Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

SERMON

SUR

L’UTILITÉ DES MAUX – INÉVITABLES - DE LA VIE

***

Note de la bibliothèque «Regard»: nous avons modifié certaines constructions de phrase et changé certains mots afin de rendre le texte plus facile à comprendre.

* * *


L'Homme naît pour être travaillé, comme les étincelles pour voler en haut.

L’homme naît pour souffrir, Comme l’étincelle pour voler. (Job V, 7.V. S.)


Mes Frères.

Une des principales causes du Mécontentement des hommes concernant leur état, qu’un œil observateur découvre chez la plupart, malgré tous les soins qu’ils prennent quelquefois pour le cacher, se trouve dans une illusion pernicieuse, qu’ils se font en secret, sur le degré de bonheur, auquel ils peuvent légitimement prétendre ici-bas.

Quelque supportable, quelque avantageuse même que soit leur situation actuelle, elle n’est et ne saurait jamais être exempte d’amertumes.

Si au moins ils se disaient à eux-mêmes: «Je suis homme, et, en tant que tel, je ne puis parvenir à une Félicité complète dans ce Monde, cette idée ne contribuerait-elle point à prévenir cet abattement, ces plaintes, ces murmures, par lesquels ils rendent si souvent leurs jours mauvais?

Mais que font-ils communément?


MÉCONTENTS DU PRÉSENT, ils se bercent du fol espoir, que l’avenir leur sera bien plus favorable!

Ils se flattent, sans qu'ils osent presque se l’avouer à eux-mêmes, ils se flattent qu’un jour viendra où tout ira selon leurs souhaits et que tout ce qui les trouble aujourd’hui prendra fin!

En un mot; ils pensent qu'ils jouiront d’un Bonheur, si ce n’est pas sans mélange, du moins d’un Bonheur, qui, s’il était encore altéré, ne le serait que par de légères peines.

Insensés! CETTE ESPÉRANCE TROMPEUSE, en vous faisant supporter impatiemment vos maux présents, VOUS EN PRÉPARE DE NOUVEAUX POUR L’AVENIR.


N’ayant semé que du Vent,

vous ne pourrez que moissonner la Tempête.

(Osée VIII, 7.)


Mes Frères. Si jamais un sujet est propre à dissiper une Illusion, aussi dangereuse par ses effets pour la tranquillité de nos jours, c’est celui que nous offre le Texte, dont nous venons de vous faire lecture.

Nous y voyons, dépeinte au vrai, et dans des termes énergiques la condition des Humains ici-bas. L'Homme, dit Eliphaz, l'Homme naît pour être travaillé, comme les étincelles pour voler en haut.

Dans ces Paroles, il n’y a que les expressions «être travaillé», qui aient besoin de quelque explication. Aussi ont-elles été rendues de plus d’une manière par les Commentateurs.

Il serait peu utile de vous rapporter leurs opinions diverses.

Contentons-nous d’observer, que les meilleurs Interprètes les envisagent, comme étant dans notre texte, synonymes avec le terme de SOUFFRIR. Le génie de la langue originale, aussi bien que la pensée d’Eliphaz avec le reste de son discours, nous semble justifier pleinement ce Commentaire.

Eliphaz était un des Amis de Job; mais un Ami, dont il eut à se plaindre. Ce n’est pas qu’il l’eut lâchement abandonné dans ses disgrâces.


Non, Mes Frères. À l’ouïe de toutes les Calamités que Job venait d’essuyer coup sur coup, il s’empressa de se rendre auprès de lui, pour prendre part à son affliction et pour le consoler.

Bien plus! Consterné de l’état où il trouva l’infortuné Job, qui à ce que l’Écriture nous marque; était presque devenu méconnaissable, il donna avec Bildad et Tsophar les plus touchants témoignages de la sincère douleur, que lui inspirait la situation déplorable de son malheureux Ami.


Ô Amis de ce Siècle, AMIS DE NOM et non pas d’effet; AMIS FAUX, qui bien loin d'aimer en tout temps, (Prov. XVII, 17.) et de devenir comme des Frères dans la détresse... Que l’exemple d’Eliphaz vous instruise et vous confonde.

Oui, Eliphaz aimait Job! Il l'aimait sincèrement; et si dans le cours de ses souffrances il fut pour lui un Consolateur fâcheux (Job XVI, 2.) ce ne fut point par un défaut d'attachement, mais par UN DÉFAUT DE LUMIÈRE.

Nous en trouvons une preuve dans les raisonnements dont notre texte fait partie.

Job, abattu par la violence de ses douleurs, aigri par l’amertume de ses chagrins, s’était rendu coupable de murmures contre la Providence, que lui-même désavoua dans la suite; Eliphaz, témoin de ces murmures, ne pouvait que les condamner.

Poussé tout à la fois par son amitié et par son zèle, il voulut essayer d’inspirer à son Ami des sentiments plus modérés.

Son dessein fut louable, sans doute; mais il l’exécuta mal.

Imbu de la fausse idée, que des afflictions d’un certain genre sont des preuves non équivoques de la Colère de Dieu, IL SE PERSUADA:

que Job en avait toujours imposé aux hommes par des dehors religieux;

que sa Piété n’avait jamais été qu’une hypocrisie raffinée.

Ainsi, pour lui, il était du devoir de Job de faire l’aveu de sa méchanceté et d’en solliciter le pardon auprès de ce Dieu qui, à ce qu’il s’imaginait, déployait actuellement sur un Ami coupable la rigueur de Son juste courroux.

Toutes les exhortations, qu’il adressa à Job, partent de ce principe.

Et ce fut pour l’en convaincre qu’il lui dit:

Le tourment ne sort point de la poussière, et le travail ne germe pas de la terre, quoique l'homme naisse pour être travaillé comme les étincelles pour voler en haut.

Le malheur ne sort pas de la poussière, Et la souffrance ne germe pas du sol; L’homme naît pour souffrir, Comme l’étincelle pour voler. (Job V, 6-7. V S.)

Il est bien vrai, veut-il dire, que nul homme vivant ne saurait espérer être toujours exempt de chagrins et de maux, puisqu’il est aussi IMPOSSIBLE qu’il n’en éprouve aucun ici-bas, qu’il est IMPOSSIBLE, par la nature même des choses, que de légères étincelles ne suivent pas, en s'envolant, l’impression qu’elles reçoivent dans un air agité.


Cependant les afflictions ne viennent point sans cause, et ce n’est point un hasard aveugle, qui produit les peines de la Vie.

C’est de ces Principes, vrais en eux-mêmes, mais mal appliqués, qu’il déduit la plus fausse des Conséquences!

Une Conséquence, aussi opposée aux Décisions de la droite Raison, que CONTRAIRE AUX DÉCLARATIONS DE L'ÉCRITURE: savoir que de grandes Calamités serait toujours des marques infaillibles de la dépravation de celui qui en est l’objet.

Mais c’est assez insister sur l’occasion de notre texte. Nous nous hâtons de l’envisager sous un point de vue plus général et plus intéressant pour nous.


L'Homme naît pour être travaillé, comme les étincelles pour voler en haut.

Il n’y a personne, qui puisse légitimement se flatter d’être toujours à l'abri des maux de la Vie.

C’est la Grande Vérité, que notre Texte nous enseigne, et que nous avons dessein de prouver dans une première partie.

Après quoi dans une seconde nous tâcherons, de vous montrer l’injustice des plaintes et des murmures, qu’occasionne souvent cette impossibilité de se soustraire aux afflictions de ce Monde, c’est notre plan général.


Mes Frères. Y a-t-il quelqu'un parmi vous qui souffre? Qu’il puise dans nos réflexions des forces, pour se rendre salutaires les souffrances du temps présent.

Y a-t-il quelqu'un parmi vous, qui ait l'esprit content, qu’il apprenne, par nos réflexions, à ce que son courage ne fasse jamais défaut.

Dieu Veuille bénir à cette fin, et votre attention, et nos efforts! Amen!


* * *


I


L'Homme naît pour être travaillé, comme les étincelles pour voler en haut. Il n’y a personne qui puisse légitimement se flatter d’être toujours à l'abri des maux de la Vie.

C’est la Vérité, que notre Texte nous enseigne, et le simple, énoncé de ces maux, suffira pour vous en convaincre.

1. Il y a d’abord ceux qui résultent nécessairement de la différence des Conditions dans ce Monde.

Sans rechercher quel aurait été l'état de la Société, si nos premiers Parents avaient conservé leur innocence, il est constant de remarquer que l’introduction du péché exclut une égalité parfaite entre les humains.

Pour prévenir les désordres, effets de leurs Passions déréglées, il faut qu’il y ait des Lois munies de sanctions propres à en réprimer les excès.

Par cela même il faut aussi qu’il y ait des hommes revêtus d’un pouvoir assez étendu pour veiller à l’exécution de ces Lois.

De là, Mes Frères, l’Autorité des uns et la Dépendance des autres.

Ajoutons que les Lois civiles confirmant solennellement les droits de la propriété, il est encore moralement impossible, que les richesses soient également partagées entre tous les membres de la Société.

De là l’Opulence des uns et l’Indigence des autres.

Mais il y a des maux, auxquels nous assujettit particulièrement l’Élévation et l’Abondance. Il y en a d’autres, en général plus nombreux, qui accompagnent constamment l’état de Dépendance et de Disette.

Par conséquent, pour être exempt des uns et des autres, il faudrait à la lettre, sortir de ce Monde, et vivre isolé dans les déserts.


2. Une seconde classe de maux, sont ceux dont nous ne saurions nous flatter d’être toujours affranchis, renferme ceux qui naissent de la fragilité de notre Corps.

Si l’homme avait gardé son intégrité, il n'y a point de doute que, pour parler avec le Psalmiste, sa jeunesse ne se fut renouvelée comme celle de l'aigle, (Ésaïe XL, 31.) et que, tout concourant à son Bonheur, n’eut aussi concouru à affermir en lui la Santé; le premier, et en quelque sorte le fondement de tous les Biens temporels.

MAIS L’HOMME PÈCHE, et aussitôt la Nature entière semble s’unir dans le dessein de punir le coupable dans sa personne même.

L’Air qu'il respire, chargé de vapeurs malignes, porte souvent un fatal poison dans son sein.

Les Aliments dont il se nourrit sont quelquefois nuisibles par eux-mêmes, et plus fréquemment encore rendus tels par l’intempérance....

L’Humidité et la Sécheresse; la Chaleur et la Froidure; mille et mille Accidents, qu’il ne peut pour l’ordinaire ni prévoir, ni prévenir.

Toutes ces choses attaquent également un Corps, si caduc (si faible) par lui-même, usent ses organes, dérangent ses ressorts, font défaillir ses forces, lui occasionnent les plus cuisantes douleurs, et le rendent sujet à un grand nombre de Maladies..., jusqu’à ce qu’enfin la Mort, précédée pour la plupart du temps d’une Agonie cruelle, mette fin à ses maux.

Qui ne voit, donc encore, que pour être toujours à l'abri de ces maux, il faudrait que nous fussions revêtus d’un Corps, tel que l’Écriture le promet aux Fidèles APRÈS leur Résurrection, glorieux, incorruptible et immortel. (1 Corinth. XV, 42-44.)


3. Cependant même dans ce cas nous ne serions pas à l'abri de ceux qui résultent de la Sensibilité de notre Âme: Nous ne souffrons pas uniquement de nos propres misères; nous souffrons encore de celles des autres.

Malheur à celui dont le coeur serait fermé à la Compassion, qui s'endurcirait à la Voix de la Nature, et qui ne connaîtrait pas les étreintes de l’Amitié!

Malheur à celui, qui pourrait contempler ses Semblables, ses Proches, ses Amis, en proie au chagrin..., sans partager sincèrement leurs souffrances!

C’est peu encore de les partager. C’est quand ils n’en éprouvent plus eux-mêmes (à cause de la mort) que notre attachement pour eux fait pour ainsi dire, notre plus grand malheur.

Leur Délivrance est toujours pour nous la source des plus amères larmes, et après avoir souvent pleuré avec eux, sur eux ou à cause d’eux, pendant qu’ils vivaient, il faut Ies pleurer encore après qu’ils ont vécu.


Une voix dit: Crie! Et il répond: Que crierai-je?

Toute chair est comme l’herbe,

Et tout son éclat comme la fleur des champs.

(Ésaïe XL, 6.V. S.)


4. Nous mettons en quatrième lieu au nombre des maux INÉVITABLES de la Vie ceux, qu’enfante la Corruption des méchants.

Et qui pourrait en faire une énumération exacte?

Comptez, s’il vous est possible, les maux qu’enfante la Cupidité des richesses.

Est-il une barrière si sacrée, que L’INSATIABLE SOIF DE L’OR ne fasse franchir?

Vols, Fraudes, Injustices, Oppressions, Concussions (malversations), Hypocrysie, Trahison, Assassinat même, elle met tout en oeuvre pour s’assouvir en bannissant du coeur tout sentiment de honte et de vertu...:


L'amour de l'argent est une racine de tous les maux.

(1 Tim. VI, 10. V. S.)


Comptez, s’il vous est possible, ceux qu’enfante l’Ambition.

Semblable en ceci à l’Avarice, elle ne respecte rien pour se satisfaire, elle est plus dangereuse encore pour le repos du genre humain parce qu’elle arme Nation contre Nation, et quelquefois Citoyens contre Citoyens, Amis contre Amis, et Frères contre Frères.

Comptez, s’il vous est possible, ceux qu’enfante un Amour désordonné pour les plaisirs des sens.

Combien de fois ses criminels Esclaves, VRAIS ÉMISSAIRES DE SATAN, n’ont-ils pas porté par leurs infâmes séductions, la désolation, le trouble et les remords dans le sein de Familles, où régnaient naguère l’innocence, la paix et le bonheur.

Comptez, s’il vous est possible, ceux, qu’enfante la Malignité et l’Envie.

Détractions (dépréciations) injurieuses; Médisances diffamantes; Insinuations perfides; Calomnies atroces; Vous en êtes les fruits!

Qu’ils sont funestes les coups, que vous portez à la Réputation, et que vous lui portez quelquefois, sans qu’il soit possible à celui, qui en est l’objet, de s’en garantir, ni de les repousser.

Ô jours mauvais, que nous vivons...!


Mes Frères, je vous épargne et je limite ici un Catalogue, que l’on peut ébaucher, mais pour lequel LA CORRUPTION DU SIÈCLE fournit chaque jour quelque nouvel Article.

Dans toute Société il y a des Méchants; et par cela même il est impossible que les Membres de cette Société ne soient souvent l'objet de scandale ou ne reçoivent du chagrin à cause de leurs Passions déréglées.


5. À ces maux, ajoutons-en un cinquième: ceux, que nous devons imputer à nos propres Péchés.


IL N'Y A POINT D’HOMME QUI NE PÈCHE. (1 Rois VIII, 46; Eccl. VII, 20.)

C'est la décision de l’Écriture, et l’Expérience de tous les Âges qui nous en offre le triste garant.

Mais s’il n’y a point d’homme qui ne pèche, il n'y en a point aussi qui puisse jouir ici-bas d’une satisfaction non interrompue, puisque L'INFRACTION DES LOIS DIVINES traîne après elle, non seulement toujours le repentir et les remords, mais très souvent encore:


des maux temporels... dont ont aurait été exempt,

si l’on s’était montré plus obéissants à ces lois.


L’Affaiblissement de la Santé, des Maladies de tout genre, une Vieillesse anticipée sont, par exemple, LES FRUITS AMERS de l’Intempérance, de la Sensualité et des Débauches.

L’Indigence, le Dérangement des affaires, la Dérision et le Mépris marchent d’ordinaire à la suite de la Paresse, du Luxe, et du reste.

Et qu’on ne prétende pas, que les Gens de bien sont du moins exempts de ces maux, effets naturels et nécessaires du péché.

S’ils sont actuellement Gens de bien, l’ont-ils toujours été?

Ils ont, il est vrai, obtenu le pardon de leurs anciens égarements; mais:


cela n’empêche pas, que ces égarements

ne puissent influencer sur tout le reste de leur Vie.


Et quand même ils feraient partie du petit nombre de ces Fidèles privilégiés qui se sont souvenus de leur Créateur dès les jours de leur Jeunesse, (Eccl. XII, 1.) ILS N’ONT JAMAIS ÉTÉ PARFAITS, ET NE LE SONT POINT ENCORE.

Ils ont donc fait des chutes, dont ils se sont d’abord relevés, mais des chutes, qui même aujourd’hui encore sont, pour certains, des sources de chagrins et de disgrâces. ILS NE SONT POINT PARFAITS ENCORE.

Quelque avancés qu’ils soient dans la carrière de la Sanctification, ils n’ont pas atteint le but.

Ils n’ont plus peut-être de grandes fautes à pleurer; mais ils ont à se reprocher encore des défauts de prévoyance, de caractère, d’humeur où de tempérament qui, INCAPABLES DE PRÉJUDICIER À LEUR SALUT; PARCE QU’ILS TRAVAILLENT AVEC PERSÉVÉRANCE À S’EN CORRIGER; empoisonnent néanmoins fréquemment le Repos et la Félicité dont ils pourraient jouir s’ils en étaient absolument exempts.


6. Ajoutons enfin à tous ces maux ceux, auxquels nous sommes quelquefois exposés dans ce Monde; ceux causés par notre attachement au service de Dieu.

Nous ne nions pas, Mes Frères, qu’en général la Vertu et la Piété ne sont pas les moyens les plus propres à nous garantir (protéger) d’un grand nombre d’afflictions, ni qu’elles nous assurent toujours ici-bas une Félicité infiniment supérieure à celle dont nous jouirions si nous foulions aux pieds les saintes Lois.

Cependant quiconque, au milieu d’une génération ignorante et perverse, veut se montrer toujours Observateur fidèle et rigoureux de ses Devoirs; doit s’attendre à indisposer et à aigrir souvent contre lui ceux qui ne se forment pas de ces devoirs les mêmes idées, ou qui se font un jeu de les transgresser, dès que leurs Passions les y sollicitent.

ÊTRE VÉRITABLEMENT RELIGIEUX, c’est être prêt à faire pour la «Religion», en toute occasion, les plus grands Sacrifices. Qu’ils sont quelquefois pénibles et coûteux les Sacrifices, qu’elle exige de nous!


Réunissez maintenant, Mes Frères, sous un seul point de vue tous les Maux, dont nous venons de vous faire une énumération si incomplète, et décidez après cela s’il y a quelqu’un qui puisse, sans se rendre coupable de la plus haute démence, se flatter d’en être ici-bas absolument à l'abri!

Non, nous direz-vous sans doute.

L'Homme quel qu’il soit a des maux en grand nombre. Il naît pour être travaillé, comme les étincelles pour voler en haut.

Mais, ajouterez-vous peut-être, c’est là précisément ce qui nous dicte tant de plaintes sur la rigueur de notre Condition....


* * *

2e Partie


Pour vous faire sentir l'injustice des plaintes que nous formons souvent sur la rigueur de notre condition dans ce Monde, nous pourrions opposer à l'énumération que nous avons faite DES MAUX INÉVITABLES DE LA VIE, une énumération, qui nous ouvrirait un champ infiniment plus vaste encore:


J’AI EN VUE CELLE DE TOUS LES BIENS

DONT DIEU NOUS ACCORDE ICI-BAS LA JOUISSANCE.


Oui! Malgré les sombres décisions d’Esprits mélancoliques, ou de Coeurs aigris par le chagrin, la somme de nos Biens surpasse de beaucoup celle de nos Maux.

J’accorde qu’en général les hommes, par une suite de leur amour-propre et de leur inattention, sont plus souvent et plus vivement affectés des derniers que des premiers: mais notre Ingratitude ne s’aurait obscurcir la Bonté de l’Être Suprême et la proposition, que nous avons avancée, n’en est pas moins justifiée par l’expérience de chacun de nous.

Cette considération seule, si nous la faisions habituellement, ne suffirait-elle pas pour nous inspirer en tout temps une humble Résignation aux Dispensations de la Providence, et pour nous dicter au sein même des Tribulations les plus navrantes, ce beau langage de Job?


Quoi nous recevrions de Dieu les Biens,

et nous n'en recevrions pas les Maux?

(Job II, 10.)


Il y a plus, Mes Frères! Sur quel fondement nous plaindrons-nous d’être assujettis à ces Maux si ces Maux mêmes concourent à avancer notre plus grand Bonheur?

Nous savons, du reste, que TOUTES CHOSES CONCOURENT AU BIEN DE CEUX QUI AIMENT DIEU, de ceux qui sont appelés selon son dessein. (Rom. VIII, 28. V. S.)


Qu’est-ce qui constitue ce Bonheur?

Est-ce le plus ou le moins d’agréments et d’avantages terrestres dont nous jouissons durant les 40, les 60, les 80 années que nous pouvons séjourner ici-bas?

Il faudrait, pour vous faire une illusion de ce genre, que vous doutiez de la certitude d’une autre Vie et d’un dernier Jugement; que vous les refusiez!

Mais vous êtes Chrétiens, et CHRIST A MIS EN ÉVIDENCE LA VIE ET L'IMMORTALITÉ PAR SON ÉVANGILE.

Vous savez, vous reconnaissez, qu’après cette économie d’épreuve, il y aura une économie de Rétribution, où l'homme sera éternellement heureux ou malheureux, selon que sur la terre il aura fait, ou le bien, ou le mal.

Pour vous former une idée juste et conséquente de ce qui constitue la véritable Félicité de l’Homme, vous devez nécessairement y faire entrer son État futur.

Allons plus loin, Mes Frères!

Pour pouvoir légitimement nourrir cette espérance, il faut qu’elle ait pour appui cette sanctification sans laquelle nul ne verra le Seigneur; (Hébr. XII, 14.) et, par cela même, tout ce qui dans ce Monde contribue à avancer cette sanctification, loin d’être pour l’homme immortel un mal devient un bien véritable et précieux.

Si donc les Afflictions de la Vie sont des moyens souverainement propres à produire cet effet, il en résulte, qu'au lieu de vous plaindre, d’y être assujettis, nous devons, si nous sommes sages et avisés en ceci, regarder comme le sujet d'une parfaite joie d'être exposés sur la terre, à des épreuves de ce genre.

Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience. (Jacques I, 2-3. V. S.)

La Conséquence est nécessaire: c’est du principe qu’il s’agit de vous convaincre! Accordez pour cet effet une attention impartiale et réfléchie aux trois Considérations suivantes.


1. Les Maux, qui sont inévitablement notre partage dans ce Monde, nous portent à faire un sage retour sur nous-mêmes.

2. Ils nous convainquent de toute la vanité des choses humaines.

3. Enfin, ils nous fournissent des occasions favorables d’exercer et de fortifier en nous ces Vertus, qui nous assurent, après le trépas, les plus glorieuses récompenses.


Reprenons.

1. Je dis d’abord que les Maux de la Vie nous portent à faire un sage retour sur nous-mêmes. «L'aise des sots, dit Salomon, les tue, et la prospérité des fous les perd(Prov. I, 32.)

Lorsque tout succède au gré de nos souhaits, il nous arrive trop souvent de nous faire illusion, et sur ce que nous sommes et sur ce que nous devons être.

Pour peu que nous soyons exempts de ces iniquités, que l'Écriture nomme des iniquités toutes jugées, un coeur rusé nous persuadera que, puisque Dieu daigne nous accorder tant de marques de Sa Bonté, il faut donc qu'il tienne déjà nos oeuvres pour agréables!

Même lorsque la voix d’une Conscience coupable ne nous permet pas de nourrir de semblables pensées, c’est en nous livrant aveuglément à tous les agréments et à tous les plaisirs que notre situation nous permet, QUE NOUS TROUVONS LE FUNESTE MOYEN D’ÉTOURDIR NOS REMORDS.

C'est ainsi que la Prospérité, DANGEREUSE même pour les Gens de bien, est FATALE pour les Méchants: c'est pour cela qu’il y en a si peu d’entre eux qui se convertissent, aussi longtemps que la verge de Dieu n'est point sur eux.

Mais il n’en est pas de même, lorsqu’ils sont frappés de Ses coups.


La Prospérité les avait endormis;

mais l’Adversité les réveille.


Alors les réflexions sérieuses, que leur dictent leurs Maux, donnent une nouvelle force à la voix d’une Conscience autrefois aveuglée ou assoupie.

Cette Conscience, dont ils ont maintenant le loisir d'entendre les avertissements fidèles, leur rappelle tous ces péchés, dont mille et mille distractions avaient toujours éloigné l’idée.

Alors tout ce qu’ils souffrent déjà leur fait sentir vivement tout ce qu'ils ont mérité de souffrir.

Alors considérant, combien de fruits ils ont recueilli de ces choses dont actuellement ils ont honte et dont la fin est la Mort, ils forment le salutaire dessein de se tourner sincèrement vers Celui, qui fait la plaie et qui la bande, (Job V, 18.)...

Ô Éternel! c’est le langage de David repentant. Avant d’avoir été humilié, je m’égarais; Maintenant j’observe ta parole. (Psaume CXIX, 67. V. S.).


2. Une seconde Utilité, que nous retirons des Maux de la Vie, c'est qu’ils nous montrent

toute la Vanité des Choses humaines.

Un des plus grands obstacles aux progrès de la Sanctification, C’EST L’EXCESSIVE VALEUR, QUE NOUS ATTACHONS AUX BIENS TERRESTRES, alors que les Afflictions de ce Monde nous convainquent de leur Néant.

En effet:

Dites à cet Ambitieux, enorgueilli de son Crédit ou de sa Puissance, et dont les faibles yeux sont obscurcis par la fumée de l’encens intéressé (des compliments flatteurs), qu’on lui prodigue de toutes parts:

Dites-lui, que dans le fond la Gloire de son Rang n’est qu’un brillant esclavage; que rien n’est moins propre à lui faire couler ici-bas des jours sereins et fortunés; à peine daignera-t-il prêter l’oreille à vos discours.

Mais écoutez ce même homme, lorsqu’un revers inattendu lui aura fait perdre ses Dignités ou son Crédit: il vous dira, qu’il sent une joie véritable d’être délivré d’une pénible et ingrate Servitude et qu’il bénit le Ciel de ce que sa chute lui permet enfin de goûter un repos qui fut longtemps l’objet des désirs de son coeur.

C’est maintenant qu’il commence à jouir de la Vie, et que, désormais à l’abri des écueils, il contemple avec compassion ceux qui naviguent sur cette mer orageuse loin de Dieu.

Dites à ce riche Mondain, qui ne saurait rien refuser à ses yeux, parce que sa fortune surpasse tous ses besoins factices ou réels: Dites-lui, que POSSÉDER DES TRÉSORS N’EST PAS POSSÉDER LE BONHEUR, et qu’au milieu même de son abondance il peut devenir le plus misérable d'entre les hommes:

C’est un Paradoxe, auquel il lui sera impossible de souscrire.

Mais écoutez ce même homme, lorsque de cuisantes douleurs ou une violente maladie lui ôteront, et le goût des plaisirs, et la faculté d’en jouir.

Il vous dira, qu’insensé est celui, qui place sa confiance dans des richesses, si peu capables de préserver celui qui les possède des maux de la Vie.

Il vous dira, que l’Artisan, qui mange un pain trempé de ses sueurs, que l’Indigent même, qui ne subsiste que de miettes qui tombent de sa table, s’ils jouissent d’une Santé prospère, sont à la lettre, bien plus heureux que lui.

Dites à cet homme excessivement attaché à un objet, digne, je le crois, d’affection, mais seulement d’une affection modérée.

Dites-lui que DIEU SEUL MÉRITE UN AMOUR ILLIMITÉ, et que, quelque légitime que soit notre tendresse pour ceux auxquels la Nature ou l’Amitié nous lient, il est cependant de notre devoir de lui prescrire des limites; il ne concevra pas, que des sentiments aussi naturels, aussi justes que les siens puissent être portés à l’excès.

Mais écoutez ce même homme, lorsqu’un coup accablant lui aura enlevé cet objet trop chéri. Il vous dira, qu’il y a de l’imprudence et de la folie même, à faire dépendre ici-bas sa Félicité de Créatures, qu’à chaque instant l’inexorable Mort peut enlever à nos voeux, et que désormais, rendu sage par son malheur, IL FERA SON PLUS GRAND BIEN DE S'APPROCHER DE CE DIEU, de la dilection (l'affection) duquel la Mort même ne pourra le séparer.

Quoi de plus naturel, que de tourner nos regards vers le Ciel, quand la Terre ne nous offre, que des sujets d’amertume ou de crainte?

Quoi de plus naturel, que de chercher dans les Biens de la «Religion» un dédommagement à ceux que le Monde nous refuse?

Oui, lorsque l’aspect de ces choses visibles, qui ne sont que pour un temps, nous peine ou nous accable nous cherchons à relever notre âme abattue par la méditation des choses invisibles qui sont éternelles, et c’est ainsi que, selon le mot de St Paul: l'affliction a pour fruit une espérance, qui ne confond point.

L’espérance ne trompe point, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné. (Rom. V, 5. V. S.)


3. J’ai dit enfin que les Maux de la Vie nous fournissent des occasions favorables pour exercer et fortifier en nous ces Vertus qui nous assurent, après le trépas, les plus glorieuses récompenses.


Voulez-vous, par exemple, fortifier votre Humilité?

Allez à l’École de l'affliction.

C’est là que vous apprendrez, que ces Titres, ces Dignités, cette Noblesse, cette Abondance, ce Savoir, cet Esprit, cette Réputation, qui trop souvent nourrissent votre Orgueil, ne vous exemptent pas des misères de la Vie, et que, dans la condition où l’homme est placé ici-bas, l’Orgueil n’est pas fait pour lui.

Voulez-vous vous former à la Compassion?

Allez à l’École de l’affliction.

C’est là qu’en étant tentés vous-mêmes, vous apprendrez à avoir pitié de ceux qui sont tentés comme vous.

C’est là que votre propre expérience vous mettra en état de juger de ce que souffrent vos compagnons de service.

C’est là que vous sentirez vivement combien il est doux de trouver dans la sensibilité d’autrui quelque soulagement à ses maux, et combien sont barbares ceux, qui par leur dureté, leurs dédains ou leurs insultes, ajoutent affliction à l'affligé.

Voulez-vous prendre des leçons de Patience?

Allez à l’École de l’affliction.

C’est là que vous apprendrez à supporter sans murmure tant de désagréments, qui avant vous dictaient les plus amères plaintes.

C’est là que vous apprendrez à ne plus vous décourager au moindre contretemps, à ne plus vous désespérer au moindre revers.

Voulez-vous perfectionner votre Reconnaissance envers Dieu?

Allez à l’École de l’affliction.

C’est là que vous apprendrez à connaître le prix de tant de bienfaits auxquels vous ne faisiez, pour ainsi dire, aucune attention.

C’est là que vous apprendrez à recevoir avec plus de gratitude toutes les Grâces que Dieu vous accorde encore.

Voulez-vous pratiquer comme il faut le devoir de la Prière?

Allez à l’École de l’affliction.

C’est là que vous apprendrez combien est insensé l'homme qui se confie en l'homme et qui de la chair fait son bras.

C’est là que vous apprendre à adresser des supplications, accompagnées d’Humilité, de Ferveur et de Persévérance, à ce Dieu, de qui seul vous attendez le secours.

Suppléez, Mes Frères, par vos Méditations aux détails que nous sommes contraints de supprimer; et convaincus de toute L'UTILITÉ DES MAUX DE LA VIE pour nous faciliter les progrès dans la Sanctification, vous sentirez toute la solidité de ce langage de St Paul:

Toute Discipline ne semble pas sur l'heure être un sujet de joie, mais de tristesse, mais ensuite elle produit un fruit paisible de Justice à ceux, qui sont exercés par ce moyen. (Hébr. XII, 11.)

Notre légère affliction, qui ne fait que passer, produit en nous un poids éternel d'une Gloire souverainement excellente. (2 Corinth. IV, 17.)


Concluons, Mes Frères!

Puisque les Maux, auxquels nous assujettissent, et notre Nature, et nos Relations dans ce Monde, ONT POUR BUT DE NOUS PERFECTIONNER; puisqu’ils contribuent à nous rendre plus saints; puisqu’ils servent à nous assurer après le Trépas une Immortalité bienheureuse, ne s’ensuit-il pas, que bien loin de nous en plaindre, nous devons les recevoir avec Résignation, avec Reconnaissance même?

Ne s’ensuit-il pas, que bien loin de défaillir dans notre courage, lorsque nous y sommes exposés, nous devons comme St Paul, nous glorifier dans nos Tribulations?

Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. (2 Corinth. IV, 17-18. V. S.)


* * *


APPLICATION.


Il nous reste encore à résoudre une difficulté avant de terminer ce Discours.

En convenant de la justesse de toutes nos réflexions, vous nous direz peut-être: les Maux de la vie sont utiles, il est vrai, à notre Salut. Cependant un Dieu, dont la Grâce salutaire produit en nous et la Volonté et l'Exécution n’aurait-Il pas pu nous sauver sans employer des moyens aussi rudes à la chair et au sang?


Mes Frères, rappelez-vous les Considérations, que nous vous avons offertes dans notre première partie sur L’IMPOSSIBILITÉ DE NOUS SOUSTRAIRE AUX MAUX DE LA VIE, et vous sentirez qu’adopter cette objection ce serait prétendre indirectement:

que Dieu changeât incessamment pour nous le cours des lois de la Nature,

qu’Il n’eût point fait de nous des Hommes, mais des Anges,

et qu’il ne nous eût point placés sur une Terre d’épreuve, mais qu’il nous eût élevé immédiatement après nous avoir donné l’existence, dans le Séjour de la Perfection et de la Béatitude suprême.

Il y a plus!

Vous en appelez à l'efficacité de la Grâce et certainement c’est toujours elle qui nous sanctifie et nous sauve. Mais cette Grâce n’agit point sur nous comme sur des créatures, destituées d’intelligence et de liberté.

Elle met en oeuvre des Moyens toujours sortables (convenables) à notre Nature.

Pour ce qui concerne le choix de ces moyens, n'est-ce pas un Dieu qui, tout sage et Tout puissant, s'intéresse à notre vrai Bonheur plus que nous ne le faisons nous-mêmes, n'est-ce pas Lui qui le détermine?

Il nous a assez aimés pour nous affranchir, par le Sacrifice de Son propre Fils, de la condamnation que méritent nos péchés; et ne nous aimerait-Il pas assez pour nous épargner quelques larmes, s’il ne nous était salutaire de les verser?


Encore une fois. Vous en appelez à l'efficacité de la Grâce et cette Grâce abandonne-telle à leur faiblesse ceux qui, abattus atterrés par les Calamités de la Vie, l’implorent avec ardeur?

Vous nous démontrez le contraire, Nuée de témoins qui, après avoir semé avec larmes, moissonnez maintenant avec chant de triomphe. (Psaume CXXVI, 5.)

L'Éternel est ma Lumière et ma délivrance. De qui aurai-je peur? L'Éternel est la Force de ma Vie: De qui aurais-je frayeur? (Psaume XXVII, 1.)


JE PUIS TOUT EN CHRIST, QUI ME FORTIFIE.

(Philip. IV, 13.)


Voilà quel a été dans leurs plus navrantes épreuves le langage de ces Saints que nos Livres sacrés nous offrent pour modèles.

Ont-ils été déçus dans leur attente? Non, Mes Frères!

Toutes choses les ont aidés ensemble EN BIEN parce qu'ils aimaient Dieu, parce qu'ils avaient pour Lui un amour supérieur à tout autre attachement.


Mes Chers Frères, ayons à leur exemple, cet amour pour Dieu en préférence.

Ne cherchons pas hors de Lui une Béatitude qui ne peut se trouver qu'en Lui.

N'accordons aux créatures qu'un attachement toujours subordonné à celui que nous devons au Créateur.

Nous envisagerons alors comme un Bien tout ce qui peut contribuer à nous assurer de sa Bienveillance.

Quelque puissent être à notre égard les Dispensations de sa Providence, nous les accepterons de sa main comme de la main d'un Père tendre qui contriste ou châtie tout enfant qu'il avoue être sien lorqu'Il croit que l'épreuve ou le châtiment lui seront utiles.

Alors, au jour de l'Adversité, fidèles à tous les devoirs que cette Adversité nous impose, nous éprouverons aussi que de celle qui dévore procède la douceur.

Alors, rapportant à la sanctification de nos coeurs tous les Maux qui seront ici-bas notre partage, nous nous convaincrons, par une heureuse expérience, qu'il n'y a pas l'ombre d'exagération dans ce sublime langage du Psalmiste:


Ceux qui se confient en l’Éternel Sont comme la montagne de Sion:

elle ne chancelle point, Elle est affermie pour toujours.

(Psaume CXXV, 1. V. S.)


L’ÉDIFICE DE LEUR BONHEUR EST BÂTI SUR LE ROC: les flots écumants d’une mer orageuse peuvent en battre le pied, mais non en saper les fondements.

Évanouissez-vous donc Soucis terrestres, Alarmes excessives Sensibilité immodérée aux Maux de la Vie!

Qu’êtes vous pour troubler la Félicité d’un Fidèle, faible, il est vrai, par lui-même, mais dont l'attente est en l'Éternel son Dieu, et à qui le Dieu Fort de Jacob est en aide?


Père Céleste! Non point ce que nous voulons, mais ce que Tu veux.

Ta volonté soit faite!


Frappe-nous Seigneur, quand Tu le jugeras nécessaire dans nos plus chers intérêts, mais en nous frappant, SAUVE-NOUS!

Oui: Que Ta Face paraisse cachée à nos yeux POUR LE PRÉSENT, pourvu que nous puissions voir ÉTERNELLEMENT, cette Face en Justice!


Supportez le châtiment: c’est comme des fils que Dieu vous traite;

car quel est le fils qu’un père ne châtie pas?

MAIS si vous êtes exempts du châtiment auquel tous ont part,

vous êtes donc des enfants illégitimes, et non des fils.

(Hébreux XII, 7-8. V. S.)


AMEN!


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