Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA VENUE DU SEIGNEUR

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La parole de Dieu nous présente le retour du Seigneur comme une vérité qui doit agir puissamment sur la conscience et sur le cœur.

Ne sommes-nous pas tous appelés à y penser sérieusement?

La vérité que le Seigneur va venir bientôt juger le monde habitable, exécuter son jugement en convainquant tous les impies de toutes leurs œuvres d'impiété qu'ils ont commises et de toutes les paroles dures que les pécheurs impies ont proférées contre lui (Jude 15), cette vérité si solennelle doit-elle être reléguée à l'horizon du témoignage de Dieu, comme un objet perdu à distance?

La pensée douce et précieuse que Jésus va bientôt venir recevoir les siens,

recueillir son épouse auprès de Lui, et l'abriter dans la maison du Père, afin qu'elle y jouisse éternellement de l'amour qui l'a sauvée,

doit-elle rester étrangère à la vie de chaque jour de son pèlerinage ici-bas, loin de son Époux?

Voyons si la parole de Dieu ne présente pas, soit au monde, soit à l'Église, la venue de Jésus, sous ces deux points de vue, comme un motif continuel. Je ne parle ici ni du grand trône blanc, ni du jugement des morts. Quand Il est assis sur le grand trône blanc, Jésus ne vient pas. Les morts seuls se tiennent devant Lui. Je parle du jugement des vivants, de ce monde que nous habitons. Qu'en dit le Seigneur?

«Comme l'éclair qui brille, luit de l'un des côtés de dessous le ciel jusqu'à l'autre côté de dessous le ciel, ainsi sera le Fils de l'homme en son jour...

Et comme il arriva aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il aux jours du Fils de l'homme aussi: on mangeait, on buvait, on se mariait, on donnait en mariage, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche; et le déluge vint, et les fit tous périr.

De même aussi, comme il arriva aux jours de Lot: on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait; mais, au jour où Lot sortit de Sodome, il plut du feu et du soufre du ciel, qui les fit tous périr;

IL EN SERA DE MÊME AU JOUR OÙ LE FILS DE L'HOMME SERA MANIFESTÉ»

(Luc XVII, 24-30).

«Mais, pour ce qui est des temps et des saisons, frères, vous n'avez pas besoin qu'on vous en écrive; car VOUS SAVEZ vous-mêmes parfaitement que le jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit.

Quand ils diront: «Paix et sûreté», ALORS UNE SUBITE DESTRUCTION VIENDRA SUR EUX, comme les douleurs sur celle qui est enceinte, et ils n'échapperont pas» (1 Thessaloniciens V, 1-3).

«Voici, IL VIENT avec les nuées, et tout œil le verra; et ceux qui l'ont percé; et toutes les tribus de la terre se lamenteront à cause de lui. Oui, amen! (Apocalypse I, 7).

«Le Seigneur Jésus sera révélé du ciel avec les anges de sa puissance, en flammes de feu, exerçant la vengeance contre

- ceux qui ne connaissent pas Dieu,

- et contre ceux qui n'obéissent pas à l'évangile de notre Seigneur Jésus-Christ;

lesquels subiront le châtiment d'une destruction ÉTERNELLE de devant la présence du Seigneur et de devant la gloire de sa force, quand il viendra pour être, dans ce jour-là, glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru» (2 Thessaloniciens I, 7-10).

Voilà quelques témoignages, et la parole de Dieu en est pleine, concernant la venue de Jésus pour juger les vivants. Car, hélas! les rois de la terre seront rassemblés par des esprits immondes pour le combat du grand jour du Dieu Tout-Puissant: ils combattront contre l'Agneau, et l'Agneau les vaincra, car il est Seigneur des seigneurs et Roi des rois» (Apocalypse XVI, 13, 14; XVII, 14).

«Le Dieu fort, Dieu, l'Éternel parlera et appellera la terre, du soleil levant jusqu'au soleil couchant» (Psaume L, 1). Et Celui qui est appelé «la Parole de Dieu» foulera la cuve du vin de la fureur de la colère de Dieu le Tout-Puissant (Apocalypse XIX, 11-16).


Dieu est plein de bonté et de patience.

Il ne frappe que lorsque l'iniquité est au comble.

Il cherche encore les âmes pendant que c'est «le temps favorable, le jour du salut».

Personne ne connaît le jour où il se lèvera pour le dégât; mais qui dira que la moisson ne mûrit pas pour la faucille, et que les grappes de la vigne de la terre ne grossissent pas pour le jour de sa colère?

Ce jour ne surprendra pas comme un voleur ceux qui sont les enfants du jour, les enfants de lumière, mais c'est parce qu'ils sont du jour.

Instruits d'avance des jugements de Dieu, ils appartiennent à Celui qui doit exécuter le jugement, et non au monde sur lequel les jugements fondront. Ils attendent du ciel Celui qui les a sauvés par sa grâce, «qui les délivre de la colère à venir».

Rachetés par son sang, Celui qui les a rachetés leur est cher, et ils attendent pour la gloire Celui qui, par sa grâce, les en a rendus capables. (Comparez Hébreux IX, 27-28.)

Or, voyons si, d'après les Écritures, cette pensée ne se lie pas à toutes les affections, n'influe pas sur toute la marche et ne domine pas toutes les pensées de celui que l'amour de Jésus a introduit dans le chemin, dans le pèlerinage de la foi.

S'agit-il de la conversion?

Ils avaient été «tournés des idoles vers Dieu pour servir le Dieu vivant et vrai et pour attendre des cieux son Fils, Jésus...»

S'agit-il de la joie de l'œuvre et de la communion des saints?

«Quelle est notre espérance, ou notre joie, ou la couronne dont nous nous glorifions? N'est-ce pas bien vous, devant notre Seigneur Jésus à sa venue?»

S'agit-il de la sainteté?

C'est «pour affermir vos cœurs sans reproche en sainteté devant notre Dieu et Père, en la venue de notre Seigneur Jésus avec tous ses saints.»

Et ce qui peut-être frappera davantage l'esprit de quelques-uns, et qui démontrera jusqu'à quel point on est éloigné des habitudes de penser que la Bible inspire, c'est qu'au moment où les amis affligés d'un chrétien qui vient de déloger entourent son lit, l'Apôtre les console par la pensée que Christ le ramènera:

«Or, nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l'ignorance à l'égard de ceux qui dorment, afin que vous ne soyez pas affligés comme les autres qui n'ont pas d'espérance.

Car si nous croyons que Jésus mourut et qu'il est ressuscité, de même aussi, avec lui, Dieu amènera ceux qui se sont endormis par Jésus.

Car nous vous disons ceci par la parole du Seigneur: que nous les vivants, qui demeurons jusqu'à la venue du Seigneur, nous ne devancerons aucunement ceux qui se sont endormis.

Car le Seigneur lui-même, avec un cri de commandement, avec une voix d'archange et avec la trompette de Dieu, descendra du ciel; et les morts en Christ ressusciteront premièrement; puis nous, les vivants qui demeurons, nous serons ravis ensemble avec eux dans les nuées à la rencontre du Seigneur, en l'air; et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur.

CONSOLEZ-VOUS DONC L'UN L'AUTRE PAR CES PAROLES.»


S'agit-il encore d'une vie irréprochable à tous égards?

«Or, le Dieu de paix lui-même vous sanctifie entièrement; et que votre esprit, et votre âme, et votre corps tout entiers soient conservés sans reproche en la venue de notre Seigneur Jésus-Christ» (1 Thessaloniciens I, 9-10; II, 19-20; III, 12-13; IV, 13-18; V, 23).

Au milieu de très fortes persécutions, la pensée de la présence de Jésus intervenait comme le temps du repos: «Du repos avec nous», dit l'Apôtre, «dans la révélation du Seigneur Jésus du ciel avec les anges de sa puissance.»

Comment une telle pensée pourrait-elle offrir à l'âme de la consolation, si cette attente de Jésus n'était pas une attente réelle et présente?

S'agit-il des circonstances pénibles de la vie et de la patience sous l'oppression?

La même espérance consolante est présentée au cœur de celui qui souffre. Voyez l'Épître de Jacques, chapitre V: «La venue du Seigneur est proche... Le juge se tient devant la porte...»

S'agit-il de la responsabilité?

«Je t'ordonne devant Dieu», dit l'apôtre Paul à Timothée,... «que tu gardes ce commandement sans tache et irrépréhensible jusqu'à l'apparition de notre Seigneur Jésus-Christ» (1re Épître VI, 13-14; et comparez la 2e Épître IV, 1-2, 5-8).

Et comme motif, comme mesure et caractère du progrès spirituel, «nous savons que, quand Christ sera manifesté, nous lui serons semblables, car nous le verrons COMME II EST. Et quiconque a cette espérance en Lui se purifie comme Lui est pur» (1 Jean III, 1-3; et comp. Tite II, 12-13).

«Soyez vous-mêmes semblables à des hommes qui attendent leur maître...» (Luc XII).

C'est là le caractère que le Seigneur veut que les disciples revêtent.

Qu'est-ce, au contraire, qui marque l'iniquité de ceux qui tiennent la place de serviteurs, iniquité qui amène le retranchement?

Si c'est le langage du méchant serviteur que de dire: «Mon maître tarde à venir», l'Église de Dieu n'a-t-elle rien à confesser de pareil dans son histoire?

Quel est le caractère que la profession du christianisme a pris dès le commencement, caractère que cette profession a perdu, et que les chrétiens sont appelés à revêtir de nouveau? Le voici:

«Le royaume des cieux sera fait semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes, SORTIRENT À LA RENCONTRE DE l’ÉPOUX.» (Matthieu XXV).

Toutes, hélas! se sont endormies. Pendant que l'Époux tardait, les sages, non moins que les folles, ont perdu la pensée de sa prochaine arrivée.

Qu'est-ce qui les réveille, les place dans une position convenable, et met de côté ceux qui n'ont pas d'huile?

À minuit, un cri se fait entendre: «Voici l'Époux, SORTEZ À SA RENCONTRE!»

Alors toutes les vierges se lèvent.

Et c'est là ce qui a mis à l'épreuve l'état des âmes.


Pourrait-il y avoir quelque chose d'une évidence plus solennelle pour mettre en relief la vérité qui, au commencement, caractérisait l'Église, convertie pour attendre du ciel le Fils de Dieu, pour montrer comment le sommeil spirituel s'est emparé d'elle, et quel moyen Dieu emploie pour la réveiller?

Si le Seigneur veut consoler les disciples qu'il va quitter, «Je vais», dit-Il, «vous préparer une place; et si je m'en vais et que je vous prépare une place, je reviendrai et je vous prendrai auprès de moi, afin que là où moi je suis, vous y soyez aussi» (Jean XIV, 1-3).

Si les anges envoyés du ciel doivent donner une direction saine et juste aux pensées des disciples qui regardaient toujours en haut après Celui qui échappait à leur vue, ils leur annoncent son retour en disant:

«Ce Jésus qui a été élevé d'avec vous dans le ciel,

VIENDRA DE LA MÊME MANIÈRE

que vous l'avez vu s'en allant au ciel»

(Actes I, 10-11).

S'agit-il, enfin, des affections les plus intimes que produise la révélation de Jésus, étoile matinière du beau jour qui va arriver: «L'Esprit et l'épouse disent: Viens»; et Jésus répond: «Oui, je viens bientôt» (Apocalypse XXII, 16-21).

Cette voix solennelle clôt toute la parole, par la réponse du cœur du fidèle mû par le Saint-Esprit:

«Amen! viens, Seigneur Jésus.»

Voilà ce que le Saint-Esprit a fait vibrer dans le cœur de l'Église jusqu'à ce que l'Époux vienne.

En un mot, si la venue du Fils de l'homme menace le monde, qui l'a rejeté, du juste et terrible jugement de Dieu que l'incrédulité connaîtra dans sa colère, Lui qu'elle veut ignorer et repousser dans sa grâce, malgré tous les témoignages qui lui auront été accordés, c'est, d'un autre côté, à la venue du Fils de Dieu que se lient toutes les pensées, toutes les affections, tous les motifs des fidèles.

L'attente de cette venue caractérisait et formait toute la vie chrétienne. Joie, gloire, sainteté, repos, consolation, patience, tout, dans le christianisme du Nouveau Testament, se rattache à la venue du Seigneur, dont l'humiliation et l'œuvre avaient posé le fondement d'une espérance aussi glorieuse.


Cette espérance couronnait toute la vie chrétienne

et séparait du monde l'Église

comme épouse de Jésus pour être entièrement à Lui, son Époux céleste.


(Extrait des «Considérations sur le mouvement religieux du jour», 1849.)



 

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