Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'APPEL DE DIEU

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Reportons-nous à quelques années en arrière et entrons dans une modeste habitation des faubourgs d'une grande ville. Dans une petite chambre, se trouve un cercueil contenant la dépouille mortelle de quelqu'un qui vient de passer du temps à l'éternité. Un regard jeté sur sa vie donnera une signification particulière à sa mort.

Né au sein de l'opulence, élevé parmi les puissants de la terre, lié avec ceux dont la postérité conservera le nom, rien n'eût été plus facile pour lui que de parvenir au faîte des grandeurs dont il avait déjà pris le chemin, lorsqu'il fut soudain arrêté... Par quoi donc?

Par «l'appel de Dieu».

Comme jadis Abraham, il entendit la parole: «Sors de ton pays et de ta parenté, et viens au pays que je te montrerai» (Actes VII, 3).

Qu'est-ce que l'appel de Dieu, lecteur?

N’avez-vous jamais entendu semblable appel?

Réfléchissez bien: le Seigneur de gloire, créateur du ciel et de la terre, daignant s'adresser à une créature déchue, pour l'appeler à entrer dans un chemin de séparation où II lui donne de le connaître et de le suivre.

Abraham vivait parmi les idolâtres, entouré du luxe d'alors. Il était du monde, appartenait à ce vaste système établi par Satan, afin de pousser l'homme à se passer de Dieu.

Semblable à Abraham, celui dont je parle ici fut appelé du milieu «du monde» et «des fils de désobéissance», et, semblable à Abraham, il obéit. Ainsi que Moïse, il estima «l'opprobre du Christ un plus grand trésor que les richesses de l'Égypte, car il regardait à la rémunération» (Hébreux XI, 24-26).

Ne perdons pas de vue la rémunération.

On parle trop souvent de renoncement, de perte pour ce monde; mais la rémunération, que n'est-elle pas à côté de cela?

Au lieu du monde, la vie éternelle, le salut, le pardon des péchés, la paix avec Dieu, tous ces biens spirituels que l'on ne saurait énumérer; puis une place avec Christ dans la gloire où Il est entré.

Lecteur, pesez bien ce que je vous dis. Placez dans la balance, d'un côté, ce monde, les plaisirs du péché, le charme de l'existence et, de l'autre, l'éternité avec Christ.

Pouvez-vous hésiter?

Il n'hésita pas, celui dont je parle. Abandonnant une carrière dans laquelle il ne pouvait «marcher avec Dieu», il quitta sa parenté, la maison de son père; associant son sort à celui du peuple de Dieu et tournant sa face vers le ciel, ses pas en prirent le chemin.

Il fit comme Abram, qui partit pour venir au pays de Canaan, auquel il entra (Genèse XII, 5). Les détails de ce voyage à travers le désert, périlleux sans doute, et, en tout cas, difficile, ne nous ont pas été donnés.

Le départ, l'heureuse arrivée trouvent seuls place dans les pages inspirées. De même, il n'est pas dans ma pensée de vous entretenir plus longuement de l'homme qui figure ici.

Celui auquel l'honneur doit être rendu, c'est:

DIEU, DONT L'AMOUR FAIT DE SI GRANDES CHOSES

POUR QUICONQUE SE CONFIE EN LUI.

J'ajouterai seulement que, comme Abraham, ce nouveau voyageur a aussi heureusement atteint le but.

Lecteur, voulez-vous vous mettre aujourd'hui en route pour le ciel?

Tout dépend pour cela de l'attention que vous accorderez à cette voix du ciel qui dit:

«Écoutez, et votre âme vivra.»

Dieu prendra soin de l'issue et vous fera arriver sûrement au port. Vous ne pouvez pas encore en voir le but, mais, en vous mettant en marche du côté du ciel, vous tournez nécessairement le dos à la terre, au monde, à vos péchés, au diable, au jugement.

Marchant avec Christ, le Sauveur, vos regards contemplent en avant le bonheur, la maison du Père, la gloire de l'éternité.

Ce Rédempteur, sur lequel ont passé «toutes les vagues et tous les flots» mérités par nos péchés, nous abandonnera-t-Il en chemin?

Non, certainement non!

Le voyage de la terre au ciel a ses dangers, ses alarmes, ses difficultés et ses privations; mais, sur la route à parcourir, se trouve le Sauveur débonnaire dont la tendresse et les soins journaliers mettront toujours sur vos lèvres le chant de la louange:

«Je ne crains aucun mal

«Je puis tout en Lui.»

Au terme maintenant de cette course, celui dont «l'appel de Dieu» avait dirigé la voie n'était plus aux yeux de la chair qu'un peu de poussière prête à être rendue à la poussière dont l'homme est tiré.

Par une étrange coïncidence, aux murs de la chambre mortuaire — que le hasard, comme disent les hommes, avait seul désignée pour cela — était suspendu le portrait d'un ancêtre de sa maison, d'un ancêtre dont sa nation est fière et dont les poètes ont célébré la gloire. Quel contraste!

L'un reposant sur un lit de parade, conduit à sa dernière demeure sous les yeux du souverain, au travers d'une foule éplorée; l'autre, déposé tranquillement dans la tombe qu'entoure le peuple de Dieu, méprisé sur la terre, reçu avec joie dans les tabernacles éternels.

Mais Dieu ne l'avait-il jamais envoyé porter un message de sa part à ceux de sa maison laissés dans le monde?

Oui, de temps à autre; mais ce fut durant sa dernière maladie que les plus belles occasions de parler de son Maître lui furent offertes. Ses parents, ses anciens amis, pressés du désir de le revoir, se succédaient auprès de lui, et à chacun d'eux il parlait du Sauveur en termes qui n'eussent point eu leur place ailleurs.

De leurs somptueuses demeures, ils passaient dans la modeste chambre du mourant, enviant sa paix, son bonheur, dont rien auparavant ne leur avait encore donné l'idée. Les larmes aux yeux, ils l'écoutaient exalter l'amour de Christ, cet amour qu'il les pressait d'accepter pour eux-mêmes.

«C'est bon pour vous de penser ainsi», lui était-il alors répliqué, «vous êtes homme de bien, votre vie a été sainte.»

Mais, avec une simplicité enfantine: «Non, non», disait-il, «je ne suis qu'un pauvre pécheur sauvé par le sang de Christ.»

On lui disait adieu, admirant sa foi et sa paix, chacun souhaitant dans son cœur une fin semblable à la sienne. Et qui peut dire combien d'entre eux se retrouveront dans la gloire? Celui-là seul le sait qui veille sur la semence répandue.

Que furent ses derniers jours, ses dernières paroles?

Il est bon de s'en souvenir. Dans la lutte du dernier combat, on l'entendit murmurer:

«Tu m'as racheté.»

Continuellement aussi:

«Mon désir tend à déloger pour être avec Christ.»

La fin se rapproche de plus en plus; la terre avec ses ombres s'enfuit, il commence à perdre connaissance; mais, de ses lèvres expirantes, tombent encore ces mots: «Éternité», «Jésus»... et il est parti pour passer cette éternité avec Lui.

Au début de la vie, il avait choisi l'éternité avec Jésus plutôt que le monde sans Christ. Votre choix est-il le même?

Dans ce cas, toute votre vie sera par là même changée, elle portera le caractère de Jésus, et l'éternité sera le bonheur parfait avec Lui.

C'est toi, Jésus, c'est ta grâce,

Ta croix, ton sang précieux;

C'est le regard de ta face

Qui nous rend justes, heureux!


Notre âme en paix se repose

Sur toi, bien-aimé Sauveur!

L'auteur, la source, la cause

De notre éternel bonheur.



 

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