Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L’INFAILLIBLE ACCOMPLISSEMENT DES PAROLES DE JÉSUS-CHRIST

***

Le ciel et la terre passeront; mais mes paroles ne passeront point. Marc. XIII. 31.

Le Seigneur Jésus venait de sortir du temple de Jérusalem. Un de ses disciples, pénétré d’admiration à la vue de ce majestueux édifice, se plaisant à le considérer comme un monument impérissable élevé à la gloire du Dieu d’Israël, s’écrie: Maître, regarde quelles pierres et quels bâtiments!

Le Sauveur, dont la prescience soulevait le voile qui nous cache l’avenir, et découvrait les choses qui ne sont point comme si elles étaient, lui répond: Tu vois ces grands bâtiments: il n'y restera pierre sur pierre qui ne soit renversée.

Surpris d’une telle déclaration, les disciples l’interrogent pour savoir quand ces choses devaient arriver. Christ se contente de leur dire:

Quand vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerre, ne vous troublez point; car il faut que ces choses arrivent; mais ce ne sera pas encore la fin. Car une nation s'élèvera contre une nation, et un royaume contre un autre royaume; et il y aura des tremblements de terre en divers lieux, et des famines, et des troubles (des pestes); et ces choses ne seront qu’un commencement de douleurs. Il y aura en ces jours-là une telle affliction, que, depuis le commencement de la création de toutes choses jusqu’à maintenant, il n’y en a point eu, et qu'il n'y en aura jamais de semblable.

Après avoir ainsi annoncé la ruine du temple, la destruction de Jérusalem, et les calamités de tout genre qui allaient fondre sur la nation Juive (prophétie qui s'accomplit de point en point, comme on le voit par les récits de l’historien Josèphe), le Seigneur s’élève à des considérations plus hautes encore, et qui embrassent toutes les nations et tous les siècles:

il parle de la fin du monde,

des bouleversements qui auront lieu à cette époque solennelle,

et du jugement qu'il rendra lui-même, quand il viendra sur les nuées avec une grande puissance et une grande majesté;

puis, pour donner à ces prédictions toute la force et toute l’autorité dont elles sont susceptibles, il confirme tout ce qu’il a dit par cette déclaration imposante: Le ciel et la terre passeront; mais mes paroles ne passeront point.


* * *


I. Le sens de cette déclaration;

II. La certitude de son accomplissement;

III. Les leçons qui en découlent:

Telles sont les idées que je développerai.

Dieu veuille bénir sa parole dans nos âmes, pour l'amour de Jésus-Christ notre Seigneur! Amen.


* * *

I. Depuis le moment où l’homme fut placé au milieu du spectacle de la création, avec une âme capable d’en sentir la beauté, la grandeur, l’admirable harmonie, ce même spectacle n’a pas cessé de se présenter à ses yeux.

Comme au jour où ils sortirent du néant, les cieux racontent encore la gloire du Dieu fort, et l'étendue donne encore à connaître l’ouvrage de ses mains. Un jour déclare sa science à un autre jour, et une nuit en parle à une autre nuit.

Les générations se sont succédées sur notre globe; et il a continué, à se mouvoir avec une régularité constante, au milieu des mondes innombrables dont il est entouré.

Parce que nous le voyons toujours le même, il nous semble qu’il doit subsister toujours.

Parce que les enfants trouvent leur habitation terrestre telle que leurs pères l’ont laissée, nous sommes portés à croire qu’un ouvrage si beau, si admirablement conservé, ne sera jamais anéanti.

Mais voici, les cieux et la terre passeront; cet ensemble magnifique de choses visibles, cette vaste étendue de terre qui ouvre son sein pour fournir aux besoins de l’homme, cette mer immense dont l’horizon sans bornes offre une image de l’éternité, ces cieux, pavillon de notre demeure terrestre, où paraissent successivement les grands luminaires que Dieu a établis sur le jour et sur la nuit; toutes ces choses prendront fin:

«Comme un éclair sort de l’orient et se fait voir à l’occident, il en sera de même en ce jour-là.» Les cieux passeront avec un bruit sifflant de tempête, les éléments seront dissous par l’ardeur du feu, la terre sera entièrement brûlée avec tout ce qu’elle contient.

MAIS LES PAROLES DU SEIGNEUR NE PASSERONT JAMAIS.

Et cependant qu’y a-t-il en apparence d’aussi passager, d’aussi périssable, qui semble devoir s’engloutir plus tôt dans l’abîme du néant, que les paroles?

À peine ont-elles été prononcées qu’elles ne sont plus. Le vent les emporte, et si on ne se hâte de les recueillir, elles s’effacent, et disparaissent même de la mémoire de celui qui les a prononcées; elles sont alors comme si elles n’avaient jamais été.

Il n’en sera pas ainsi de mes paroles, dit Jésus-Christ.

Elles ne seront point ensevelies dans le silence et enveloppées dans l’oubli, avec les discours des hommes; mais:

elles seront conservées, recueillies avec soin, pour être transmises aux générations futures;

elles seront connues, prêchées, répandues dans le monde entier;

elles demeureront à toujours et seront infailliblement accomplies.

Mes paroles ne passeront point.

Quand Jésus-Christ s’exprimait ainsi, c’est comme s’il eut dit: Non seulement cette parole que je prononce contre Jérusalem, en prédisant sa destruction, est une parole certaine; mais toutes celles que je prononce le sont également. Mes déclarations ne seront ni changées, ni rétractées, comme peuvent l’être celles des hommes; toutes mes révélations seront trouvées véritables; mes prédictions seront accomplies; mes promesses, mes menaces seront exécutées.

Comme la pluie et la neige descendent des cieux et n'y retournent plus, mais arrosent la terre et la font produire et germer, tellement qu'elle donne la semence au semeur et le pain à celui qui mange; ainsi sera ma parole qui sera sortie de ma bouche; elle ne retournera point à moi sans effet; mais elle fera tout ce en quoi j'aurai pris plaisir, et prospérera dans les choses pour lesquelles je l'aurai envoyée.

Mes paroles ne passeront point.

Elles s’accompliront non seulement dans ce monde eh tant qu’elles peuvent être relatives à la vie présente et aux événements terrestres; mais elles s'accompliront après tous les changements qui surviendront ici-bas, après notre mort, après la fin des choses visibles; car ce sont les paroles de la vie éternelle.

Elles subsisteront aux siècles des siècles; c’est d’après elles que nous serons jugés, d’après elles que notre sort sera prononcé, et notre place déterminée dans la vie à venir.

Elles subsisteront enfin dans la personne des rachetés et dans la personne des réprouvés, faisant le bonheur des uns et le malheur des autres; ou plutôt, quand tout aura passé, la destinée des uns et des autres sera une preuve vivante de l’éternel accomplissement de l’Évangile.


* * *

II. Après vous avoir expliqué le sens de cette déclaration du Sauveur, je dois vous présenter les considérations qui assurent son accomplissement.

Ce n’est pas sans les plus fortes garanties que nous pouvons être persuadés que des paroles, prononcées il y a tant de siècles, s’accompliront jusqu’à un iota et à un trait de lettre, et survivront à la destruction des choses visibles.

Mais LES PREUVES DE CETTE VÉRITÉ SONT TROP NOMBREUSES pour qu’il me soit possible de les exposer toutes maintenant.

Je ne vous parlerai donc pas de la certitude que nous donne, relativement à l’accomplissement de l’Évangile, la connaissance que nous avons, soit de la nature, soit de la mission divine de Jésus-Christ. Je me bornerai à fixer votre attention sur une seule de ces preuves qui est tirée de mon texte et qui est d’une grande force.

Si elle est bien comprise, et si vous la pesez à la balance de la saine raison, elle suffira, avec la bénédiction divine, pour vous donner la plus ferme conviction que les paroles de Jésus-Christ ne passeront point.

Je tire cette preuve de la destinée qu’ont eue ses paroles jusqu’à ce jour; il y a plus de dix-huit siècles (sermon prêché en 1828) qu’elles ont été prononcées; et je dis que l’accomplissement remarquable qu’elles ont reçu jusqu’à maintenant et qu’elles reçoivent encore tous les jours, est un garant infaillible de leur entier et final accomplissement. Le passé nous répond de l’avenir.

Transportons-nous par la pensée dans les temps et dans les lieux où Jésus-Christ déclara que ses paroles ne passeraient point; mettons-nous à la place des disciples qui entendirent cette déclaration.

N’avait-elle pas quelque chose d’incroyable?

Qu’était en apparence et aux yeux des hommes, Celui qui prononçait ainsi la sentence de l’univers, en même temps qu’il annonçait le triomphe de son Évangile?

Quel il était mes frères?

C’était un être obscur, né dans une étable, qui souvent n’avait pas un lieu où reposer sa tête, qui avait choisi pour sa part l’humiliation, la pauvreté et les souffrances; c’était le rejeté et le méprisé des hommes; il ne possédait aucun pouvoir temporel, il n’avait rien de ce qu’il faut selon le monde pour réussir dans une entreprise difficile; à le voir, il n’y avait rien en lui qui annonçât cette grande destinée à ses paroles.

Aucune proportion ne semblait exister entre la puissance apparente de Celui qui faisait cette prédiction, et la puissance nécessaire pour en assurer l’accomplissement.

Qui eût pu croire alors que les paroles du Fils de Marie subsisteraient jusqu’à maintenant?

Il les prononce dans un coin du monde, au milieu d’un peuple peu connu et séparé des autres nations, au milieu d’un peuple qui n’aime pas ses paroles, qui ne veut pas y croire, qui cherche à les anéantir en le mettant lui-même à mort et en persécutant ceux qui prêchent sa doctrine?

N’était-il pas naturel de croire, qu’irrités comme ils l’étaient contre le Christianisme, et ayant en leur pouvoir ceux qui l’annonçaient, les Juifs parviendraient à l’étouffer?

Ils n’y sont point parvenus.

Paroles du Seigneur, vous n’avez point passé: précitées aux Juifs, prêchées aux Gentils, par un petit nombre d’hommes sans aucun pouvoir temporel, vous avez triomphé du temps et de tous vos adversaires.

C’est le ciel et la terre qui ont vu passer leurs habitants; ce sont les nations qui ont passé; comme des torrents, elles se sont écoulées dans le grand abîme. Les peuples et les conducteurs des peuples ont disparu.

Tout ce qui portait alors une image de grandeur, de force, de stabilité, tout a pris fin.

Babylone la grande a été détruite; sa couronne de gloire est tombée, et de cette magnifique cité il ne reste pas plus de traces, que des pas du voyageur qui traverse le désert.

Jérusalem a été détruite; la désolation a fait le tour de ses murailles; la ville autrefois si peuplée est devenue solitaire; les chemins de Sion mènent deuil; il n'y a plus personne qui vienne aux fêtes solennelles,

Grands rois, conquérants puissants, cités florissantes, nations, empires, tout a passé dans les lieux où parlait le Sauveur, tout s’est renouvelé. Ses paroles seules n’ont point passé.

Ce n’est pas que dès les premiers temps les hommes n’aient employé contre elles tout ce qu’ils ont pu réunir d’efforts, de persécutions et de résistance. Mais tous ceux qui s’opposèrent à ce que la doctrine de Jésus de Nazareth fut précitée et reçue, se trouvèrent faire la guerre à Dieu.

Pourquoi se mutinent les nations, et pourquoi les peuples projettent-ils des choses vaines?

Pourquoi les rois de la terre consultent-ils ensemble contre l’Éternel et contre son Oint? Celui qui habite les cieux se rira d'eux.

Ce n’est pas que les vices et les passions n’aient partout combattu les paroles du Fils de Dieu. Elles imposaient, surtout dans l’origine du Christianisme, les sacrifices les plus pénibles. Elles ouvraient devant les disciples de Jésus crucifié une carrière de douleurs et de persécutions. Elles conduisaient aux Supplices les plus cruels.

On lutta donc contre ces paroles qui demandaient une obéissance si difficile.

On y résista de toutes parts.

On couvrit d’ignominie ceux qui en faisaient la règle de leur foi et de leurs mœurs.

Elles n’ont point passé.

Les bourreaux et les bûchers et l’opprobre du monde n’ont fait que rendre plus brillantes les palmes du martyre, plus éclatants les triomphes de l’Évangile.

Et ce n’est pas seulement à sa naissance que le Christianisme a eu à lutter contre les puissances de la terre: il n’est parvenu jusqu’à nous qu’au travers d’obstacles et de difficultés de tout genre.

Dans tous les siècles, il s’est trouvé des hommes qui ont travaillé à anéantir l’Évangile de Christ, qui ont voulu persuader que les paroles de Jésus étaient fausses, qu’elles ne méritaient ni confiance, ni respect; des hommes qui, tournant contre Dieu les grandes facultés qu’ils avaient reçues de Dieu, ont employé à cette œuvre de démon toutes les armes que leur fournissaient les passions et la malignité, toutes les puissances du ridicule, tous les sophismes de l’incrédulité.

Ils ont passé, ces pauvres malheureux. Ils sont couchés dans la tombe.

Les paroles du Seigneur subsistent TOUJOURS, TOUJOURS fermes, TOUJOURS victorieuses, TOUJOURS triomphantes.

Les attaques d’une philosophie faussement ainsi nommée, ont été aussi impuissantes contre elles que l’avaient été les supplices et les bourreaux. Elles ont traversé dix-huit siècles d’opposition (sermon prêché en 1828); elles se répandent tous les jours davantage; elles ne cessent de faire de nouvelles conquêtes.

Nous marchons à grands pas vers cette bienheureuse époque où tous les bouts de la terre verront le salut de notre Dieu. Grâces à ces Sociétés chrétiennes, qui, à l’exemple de Jésus-Christ, vont chercher et sauver ce qui était perdu, en envoyant dans les contrées et dans les îles éloignées la parole de vie; grâces à ces Missionnaires, nouveaux messagers de paix, animés de la plus grande, de la plus noble charité, de celle qui s’attache à sauver l'âme immortelle, les paroles de notre divin Maître, loin de passer, parviennent maintenant aux rivages les plus lointains.

Les peuples qui marchaient dans les ténèbres voient une grande lumière, et la lumière reluit sur ceux qui habitaient au pays de l'ombre de la mort.

J'ai vu, mes frères, des habitants de l’Orient, que les paroles de Christ ont été chercher dans le fond de leurs déserts et au milieu de leurs sables brûlants, pour leur communiquer les choses qui appartiennent à notre paix; j’en ai vu, auxquels l’Europe a renvoyé ce Soleil de justice qui porte la santé dans ses rayons, et qui, d’esclaves qu’ils étaient de Divinités fausses et sanguinaires, sont devenus les serviteurs de Celui qui a dit: Mes paroles ne passeront point: ils ont déposé au pied de la croix de Jésus leurs erreurs, leurs superstitions et leurs vices, pour se réjouir dans sa vive lumière et se glorifier dans sa puissance.

Tels ont été jusqu’à ce jour, malgré tous les obstacles, les étonnants succès de l’Évangile. L’histoire des dix-huit derniers siècles est l’accomplissement miraculeux de celle parole de Jésus-Christ à ses disciples:

Toute puissance m'est donnée dans le ciel et sur la terre; allez donc et instruisez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit; et voici, je suis toujours avec vous jusqu’à la fin du monde.

Or, mes frères, les glorieux triomphes que les paroles de Christ ont remportés jusqu’à ce jour, leurs conquêtes, leur immutabilité, leur seule existence au milieu de toutes les oppositions des hommes et de toutes les vicissitudes terrestres, sont un sûr garant que ces paroles ne passeront jamais.

Le même Dieu qui les a marquées de son sceau pendant cette longue suite de siècles, qui les a accompagnées de sa puissance, qui les a fait subsister jusqu’à ce moment, garantit ainsi qu’il leur donnera de s’accomplir aux siècles des siècles.

Tout comme les paroles de l’Évangile relatives à l’établissement et à la propagation du Christianisme sur la terre ont été accomplies,

de même toutes les autres paroles contenues dans le livre de Dieu, auquel Jésus-Christ rend témoignage, sont également certaines et auront également leur effet.

Écoutez donc, êtres immortels, enfants d’éternité, écoutez quelques-unes des paroles infaillibles de ce livre qui ne trompe point. Elles vous concernent tous. Oubliez la faiblesse et l’indignité de celui qui vous les annonce, pour ne vous souvenir que de l’autorité suprême et de l’accomplissement inévitable des paroles qu’il va vous faire entendre de la part de Dieu.

Écoutez-les, comme vous écouteriez la voix du Seigneur.

Ouvrez, ouvrez les yeux de votre intelligence; ouvrez la porte de votre cœur; laissez parler votre conscience. Voici quelques-unes de ces paroles qui ne passeront jamais:

Par ton cœur sans repentance, tu t'amasses la colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu.

Sans aspersion de sang, il n'y a point de rémission des péchés.

Dieu a été en Christ réconciliant, le monde avec soi.

Christ a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin qu'étant morts au péché nous vivions à la justice.

Étant justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ.

Qui croit au Fils a la vie éternelle: mais qui désobéit au Fils ne verra pas la vie; la colère de Dieu demeure sur lui.

Sans la sanctification, personne ne verra le Seigneur.

Si quelqu'un n'est né de nouveau, il ne peut point voir le royaume de Dieu.

Oh! si ces paroles pouvaient pénétrer dans nos cœurs et nous engager à nous juger nous-mêmes! Mais quelle que soit la manière dont nous les recevrons, elles ne passeront point. Les paroles de Christ descendront avec nous au sépulcre. Couchés dans la froide poussière de la tombe, nous porterons écrit sur notre front: Réveille-toi, toi qui dors, et te relève d'entre les morts!

La parole de la résurrection transformera notre corps vil.

La parole du jugement nous amènera devant le grand tribunal de l’éternité.

La parole de la condamnation, ou la parole du salut (faites-y une attention sérieuse, il n’y a point d’autre alternative);

La parole de la condamnation ou la parole du salut sera trouvée vraie, sera exécutée sur nous aux siècles des siècles.


* * *

III. Et combien ne sont-elles pas importantes, les conséquences qui résultent de la grande vérité que je viens d’établir?

Les paroles du Seigneur devant subsister même après la destruction de toutes les choses visibles, et s’accomplir durant toute l’éternité, quelle profonde vénération ne leur devons-nous pas?

Percez dans la nuit de l’avenir le plus reculé, transportez-vous par la pensée au moment où le ciel et la terre ne seront plus, à cette époque où il n’y aura plus de temps, et voyez l’Évangile étendre jusqu’à l'horizon sans bornes de la vie à venir son pouvoir, son triomphe, son irrésistible influence: et le recueil des paroles de Jésus vous apparaîtra alors tel qu’il est, entouré d’une majesté toute divine, grand d’une grandeur sans limite, fort d’une force à laquelle rien ne pourra résister:

Il faudra que vous reconnaissiez dans le livre de la Nouvelle Alliance le livre de l’éternité, digne par cela seul de tout ce que l’âme peut éprouver de vénération religieuse.

Humilions-nous donc devant cette arche sainte qui survivra à la destruction de toutes les choses visibles. En toute occasion manifestons notre entière confiance aux paroles de Jésus.

Plaignons ces hommes égarés qui, dans leur incrédulité et leur ignorance, aimant mieux les ténèbres que la lumière, osent s’élever contre cette divine Révélation qui s’accomplira aux siècles des siècles.

Oh! qu’il est triste de voir de faibles mortels qui paraissent pour un peu de temps sur la scène fugitive de ce monde, et qui sont emportés par le torrent qui nous entraîne vers les jours éternels, s’arrêter devant l’Évangile, le rocher des siècles, pour l’insulter en passant!

Et puisque les paroles de Christ S’ACCOMPLIRONT NÉCESSAIREMENT:

étudions-les avec assez de soin et de réflexion pour les bien connaître.

Il n’en est aucune qui soit indifférente pour nous.

Elles sont étroitement liées à notre bonheur et à notre salut.

Ce sont elles qui nous tracent la route dans laquelle Dieu veut que nous marchions, qui nous font connaître cette voie de salut hors de laquelle il ne peut y avoir pour des créatures de Dieu, ni paix, ni félicité, ni espérance.

Ce sont elles qui nous apprennent ce que nous avons à craindre ou à espérer.

Ce sont elles qui, au jour du jugement, s’élèveront en témoignage pour nous condamner ou nous absoudre. «Tous ceux qui auront péché en la loi, seront jugés par la loi.»

La parole que j’ai annoncée, disait le Seigneur,

sera celle qui vous jugera au dernier jour.»

Où est l’homme, parmi ceux auxquels l’Évangile a été annoncé, pour qui l’Évangile ne sera pas finalement un arrêt d’absolution ou de mort?

Si l’on pouvait échapper à ces paroles du Fils de Dieu,

si elles n’étaient pas éternelles,

si le Dieu vivant et vrai n’en avait pas garanti l’infaillible accomplissement sur chacun de ceux qui en ont eu connaissance,

je comprendrais mieux la négligence avec laquelle on s’en occupé, l’oubli dans lequel on laisse le livre qui les contient; mais persuadé comme je le suis, qu’elles NE RETOURNERONT POINT À DIEU SANS EFFET; les voyant s’accomplir déjà dans ce monde en inquiétant secrètement ceux qui ne les respectent pas, en remplissant de paix et d’espérance ceux qui les prennent pour règle de leur vie; convaincu que, malgré les illusions des hommes, ELLES S’ACCOMPLIRONT TOUT AUSSI CERTAINEMENT DE L’AUTRE CÔTÉ DE LA TOMBE, où trouverai-je des termes assez forts pour déplorer la négligence qu’on apporte à la méditation de l’Évangile?

On n’en a généralement que les idées les plus vagues et les plus imparfaites.

On examine avec soin tout ce qui touche à des intérêts passagers et mondains; on étudie avec zèle des sciences qui, en comparaison de la science du salut, sont des sciences de néant: mais pour ces paroles du Seigneur qui demeureront éternellement et qui nous jugeront tous, on croit aisément qu’on les connaît assez.

Si l’Évangile n’est pas mis entièrement de côté, s’il est feuilleté de temps en temps, l’on n’apporte le plus souvent à son étude, ni cette activité d’esprit, ni cette patience d’attention, ni cette persévérance qu’on déploie pour faire des progrès dans les diverses branches des connaissances humaines.

On dirait que le message de réconciliation et de salut est indigne d’exercer les facultés de l’homme.

On dirait qu’il est indifférent de le bien comprendre, ou que l’attention la plus superficielle suffît pour en acquérir l’intelligence.

Car enfin où sont-ils, mes frères, ceux qui se retirent tous les jours dans le silence de leur cabinet, pour interroger le livre de la Nouvelle Alliance?

Où sont-ils ceux qui y prennent plaisir?

Où sont-ils ceux qui en nourrissent leur âme immortelle?

Dieu veuille qu’il y en ait un grand nombre!

Mais quand il n’y aurait parmi nous qu’une seule personne qui n’allât pas puiser chaque jour à ces sources d’eau vive, jaillissantes en vie éternelle; qu’une seule qui négligeât ce grand devoir de l’âme qui s’occupe sérieusement de son salut; qu’une seule qui eût à se reprocher de laisser passer des jours, des semaines, peut-être des mois, sans méditer la Parole Sainte; la destinée de cette personne me ferait trembler.

Écoutez, mon frère: cet Évangile que vous ne lisez pas habituellement, vous pouvez bien le mettre de côté; vous pouvez le traiter comme s’il n’était pas le livre de Dieu; vous pouvez vous imaginer que vous n’avez pas un besoin pressant de le consulter sans cesse; vous pouvez, sous divers prétextes, vous rassurer, lors même que vous fermez les yeux à sa divine lumière: mais soyez-en sûr, le ciel et la terre passeront pour vous, plutôt que les paroles de Christ.

L'Évangile étant venu jusqu’à vous ici-bas, il faut de toute nécessité que vous soyez confronté avec l’Évangile derrière la tombe.


QUI ÊTES-VOUS POUR VOUS OPPOSER AU DÉCRET DE DIEU

SUR L’ACCOMPLISSEMENT DE SA PAROLE?


Détournez donc vos regards du livre sacré.

Fermez vos oreilles pour ne pas entendre la Parole de vie.

Dormez votre sommeil de mort.

Mais souvenez-vous qu’au jour du jugement, quand il se trouvera que vous n’êtes pas prêt à paraître, que vous n’êtes pas né de nouveau, parce que vous avez mis sous le boisseau la lumière qui devait vous éclairer, vous ne pourrez en accuser que vous-même.

Comme Ministre du Seigneur, je vous déclare aujourd’hui qu’il n’y a pas, qu’il ne peut pas y avoir de salut pour vous, sans une méditation habituelle et pratique de la parole de Christ.

Négliger de mettre votre âme en contact avec la doctrine révélée,

C’est vous opposer à l’œuvre de Dieu en vous;

C’est enfouir l’un des instruments de votre régénération;

C’est laisser se perdre votre titre à l’immortalité;

C’est secouer le joug du guide céleste qui s'offre à vous conduire.

Faire peu de cas du message d’un ami sincère, méconnaître les conseils d’un père éclairé, c’est commettre UNE FAUTE GRAVE!

Mais quelle faute, lorsque le message a été apporté par le Fils de Dieu, et scellé de son sang; lorsque les conseils sont du Roi des Rois, du seul Sage, du Tout-Puissant!

Mes frères, méditons l’Évangile de Jésus-Christ, non seulement pour le bien connaître, mais pour apprendre à le suivre. Puisque les paroles du livre de vie auront nécessairement leur accomplissement, il faut nous les rendre favorables; il faut pouvoir espérer en elles.

Parmi ces paroles, il en est de menace, de condamnation et de mort.

Elles ne passeront pas plus que les autres.

Elles sont tout aussi certaines, tout aussi immuables.

Quelque pénibles qu’elles soient à prononcer et à entendre, je n’ai pas le droit de vous les taire, puisqu’elles font partie du message de Dieu.

Écoutez-les et souvenez-vous qu’elles sont du Dieu qui ne trompe point. Il est dit dans l’épître aux Hébreux:

Si quelqu’un avait violé la loi de Moïse, il mourait sans miséricorde, sur le témoignage de deux ou trois personnes. Combien plus grand croyez-vous que doive être le supplice dont sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, et tenu pour une chose profane le sang de l’alliance, par lequel il avait été sanctifié, et qui aura outragé l'Esprit de grâce!

Christ nous parle d’un ver qui ne meurt point, d’un feu qui ne s’éteint point, d’un séjour de ténèbres, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.

Ces redoutables menaces sont prononcées:

contre ceux qui endurcissent leur coeur à la voix de Dieu,

contre ceux qui ne croient pas au témoignage que Dieu a rendu de son Fils,

contre ceux qui n’obéissent point à la vérité pour être sauvés,

contre ceux qui se conforment au siècle présent, et qui se contentent de dire à Jésus; Seigneur, Seigneur, sans faire la volonté de son Père.

Mes frères, il faut prendre garde à ces déclarations: je ne vois pas ce qui peut nous alarmer à salut, si elles ne nous alarment pas.

Il faut craindre par dessus tout de demeurer tels, que ces paroles soient les seules qui nous concernent, et les seules qui puissent s’accomplir sur nous. Car à quoi nous servirait-il d’avoir possédé tout ce que le monde offre de plus séduisant, si nous devions sentir un jour le poids de ces paroles de condamnation et de mort, qui ne passeront point?

Mais l’Évangile renferme aussi des paroles d’encouragement, de consolation, de paix, d’espérance et de salut.

Elles sont adressées de la part de Dieu à ceux qui sont pauvres en esprit, à ceux qui pleurent, à ceux qui ont l'esprit froissé et le cœur brisé, à ceux qui sont affamés et altérés de la justice, à ceux qui sont miséricordieux, à ceux qui procurent la paix, à ceux qui sont persécutés pour la justice, à ceux qui sont du nombre des brebis de Jésus-Christ, qui entendent sa voix et qui le suivent.

Quand leurs péchés seraient rouges comme le cramoisi, ils seront blanchis comme la neige;

le sang de Jésus-Christ les purifie de tout péché;

il n'y a point de condamnation pour ceux qui marchent, non point selon la chair, mais selon l'Esprit;

ils ont une paix qui surpasse tout entendement;

ils ont une espérance qui ne confond point;

l'Esprit de Dieu rend témoignage à leur esprit qu'ils sont enfants de Dieu;

toutes choses contribuent à leur bien;

rien ne pourra les séparer de la dilection de Dieu en Jésus-Christ,

ils ne périront jamais;

Dieu leur donnera la vie éternelle.

O mes frères! il faut nous efforcer, avec la grâce de Dieu, de devenir tels, que ce soient ces paroles de bénédiction qui nous concernent, et non pas les paroles de malédiction et de mort.

Puisque la bonne nouvelle de ce grand salut est venue jusqu’à nous, il faut la serrer dans notre cœur.

IL FAUT croire, IL FAUT veiller, IL FAUT prier, IL FAUT combattre. IL FAUT nous emparer de l’héritage que nous a laissé notre Maître. IL FAUT que sa parole devienne une lampe à nos pieds et une lumière à nos sentiers.

Car quel désespoir ne serait pas le nôtre, si nous nous trouvions à la fin avoir fait choix des ténèbres, de la mort, de la condamnation, quand nous pouvions avoir part à la lumière, à la paix, à la sainteté, et à la vie éternelle?


II EST TEMPS, DE FAIRE UNE SÉRIEUSE ATTENTION AUX PAROLES DE CHRIST.

Tout nous avertit que bientôt nous n’aurons plus rien à attendre que d’elles.


Il n’est pas seulement vrai de dire que le ciel et la terre passeront, tandis que l’Évangile subsistera à jamais; mais il faut ajouter que le ciel et la terre passent tous les jours pour quelques-uns des habitants de ce monde.

Je suis dans cette chaire, vous annonçant ces paroles qu’annonçaient, il y a plusieurs siècles, d’autres ministres de l’Évangile. Ils ont passé.

Je passerai comme eux, pour aller rejoindre au-delà du tombeau l’Évangile du Seigneur, dont les déclarations s’accompliront sur moi.

Vous êtes rangés, autour de cette chaire dans un saint recueillement, occupés à entendre cette divine parole qui, depuis des siècles; a retenti sous ces voûtes sacrées. Combien de personnes y ont été avant vous! Chacune de vos places a été occupée par d’autres, qui, de dimanche en dimanche, sont venus entendre la parole de Dieu.

Jeunes et vieux, riches et pauvres, petits et grands, ont occupé les sièges que vous occupez aujourd’hui.

Où sont-ils?

Que sont devenus pour eux cette terre qui nous porte, et cet astre qui nous envoie la lumière de ses rayons bienfaisants?

Tout cela a passé pour eux.

Les générations se sont succédées autour de ces autels.

Le père a laissé sa place à son fils, la mère à sa fille; comme une vague de la mer en chasse une autre, une génération a chassé l’autre devant elle.

Et nous, mes frères, qui sommes ici, pleins de vie, de santé et de force, nous serons encore pendant quelque temps sur cette terre; nous dirons encore pendant quelques années, ou pendant quelques mois, ou peut-être pendant quelques jours: Que la lumière est douce et qu’il est agréable aux yeux de voir le soleil! Nous nous réunirons encore pendant un certain nombre de dimanches, pour méditer la parole de Dieu et pour élever nos cœurs à lui.

Puis il viendra un dimanche où l’un de nous ne se présentera pas; et si l’on demande où il est: Il a passé, répondront ceux qui mènent deuil. Il en sera ainsi de chacun de nous.

Pour chacun de nous, un jour viendra où sa place sera occupée par un autre; en sorte que, sans porter nos vues sur un avenir bien éloigné, nous pouvons nous représenter un jour où, dans ce temple, le dimanche, à cette même heure, il ne se trouvera plus une seule des personnes qui y sont aujourd’hui.

Un autre troupeau, un autre pasteur. Nous aurons tous passé.

Mais les paroles de Christ n’auront point passé pour nous.

Nous les aurons retrouvées au-delà du sépulcre: elles auront décidé de notre sort éternel;

de notre désespoir, si nous n’y avions pas pris sérieusement garde;

de notre félicité, si nous les avions reçues dans notre cœur et prises pour règle de notre vie.

Quiconque donc entend ces paroles que je dis, et les met en pratique, je le comparerai à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc; et la pluie est tombée, les torrents se sont débordés, et les vents ont soufflé et sont venus fondre sur cette maison-là; elle n'est point tombée, car elle était fondée sur le roc.

MAIS quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera comparé à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable; et la pluie est tombée, les torrents se sont débordés, et les vents ont soufflé et sont venus fondre sur cette maison-là: elle est tombée et sa ruine a été grande.

Dieu nous donne d’échapper à une telle infortune! Ainsi soit-il.


 

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