Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

SERMON


À l’occasion du désastre arrivé dans la ville de Leyde le 12 janvier 1807

(Explosion d'un bateau de poudre à canon)


***


Sermon qui peut être mis en parallèle avec les catastrophes que nous avons connues, que nous connaissons ou que nous connaîtrons. (note de la bibliothèque «Regard»)

Nous avons modifié certaines constructions de phrase et changé certains mots afin de rendre le texte plus facile à comprendre.


* * *


Venez, contemplez les faits de l’Éternel,

et voyez quels dégâts II a faits en la terre.

(Ps. XLVI, 8/9.)



Mes Frères,

Quelques sombres que soient les idées que le simple énoncé de ces paroles excite dans l'esprit, plut à Dieu que nous ne soyons jamais dans des circonstances pareilles à celles où se trouvaient les Israélites auxquels le Psalmiste les adresse!

Je l’avoue; on ne peut former que des hypothèses incertaines, et sur l’Auteur du Cantique, dont elles font partie et sur les événements avec ce Cantique qui en ont un rapport direct.

Son contenu démontre, qu’il fut composé à l’occasion des triomphes éclatants, que les Juifs avaient remportés sur leurs ennemis: triomphes, par lesquels ils avaient vu s’évanouir leurs dangers et leurs malheurs, grâce à une paix, gage heureux de la Bienveillance du Monarque du Monde.

De là les Actions de grâces du Psalmiste.

De là cette exultation, (allégresse) qui précède immédiatement notre texte:


l'Éternel des armées est avec nous;

le Dieu de Jacob nous est une haute retraite!


Et c’est pour faire sentir plus vivement au Peuple d’Israël le prix de la Paix, que le Seigneur venait d’accorder – à ses voeux – que le Psalmiste l’invite, à fixer ses regards sur les maux de tout genre que la Guerre traîne nécessairement à sa suite, et dont les effets désolants accablent; il est vrai, les vaincus, mais n’épargnent pas toujours les vainqueurs.


Venez; lui dit-il, contemplez les faits de l'Éternel et voyez quels dégâts II a faits en la terre.

Plut à Dieu, je vous le répète, Chrétiens, plut à Dieu que jamais nous ne vous adressions l’invitation de notre texte dans de pareilles circonstances!

Mais l'épée de l’éternel, quoique hélas! enivrée de sang, continue encore à en rougir et la terre et les mers...

Si à cet égard, au travers d’une obscurité funèbre, de temps en temps une lueur d’espérance se fait jour dans nos coeurs, soudain des nuages orageux s’amoncellent de nouveau, et les ténèbres, dont on osait augurer la fin, deviennent tout à la fois plus sombres et plus menaçantes.

Gloire, cependant, Gloire à la Miséricorde Divine, de ce qu’au milieu, des malheurs qui désolent l’Europe, notre Patrie doit reconnaître, que même en appesantissant sur elle les coups de Sa verge:


L'ÉTERNEL S'EST TOUJOURS SOUVENU, À SON ÉGARD, D'AVOIR COMPASSION!


Et, qui est-ce qui, en comparant le sort de cet État avec celui de tant d’autres Nations, surtout en considérant à quel degré ses habitants ont été INGRATS suite aux témoignages de la patience de Dieu, ET INSENSIBLES à ceux de sa colère:


Qui est-ce, qui n’adopterait pas du fond de son âme ce langage d’un Prophète:


Je ramènerai ceci en mon coeur; et c'est pourquoi j'aurai espérance. Ce sont les gratuités de l'Éternel que nous n'avons point été consumés; parce que Ses compassions ne sont point défaillies.

Voici ce que je veux repasser en mon coeur, Ce qui me donnera de l’espérance.

Les bontés de l’Éternel ne sont pas épuisées, Ses compassions ne sont pas à leur terme; Elles se renouvellent chaque matin. (Lam. II, 21-22, V. S.)

Dès lors, en appliquant aux circonstances des temps le langage de notre texte, quelle raison n'aurions-nous pas de vous dire:


Venez, contemplez les faits de l’Éternel

et voyez quels dégâts il a faits en la terre...


Ceci pour ne plus endurcir vos coeurs

à cette voix du JUSTE JUGE DU MONDE!


Cette voix qui sort du milieu des dévastations de l'Europe:


J'ai exterminé les nations, et leurs forteresses ont été désolées; J’ai rendu leurs places désertes tellement que personne n'y passe.

Leurs villes ont été détruites et je disais: Au moins tu me craindras et tu recevras instruction, et ta demeure ne sera point retranchée.

J’ai exterminé des nations; leurs tours sont détruites; J’ai dévasté leurs rues, plus de passants! Leurs villes sont ravagées, plus d’hommes, plus d’habitants!

Je disais: Si du moins tu voulais me craindre, Avoir égard à la correction, Ta demeure ne serait pas détruite, Tous les châtiments dont je t’ai menacée n’arriveraient pas; MAIS ILS SE SONT HÂTÉS DE PERVERTIR TOUTES LEURS ACTIONS. (Soph. III, 6-7, V. S.)

Ô Hollande! Hollande! Cette Voix du Très-Haut ne retentit plus seulement pour toi au milieu des dévastations de l'Europe.

Elle sort pour toi du sein des décombres d’une Cité, qui, il n’y a que peu de jours, était encore florissante, mais maintenant, hélas convertie, pour une grande partie, en monceaux de ruines.


Habitants DE LA HAYE, vous l'entendîtes cette Voix, qui parla pour arracher, pour démolir et pour détruire, (Eccl. III, 2; Jér. XXXI, 28.) quand le son lugubre d’une explosion fatale frappa inopinément les oreilles d’un si grand nombre d’entre nous sans que nous pussions seulement soupçonner qu'elle en était la cause funeste, ni quels en avaient été les effets foudroyants.

Bientôt dans nos places se fit entendre cette désastreuse nouvelle: LEYDE est en partie renversée, et la flamme sort de toutes parts des décombres fumants.


La consternation est générale.

Le Roi, ses Ministres, ses Gardes, une foule de Citoyens de tout ordre volent au secours de cette Cité malheureuse.

On hâte, à l’aide des chevaux, la marche des pompes destinées à éteindre l’incendie.

Ces mesures sages, mais extraordinaires, redoublent les craintes que les approches de l’obscure nuit rendent plus sombres encore.

Chacun craint pour ses Parents, ses Enfants, ses Proches, ses Amis.

Le courrier marche à la rencontre du courrier, et les nouvelles qu’ils apportent, si à certains égards ils rassurent les uns, ils plongent les autres dans le deuil et font évanouir les espérances de ceux, qui se flattaient encore, qu’il y avait eu de l’exagération dans les premiers rapports.

APRÈS UNE CATASTROPHE QUI ÉPOUVANTE L’IMAGINATION la plus audacieuse, qui fait saigner le coeur le plus dur, et dont la langue la plus diserte (éloquente) entreprendrait en vain de retracer les déchirantes scènes:


Vos Pasteurs ne chercheraient-ils pas à rendre salutaire à vos âmes l’impression profonde et terrible quelle a faite sur vous?

Chrétiens, nous nous proposons de remplir aujourd’hui au milieu de vous ce devoir pénible de notre Ministère.


Oui, venez, contemplez les faits de l'Éternel,

et voyez quels dégâts II a faits en notre terre.


Vous en recevrez alors un coeur avec plus de sagesse, SI vous les considérez comme vous offrant:

1. Un Tableau frappant de la Vanité de ce que l’on nomme: Bonheur temporel;

2. Une Preuve absolue de l'incertitude de l’heure de la mort;

3. Un Signe redoutable de la Colère de Dieu;

4. Un Encouragement puissant à une confiance sans réserve en sa Bonté;

5. Enfin, une Occasion pressante d’exercer cette Charité qui fait la livrée du vrai Chrétien.

Cinq articles, qui avec les usages pratiques qui en découlent, vont faire le partage du reste de ce discours.


Mes Frères, nous nous ferons un devoir de passer sur certains détails afin de ménager votre sensibilité et la nôtre.

Nous prions Dieu qu’il bénisse votre attention; priez-Le avec nous qu'Il daigne accomplir Sa vertu dans mon infirmité. Amen!


* * *

I


1 ère Instruction.


Venez, contemplez les faits de l'Éternel, et voyez quels dégâts II a faits en notre terre, pour y apercevoir d’abord un Tableau frappant de la Vanité de ce que l'on nomme BONHEUR TEMPOREL.

Je l’avoue. On ne saurait se faire illusion à cet égard sans fermer les yeux à tant de preuves que l’Histoire de tous les temps, et singulièrement celle de nos jours, nous offre de la fragilité et de l’inconstance de tous les biens de la terre.

Les Fortunes les plus brillantes sont détruites,

les Réputations les plus illustres sont couvertes d’un opprobre honteux:

les Trônes les plus élevés sont renversés jusque dans la poudre:

les liens les plus tendres et les plus étroits sont rompus...

CE SONT LÀ TOUT AUTANT DE VOIX QUI NOUS CRIENT: Vanité des Vanités: tout, tout est Vanité.

Mais si notre esprit ne saurait refuser son accord à une Vérité aussi évidente, l'attachement que nous avons pour les choses sensibles ne lui ferme-t-elle pas souvent l’entrée de nos coeurs? Et, tout en reconnaissant l’instabilité des choses humaines, n’en est-il pas souvent, en faveur desquelles nous nous tenons en secret ce langage:


Quoi qu'il en soit à cet égard je ne serai ébranlé.


Ne nous berçons pas d'illusions, car, dans la suite nous pourrions être privés de ces biens qui fondent aujourd'hui notre bonheur terrestre. Nous pourrions voir arriver, peu à peu, le jour de la calamité et qui sait si, dans certains événements avant-coureurs, des signes de nos pertes futures.

Je ne veux pas nier qu’il en soit ainsi la plupart du temps; mais les exceptions ne sont-elles pas sans nombres et chaque jour ne confirme-t-il pas à nos yeux cette déclaration de nos Livres sacrés?


Quand ils disent paix et sûreté,

alors survient sur eux une destruction soudaine.

(1 Thess. V, 3.)


Mes Frères! Quelle douloureuse, mais irréfragable (incontestable) preuve que CETTE VÉRITÉ ne nous offre-t-elle pas dans ce Jour épouvantable qui, sans aucun présage, sans aucun signe avant-coureur, a abymé (ruiné), dans un clin d’oeil, une Cité, dont les Habitants se livraient sans crainte, à leurs occupations, ou avec sérénité aux charmes de la société, cette vérité qui a abymé (ruiné) la fortune des uns, et y a porté des atteintes si sensibles à celle des autres.


Ce Jour épouvantable, qui, pour certains, a fait rentrer dans les gouffres d’un sol éboulé, le fruit des travaux laborieux des années qu’ils ont vécu et toute l’espérance qu'ils avaient pour les années qu’ils pouvaient encore vivre.

Ce Jour épouvantable, qui par ses terreurs et ses angoisses, sans cesse renouvelées ou aggravées, n’a pu qu’éprouver de la façon la plus forte la Santé des plus vigoureux, et qui, en ruinant presque sans ressource celle des autres, ne leur fera plus traîner sur la terre qu’une existence pénible et peut-être abrégée.

Ce Jour épouvantable, qui par le nombre des victimes, en un instant, a fait tomber dans la nuit de la mort, a rempli de cris, de pleurs et de deuil les maisons dévastées des uns, et a montré les autres versant des torrents de larmes amères sur les ruines qui couvraient les dépouilles chéries de ceux, dont un instant auparavant, l’existence faisait leurs délices.

Ô Monde trompeur et perfide! Ô Monde, qui passera toi-même, et dont nous voyons chaque jour passer comme des ombres les biens décevants; non, ce n’est pas dans ton sein que nous pouvons trouver les fondements d’une félicité (d'un bonheur), qui soit à l’abri de l’inconstance!

Mais que le Monde passe avec ses convoitises, (1 Corinth. VII, 31; 1 Jean 2: 17.) IL EXISTE UN DIEU, QUI EST TOUJOURS LE MÊME; et ce seul trait, qui caractérise Son Essence, ne suffit-il pas pour nous montrer où nous pouvons trouver...:


OÙ NOUS DEVONS CHERCHER LE BONHEUR!


Aussi longtemps que nous n’en bâtirons pas l’édifice sur le Rocher des siècles, (Ésaïe XXVI, 4) nous ne pouvons l’appuyer que sur un sable mouvant.

Mais si approcher de Dieu est notre bien; (Psaume LXXIII, 28.)

Si nous avons conclu que NOTRE PORTION EST DE GARDER SA PAROLE;

Si c’est dans l’assurance fondée de Son Amour pour nous, que nous trouvons constamment la source de nos plus doux plaisirs;

Alors, dussent les catastrophes les plus inopinées nous faire perdre à la fois tous les avantages que nous possédons sur la terre, nous pourrons encore nous appliquer cette consolante Promesse du Dieu de notre espérance:


Quand les montagnes se remueraient, et que les coteaux crouleraient, ma gratuité ne se départira point de toi, et l'alliance de ma paix ne bougera point.

Quand les montagnes s’éloigneraient, Quand les collines chancelleraient, Mon amour ne s’éloignera point de toi, Et mon alliance de paix ne chancellera point, Dit l’Éternel, qui a compassion de toi. (Ésaïe LIV, 10, V. S.)

Alors aussi, supérieurs en tout temps à toutes les pertes, à toutes les calamités, à toutes les révolutions de ce monde, nous pourrons devenir nous-mêmes les originaux de ce sublime portrait tracé par le Psalmiste:

Ceux qui se confient en l'Éternel sont comme la montagne de Sion, qui ne peut être ébranlée, et qui se soutient à toujours (elle est affermie pour toujours). (Psaume CXXV, 1.)


* * *


2e Instruction.


Venez, contemplez les faits de l'Éternel, et voyez quels dégâts II a faits en notre terre, pour y découvrir une Preuve péremptoire de l'incertitude de l'heure de la Mort.

Ici nous devons ramener la réflexion, faite déjà dans notre précédent article, savoir que, tout en acquiesçant d’esprit à une Vérité aussi certaine, la plupart des hommes semble cependant la renier de cœur ou dans la pratique.


Quand il s'agit de soi-même, on place toujours l’heure du trépas à une grande distance, et malgré mille exemples de morts subites, chacun s'imagine que quant à lui; il n’a rien de pareil à craindre!

Une persuasion de ce genre ne peut avoir; j’en conviens, que DES FONDEMENTS TROMPEURS; mais on aime à s’en créer, et dès lors sur ce sujet comme sur tant d’autres, l’esprit, sans qu’on s’en aperçoive soi-même; devient la dupe du coeur.

Celui-ci appuie son espérance sur sa jeunesse ou sur la force de sa constitution;

Celui-là sur sa vie sobre et réglée ou sur les précautions, qu’il ne cesse de prendre contre tout ce qui pourrait altérer santé.

L’un s’imagine que ses jours sont trop nécessaires à sa Famille, trop utiles à l’État ou à l’Église, pour que Dieu n’en prolonge pas encore le cours:

L’autre, trouvant un motif de sécurité, précisément dans ce qui devrait le faire trembler, se flatte que Dieu ne l'arrachera pas de la terre des vivants, avant qu’il ait réalisé ces plans de conversion, qu’il projette toujours, et qu’il n’exécute jamais.


Mes Frères continuer une énumération de ce genre ne serait-ce pas offrir un CATALOGUE DES TRAVERS DE L’ESPRIT HUMAIN?

Ah! Quelles que soient les illusions, que vous pourriez vous faire à cet égard, transportez-vous en pensée sur les décombres de Leyde au jour fatal de l’explosion, et ces illusions ne s’évanouiront-elles point à l’aspect de ce spectacle terrible, mais instructif?

Là vous verrez:

Celui, dont la force paraissait une force d'airain;

Celui, dont l’art seul semblait soutenir la mourante vigueur;

Celui, dont les talents et les lumières auraient pu former encore tant de Citoyens utiles, tant de Magistrats éclairés,

Celui, dont l’existence n’était, pour ainsi dire, qu’un poids inutile à la terre;

Celui, qui dès l'entrée de sa voie avait porté le joug salutaire de la «Religion»,

et Celui, qui, lorsque, sa conscience le pressait de s’y soumettre, adopta toujours ce langage de Félix, à St Paul:


Pour le présent va-t'en, et quand j'aurai le loisir je te rappellerai.

(Actes XXIV, 25.)


Là vous verrez des Jeunes gens et des Vieillards, des Époux et des Épouses, des Parents et des Enfants, des Maîtres et des Serviteurs, des Riches et des Pauvres, TOUS ÉGALEMENT ENSEVELIS DANS UN CLIN D’OEIL sous les débris de leurs Maisons renversées.

Eux étant morts vous parleront encore; ils vous crieront avec le Prophète:

TOUTE CHAIR EST COMME L'HERBE, et toute sa gloire comme la fleur d'un champ. L'herbe est séchée, et la fleur est tombée parce que le vent de l'Éternel a soufflé dessus. (Ésaïe XL, 6-7.)


Mes Frères, le respect que je dois à la tristesse de ceux d’entre vous, qui parmi les Victimes de cette lugubre journée pourraient compter des Proches ou des Amis, m’interdit ici de donner des détails qui ne pourraient que rendre plus douloureuses des larmes dont je voudrais plutôt chercher à adoucir l’amertume.

Ô Vous, qui les pleurez ces Proches, ces Amis, Ah! NE FERMEZ PAS VOS COEURS AUX CONSOLATIONS DU DIEU FORT, et ne soyez point attristés comme ceux qui n'ont point d’espérance. — Toute sorte de mort des bien-aimés de l'Éternel est précieuse à ses yeux. (1 Thess. IV, 13; Psaume CXVI, 15.)


Bienheureux sont les morts qui meurent au Seigneur!

Heureux dès à présent les morts qui meurent DANS le Seigneur!

(Apoc. XIV, 13, V. S.)


Voilà les consolantes déclarations de Dieu lui-même dans sa parole.

Si ceux que vous, pleurez; ont été DU NOMBRE DES BIEN-AIMÉS DE L'ÉTERNEL,

S’ils sont morts DANS le Seigneur, alors ils ont été transportés de ce Monde dans une meilleure Vie, la plupart sans même avoir éprouvé les amertumes de la Mort.

Il est vrai, vous n’avez pas reçu leurs derniers adieux; mais vous savez quels voeux ils faisaient pour vous sur la terre! Douteriez-vous de ceux qu’ils forment maintenant pour vous dans le Ciel?


Un jour; et ce jour peut éclore à toute heure, un jour vous les reverrez:

vous les reverrez heureux, triomphants; glorifiés:

vous les reverrez, sans craindre que la Mort vous les ravisse encore;

vous les reverrez, pour célébrer ensemble au siècle des Siècles les Voies

miséricordieuses d’un Dieu Rédempteur.

Nourrissez-vous de ces sublimes pensées, et vous trouverez des Sources de consolation SI ELLES SONT déjà POUR VOUS DES MOTIFS À LA SAINTETÉ.

Ô si vous vous disiez; Ô si chacun de nous, mes Chers frères, se disait incessamment à lui-même:

«Il n'y a toujours qu'un pas entre moi et la mort, et, si ma Paix est faite avec Dieu, entre moi et cette Assemblée des premiers-nés, dont les noms sont écrits dans les cieux, et dont mes Proches, mes Amis, ont déjà grossi le nombre, ALORS, nous pourrons nous assurer une mort bienheureuse! Ne serait-ce pas à nos yeux la seule chose nécessaire?»


Alors, vivant de la Vie des Justes, leur Courage, leur Paix, leur Joie, ne seraient-ils pas les nôtres?

Et alors, à quelque heure et de quelque façon qu’arrivera notre délogement de ce Monde, les derniers sons de nos lèvres mourantes, le dernier battement de notre coeur, régénéré en une espérance vive, n’exprimeront-ils pas ce voeu d’une foi ferme, et d’une humble confiance?


Seigneur Jésus!

Reçois mon esprit!


* * *


3e Instruction.


Venez, contemplez les faits de l'Éternel, et voyez quels dégâts II a faits en notre terre, pour y discerner un Signe redoutable de la Colère de Dieu.

Ce n’est pas ici le lieu de vous prouver, que les causes secondes n’ont d’autre efficace que celles, qui découlent de la Cause première, et que tout ici-bas est subordonné à l’Empire souverain de la Providence.

Le Psalmiste, en attribuant à l'Éternel les dégâts faits sur la terre, suppose que cette Providence est RECONNUE par ceux à qui il s’adresse!

EN PARLANT À UN AUDITOIRE CHRÉTIEN, IL NOUS EST SANS DOUTE PERMIS DE FAIRE LA MÊME SUPPOSITION.


D’un autre côté, par tout ce que nous avons dit dans notre précédent article, vous avez dû comprendre que rien n’est plus étranger à notre façon de penser, que ce fanatisme superstitieux et cruel, par lequel on envisagerait les désastres d’une Ville infortunée, comme autorisant à former un Jugement de rigueur sur les Individus, qui de manière ou d’autre en ont été, ou en sont encore les Victimes.

NON! Ce serait là confondre l’Oeconomie (vieux mot, hérité d’avant le Siècle des Lumières, remplacé aujourd'hui par: économie) D’ÉPREUVE avec d’Oeconomie de RÉTRIBUTION.

La Révélation biblique le déclare, et l’Expérience de tous les temps le confirme.

Tout arrive également à tous. (Eccl. IX, 2.)

Le Juste, non moins que le méchant, a des maux en grand nombre (Le malheur atteint souvent le juste, Mais l’Éternel l’en délivre toujours Psaume XXXIV, 20.);–
et souvent même, le Jugement commence par la maison de Dieu. (1 Pierre IV, 17.)

Faut-il plus pour nous convaincre de toute l’injustice des décisions dures et téméraires, que nous avons ici en vue, que cette belle leçon de notre Sauveur,

«Pensez-vous que ces dix-huit, sur qui tomba la tour de Siloé, fussent plus coupables que tous les habitants de Jérusalem? Non, vous dis-je: mais si vous ne vous amendez vous périrez semblablement.»

... ces dix-huit personnes sur qui est tombée la tour de Siloé et qu’elle a tuées, croyez-vous qu’elles fussent plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem? Non, je vous le dis.

MAIS SI VOUS NE VOUS REPENTEZ, VOUS PÉRIREZ TOUS ÉGALEMENT. (Luc XIII, 4-5, V. S.)


Vous devez donc sentir, Mes Frères, que Iorsque nous vous représentons les dégâts faits sur notre terre, COMME UN SIGNE DE LA COLÈRE DIVINE, nous ne les envisageons, que sous la relation, qu’ils ont avec la Nation entière, dont nous faisons partie.

Ils forment, qui oserait le contester? ILS FORMENT UNE CALAMITÉ NATIONALE.

(C’est-ce qu’a prouvé solidement Mr. L'Ange, Pasteur à Harlem, dans un Sermon relatif, qu’on lira certainement avec intérêt et avec fruit.)

Pouvons-nous nier, sans abjurer sur ce sujet la doctrine expresse de nos Livres sacrés...,

Pouvons-nous nier, que des Calamités de ce genre ne soient pas pour un Peuple des châtiments, dispensés avec SAGESSE, avec ÉQUITÉ et avec BONTÉ PAR LE JUGE DU MONDE; et par cela même des châtiments, qui ayant pour principe les péchés de ce Peuple, ont TOUJOURS son amendement pour dernière fin?

Alors, dit un Prophète, et les bornes, que je dois me prescrire, me forcent à ne citer que ce seul passage formel: Alors la voix de l'Éternel crie: Écoutez la verge et Celui, qui l'a assignée. (Entendez la verge et celui qui l’envoie! (Michée VI, 9, V. S.)

Durant de nombreuses années l’Éternel ne nous a-t-Il pas adressé, par des jugements de tout genre, cette Voix de Courroux ou de Miséricorde?


Et peut-on dire de notre Nation, considérée en tant que telle, qu’elle l’a entendue, comprise, et qu’elle a rempli les devoirs d’un Peuple châtié?

Habitants de cette Ville, Membres de ce Troupeau, ne nous établissons point ici pour juges de ceux du dehors, mais:


JUGEONS-NOUS NOUS-MÊMES, AFIN QUE NOUS NE SOYONS PAS JUGÉS.

(1 Corinth. XI, 31.)


Oui... Replions-nous sur nous-mêmes! Sondons nos voies! (Lam. III, 40.)

Oserons-nous dire, comme en la Présence du Dieu que nous adorons dans ces Parvis, que cette Censure d’un Prophète ne soit pas applicable à un très grand nombre d’entre nous?


Le Seigneur, l'Éternel des armées vous a appelés ce jour-là aux pleurs et au deuil,

ET VOICI il y a de la joie et de l'allégresse.

(Ésaïe XXII, 12, 14.)


Et nous ne craindrions pas, en persévérant à endurcir nos coeurs plus qu'une roche, nous ne craindrions pas de devenir à la fin les objets de cette Dénonciation redoutable du même Prophète:

L'Éternel des armées m'a déclaré, disant; si jamais cette iniquité vous est pardonnée, que vous n'en mourriez, a dit le Seigneur, l'Éternel des armées.

L’Éternel des armées me l’a révélé: Non, ce crime ne vous sera point pardonné que vous ne soyez morts. (Ésaïe XXII, 14, V. S.)

Ah! Plutôt, — Il en est temps encore — écoutons la Verge et Celui, qui l'a assignée.

Jugeons, par la pesanteur des coups qu’elle frappe, de la pesanteur de ceux que nous devons attendre, SI NOUS NE RECEVONS PAS INSTRUCTION.


Recherchons nos voies et sondons-les, et retournons jusqu’à l'Éternel.

Disons-nous avec les Juifs châtiés, L'ÉTERNEL EST JUSTE! (2 Chron. XII, 6.)

Disons avec les Ninivites coupables et menacés d’une ruine totale:


Que chacun se convertisse de sa mauvaise voie. Qui sait si l'Éternel ne viendra pas à Se repentir, et ne se détournera point de l'ardeur de Sa Colère!

Qu’ils reviennent tous de leur mauvaise voie et des actes de violence dont leurs mains sont coupables! Qui sait si Dieu ne reviendra pas et ne se repentira pas, et s’il ne renoncera pas à son ardente colère, en sorte que nous ne périssions point? (Jonas III, 8-9, V. S)

Assiégeons avec des sentiments d’une humble repentance, assiégeons par nos ferventes requêtes, le Trône de la Grâce, et ne laissons point aller le Seigneur, qu'il ne nous ait béni.

Êtes-vous dans ces dispositions, Mes Frères?

Alors que chacun de vous se présente avec moi devant la face du Seigneur, et qu'il suive du coeur cette Prière d’un ancien Fidèle pour sa Patrie, visitée par les Fléaux du Ciel.


Ô Seigneur! Le Dieu Fort, le Grand, le Terrible!

À Toi est la justice, et à nous la confusion de face, qui couvre aujourd'hui les hommes de Juda et les habitants de Jérusalem, et tous ceux d'Israël, qui sont près, et qui sont loin, PARCE QUE NOUS AVONS PÉCHÉ CONTRE TOI.

Mais les miséricordes et les pardons sont du Seigneur notre Dieu.

Nous nous sommes rebellés, contre Lui:

nous nous sommes détournés pour ne point écouter Sa voix:

nous avons péché contre Dieu, ET II A FAIT VENIR SUR NOUS UN GRAND MAL, tel qu'il n'en est point arrivé sous nos cieux de semblable.

L'Éternel a veillé sur le mal que nous avons fait, et II l'a fait venir sur nous, car L'ÉTERNEL NOTRE DIEU EST JUSTE EN TOUT CE QU'IL A FAIT, vu que nous n'avons point obéi à Sa voix!

Seigneur! Je Te prie, que selon toutes Tes justices Ta colère et Ton indignation soient détournées!

Mon Dieu, prête l'oreille et écoute! Ouvre les yeux: regarde nos désolations et la Ville, sur laquelle Ton Nom a été invoqué; car nous ne présentons point nos supplications devant Ta face, appuyés sur nos justices, mais SUR TES GRANDES COMPASSIONS!

Seigneur, exauce! Seigneur, pardonne! Seigneur, sois attentif et opère! À cause de Toi-même, mon Dieu, ne tarde point! Amen! (Daniel IX, 4-19.)


* * *


4e Instruction


Venez, contemplez les faits de l'Éternel, et voyez quels dégâts II a faits en notre terre, pour y trouver un Encouragement puissant à une confiance sans réserve en Sa Bonté.

Si nous apprenons à ne pas consacrer nos premières affections aux choses du Monde, à vivre comme pouvant mourir à toute heure, et à nous humilier sous la puissante Main de Dieu, alors, sachant que toutes choses concourent ensemble au bien à ceux qui L'aiment, (Rom. VIII, 28.) nous apprendrons également à nous décharger de tous nos soucis sur Lui, (1 Pierre V, 7.) et à chercher toujours, au milieu de nos peines et de nos dangers, une retraite paisible à l'ombre du Tout-Puissant.


Mes Frères! Ne demandez pas, pourquoi dans la Dévastation de Leyde les uns ont été épargnés plutôt que d’autres.

L’enfant, qui commence seulement à lier quelques idées informes ou confuses, rendra-t-il raison de la conduite et des vues de ceux, à qui il doit le jour?

Et, quand il s’agit de la Sagesse Divine, et de NOTRE FAIBLE INTELLIGENCE, la différence n’est-elle pas infiniment plus grande encore?

Me donneriez-vous la Loi touchant mes fils et touchant l'oeuvre de mes mains?

Veut-on me questionner sur l’avenir, Me donner des ordres sur mes enfants et sur l’oeuvre de mes mains? (Ésaïe XLV, 11. v. S.)

Ce fut la Réponse, que le Maître du Monde fit autrefois par Son Prophète à des questions téméraires; et, à notre tour, nous l’adressons à tous ceux qui prétendraient obscurcir le Conseil de l'Éternel par des paroles sans science.

Trouveras-tu le fond en Dieu en Le sondant? Connaîtras-tu parfaitement le Tout-Puissant? Ce sont les hauteurs des cieux; qu'y feras-tu? Ce sont choses plus profondes que les abîmes, qu'y entendras-tu?

Prétends-tu sonder les pensées de Dieu, Parvenir à la connaissance parfaite du Tout-Puissant? Elle est aussi haute que les cieux: que feras-tu? Plus profonde que le séjour des morts: que sauras-tu? (Job. XI, 7 et 8. V. S.)

Cependant un rayon de lumière sort de cette obscurité sacrée.

Il nous fait apercevoir, au milieu des preuves redoutables de la Puissance du Maître du Monde, des témoignages touchants de Sa Bonté paternelle.


Nous l’apercevons cette Bonté, DANS LA PRÉSERVATION D’UN SI GRAND NOMBRE D’HABITANTS, qui naturellement auraient dû grossir le nombre des Victimes, mais que des circonstances inopinées, et en quelque sorte préparées par les tendres soins de la Providence, éloignèrent du foyer de l’éruption foudroyante.

Elle brille dans tout son éclat cette Bonté DANS LA CONSERVATION DE LA VIE DE TANT D’AUTRES qui, déjà ensevelis sous les ruines de leurs Maisons éboulées et n’ayant dû qu’à Dieu Seul de n’avoir pas été écrasés ou étouffés, récompensèrent par leur retour à la Vie les infatigables travaux, que consacrèrent sans délai à leur délivrance leurs Parents, leurs Amis, leurs Concitoyens, et avec eux les Habitants des contrées voisines et les Gardes d’un Prince, qui lui-même encourageait si puissamment le zèle de tous.

Je ne dirai pas seulement par la Présence du Prince, par ses Dons, par ses Promesses, mais par ce généreux Courage, cette compatissante Bonté, dont en parlant d’une Catastrophe fatale les Annales de ce Peuple propageront la mémoire, et que ce Peuple sut toujours apprécier et chérir dans ses Chefs.


Mes Frères! Des détails d’un certain genre ne sont pas du ressort de la chaire; mais il est impossible, qu’ils vous soient entièrement inconnus.

Si vous les avez écoutés, non en Athéniens oisifs, qui ne se plaisaient qu'à ouïr ou à raconter des nouvelles, — mais en véritables Hollandais, que caractérisa toujours l’esprit de Réflexion, — MAIS EN VRAIS DISCIPLES DE JÉSUS-CHRIST, qui des causes secondes remontent toujours à la cause première, n’y aurez-vous pas vu confirmé de la façon la plus authentique cet Adage, par lequel nos Aïeux exprimaient leur confiance en Dieu d’une manière simple, mais bien plus énergique, que ne pourrait l’être un langage plus fleuri:


CELUI, QUE DIEU GARDE, EST BIEN GARDÉ!


Ce fut Lui seul, qui garda comme la prunelle de Son oeil ces tisons arrachés du feu.

Ce fut Lui seul, qui les couvrit de Ses ailes.

Ce fut Lui seul, qui, lorsque les cordeaux de la mort les avaient déjà environnés, exauça la voix de leurs supplications.

Ce fut Lui seul, qui les empêcha de périr, par les moyens mêmes, qu’il fallait mettre en oeuvre pour leur délivrance.

Et n’adopteraient-ils pas, dans l'abondance des gratuités (des bontés) de l'Éternel, ce beau langage de St Paul:

Nous nous sommes vus, comme si nous eussions reçus en nous-mêmes une sentence de mort, afin que nous n'eussions point de confiance en nous-mêmes, mais en Dieu, qui ressuscite les morts. (2 Corinth. I, 9.)


CHRÉTIENS..., si nous craignons Dieu, si nous Le servons avec zèle, leur confiance peut et doit être aussi la nôtre.


Le Bras de l'Éternel peut toujours éloigner, le mal ou nous en délivrer.

Son Oreille n'est jamais fermée pour qu'il ne puisse entendre.

Ses yeux sont jour et nuit ouverts sur les Justes.


Quiconque est de ce nombre: Quiconque se propose toujours l'Éternel devant lui (Psaume XVI, 8.) peut s’assurer, que l’Éternel sera pour lui un Soleil et un Bouclier:

Et quelle que puisse être sa situation sur la terre, — Oui, dut-il, comme le Psalmiste, voir un abîme de malheurs appeler un autre abîme de malheur, — TOUJOURS CE LANGAGE SERA FONDÉ DANS SA BOUCHE:


Pourquoi t’abats-tu, mon âme, et gémis-tu au dedans de moi?

Espère en Dieu, car je le louerai encore;

IL EST MON SALUT ET MON DIEU.

(Psaume XLII, 11/12)


* * *


Dernière Instruction.


Venez, contemplez les faits de l'Éternel, et voyez quels dégâts II a faits en notre terre, pour saisir avec avidité une Occasion pressante d'exercer cette Charité, qui fait la livrée du vrai Chrétien.

Les devoirs de cette Charité peuvent, dans cette circonstance, varier à l’infini selon la nature de nos relations; vous ne sauriez vous attendre que nous entrions ici dans les détails.

Mais il est un devoir de cette Charité, qui nous concerne tous sans distinction.

C’est celui de CETTE BIENFAISANCE LIBÉRALE, à laquelle la «Religion» et la Patrie nous invitent également.


Jamais, Mes Frères — et qu’il nous est doux de pouvoir vous rendre ce témoignage! — Jamais, quand il s’est agi d’aider des malheureux par des contributions charitables, la voix de vos Pasteurs n’a frappé en vain vos oreilles.

Et ne contribueriez-vous pas encore aujourd’hui, de tout votre pouvoir, aux mesures à prendre pour le soulagement de milliers de vos Compatriotes précipités, comme par les éclats soudains de la Foudre dans la misère la plus accablante?

On nous a rapporté, et ce trait seul suffit pour nous faire sentir toute la profondeur de la détresse d’un grand nombre d’entre eux; on nous a rapporté, qu’au milieu de la nuit lugubre qui suivit l’explosion désastreuse, on vit «une personne du Sexe», dont les vêtements en lambeaux annonçaient cependant l’aisance passée, errer à pas lents sur les ruines fumantes, pendant que ces mots, seuls, répétés fréquemment du ton concentré du désespoir, sortaient de sa bouche livide: Pauvre! Pauvre! Du pain bis et de l'eau!

Non! Non! Vous ne serez pas réduits à cet état, Victimes malheureuses, d’une Catastrophe fatale!

J’en atteste ces Secours dispensés avec tant d’abondance à des milliers de Réfugiés sans asile et sans ressources.

J’en atteste ces Subsides conséquents envoyés tant de fois, même au sein de l’étranger, en faveur de ceux dont les désolations réclamaient leur assistance.

J’en atteste ces Monuments de Charité, dont le sol de la Patrie est de toutes parts couvert, et qui, malgré vingt et cinq Années de Dissensions, de Troubles et de Guerres; malgré la stagnation du Commerce, malgré le déchet de tant de Sources de notre antique prospérité, subsistent encore avec éclat et démontrent que, du moins à cet égard, nous ne sommes pas des Enfants abâtardis.

J’en atteste ces Dons libéraux et ces Souscriptions généreuses, qui, déjà faits en cette Ville, ne peuvent qu’animer de plus en plus un encouragement général.

J’en atteste surtout cet Évangile, dont, Grâces à Dieu, notre Nation respecte encore la Doctrine et les Leçons (c'était en 1807!) et qui ne promet le Salut qu’à ceux, dont la Foi aura été opérante par la Charité.

Déjà dans un heureux avenir je vois renaître de ses cendres cette Leyde, où, pour parler avec ses Magistrats dans leur Lettre circulaire à tous leurs Compatriotes, où tant des plus distingués du Pays s'assirent aux pieds de la Sagesse, et apprirent à devenir utiles à la Patrie:

«Cette Leyde; l'École, où se formèrent les hommes les plus éclairés de l'Europe, et dont les Sièges sont illustrés par des Noms immortels: Cette Leyde, à qui sa constance et son courage acquirent une couronne impérissable dans les fastes de l'Histoire. Non cette Leyde ne restera pas détruite.»

Rétablie dans un état renommé sur la terre elle deviendra un Monument illustre des Ressources et des Vertus du Peuple Hollandais: et, pour finir par des Espérances plus assorties encore à la Sainteté de ce Lieu; le Dieu de nos Pères, ayant pour agréables les oblations de nos mains, sera aussi notre Dieu.

Il soignera toutes les plaies de notre Jérusalem.

Il ramènera au milieu de nous l’Abondance, la Concorde et la Paix, notre Justice ira devant nous; et la Gloire de l'Éternel sera notre arrière-garde.

AMEN! AMEN!


Venez, retournons à l’Éternel!

Car il a déchiré, MAIS il nous guérira;

Il a frappé, MAIS il bandera nos plaies.

(Osée VI, 1. V. S.)



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