humanité.

Aussi, est-ce avec raison qu'on l'a appelé un évangile dans l'Évangile.

Il nous montre la grande œuvre du salut, non seulement dans l'acte de la Rédemption, mais dans la première de ses applications individuelles.

J'y trouve quelque chose de plus: le drame de la croix, joué par ces trois mystérieux personnages, renferme l'histoire anticipée de la double attitude que l'humanité devait prendre en face de l'expiation de Jésus-Christ.

Une partie l'acceptera et en bénéficiera en se l'appropriant,

tandis qu'une autre partie la repoussera dans sa folie.

C'est ainsi que le Fils de l'homme, du haut de sa croix, commence le jugement qu'il exercera sur le monde entier, quand, «comme un berger, il séparera les brebis d'avec les boucs,» offrant à celles-là la gloire éternelle, et précipitant ceux-ci dans les sombres abîmes de l'enfer.


CHACUNE DE CES CROIX A UNE LEÇON à nous donner, car chacune d'elles personnifie une puissance spirituelle perpétuellement à l'œuvre dans le giron de l'église et au sein de la société.

La première personnifie la puissance du péché;

la seconde, la puissance de la foi;

et la troisième, celle de Jésus, la puissance de la grâce.

Jetons un rapide coup d'œil sur chacune d'elles.


* * *


I


La première croix personnifie la puissance du péché.


Pour peu que l'on jette un regard dans le cœur humain ou que l'on prête l'oreille aux bruits du dehors, on reste convaincu qu'un TRIPLE DÉSORDRE MORAL A ENVAHI L'ÂME HUMAINE et bouleversé la société.

Avide de connaissances, altéré de vérité, l'homme cherche et se consume à découvrir, mais tous ses efforts n'aboutissent, la plupart du temps, qu'à l'erreur ou au doute, en sorte qu'il oscille perpétuellement entre le vrai et le faux, jusqu'à ce que, fatigué de chercher, ou dégoûté des résultats obtenus, il renonce au travail de la pensée, préférant l'humiliation de l'ignorance à l'amertume de l'erreur.

Tourmenté du besoin d'aimer et d'être aimé, son cœur se lance-t-il à la poursuite des ardentes et saintes aspirations qui le font vibrer, il retombe bientôt sur lui-même déçu, endolori, ensevelissant dans un passé douloureux, souvent voilé de deuil, un avenir autrefois vaste comme l'espace et débordant d'espérance et de promesses.

À peine en possession de l'existence, il se trouve en face de la loi morale que sa conscience lui révèle quand elle dit: TU DOIS FAIRE LE BIEN ET FUIR LE MAL!

Mais, né avec un penchant irrésistible au mal, et poussé par le prince du mal, il enfreint la loi, tente d'imposer silence à la conscience qui proteste, et S'ENIVRE À LA SOURCE DU PÉCHÉ.

Alors les remords, terribles vengeurs de la conscience offensée, arrivent, et la terreur succède à l'enivrement.

Aussi, abreuvé d'amertume, pris de dégoût, obsédé de remords, il plonge encore plus avant dans l'océan de la corruption et poursuit sa carrière effrénée au mépris de toute loi, jusqu'à ce que la justice humaine le saisisse et le pende à un gibet, en attendant que la justice divine le précipite dans les tourments éternels!

Le portrait est-il outré, mes frères, a-t-il trop de relief?

N'est-ce pas là l'abominable carrière et la tragique fin de l'homme que Dieu abandonne à la terrible puissance du péché?


Si ce portrait est celui du pécheur, c'est aussi celui du brigand inconverti.

Ce qui me frappe dans la vie et le caractère de ce brigand, ET de tout pécheur public, c'est sa persistance à pécher, à violer sciemment la loi au mépris de ses peines.

Les amis ont beau l'abandonner, la société à beau le mettre à son ban, la conscience à beau protester et les souvenirs d'enfance ont beau se réveiller en foule, IL PERSISTE À FAIRE LA GUERRE À DIEU: il persistera. «Il boit l'iniquité comme de l'eau» (Job XV, 16), et résiste au Tout-Puissant.

Même à cette heure solennelle où, pendu au bois, il a cessé d'espérer en la miséricorde humaine; maintenant que sa vie s'échappe dans chaque goutte de sang qui tombe et rougit le pied de sa croix, il ne semble pas réaliser ce qu'il y a d'effrayant dans son état.

Aucun regret ne vient serrer son âme à la pensée de son horrible carrière;

Aucune crainte de l'avenir ne le fait tressaillir;

AUCUN DÉSIR DE RÉCONCILIATION AVEC DIEU ou avec l'humanité n'agite sa conscience.

Dans l'insolent défi qu'il porte à la grande et sainte victime pendue près de lui, je ne vois que le désir d'être délivré de l'affreux supplice qu'il endure: «Si tu es le Christ, sauve-toi toi-même, ET NOUS AUSSI

Il faut que la conscience d'un tel homme soit morte puisque l'approche de la mort, avec son cortège de mystères effrayants, le trouve froid et insensible.

Cependant, y eût-il jamais un moment où la divinité du Christ resplendit avec plus d'éclat et où l'Évangile fut prêché avec plus de puissance!

Je me déclare incapable de comprendre qu'un homme

qui a contemplé la divine patience de Jésus-Christ;

qui a regardé ses longues et injustes souffrances sur la croix,

qui l'a vu expirer en prononçant; des paroles qui expriment plus de charité que le monde entier n'en contient,

puisse rester le cœur aussi froid qu'un glacier!

Que dis-je, refuser le rayon divin qui voulait tout fondre et tout féconder dans cette âme d'airain!

Il est pourtant là, devant nos yeux, ce pécheur endurci.

Aussi est-il, et reste-t-il L'EXEMPLE LE PLUS FRAPPANT DE LA TERRIBLE PUISSANCE DU PÉCHÉ.

Comme beaucoup d'entre nous, sans doute qu'il avait été élevé par des parents pieux et tendres, et instruit en tous points dans la loi mosaïque. C'est donc sciemment et volontairement qu'il aborde et poursuit sa carrière d'impiétés.....

Il s'était dit ce que beaucoup de jeunes gens du jour répètent:

«Je violenterai ma conscience, je fermerai les yeux à la loi de Dieu et l'oreille aux prières de ceux qui m'aiment, jusqu'à ce que j'aie amassé des richesses et bu à la coupe de tous les plaisirs, ENSUITE je me repentirai, j'offrirai des sacrifices pour mes crimes, et je réparerai par une vie exemplaire le mal que j'aurai fait.»


Mes frères: l'heure de sa mort le trouva tellement endurci, si méchant et si dépravé, que même la vue du doux et innocent Jésus, mourant pour ses péchés, lui arracha cette parole impie et blasphématoire:

«Si tu es le Christ, sauve-toi toi-même, et nous aussi.»

Cet exemple est pour nous: prenons garde. Si nous continuons à commettre le péché en répétant, «plus tard je me convertirai,» malheur!


Vous convertir!

Qui vous a dit que Dieu voudra de vous alors?

Qui vous a dit que vous en aurez l'occasion?

Qui vous a dit que votre cœur ne sera pas trop dur?


«AUJOURD’HUI, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs» (Hébreux III, 7).

Je ne crois guère aux conversions opérées sur un lit de mort, la plupart sont hypocrites.

C'est souvent la peur qui les opère.

En voulez-vous la preuve?

Vous la trouverez chez ceux qui ont cherché Dieu sous le coup d'une maladie qu'ils croyaient mortelle; revenus à la santé ils se sont plongés dans le péché plus avant que jamais et se sont moqué de Dieu.

Et quand même Dieu vous convertirait sur le lit de mort:


n'auriez-vous pas honte d'accepter l'hospitalité du ciel

après avoir haï Dieu et transgressé ses commandements toute votre vie?



* * *


II


La seconde croix personnifie la puissance de la foi.


Détournons les yeux de la croix du brigand impénitent pour les porter un instant sur la croix de son compagnon de crimes et d'infortune.

À la vue de celui-ci mon courage renaît, car il m'apparaît comme la personnification de la puissance de la foi.

À première vue je ne vois aucune différence entre eux.

Tous les deux ont commis les mêmes crimes,

tous les deux ont mené la même vie coupable, honteuse,

et tous les deux ont été condamnés au même supplice qu'ils endurent côte à côte, sous les malédictions et les huées de la populace.

Pendant longtemps leur conscience endormie les a laissés en repos, et il semble que tous les deux vont mourir dans l'impénitence finale.

Que d'obstacles s'opposaient à la naissance de la foi dans l'âme du bon larron! L'endurcissement du cœur, l'assoupissement de la conscience, les tortures de la croix, une connaissance imparfaite de Jésus-Christ; tout semblait vouloir élever une barrière infranchissable entre le Sauveur et cette âme obscurcie.

Mais l'étincelle de la foi jaillit tout à coup du grand crucifié, traverse la barrière et pénètre son âme. Je suis porté à croire que cet homme avait été entraîné au mal par de mauvais compagnons.


Mes frères, écoutez: il sera toujours vrai que «les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs» (I Corinthiens XV, 33).

Que d'hommes élevés dans la connaissance du bien et nourris de l'amour de la vérité qu'ils croient, l'ont reniée plus tard sous le feu des sarcasmes et des moqueries!

Ils croient en Dieu, ils l'aiment, et font quelques efforts pour le servir et pour mener une vie exemplaire, mais ILS SONT SI FAIBLES que la moindre allusion à leur foi, la moindre tentation, les fait rougir d'être chrétiens.

Ils ont tellement peur du monde et tellement à cœur de plaire à Dieu et au diable, qu'ils sont incapables de résister à un ami qui les sollicite au mal, par crainte du ridicule.

Ils sont si faibles et si lâches, qu'au lieu de tancer vigoureusement celui qui blasphème Dieu en leur présence, ils l'encouragent par leur silence et souvent par leur sourire.

Est-il surprenant que ces hommes perdent la foi, qu'ils détruisent leur vie spirituelle et chassent de leur âme la puissance de résister au mal?

Toute leur vie ils ont été:

une pierre d'achoppement à leurs frères,

un fardeau à eux-mêmes,

une entrave au ministre de l'Évangile,

et la honte du christianisme qu'ils professent.

Enfin ils meurent dans l'impénitence finale.

Cependant, quelquefois, à l'article de la mort, leur foi se réveille; ils voient le Christ dans sa beauté, sa puissance et son amour, et se jettent dans ses bras. C'est ce qui arriva au bon larron.


Au moment où les ombres de la mort l'enveloppent de toute part, il reconnaît le Sauveur dans l'humble et douce victime qui expire à son côté, et il tressaille; son horrible passé défile devant lui comme un éclair, et il pâlit; l'avenir terrible qui l'attend s'ouvre comme un abîme sous ses pas, et une frayeur mortelle le saisit; mais, au même instant, voyant le Sauveur il s'écrie transporté: «Seigneur, souviens-toi de moi, quand tu seras entré dans ton règne

À l’instant l'assurance du salut envahit son âme troublée, le calme se fait, la paix s'établit. Alors, se retournant vers son compagnon qui insulte la grande victime, il le tance fortement, AFFIRME SA FOI, et devient le premier prédicateur de l'Evangile de Jésus-Christ! Ses mains et ses pieds sont attachés à la croix, tout son corps est lié, mais SON CŒUR ET SA LANGUE SONT LIBRES et il proclame son Sauveur et sa foi.


Que l'exemple de ce malfaiteur nous enseigne à ne jamais désespérer de la conversion du pécheur et nous encourage à lui prêcher l'Évangile.

Pères et mères de famille, ne vous lassez point de prêcher l'Évangile à vos enfants.

Prêchez-le par votre tendresse, par votre sagesse et surtout par votre conduite de tous les jours.

Prêchez-leur l'Évangile par vos paroles, par vos actions, par votre vie tout entière.

Prêchez avec patience et prière, quand même il se moquerait de vous et mépriseraient votre message.

Prêchez toujours, et un jour Dieu fera croître la divine semence que vous aurez jetée dans leurs jeunes cœurs.

Moniteurs et monitrices de l'école du dimanche, jeunes hommes et jeunes femmes qui avez fait une profession publique de votre foi en Jésus-Christ, prêchez-le en temps et hors de temps à tant d'âmes qui périssent autour de vous, faute d'un Sauveur.

Insistez, pressez; travaillez pour le Maître «pendant qu'il fait jour, car la nuit vient en laquelle personne ne peut travailler» (Jean IX, 4).

Si, parfois, sous le coup d'un découragement momentané, vous vous écriez: «mes efforts sont vains et mes paroles inutiles,» rappelez-vous toujours cette parole de l'Esprit-Saint:


«Jette ton pain sur la surface des eaux,

car avec le temps tu le retrouveras»

(Ecclésiaste XI, 1).


* * *


III


La troisième croix personnifie la puissance de la grâce.


Finalement, entre la croix sur laquelle s'étale l'hideuse puissance du péché et celle que vient de frapper un rayon de foi et de lumière, se dresse la croix de Jésus-Christ, le Sauveur du monde.

Frères, contemplez-la un instant, contemplez-la toujours.

Car, pourquoi mon Sauveur y est-il cloué?

Pourquoi sa croix se dresse-t-elle entre celles de deux brigands?

Pourquoi est-il sur une croix?

Est-ce parce qu'il a dérobé?

Il a toujours donné.

Est-ce parce qu'il s'est révolté contre l'autorité et qu'il a porté une main sacrilège sur son souverain?

Oh non! il a toujours dit: «Rendez à César ce qui est à César» (Marc XII, 17).

Est-ce parce que, ayant en abondance des biens de ce monde, il a refusé de donner du pain au pauvre?

Lui manquer de charité! Quoiqu'il n'eût pas un lieu pour y reposer sa tête il n'a cessé de consoler les affligés, de guérir les malades et de donner à manger aux foules affamées qui le suivaient partout.

Est-ce donc parce qu'il a trempé sa main dans le sang de son frère?

Jamais, puisqu'il a dit: «Remets ton épée dans le fourreau» (Matthieu XXVI, 52).

A-t-il donc blasphémé la loi et maudit Dieu?

Non, puisqu'un jour il a dit à la populace échauffée et menaçante: «Qui de vous me convaincra de péché» (Jean VIII, 46)?


Pourquoi donc est-il cloué sur cette croix?

Pourquoi donc, ô Sauveur débonnaire, es-tu là?

Pourquoi cette couronne d'épines qui ensanglante ton noble front?

Pourquoi ces crachats qui souillent ta sainte figure?

Pourquoi ces clous dans tes mains et tes pieds?

Pourquoi ce sang qui coule, pourquoi ce nuage de deuil et d'angoisse sur ta figure, puisque tu es innocent?

Pourquoi ces cris, ces huées d'une foule impie montent-ils jusqu'à toi, puisque tu «n'as fait aucun mal


Hélas! hélas! je le sais: mon Dieu et mon Sauveur:

CE SONT MES PÉCHÉS QUI T'ONT CLOUÉ LÀ!

Pardonne, pardonne! ....


Quoiqu'il souffre en ce moment toutes les horreurs de la croix, il essuie sans murmure et sans colère les insultes de la troupe et les sarcasmes du brigand impénitent.

Pas un regard de reproche, pas une parole de censure, mais une prière sans nom: «Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font» (Luc XXIII, 34).

À cette heure solennelle il consomme son grand sacrifice: LE SALUT DU MONDE; mais, quoiqu'il soit absorbé par cette grande pensée et écrasé sous le poids énorme des péchés de l'humanité tout entière, SON OREILLE EST ATTENTIVE à la voix du bon larron, et son cœur est ouvert pour le recevoir.

À peine a-t-il demandé grâce que Jésus répond — et quelle réponse! —" tu seras aujourd'hui avec moi dans le paradis

Aussitôt le cœur du malfaiteur déborde de joie et de reconnaissance, et son âme rachetée s'envole vers la patrie oubliée!

Qu'elle est grande et sublime l'œuvre du salut en ce moment suprême!

Qu'elle est complète!

Elle est d'abord certaine: «JE TE LE DIS EN VÉRITÉ

Elle est instantanée: «AUJOURD'HUI

Elle est parfaite: «TU SERAS AVEC MOI DANS LE PARADIS!»

Cette belle œuvre de la grâce ne transforme-t-elle pas en une sainte réalité cette profonde parole de l'apôtre Saint Paul:


«où le péché a abondé, la grâce a surabondé»

(Romains V, 20)


Et quel jour pour ce pauvre coupable?

Le matin il était un criminel sans espoir, condamné par la justice humaine et par la justice divine;

Le soir, au moment où les ombres de la nuit enveloppaient les collines de Sion, il entrait dans le royaume de son Sauveur pardonné et sauvé.

Le matin il avait franchi les portes de Jérusalem en compagnie d'un misérable que la populace huait et maudissait;

À l'heure où la nuit tombait à flots sur la sainte cité des Juifs, il franchissait le seuil de la nouvelle Jérusalem avec celui que des millions d'anges et de rachetés adorèrent en se prosternant!


Mes frères, la croix du Christ se dresse encore sur les confins de deux mondes et entre deux humanités.

Pour les uns elle est et demeure le symbole d'une grande folie, et le sujet de maints quolibets; semblables au brigand impénitent, ils la méprisent et la huent. Aussi est-elle IMPUISSANTE À LES SAUVER.

Pour les autres, la croix est le signe du pardon et de la réconciliation; comme le bon larron, ILS ONT TROUVÉ UN SAUVEUR ÉTERNEL dans la sainte victime qui la couvre, et dans son sang un précieux gage d'immortalité.


À laquelle de ces deux classes d'hommes appartenez-vous, mes frères?

Vous savez qu'il n'y a pas d'alternative. Il faut se ranger sous la croix du Christ ou sous celle du brigand impénitent.

Quelle pensée solennelle!


Chaque fois que je gravis les degrés de cette chaire, je me dis que la parole que je vais annoncer va resserrer les liens qui retiennent mes auditeurs au Christ ou à Satan, et je tremble.

Il y a de quoi; le devoir est grand et la responsabilité lourde. Mais si ma responsabilité est lourde, la vôtre l'est davantage, car c'est à vous que s'adresse la parole, et malheur à vous si vous la méprisez.

Si vous la méprisez, le moment viendra où les remords et l'angoisse empoisonneront l’éternité de vos jours.

Si, au contraire, vous la recevez; si comme le larron pénitent vous vous écriez: «Seigneur, souviens-toi de moi,» un jour viendra où le Christ vous répondra:


ENTRE AVEC MOI DANS LE PARADIS!


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