Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

SERMON

SUR

L’EFFICACITÉ DE L’ÉVANGILE

POUR SOULAGER TOUS NOS MAUX.

***


Note de la bibliothèque «Regard»: nous avons modifié certaines constructions de phrase et changé certains mots afin de rendre le texte plus facile à comprendre.


* * *


Venez à moi, vous tous, qui êtes travaillés et chargés, et je vous soulagerai. (Matth. XI, 28.)

Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, Même celui qui n’a pas d’argent! Venez, achetez et mangez, Venez, achetez du vin et du lait, sans argent, sans rien payer!

Pourquoi pesez-vous de l’argent pour ce qui ne nourrit pas?

Pourquoi travaillez-vous pour ce qui ne rassasie pas?

Écoutez-moi donc, et vous mangerez ce qui est bon, Et votre âme se délectera de mets succulents.

Prêtez l’oreille, et venez à moi, Ecoutez, et votre âme vivra. (Ésaïe LV, 1-3. V. S.)


C’est par ces pressantes instances que l’Éternel, parlant par la bouche de Son Prophète, invite les hommes à recevoir ce Messie, qui devait paraître dans l'accomplissement des temps.

Certainement que, pour des hommes avides de Bonheur, il ne pouvait y avoir de motif plus puissant à SE DÉCLARER SUJETS DU MESSIE en considérant les suites salutaires que cette démarche aurait nécessairement sur leur Félicité (bonheur).


Heureux les Juifs, Contemporains de Jésus-Christ si, au lieu de le rejeter avec obstination, ils avaient cherché en Lui leur consolation et leur joie

Heureux leurs Descendants, si, plus sages que leurs Pères, ils n'avaient pas refusé, à leur exemple, d'étancher leur soif à cette source d'eaux vives, et jaillissante jusque dans la vie éternelle.

Heureux nous tous, Mes Frères, si, ne cherchant pas le Bonheur là où nous ne saurions le trouver, NOUS NOUS SOUMETTIONS AVEC EMPRESSEMENT À CETTE TOUCHANTE INVITATION lorsque notre Divin Sauveur nous adresse cette invitation:


Venez à MOI, vous tous, qui êtes travaillés et chargés, et JE vous soulagerai.


Faisons deux courtes remarques sur le sens de ces paroles.

1. La première concerne les expressions «VENIR À JÉSUS CHRIST».

Vous savez qu’elles signifient le recevoir comme le Messie promis par les Oracles de la Loi et qu’elles sont synonymes avec celles de croire en Lui.

Ainsi Jésus-Christ disait: Celui qui VIENT À MOI, n'aura jamais faim; et celui qui CROIT EN MOI, n'aura jamais soif (Jean VI, 35.)

Cette Foi, par laquelle le vrai Chrétien vient à Jésus-Christ, n’est pas une Foi morte et stérile: elle embrasse nécessairement L’OBÉISSANCE À SES ORDRES; c’est d'ailleurs ce que l’on ne cesse de vous inculquer.


2. Ma seconde remarque concernera l’état de ceux à qui le Sauveur adresse son invitation.

C’est à CEUX, QUI SONT TRAVAILLÉS ET CHARGÉS et, selon la force de l'original, ces termes désignent des hommes épuisés par un rude travail ou succombant sous un pénible fardeau.

Mais qui sont ceux que Jésus-Christ aurait eu dessein de caractériser?

C’est sur quoi les Interprètes se partagent.

La plupart pensent, qu'Il avait en vue les Juifs, accablés sous le nombre de leurs ordonnances rituelles; ils se fondent principalement, sur ce que St Pierre dit, en parlant de ces ordonnances: que c’était un joug, que ni eux, ni leurs Pères, n'avaient pu porter. (Actes XV, 10.)


Nous ne nions pas, Mes Frères, que l’exhortation de notre texte ne puisse pas regarder ces Juifs travaillés et chargés par des cérémonies, que multipliaient encore à l'infini les additions minutieuses des Scribes et des Pharisiens.

Mais il nous semble que le rapport, qui se trouve entre notre texte et le passage de St Pierre que nous venons de citer, est trop éloigné pour qu’on soit en droit d’en déduire qu’ils parlent que d’un seul et même objet.

D'autres Commentateurs, fondés sur quelques endroits de l’Écriture où le péché et ses suites nous sont représentés comme un travail et un fardeau, ont cru que le Sauveur s’adresse à tous ceux qui, dans le vif sentiment de leur corruption, désirent d’être délivrés et de leur misère spirituelle, et des appréhensions légitimes que l’idée de la Justice Divine excite dans leurs âmes: mais nous ne saurions découvrir les raisons, qui les autorisent à restreindre uniquement à ces Pécheurs l’Invitation de Jésus-Christ.

Il nous semble donc qu’on doit donner à cette Invitation une plus grande étendue.

Elle se rapporte, selon nous, à TOUS CEUX, qui en vertu des idées fâcheuses qu’excite en eux la situation où ils se trouvent placés, peuvent être considérés comme des gens travaillés et chargés.

Quelles que puissent être leurs perplexités, s’ils viennent à Jésus, Il leur promet qu’ils trouveront dans l’acceptation de sa doctrine, ET la soumission à ses préceptes, si ce n’est pas toujours la fin de leurs maux, du moins TOUJOURS UN SOULAGEMENT propre à les faire supporter avec constance.

C’est cette intéressante Vérité, que nous avons dessein d’établir dans ce Discours. Pour cet effet, nous ramenons nos réflexions à quelques points généraux, nous montrant que l'homme peut être travaillé et chargé:

1. Par des Doutes:

2. Par des Passions:

3. Par le Sentiment de ses péchés:

4. Par des Soucis:

5. Par des Afflictions:

6. Enfin, par la Crainte de la Mort.

À tous ces égards s’il vient à Jésus, Jésus le soulagera.

Ô si la persuasion pouvait découler de mes lèvres afin que la sérénité, la paix et la joie s’établissent et s’affermissent dans vos coeurs! Ainsi soit-il!


* * *


I


J’adresse d’abord l’Invitation de mon texte à ceux qui sont travaillés et chargés par des Doutes au sujet de la «Religion».

Qui de nous, mes Frères, n’a pas plus d’une fois éprouvé tout ce qu’un état d'incertitude a de fâcheux? Combien cet état ne devient-il pas plus pénible, lorsque cette incertitude se rapporte à des objets qui ont la relation la plus étroite avec notre Bonheur!

On ne saurait contester que la «Religion» ne soit pas de ce nombre; dès lors, quels Doutes pourraient-ils être plus accablants que ceux qu’on peut nourrir à cet égard?

C’est de la décision, suite à ces Doutes, que dépend en grande partie, notre Félicité (bonheur) dans ce Monde;

C’est de la décision suite à ces Doutes, que dépend notre Béatitude dans le Monde à venir:


CES DOUTES SONT DONC PROPRES À TROUBLER

LA TRANQUILLITÉ DE NOTRE COEUR!


Ne pas pouvoir se prononcer sur ces Questions importantes:

1. Y a-t-il un Dieu, que je doive craindre; ou n’est-ce qu’un fantôme, créé par la Superstition?

2. Ce Dieu S’intéresse-t-Il aux choses de ce Monde; ou abandonne-t-Il à un Hasard aveugle l’ouvrage de Ses mains?

3. Exige-t-Il que je m’acquitte de certains Devoirs pour m’assurer Sa Bienveillance?

4. La manière, dont je me conduis Lui est-elle absolument indifférente?

5. Mon Âme est-elle une Substance immatérielle et immortelle; ou n’est-elle qu’une modification de mon Corps; sera-t-elle détruite avec lui?

6. Dieu S’est-Il contenté de parler aux hommes par la Raison; ou s’est-Il révélé à eux d’une manière plus immédiate?

7. La Révélation qu’admettent les Chrétiens, est-elle émanée de Dieu ou n’est-elle qu’un tissu de fables et de mensonges?

8. Dois-je envisager Jésus-Christ comme le Sauveur ou comme le Séducteur du genre humain?

9. Pour être éternellement heureux, faut-il que je reçoive Sa Doctrine ou faut-il que je la rejette?

10. Etc., etc...

Ne pas pouvoir se prononcer sur des Questions d’une aussi grande importance, n’est-ce pas là une des situations les plus accablantes où puisse se trouver un Être, doué d’Intelligence, capable de Vertu, et susceptible de Bonheur?

Telle est cependant la situation de la plupart de ces Insensés qui, se parant de nos jours du beau titre de Philosophe, font profession de chercher dans leur seule Raison la solution de leurs Doutes religieux.

De l’aveu même de quelques-uns des plus célèbres et des plus audacieux qui, aux approches de la Mort, ont laissé tomber le masque séduisant dont ils s’étaient couverts.

Tous leurs efforts pour se persuader:

qu'il n'y a point de Dieu,

que l'âme périt avec le corps,

que l'Évangile n'est qu’une production de l’Imposture...

... toutes ces réflexions n’ont abouti qu'à produire chez eux, sur ces Sujets capitaux, la plus désolante incertitude! Quiconque fera attention aux contradictions sans nombre que nous offrent leurs écrits et leur conduite n’aura pas de peine à s'en persuader.


Qu’ils sont donc heureux les Chrétiens, qui reçoivent avec foi et obéissance la Doctrine de leur Divin Maître.

Dès lors plus d’Indécisions, plus de Doutes, plus de Perplexité.

Dès lors ils ne disent plus «je présume, j'espère», mais «JE CROIS, JE SAIS»: c’est là leur langage!

Un sérieux Examen des fondements de leur croyance les rend fermes et immuables. Ils savent qu’elle est appuyée sur cette colonne de Vérité (1 Tim. III, 15.) que battent en vain les flots écumants du Mensonge.

L’Expérience les a convaincus, que les Ennemis du Christianisme n’ont pu opposer aux Preuves victorieuses de sa Divinité, que d’insultantes railleries, ou des difficultés dont on a toujours dévoilé avec soin la mauvaise foi ou la faiblesse et c'est ainsi que fondé sur L'EXCELLENCE MÊME DE LA RÉVÉLATION dont ils se déclarent les Disciples;

sur les Prophéties, qu’elle renferme, et dont elle fait voir l'accomplissement;

sur les Miracles qui ont apposé le sceau à la Mission Divine de ceux, qui en ont été les Héraults;

sur les Progrès rapides et surnaturels, qu'a faite la Doctrine Évangélique malgré les obstacles en quelque sorte invincibles, qu’elle eut à surmonter;

enfin sur l'État du Peuple Juif depuis la réjection du Sauveur:


C’est fondés sur tant de Preuves irréfragables (incontestables), qui leur démontrent, que L’ÉVANGILE EST VÉRITABLEMENT LA PUISSANCE ET LA SAGESSE DE DIEU, que les Chrétiens DOCILES trouvent dans cet Évangile une Lumière, qui les guide sûrement au milieu des ténèbres, des erreurs et des doutes qui couvrent la face du Globe.

C’est ainsi qu’ils peuvent s’écrier avec une pleine certitude de foi:


JE SAIS EN QUI J'AI CRU.

C'est ici la Vie éternelle de Te connaître seul vrai Dieu,

et Celui que Tu as envoyé, JÉSUS-CHRIST

(2 Tim. I, 12; Jean XVII, 3.)


* * *


II


C'est à VOUS que j’adresse, en second lieu l’Invitation de mon texte!

À vous, dont DES PASSIONS MAL DOMPTÉES troublent incessamment le repos.

Destinées par le Créateur à faire le Bonheur des hommes, trop souvent, par leur négligence ou par leur corruption, les Passions enfantent pour eux le trouble et l’infortune. C’est là le fondement de cette leçon de l'Apôtre:

Mes Bien-aimés, je vous exhorte à vous abstenir des convoitises charnelles, qui font la guerre à l'âme. (1 Pierre II, 11.)

Faudrait-il, pour vous en convaincre, vous mettre ici sous les yeux les tristes effets qu’elles traînent à leur suite lorsqu’on néglige de les rapporter à leur objet véritable ou lorsqu’on leur permet d’exercer sur nous un empire (un pouvoir) excessif.


Voyez cet Ambitieux que domine la soif insensée du Crédit et des Grandeurs.

Quelles ne sont pas sans cesse ses inquiétudes, ses craintes, ses agitations, ses angoisses?

Une Sollicitation inefficace, un Concurrent favorisé plus que lui, un Regard moins gracieux de la part de son Prince ou de son Supérieur; il n’en faut pas d’avantage pour empoisonner son repos.

Voyez cet Avare, méprisable esclave de la cupidité, des Richesses.

Qui pourrait décrire les perplexités et les tourments d’un coeur qui cherche dans des Richesses, dont l’Incertitude et l’Instabilité font l’attribut essentiel, sa principale Félicité (bonheur)?

Voyez ce Voluptueux, qui place la sienne (sa Félicité, son bonheur) dans la jouissance perpétuelle de ces Plaisirs, dont un usage modéré et légitime peut seul prévenir le dégoût.

Sans cesse rassasié de ce qu’il recherchait avec le plus d’ardeur, il faut que sans cesse il se travaille, pour trouver dans de nouveaux objets l’assouvissement de ce désir du Bonheur, toujours infructueux pour lui parce qu’il n’a jamais su lui donner un objet convenable.


Ô Hommes dépourvus de sens, pourquoi donc usez-vous ainsi vos forces pour du néant?

Quoi? Être l’esclave de Passions qui, en faisant la guerre à l'âme (1 Pierre II, 11.), porte à la longue et au corps même, des coups dangereux.

Des Passions, souvent en opposition les unes avec les autres, qui se livrent dans le sein même dans leur malheureuse victime, les plus cruels combats.

Des Passions qui, acquérant PAR LA JOUISSANCE, de nouvelles forces, ne disent jamais assez!

Des Passions que suivent presque toujours la honte, le regret ou le remords:

Est-ce donc toute la Félicité (le bonheur) à laquelle l’homme puisse parvenir ici-bas?


Non; non; mes Frères. L’Évangile lui en offre une (passion) d’une nature infiniment PLUS EXCELLENTE.

Le Chrétien, qui a chargé sur lui le Joug de Jésus-Christ, (Matth. XI, 29.) s’est affranchi par cela même de la tyrannie de ses Passions.

Il a appris, non pas à les anéantir – Une Insensibilité stoïque n'est jamais qu’une chimère de l’orgueil. — Mais il a appris à LES APPORTER TOUTES À DIEU, comme leur dernière fin.

S'approcher de Lui, c'est le bien, suprême! Le désir ardent de se concilier Sa faveur pour le Temps et pour l’Éternité, c'est là, chez lui, la Passion dominante à laquelle toutes les autres sont toujours subordonnées.


Pour moi, m’approcher de Dieu, c’est mon bien.

(Psaume LXXIII, 28. V. S.)


Je le sais, mes Frères, ce n’est pas là l’ouvrage d'un Jour.

Il en coûte..., il en coûte beaucoup pour triompher constamment de cette Loi des membres qui combat sans cesse contre celle, de l'entendement, (Rom. VII, 23.)

Mais combien le Témoignage d’une bonne conscience, (1 Tim. I, 19.) l’Assurance de l’approbation de Dieu, (Psaume LXXXIV, 11; Prov. X, 9.) et l’Espérance d’une rémunération éternelle, n’allègent-ils pas le Travail! (Hébr. X, 35; XI, 26.). Combien tout cela n’adoucit-il pas les Sacrifices!

D’ailleurs le Chrétien sincère n’est jamais abandonné à sa propre faiblesse.

Dieu produit en lui le parfaire, non moins que le vouloir, (c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir. (Philip. II, 13. V. S.) pendant que l'enfant de Dieu, de son côté, travaille à son Salut avec crainte et tremblement. (Philip. II, 12.)

Sa Grâce, dressant toujours ses mains au combat, (Psaume CXLIV, 1.) lui fait obtenir les plus glorieux triomphes: et c’est ainsi encore, que rétabli dans la précieuse liberté des Enfants de Dieu, (Rom. VIII, 21.) il trouve dans la «Religion» de Jésus le repos de son âme.



* * *


III


Vous y trouverez ce repos vous qui êtes travaillés et chargé par le Sentiment de vos péchés.

Que ce Sentiment est douloureux lorsque, LOIN DES DISTRACTIONS DU MONDE et dans le calme des Passions, on réfléchit avec soin:

sur tout ce que le péché a d'odieux en lui-même;

sur l'avilissement où il nous réduit,

sur la lâche ingratitude qu'il manifeste,

et sur les suites funestes qu'il traîne après lui.

Surtout qu'il est cuisant ce Sentiment lorsqu'une Conscience, dont on avait pendant un temps étouffé la voix, se réveille avec force et devient tout à la foi l'Accusateur, le Juge et le Bourreau du coupable. C'est alors, qu'atterré par l'idée de sa dépravation et par celle de la Justice du Dieu, dont le pécheur a provoqué sur lui les flèches redoutables, il s'écrie alors:


Ma peine est plus grande, que je ne puis porter,

Il n'y a point de repos pour moi à cause de mon péché! Car mes iniquités ont surmonté ma tête; elles se sont appesanties comme un pesant fardeau au-delà de mes forces. (Gen. IV, 13; Psaume XXXVIII, 4-5.)

Avec quoi me présenterai-je devant l’Éternel, Pour m’humilier devant le Dieu Très-Haut? Me présenterai-je avec des holocaustes? (Osée VI, 6. V. S.)

Où, ceux qui sont travaillés chargés par ces remords et ces angoisses, trouveront-ils du soulagement?

Dans le témoignage de leur Conscience?

Mais, c'est cette Conscience qui leur crie:

Il y aura tribulation sur toute âme d'homme qui aura fait le mal. (Rom. II, 9.)

Dans les enseignements de leur Raison?

Mais, cette Raison même justifie les alarmes que doivent inspirer les Perfections immuables D'UN DIEU DONT LES YEUX SONT TROP PURS POUR VOIR LE MAL (Habakuk I, 13.), et QUI NE SAURAIT TENIR LE COUPABLE POUR INNOCENT (Ex. XXXIV, 7.)


Ô qu'heureux sont les Chrétiens qui trouve dans l'Évangile sur cet important sujet les plus consolantes assurances!

Ils savent qu'ils ont accès au Trône de la Grâce par ce Jésus que Dieu a établi pour propitiation (une victime pour expier NOS péchés) par la foi en son sang.

Ils savent que, quelques grandes, quelques nombreuses que puissent être leurs transgressions, il y a cependant TOUJOURS le pardon vers Dieu pour tous ceux qui:

vivement convaincus de leur indignité,

sincèrement repentant de leurs fautes,

et fermement résolus à faire désormais de l’acquit de tous leurs Devoirs leur principale étude...

... RECOURENT AVEC FOI, comme à leur Rédempteur, leur Docteur, leur Maître et leur Juge, à ce JÉSUS, dont le Nom a été donné aux hommes comme LE SEUL NOM PAR LEQUEL ILS PUISSENT ÊTRE SAUVÉS. (Actes IV, 12.)

S’étonnera-t-on après cela que, remplis d’une confiance inébranlable aux Promesses de Celui en qui toutes les Déclarations de l’Évangile sont oui et amen, ils adoptent avec une sainte allégresse ce Chant de délivrance:


Maintenant il n'y plus de condamnation pour ceux qui sont en Christ!

(Rom. VIII, 1.)


Qui est-ce qui intentera accusation contre les élus de Dieu? Dieu est Celui qui justifie!

Qui est-ce qui condamnera? Christ est Celui, qui est mort, qui est ressuscité, qui est assis à la droite de Dieu et qui même encore prie pour eux! (Rom. VIII, 33-34.)

Venez, donc, ô Vous, que le Sentiment de votre corruption abat et terrifie; Vous, que des remords angoissants poursuivent sans cesse;

Venez chercher du soulagement dans un Évangile, qui vous manifeste à découvert TOUS LES TRÉSORS DE LA MISÉRICORDE DIVINE.

Venez puiser à cette Fontaine de délivrance des eaux avec joie.

Venez et acceptez avec sincérité les Clauses d’une Alliance de réconciliation et de paix: et bientôt affranchis de vos alarmes et de vos terreurs, vous entendrez au fond de votre coeur contrit et brisé cette voix de Grâce et de Salut.


MON FILS; MA FILLE;

TES PÉCHÉS TE SONT PARDONNÉS.

VA-T’EN EN PAIX!

(Matth. IX, 2; Luc V, 20; VII, 48; 1 Jean II, 12.)


* * *


IV


Si la «Religion» de Jésus est propre à calmer les troubles d’une Conscience agitée; elle n’est pas moins efficace, en quatrième lieu, pour apaiser ceux qu’excitent des Soucis immodérés.

Qui est-ce qui, parmi nous, ne sache point, par sa propre expérience, combien des Soucis de ce genre sont capables d'altérer le Bonheur?

Celui-ci, possesseur d’une fortune qui lui fournit, et le nécessaire, et le superflu, se voit sans cesse en imagination livré à toutes les amertumes d’une douloureuse Indigence.

Celui-là, Père d'Enfants, dont tout lui semble présager la conservation et les succès, se travaille constamment par l’idée, qu’ils seront peut-être bientôt enlevés à son amour, ou qu’ils ne répondront point à ses soins empressés,


Mes Frères. Regardez autour de vous, et presque partout vous verrez les aveugles humains empoisonner leur Félicité (bonheur) actuelle, par une appréhension excessive de malheurs, qu’ils se figurent (et souvent même sans la moindre de raison) pouvoir devenir leur partage dans la suite.

Mortels insensés! Jusqu'à quand serez-vous ainsi vous-mêmes les artisans de vos Maux? Jusqu'à quand, dupes de votre imagination et victimes de vos soucis, refuserez-vous de prêter l’oreille à la voix de l'Évangile?

DÉCHARGEZ-VOUS SUR LUI (Jésus) de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous. (1 Pierre V, 7.)

Oui, déjà la saine Raison vous condamne!

Elle vous prêche que vos inquiétudes, vos alarmes sont, non seulement souvent peu fondées, non seulement toujours inutiles, mais qu’elles mettent continuellement à votre Bonheur les plus puissants obstacles.

Ô si, inattentifs à ses leçons, vous vous montriez du moins plus dociles à celles de l’Évangile!

Celui-ci vous enseigne:

C’est pourquoi je vous dis: NE VOUS INQUIÉTEZ PAS pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement?

Regardez les oiseaux du ciel: ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n’amassent rien dans des greniers; et votre Père céleste les nourrit. NE VALEZ-VOUS PAS BEAUCOUP PLUS QU’EUX?

Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie?

Et pourquoi vous inquiéter au sujet du vêtement? Considérez comment croissent les lis des champs: ils ne travaillent ni ne filent; cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n’a pas été vêtu comme l’un d’eux.

Si Dieu revêt ainsi l’herbe des champs, qui existe aujourd’hui et qui demain sera jetée au four, ne vous vêtira-t-il pas à plus forte raison, gens de peu de foi? (Matth. VI, 25-30. V. S.)


Lui, qui n'a point épargné pour vous son propre Fils,

comment ne vous donnerait-il pas toutes choses avec lui?

(Rom. VIII, 32.)


Mon Père, peut donc se dire le Chrétien fidèle, lorsqu’il a lieu de craindre un avenir fâcheux;

Mon Père est dans les Cieux: Il veille Lui-même pour mon bien; et la Bonté égale en Lui la Puissance. Je ne m'inquiéterai donc de rien; mais en toutes choses je présenterai mes demandes à Dieu par des prières et des supplications avec des actions de grâces.

En déchargeant tous mes soucis sur Lui, je Le reconnaîtrai dans toutes mes voies, persuadé qu'à celui qui cherche premièrement le Royaume de Dieu et Sa Justice, toutes les autres choses seront données par dessus.

Voilà l’espérance fondée, que me donne la «Religion» de Jésus. O mon Âme! Pourquoi donc t'abattrais-tu? Attends-toi à l'Éternel! Quoiqu'il en soit repose-toi sur Lui. Il sera ton Rocher, ta délivrance et ta haute Retraite; car cet Évangile, qui est la Puissance de Dieu à salut, est aussi la Manifestation de Sa bonne volonté envers les humains. (Philip. IV, 6; Prov. III, 6; Matth. VI, 33; Psaume LVII, 5; 2 Sam. XXII, 3.  ; Rom. I, 16.)


* * *


V


Ces mêmes Considérations doivent vous donner du Soulagement à Vous qui gémissez actuellement sous le poids des Calamités de la Vie.

L'Homme, dit Eliphaz, l'homme naît pour être travaillé comme l'étincelle pour s'élever en l'air. (Job. V, 7.)

Il n’en est aucun qui puisse légitimement s'assurer qu'il sera toujours à l'abri de tant de maux, de peines, de souffrances qui forment en quelque sorte l’apanage de sa Nature.

Tantôt couché sur un lit d'infirmité, il se voit en proie à de cuisantes douleurs.

Tantôt des séparations navrantes pour le coeur le plongent dans la plus amère affliction.

Tantôt des revers inattendus l’exposent aux angoisses d’une accablante indigence.

Tantôt des Langues d'aspic (de serpent) lui enlèvent une Réputation, qui lui était aussi chère que la Vie.

Tantôt des Ennemis implacables le rendent l'objet infortuné de leurs persécutions acharnées.

Tantôt...,

Mais comment achever une énumération de ce genre?

Ah! Que chacun de vous fasse seulement la revue de sa propre Vie; et ne s'écriera-t-il pas avec Job: L'Homme né de femme est de courte durée et plein d'ennuis (sans cesse agitée)! (Job XIV, 1.)

Comment lui-même se rendra-t-il ces ennuis supportables?

Sera-ce en se tourmentant lui-même dans sa fureur intérieure, qu’il consolidera ses plaies?

Mais n’est-ce pas plutôt le moyen de les envenimer et de les rendre incurables?

Cherchera-t-il donc du remède à ses maux dans les Consolations de la Sagesse humaine?

Mais, lorsqu’on les sépare de celles de la «Religion», n’ont-elles pas toutes pour bases l’inévitabilité des peines de la Vie? Et la Considération que je suis nécessairement misérable, bien loin de me soulager, n'aggravera-t-elle pas mes misères?

Se flatterait-il enfin de trouver ce soulagement dans la sensibilité et dans l’assistance de ses Semblables?

Mais combien de foi se voient-ils à cet égard dans la plus entière impuissance? Combien de fois n’abandonnent-ils pas le malheureux au jour de sa détresse? Et, lors même qu’ils ne refusent pas de s'intéresser à son infortune, combien de fois un zèle qui n'est pas selon la connaissance, ne leur fait-il pas ajouter affliction sur affliction à l'affligé?

Ô Divine «Religion» de Jésus! Tes Consolations, quels que puissent être nos maux, ne sauraient nous paraître trop petites.


Tu nous fais considérer ces maux comme des témoignages de la Bonté d’un Dieu, qui Se sert de ces remèdes, amers il est vrai, mais salutaires, pour nous faire rentrer en nous-mêmes, pour détacher nos coeurs du Monde et de ses biens périssables et pour nous engager à chercher notre suprême béatitude là où nous pouvons uniquement la trouver.

Tu nous fais considérer ces maux comme des épreuves, par lesquelles un Dieu qui est Charité, se propose:

d’exercer notre Foi,

de manifester notre Patience,

d’enflammer notre Espérance,

et de perfectionner en nous toutes les Vertus qui lui sont agréables.

Tu nous fais considérer ces maux comme des épreuves qui ont la liaison la plus étroite avec notre éternelle destinée et qui, si nous les endurons dans des dispositions convenables, elles contribueront, non seulement à nous assurer, mais encore à augmenter pour nous, cette Félicité (bonheur) inénarrable, avec laquelle les souffrances du temps présent ne sont point à contrebalancer.

J’estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous. (Rom. VIII, 18. V. S.)

Et comment le Chrétien, chez qui la Foi n’est pas une conviction stérile de l’esprit, ne se sentirait-il point puissamment soutenu dans ses maux par des motifs; aussi propres à fortifier en lui une humble Résignation à la Volonté de son Dieu?


Cependant je n’ai pas tout dit.

L’Évangile offre encore à ce Chrétien, en Jésus souffrant, un Modèle dans ses propres souffrances, afin que considérant soigneusement Celui, qui a enduré les plus rudes contradictions, il ne devienne point lâche en défaillant dans son courage. (Hébr. XII, 3.)

Ce même Évangile certifie à ce Chrétien, qu’un Dieu qui est fidèle, ne permettra point qu'il soit tenté au-delà de ses forces et qu'avec la tentation il lui, en donnera aussi l'issue; et que Sa vertu s'accomplira dans son infirmité. (1 Corinth. X, 13; 2 Corinth. XII, 9.)

Après cela, quoi de plus naturel, et en même temps de plus fondé dans la bouche du Fidèle, que ce langage de St Paul:

J’ai appris à être content de l’état où je me trouve.

Je sais vivre dans l’humiliation, et je sais vivre dans l’abondance.

En tout et partout j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à être dans la disette. JE PUIS TOUT PAR CELUI QUI ME FORTIFIE. (Philip. IV, 11-13. V. S.)

Qui nous séparera de l’amour de Christ?

Sera-ce la tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l’épée? selon qu’il est écrit: C’est à cause de toi qu’on nous met à mort tout le jour, Qu’on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie.

Mais dans toutes ces choses NOUS SOMMES PLUS QUE VAINQUEURS PAR CELUI QUI NOUS A AIMÉS. (Rom. VIII, 35-37. V. S.)

Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l’affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l’épreuve, et cette victoire l’espérance.

Or, L’ESPÉRANCE NE TROMPE POINT, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné. (Rom. V, 3-5. V. S.)

Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, QUI NOUS CONSOLE DANS TOUTES NOS AFFLICTIONS, afin que, par la consolation dont nous sommes l’objet de la part de Dieu, nous puissions consoler ceux qui se trouvent dans quelque affliction!

Car, de même que les souffrances de Christ abondent en nous, de même NOTRE CONSOLATION ABONDE PAR CHRIST. (2 Corinth. I, 3-5. V. S.)



* * *


VI


C'est à vous que nous adressons enfin l'invitation de notre Texte, À VOUS QUI ÊTES TRAVAILLÉS ET CHARGÉS PAR LA CRAINTE DE LA MORT.

Je le sais mes Frères! L’Amour de la Vie a son fondement dans notre nature même. Pour des raisons, dignes de Sa Sagesse et de Sa Bonté, le Créateur l’a gravé dans nos âmes, et quelques fâcheuses que puissent être nos circonstances, et même quand notre bouche tient un langage opposé, il est bien rare, que nous ne disions encore du coeur et par nos actions:


Quoi qu’il en soit la lumière est douce,

et il est agréable aux yeux de voir le Soleil!

(Eccl. XI, 7.)


Aussi il n'est pas question de vouloir vous représenter cet Amour de la Vie comme illicite!

QUE MON ÂME VIVE! (Psaume CXIX, 175.) s'écriait le Roi Prophète; et ce souhait peut bien être légitimement le nôtre lorsqu’une entière résignation l’accompagne, et qu’ayant pour principe un esprit de Sanctification, nous ajoutons avec David, AFIN QU'ELLE LOUE LE SEIGNEUR.


Cependant, mes Frères, ne craignons pas de le dire, on peut envisager, et on envisage trop souvent avec une frayeur excessive le moment solennel qui tôt ou tard nous transportera de ce Monde dans un autre Monde.

Ne croyez pas que nous portions ici notre Vue, ni sur ces Hommes «abrutis» qui voudraient se persuader que tout finit à la Mort; ni sur ces Ouvriers d'iniquité, pour qui cette Mort ne peut être encore que le signal d’un Malheur sans ressource; ni même sur ces DEMI-CHRÉTIENS qui, clochant toujours des deux côtés, ne sauraient être que dans la plus angoissante incertitude sur leur Destinée après le trépas.

BIEN LOIN D’ÊTRE VENUS À JÉSUS-CHRIST, ils n’ont jusqu’à présent AUCUNE Communion avec lui; alors, comment pourraient-ils concevoir des espérances qui n’appartiennent qu’à ses Disciples et à ses Rachetés?

MAIS VOUS, qui déjà pouvez découvrir en vous-mêmes les Dispositions et les Vertus, qui les caractérisent, quoiqu’elles n’aient pas encore atteint le degré de perfection, auquel vous aspirez, POURQUOI AVEZ-VOUS PEUR, Ô GENS DE PETITE FOI?

Est-ce peut-être le Sort de votre tente d’argile qui vous inspire des alarmes?

Il est vrai que nos Corps jetés dans une fosse obscure deviendront la pâture des vers!


MAIS L’ÉVANGILE NOUS CERTIFIE

QU’UN JOUR ILS SE RELÈVERONT DU TOMBEAU:

GLORIEUX, INCORRUPTIBLES ET IMMORTELS!


Regretteriez-vous les Avantages attrayants de ce Monde?

Il est vrai, la Mort, en nous frappant, nous enlève à nos Richesses, à nos Honneurs, à nos Plaisirs:


MAIS L’ÉVANGILE NOUS CERTIFIE,

QU’IL Y A À LA DROITE DE DIEU

DES RICHESSES PLUS DÉSIRABLES,

DES HONNEURS PLUS ÉCLATANTS,

DES PLAISIRS PLUS PURS, PLUS NOBLES, PLUS SUBLIMES.



Appréhenderiez-vous la rupture de ces Liens d’estime, de gratitude et d’amitié, qui contribuent tant ici-bas à notre Félicité (bonheur)?

Il est vrai, la Mort nous force à nous séparer de ceux-là même, que notre coeur sensible chérissait avec le plus d’ardeur:

mais l’Évangile, en nous faisant espérer que là où nous allons, ils s’y réuniront un jour avec nous, nous certifie qu’après le trépas notre Sensibilité perfectionnée s’exercera de la façon la plus ravissante pour nous, dans le Communion des Saints, dans la Société des Anges, dans une Union bienheureuse avec le Rédempteur de nos âmes.

Serait-ce enfin, qu’une Sanctification, toujours si imparfaite et toujours ternie par des taches, vous ferait souhaiter de pouvoir encore la porter plus loin dans ce Monde, afin de rendre plus sûres votre Vocation et votre Élection?

Ah! Sans doute c’est là le Voeu fervent de tout vrai Fidèle!

Mais il sait aussi qu’un Dieu, qui connaît de quoi nous sommes faits, pardonne pour l’amour de Jésus-Christ tout ce qu’il y a de défectueux dans nos efforts, dès lors qu’ils ont réellement le caractère de la sincérité.

L’Évangile lui certifie, que ce Jésus qui est venu au Monde pour sauver les pécheurs, sauvera à plein, tous ceux, qui, en se retirant, autant qu'ils leur est possible, de l'iniquité, se seront véritablement approchés de Dieu par Lui.

Ne serait-ce donc pas dans les sentiments d’une humble, mais ferme Confiance, qu’il s’appliquerait cette consolante déclaration:

Bienheureux sont les morts qui meurent au Seigneur!

Oui pour certains, dit l'Esprit, car dorénavant ils se reposent de leurs travaux et leurs oeuvres les suivent. (Apoc. XIV, 13.)


Ô Mort! Tu peux être le Roi des épouvantements pour l’homme insensé, qui fait son tout du Monde et de ses biens trompeurs et périssables.

Mais Tu n’es qu’un Messager de Délivrance et de Bonheur pour un Chrétien, qui enraciné dans la Foi, a poursuivi constamment la course, qui lui était proposée.

IL EST VENU À CE JÉSUS, qui, après avoir mis en évidence par son Évangile la VIE et L'IMMORTALITÉ, est aussi la Résurrection et la Vie pour ceux qui se réclament de son Nom.

IL EST VENU À CE JÉSUS, qui par sa mort a affranchi de la crainte de la mort tous ceux que cette Mort avait assujettis à la servitude.

C’est, en regardant au Prince de son Salut, que même en marchant par la vallée de l'ombre de la Mort, il entonne avec une voix d’exultation ce Chant de triomphe:

J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, J’AI GARDÉ LA FOI.

Désormais la couronne de justice m’est réservée; le Seigneur, le juste juge, me la donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement. (2 Tim. IV, 7-8. V. S.)

Ô mort, où est ta victoire? Ô mort, où est ton aiguillon?

L’aiguillon de la mort, c’est le péché; et la puissance du péché, c’est la loi.

Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ! (1 Corinth. XV, 55-57. V. S.)



* * *


APPLICATION


Mes Frères, la Conclusion générale qui résulte des réflexions que nous venons de vous proposer est si naturelle, qu’elle se sera déjà plus d’une fois offerte à votre esprit.

Dès lors que la «Religion» de Jésus-Christ nous assure des secours aussi efficaces pour calmer toutes les agitations inquiètes de nos âmes, qui donc n’en inférera pas (déduira pas) que QUICONQUE ASPIRE AU BONHEUR, non seulement pour la Vie à venir, mais même pour la Vie présente, DOIT ENVISAGER COMME LE PREMIER DE SES DEVOIRS, CELUI DE VENIR À JÉSUS-CHRIST.

Cela posé, ne sentiriez-vous pas, mes Frères, que la qualification d'Insensés est une des plus douces de celles que nous sommes en droit de donner à tous ces vains Raisonneurs, qui, blâmant ce qu'ils n'entendent point, (2 Pierre II, 12.) comme le dit l’Apôtre, osent taxer l’Évangile de mettre des entraves à la Félicité (bonheur) des humains dont il est de leur intérêt de s’affranchir.

Plaignons, mes Chers Frères, plaignons un aveuglement d’autant plus funeste que c’est moins dans les préjugés de l’esprit que dans les passions du coeur qu’il faut en chercher le principe.

Qui ne sait en effet, quelle influence ces passions ont sur les décisions de l’entendement?

Quand les premières sont déréglées, il est impossible, que les dernières aient toujours la Vérité pour base; et nous le disons hardiment:


Quiconque est intéressé à souhaiter

que la Doctrine de Jésus ne soit qu’une invention humaine,

n’a plus qu’un pas à faire pour la rejeter.


Alors vous le verrez rechercher avec ardeur les prétextes d’incrédulité, que peuvent lui fournir avec tant d’abondance les Écrits sophistiqués des soi-disant Philosophes de nos jours.

Alors vous le verrez s’appesantir avec complaisance sur les objections, à la lettre les plus minutieuses, sur les difficultés les plus rebattues.

Mais vous ne le verrez jamais rechercher, et moins encore examiner sérieusement, ce que les Défenseurs du Christianisme ont répondu à ces prétextes, à ces objections, à ces difficultés; et à coup sûr vous le trouverez d’autant plus tranchant, d’autant plus opiniâtre, dans ses décisions hasardées, qu’il sera plus corrompu.

Ils aiment mieux, disait Jésus-Christ des Incrédules de son temps, et plût à Dieu fut-on moins en droit de l’appliquer à ceux de notre Siècle! Ils aiment mieux les ténèbres que la lumière, parce que leurs oeuvres sont mauvaises. (Jean III, 19.)

Plaignons, je le répète, mes Frères, plaignons une obstination, qui déjà dans cette Vie fait réellement leur malheur, et qui, s’ils n’ouvrent pas à temps les yeux, le rendra sans ressource dans la Vie à venir.

Prions le Père des Lumières d’avoir pitié de ces Aveugles spirituels, et de les ramener dans le chemin de la Vertu, de la Sagesse et du Bonheur.

Rendons grâces à Dieu de nous avoir fait naître dans des Contrées, où la Doctrine de Jésus nous est annoncée d’une manière si propre à nous en faire apprécier l’Excellence.

Surtout prenons garde qu'il n'y ait aussi en nous un mauvais coeur d'incrédulité pour nous révolter contre le Dieu Vivant.

Aimons la Vertu et la Vérité, et personne ne nous trompera par une fausse Philosophie.

Soyons Disciples de Jésus-Christ, par les Moeurs, non moins que par la Doctrine, et nous retiendrons aussi sans varier la Profession de notre espérance.

Que notre premier désir, que notre grand but soit TOUJOURS DE FAIRE LA VOLONTÉ DE DIEU, alors non seulement nous connaîtrons la Beauté et la Divinité de la Doctrine Évangélique, mais en toute occasion nous éprouverons son heureuse Efficacité:

pour dissiper nos Doutes,

pour calmer nos Passions,

pour rassurer nos Consciences,

pour tempérer nos Soucis,

pour nous soulager dans nos Peines,

et pour nous faire aller avec confiance à la rencontre de notre dernier Ennemi.


L’Évangile! L’Évangile du Salut sera toujours l'ancre sure et ferme de notre âme!


Il nous rendra sans cesse joyeux en espérance; et ce même Évangile, après avoir fait dans le Temps le fondement inébranlable de notre tranquillité et de notre allégresse, deviendra pour l’Éternité la matière intarissable de nos Alléluias.

Amen!



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