Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

ASSURANCE AU JOUR DU JUGEMENT

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(1 Jean IV, 17.)

Dans l'histoire des âmes, il n'y a rien de plus commun que la tendance à regarder au dedans de soi, au lieu de regarder au-dehors et de contempler Christ. L'objet sur lequel la foi fixe son regard est en dehors de nous; dès que nous regardons au dedans de nous-mêmes pour rechercher la base de notre assurance, nous perdons la consolation et la paix dont la jouissance constante est notre privilège en Christ.

Cette funeste tendance est cause que beaucoup de personnes perdent la divine beauté, la puissance et la valeur du passage qui nous occupe.

Bien des âmes entreprennent la triste tâche de s'examiner pour voir si leur amour pour Dieu a atteint la mesure voulue, sans s'apercevoir que; c'est un labeur beaucoup plus difficile que celle qu'imposait aux Israélites, en Égypte, leur cruel oppresseur, savoir, de faire des briques sans paille (Exode V, 7).

Je dirai même qu'il était plus facile à un Israélite de trouver la matière dont il avait besoin en ramassant les chaumes du pays, qu'il ne l'est à un pauvre pécheur de trouver quelque chose de parfait dans les ténèbres de son cœur.

En lisant 1 Jean IV, 17, on voit aussitôt que la pensée du Saint-Esprit est bien loin d'admettre la perfection de notre amour.

«En ceci est consommé l'amour avec nous, — afin que nous ayons toute assurance au jour du jugement, — c'est que, comme il est, lui, nous sommes, nous aussi, dans ce monde.»

Or, comment notre amour pourrait-il jamais être assez parfait pour nous donner «assurance au jour du jugement»?

Comment pourrions-nous jamais penser, sans trembler, au tribunal suprême, si nous nous reposions sur la perfection de notre amour?

Comment notre amour aurait-il jamais la puissance de chasser toute crainte de notre cœur?

C'est absolument impossible!

Quand donc il est dit: «L'amour parfait chasse la crainte», cela signifie que:


L'AMOUR PARFAIT DE DIEU, manifesté pour nous

DANS LE SACRIFICE DE SON FILS BIEN-AIMÉ, et consommé en nous,

ÔTE COMPLÈTEMENT DE NOS CŒURS

LA CRAINTE DE NOUS PRÉSENTER DEVANT LE TRIBUNAL.


Si je suis certain que Dieu m'a aimé, ou plutôt qu'il m'aime d'une manière parfaite, je n'ai aucun motif de craindre qui que ce soit, et cela, d'autant moins quand je considère que cet amour a été manifesté envers moi dans le sang qui a coulé du côté percé de Christ.

Ce sang n'a pas seulement satisfait tous les droits de Dieu quant à mes péchés, mais il est aussi l'expression de son amour parfait pour ma pauvre âme perdue.

Or, le péché ayant été jugé et éternellement ôté par le sang de Christ, que sera donc le jour du jugement pour le croyant?

Rien d'autre que la manifestation, à la face du ciel, de la terre et des lieux infernaux, qu'il n'existe aucune accusation contre lui.

La lumière qui resplendira du tribunal de Christ montrera qu'il n'y a PAS UNE SEULE TACHE SUR LE VÊTEMENT DU CHRÉTIEN et que sa blancheur immaculée est due à la vertu du sang.

Alors le tribunal sera tout aussi favorable au croyant que l'est le sang de Christ sur le propitiatoire.

Cette merveilleuse vérité n'est-elle pas divinement propre à chasser toute crainte du cœur et à y produire, au contraire, «toute assurance»?

Mais remarquons particulièrement de quelle manière «l'amour de Dieu est consommé avec nous»:

«C'est que, comme il est, lui, nous sommes, nous aussi, dans ce monde.»

C'est là, en vérité, la perfection de l'amour, — d'être comme le Juge, consommés en Lui, — «agréables dans le Bien-Aimé», en Celui qui «est le véritable»; être une partie de Lui-même, Christ la tête, et nous les membres.

Il a pris notre place sur la croix;

II a été fait péché pour nous;

Il a souffert la croix et s'est soumis au jugement de Dieu;

II a payé le prix de notre rachat et est mort à notre place.

Oui! Il a pris notre place, afin que nous prissions, avec Lui, la sienne; Il est descendu dans la profondeur de notre condition pour nous élever à toute la hauteur de sa position devant Dieu!

«Comme il est, lui, nous sommes, nous aussi, dans ce monde.»

«En ceci, l'amour de Dieu est consommé en nous, afin que nous ayons toute assurance au jour du jugement.»

Le Juge ne pourra pas se condamner Lui-même, c'est certain; et Il est notre justice.

Dieu ne pourra trouver de l'imperfection dans l'œuvre pour laquelle II a placé Christ comme homme à sa droite dans la gloire. Et c'est là le fondement de notre assurance pour ce jour!

De ce qui précède, il suit que, si la pensée du jugement réveille un seul doute dans votre cœur, cher lecteur, c'est que vous ne croyez pas à l'amour parfait de Dieu pour vous, ou que vous ne savez pas que le sang de Christ vous a parfaitement purifié.

Il est inutile de vous attacher à vous examiner vous-même, vous ne trouverez en vous rien qui puisse vous satisfaire.

DIEU NE CHERCHE RIEN EN VOUS ET NE DEMANDE RIEN DE VOUS.

SES DROITS ONT TOUS ÉTÉ SATISFAITS SUR LA CROIX.

La question du péché a été complètement réglée et en même temps son nom a été parfaitement glorifié.

Il connaissait nos incommensurables besoins et Il y a pourvu;

Il connaissait tous ses justes droits et Il les a maintenus;

Il a mesuré notre culpabilité et Il l'a effacée;

Il a aboli le péché, de telle manière que son infinie sainteté a été revendiquée et magnifiée.

Ainsi, Il nous sauve en glorifiant tout ce qu'il est, alors qu'il aurait dû nous chasser loin de Lui, dans la perdition éternelle; et maintenant, Il est aussi impossible que Dieu et le péché se rencontrent encore, qu'il l'est que Dieu et le croyant puissent jamais être séparés.

Le péché est à jamais ôté et le pécheur est pardonné et approché de Dieu pour toujours.

Lecteur, demandez-vous si vous croyez cet amour parfait de Dieu; demandez-vous si cet amour vous a ôté toute crainte, ou bien si votre cœur tremble à la pensée du jour du jugement, et si vous craignez que la lumière de ce jour ne vous soit contraire?

S'il en est ainsi, ce n'est pas sur l'amour de Dieu et le sang de Christ que vous vous reposez, mais sur vous-même; vous ne croyez pas que l'amour de Dieu est «parfait», car, si vous le croyiez, vous sauriez qu'il s'est occupé de vous; vous ne croyez pas que le sacrifice de Christ est parfait, sans cela vous sauriez qu'il a entièrement ôté votre culpabilité.

S'il réclamait de vous quoi que ce soit, vous auriez raison de douter et de craindre, parce que vous ne pourriez rien donner de ce qu'il faut, ni comme il faut;

MAIS, PUISQUE TOUT DÉPEND DE LA PERFECTION DE L'AMOUR DE DIEU, DE L'EFFICACITÉ DU SANG DE CHRIST ET DE LA VÉRITÉ DU TÉMOIGNAGE DU SAINT-ESPRIT,

le moindre doute est une insulte au Dieu trois fois saint.

Il en est qui croient que les doutes et les craintes sont les véritables signes de la vie spirituelle; il serait tout aussi vrai de dire que les douleurs du rhumatisme doivent être le signe de la vie naturelle.

Qui donc voudrait de tels signes?

Qui voudrait des souffrances continuelles pour s'assurer de son existence?

L'apôtre déclare et affirme avec force que l'amour parfait de Dieu chasse toute crainte, et que celui qui craint n'est pas consommé dans l'amour.

Il est dit ailleurs:

«Nous avons connu et cru l'amour que Dieu a pour nous.

Dieu est amour, et celui qui demeure dans l'amour

demeure en Dieu et Dieu en lui»

(1 Jean IV, 16).



 

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