Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA RELIGION DE L'HOMME & LA RELIGION DE DIEU

***

(Lisez Matthieu XV, 1-28.)

I


LA RELIGION DE L'HOMME


Cette portion de l'Écriture nous présente deux choses de la plus haute importance:

– premièrement, la religion de l'homme et comment Dieu l'apprécie;

– et, secondement, la vraie religion selon Dieu, révélée par son Fils Lui-même.

Je voudrais, chers lecteurs, m'entretenir un moment avec vous sur ces deux sujets.

La très grande majorité des hommes, dans tous les temps, a senti et sent le besoin d'une religion, c'est-à-dire de quelque chose qui le rattache à Dieu, au monde invisible et à l'avenir inconnu qui s'ouvre quand la mort vient fermer la scène de ce monde.

Je sais bien qu'il y a des hommes qui disent: «Point de Dieu, point d'avenir au delà de cette vie, et par conséquent point de religion.»

Rien de nouveau en cela. Il y avait de ces hommes déjà du temps du Psalmiste. Dieu les gênait et ils disaient: «II n'y a point de Dieu» (Psaume XIV, 1), comme si leur déclaration annulait l'existence de Celui sans lequel rien ne serait et qui a mis le souffle dans leurs narines. Mais il est bien qualifié d'«insensé», celui qui ne voit pas dans la création la puissance éternelle et la divinité du Créateur (Romains I, 19-20), et qui ferme son oreille à la voix de la conscience.


Ah! c'est que, s'il y a un Dieu, Il a des droits sur moi; j'ai à satisfaire à ce qu'il demande; j'ai à l'honorer; et voilà ce que bien des hommes ne veulent pas, et ils disent: «II n'y a pas de Dieu.»

Mais vous, mon cher lecteur, vous n'êtes pas de ces gens-là, n'est-ce pas?

N'est-il pas vrai que vous voulez une religion?

Seulement, prenez garde! La question n'est pas uniquement: «II faut une religion;» c'est: «Quelle est votre religion?»

En effet, si l'homme, de tout temps, a senti le besoin d'une religion, de tout temps aussi il a voulu, non pas celle de Dieu, mais la sienne.


Votre religion est-elle celle de Dieu ou celle des hommes?

Voilà le grand point, et comme il n'est rien sur quoi l'on se fasse plus aisément illusion, voyons comment le Seigneur Jésus caractérisait la religion des pharisiens, qui est aussi celle d'un grand nombre de personnes de nos jours, bien qu'avec des formes différentes.

La première chose que nous pouvons remarquer dans ce que le Seigneur reproche aux pharisiens, c'est que LEUR RELIGION NE SE FONDE PAS SUR LA PAROLE DE DIEU, sur ce que Dieu demande, mais sur ce que l'homme a trouvé bon d'établir, sur les traditions des anciens.

C'est la religion de leurs pères, celle qui leur a été transmise.

Vous, mon lecteur, avez-vous examiné si votre religion, si votre foi, vos espérances, et le culte que vous rendez à Dieu sont fondés uniquement sur la parole de Dieu, seule règle, seul guide, seule lumière, seule autorité?

On entend des gens qui, lorsqu'on leur annonce la nécessité de la nouvelle naissance, la foi en Christ comme seule voie de salut, la vie éternelle comme partage de ceux qui croient, l'adoration de Dieu en esprit et en vérité, et non par des formes consacrées et établies par les hommes, s'écrient: C'est une nouvelle religion; vous nous annoncez des nouveautés; il faut rester dans la religion où l'on est né. Et cependant la seule vraie religion est celle que le Seigneur et les apôtres ont annoncée et que les Écritures enseignent; ce n'est pas une nouveauté; c'est ce qui était dès le commencement (1 Jean I, 1).

Les hommes ont ajouté, les hommes ont retranché, les hommes ont modifié, ils ont agi comme si la parole de Dieu ne suffisait pas, et ils ont établi, comme appartenant à la religion, ce qui venait de leur fonds.

Prenez-y garde! Le Seigneur montrait qu'en faisant ainsi, les pharisiens annulaient le commandement de Dieu, la parole de Dieu. Et, de nos jours, le même danger existe.

LES ORDONNANCES HUMAINES

DIMINUENT OU ANNULENT L'AUTORITÉ DE LA PAROLE DE DIEU.

La seconde chose qui caractérise la religion de l'homme, c'est qu'elle est une religion déformée qui ne va pas au fond du cœur et de la conscience.

Se laver les mains, payer la dîme même des plus petites plantes (Matthieu XXIII, 23),

jeûner deux fois la semaine, aller au temple pour y faire de longues prières (Marc XII, 40; Luc XVIII, 12),

faire des aumônes (Matthieu VI, 1-4),

porter à leurs vêtements de larges bandes (Matthieu XXIII, 5);

comparez (Nombres XV, 38), voilà en quoi consistait la religion des pharisiens.

Ces choses étaient bonnes, mais elles ne devaient être que l'expression de la religion du cœur, car C'EST AU CŒUR QUE DIEU REGARDE.

C'était un honneur extérieur par lequel on prétendait se créer un mérite devant Dieu.

En est-il autrement de nos jours?

Les formes ne sont plus les mêmes, mais n'y en a-t-il pas d'autres dans lesquelles un grand nombre, hélas! font consister la piété et dont on considère l'accomplissement comme constituant un mérite?

Pèlerinages, messes, génuflexions, récitations de prières, voilà ce que beaucoup de personnes estiment être la religion.

Et pour d'autres, plus éclairées, est-ce qu'avoir été baptisé, aller au temple ou à des réunions religieuses, vivre moralement, dire des prières matin et soir, prendre la Cène aux jours de fête, peut-être même lire la Bible régulièrement, ne constituent pas la religion par laquelle ils pensent être agréables à Dieu?

Ce sont de bonnes choses, mais, avec tout cela, on peut honorer Dieu seulement des lèvres, et le cœur peut être fort éloigné de Lui.

On peut avoir des connaissances religieuses et la forme de la piété et en avoir renié la puissance (2 Timothée III, 5).

C'est là ce qu'il y a de plus terrible; Dieu ne peut pas approuver cela: 


Il VEUT LE CŒUR.


C'est qu'en effet, la troisième chose qui caractérise la religion de l'homme, c'est qu'elle laisse le cœur libre de suivre ses penchants naturels, en endormant la conscience.

Voyez jusqu'où cela allait.

Les pharisiens méconnaissaient même les relations naturelles établies de Dieu et n'honoraient pas leurs parents.

Hélas! l'apôtre, parlant des derniers jours, ceux où nous sommes, dit de ceux qui n'ont que la forme de la piété, qu'ils sont désobéissants à leurs parents, sans affection naturelle (2 Timothée III, 2, 3).

Les pharisiens étaient avares, ils étaient orgueilleux, ils aimaient les premières places et l'honneur. Les formes religieuses par lesquelles ils prétendaient plaire à Dieu, non seulement leur permettaient de satisfaire leurs convoitises, mais ils les faisaient servir à ce but. Leur religion leur était comme un piédestal pour s'élever devant les hommes, mais au dedans ils étaient pleins d'hypocrisie et d'iniquité (Luc XVI, 14, 15; Matthieu XXIII).

Or, s'il y a des gens de nos jours qui ressemblent aux pharisiens, c'est qu'il y a les mêmes tendances dans le cœur de chacun de nous; il nous incombe d'examiner sérieusement dans quel chemin nous marchons. Il est aussi vrai maintenant que dans les jours du Seigneur Jésus-Christ, que la religion humaine, sortie du cœur de l'homme, est façonnée par ce cœur de manière à ne pas le gêner et à laisser libre essor à ses penchants naturels. Cela s'est vu de tout temps.

Et n'est-il pas vrai qu'un grand nombre qui suivent régulièrement les formes et ordonnances religieuses, se sentent libres, après cela, de vivre exactement comme le monde, dans ses plaisirs, ses fêtes, sa recherche des honneurs, du gain, du luxe et des choses qui satisfont la convoitise des yeux, la convoitise de la chair et l'orgueil de la vie (1 Jean II, 15, 16)?

Ah! prenez garde, mon cher lecteur, que vous ne soyez satisfait par des formes religieuses, sans que votre cœur et votre conscience soient réellement engagés avec Dieu, et assurez-vous que vous possédez bien la vraie religion fondée sur sa parole seule.

Examinons maintenant de quelle manière le Seigneur s'adresse à ceux qui maintiennent cette religion de l'homme, établie par l'homme en vue de l'homme naturel, qui le tranquillise en lui permettant de suivre ses désirs, sous une forme ou une autre, et qui, en réalité, met Dieu de côté; cette religion humaine qui, chose triste à dire, a produit Caïn qui tua son frère, les pharisiens qui firent mourir le Seigneur, et bien d'autres qui ont marché sur leurs traces.

«Hypocrites! Voilà le mot terrible qui sort de la bouche de Celui qui, cependant, était doux et humble de cœur, mais qui stigmatise ainsi ceux qui veulent se contenter de l'extérieur dans une chose qui n'a de réalité que si elle vient du cœur.

Lui était la vérité, et Il ne pouvait tolérer le mensonge d'une profession formaliste;

Lui était venu sur la terre pour glorifier Dieu par une vie vraiment sainte provenant de ce que la loi de Dieu était dans ses entrailles, et Il ne pouvait souffrir qu'on déshonorât Dieu en prétendant l'honorer par un culte tout extérieur.

Rien n'est plus odieux au Dieu de vérité. Il demande, II AIME LA VÉRITÉ DANS LE CŒUR (Psaume LI, 6; voyez aussi Psaume L, 16, et Ésaïe LVIII).

Cette religion de formes est vaine: «Ils m'honorent en vain», dit le Seigneur.

Elle n'agit pas sur la conscience pour la purifier, ni sur le cœur pour former ses affections; elle ne rapproche pas de Dieu qui veut la réalité.

Elle ne saurait faire subsister l'homme devant le Dieu juste et saint; elle n'est qu'un oreiller de fausse sécurité, et l'homme qui se fonde sur elle se réveillera un jour et verra avec désespoir qu'elle n'est qu'un roseau qui se brise quand on s'y appuie.

Elle ne donne point le salut, elle n'établit point l'âme devant Dieu et ne produit pas la paix. Non, au lieu de paix, ce sera le trouble.

Oh! mon lecteur, prenez garde et voyez si votre religion n'est pas une religion vaine, de peur que le moment vienne où, vous étant confié en votre profession religieuse, vous vous aperceviez qu'elle vous laisse devant Dieu, pauvre, misérable et nu (Apocalypse III, 17).

De plus, c'est une religion d'aveugles. «Ce sont des aveugles conducteurs d'aveugles», étrangers à la lumière divine, car, s'ils étaient éclairés par elle, ils connaîtraient Dieu et ils verraient qu'il ne saurait être satisfait, à moins que notre cœur, notre vie et notre être tout entiers ne soient à Lui.

Ils contempleraient sa justice et sa sainteté, et, reportant leurs yeux sur eux-mêmes et se voyant pécheurs, ils comprendraient que ce ne sont pas des formes, si parfaites soient-elles, qui, par leur accomplissement, peuvent purifier le pécheur.

Remarquez la fin d'une semblable religion.

Ce dont nous avons besoin, c'est de justice, c'est de paix, c'est de vie, de vie et de salut éternels; mais la fin de la religion de l'homme, de la religion formaliste, c'est la fosse; oui, la perdition, la ruine à jamais.

Ainsi, bien loin de répondre aux vrais besoins, elle n'est qu'un leurre dont se sert Satan pour garder les hommes plus sûrement dans ses filets, une espèce de calmant qui stupéfie, et quand l'homme se réveille, c'est ici fosse.

Voilà où les pharisiens, aveuglés eux-mêmes par leur orgueil et leur propre justice, conduisaient le pauvre peuple juif, et ils sont tombés dans cette fosse; voilà où un christianisme de formes, vide de réalité, conduit les âmes qui s'y attachent, car la religion de l'homme, celle des formes et des ordonnances, existe de nos jours comme au temps du Seigneur, aussi bien dans le protestantisme de toutes nuances que dans le romanisme.

C'est pourquoi le Seigneur donne à ses disciples cet ordre solennel: «LAISSEZ-LES»; de même que l'apôtre Paul, après avoir montré à son cher fils Timothée qu'aux derniers jours il y aurait des gens avec la forme de la piété, mais sans la puissance, ajoute cet avertissement qui s'adresse surtout à nous qui sommes dans ces derniers jours: «DÉTOURNE-TOI de telles gens» (2 Timothée III, 5).

Ah! cher lecteur, si l'on veut éviter la ruine, il s'agit de laisser, de se détourner de cette religion formaliste sans réalité, qui laisse le cœur vide, la conscience non purifiée; qui ne donne qu'une paix trompeuse et une satisfaction de soi-même qui ne saura soutenir l'épreuve du grand jour.

Encore une fois, cher lecteur, prenez garde. «Toute plante que mon Père céleste n'a point plantée sera déracinée», dit le Seigneur.

Tout ce qui n'est pas de Dieu, provenant de sa parole, tout ce qui vient de l'homme s'en va disparaître.

La parole de Dieu seule et celui qui fait sa volonté, demeurent éternellement.

C'est cette parole qui, plantée dans l'âme, la sauve, c'est là la semence incorruptible, vivante et permanente, qui, reçue par la foi, régénère, et cette plante-là, bien loin d'être déracinée, portera un fruit éternel à la gloire de Dieu (1 Pierre I, 23-25, Jacques I, 18, 21).

Ne vous scandalisez donc pas comme ces malheureux pharisiens sans intelligence, bien qu'ils se crussent sages, mais comprenez bien, pour votre salut, quelle est la pensée de Dieu, comme son Fils bien-aimé nous la fait connaître.



* * *


II


LA RELIGION DE DIEU RÉVÉLÉE PAR SON FILS LUI-MÊME


Cette religion, mon cher lecteur, repose sur deux choses:

– la connaissance de votre cœur

– et la connaissance du cœur de Dieu,

c'est là, maintenant, ce que le Seigneur Jésus met en évidence.


Pourquoi la religion de l'homme ne vaut-elle rien?

Simplement parce qu'elle vient du cœur de l'homme qui, nous dit l'Écriture, est «rusé et désespérément malin par-dessus toutes choses».

Elle suppose que l'homme peut faire quelque chose par lui-même pour se mettre en bon état devant Dieu; cela flatte le cœur naturel, mais lui laisse ignorer son vrai état d'impuissance, de corruption et de ruine, et par conséquent le laisse tel qu'il est.

Les pharisiens estimaient que les choses extérieures souillaient l'homme, comme, par exemple, de ne pas se laver les mains, de manger telle ou telle chose, et par conséquent ils enseignaient que des cérémonies extérieures, l'accomplissement de tels ou tels préceptes suffisent pour purifier. C'était commode.

L'homme se soumettra à toute espèce d'austérités, jeûnes et prières, MAIS IL N'AIME PAS QU'ON LUI DÉVOILE L'ÉTAT DE SON CŒUR.

Et cependant connaître ce qu'est notre cœur, tel est le fondement de la vraie et solide paix, le commencement de la bénédiction. Oui, quelque douloureux et humiliant qu'il soit de voir son cœur mis à nu, c'est une grâce de la part de Dieu que de ne pas nous laisser dans l'ignorance à cet égard.


Qu'est donc notre cœur, le cœur de tout homme?

Il ne faut pas être observateur bien profond pour voir que le mal, sous toutes ses formes, abonde autour de nous et sur toute la surface de la terre, meurtres, adultères, vols, faux témoignages, injures, etc.

Ces choses sont des violations ouvertes de la sainte loi de Dieu que les pharisiens connaissaient bien et que nous connaissons aussi.

D'où viennent donc tant d'actes mauvais, coupables, humiliants? Du CŒUR, dit le Seigneur, qui est la Vérité.

Mais il y a d'autres choses qui ne sautent pas aux yeux et qui peuvent être cachées sous de charmants dehors, choses dont chacun peut constater l'existence en soi. Je ne parle pas des indélicatesses commises sans que personne en ait connaissance, des mensonges plus ou moins déguisés, des injustices secrètes, mais l'égoïsme, mais les pensées de haine, d'envie et de jalousie, mais les convoitises diverses et tout ce cortège de mauvais sentiments, les MAUVAISES PENSÉES, comme les appelle le Seigneur, les mettant en première ligne, ces choses-là, ne les connaissez-vous pas aussi bien que moi-même?

Aimeriez-vous que fût exposé au grand jour tout ce qui se passe sur cette scène intérieure?

Et d'où vient ce flot impur?

Du CŒUR.

Et que veut dire par là le Seigneur?

Ce sont les volontés et les affections qui sont détournées de Dieu, leur seul vrai objet, et qui, en se tournant vers nous-mêmes et vers les choses créées, produisent ces actes, ces pensées et ces sentiments mauvais. Oui, c'est le cœur que vous et moi portons en nous qui est une source totalement corrompue et qui ne peut verser que des eaux amères et de mort.

Vous direz: Je n'ai jamais commis aucun de ces actes honteux et déshonorants. Je l'admets, comme le Seigneur l'admettait pour le jeune homme riche qui disait: «J'ai gardé toutes ces choses dès ma jeunesse.»

Mais qu'il se connaissait peu, ce pauvre jeune homme!

Que vous vous connaissez peu, si vous croyez que cela change rien au fond des choses!

Par la grâce de Dieu, vous avez été préservé de ces choses, mais ce qui les produit n'est-il pas en vous?

N'avez-vous pas ce même COEUR qui est la source de ces actes commis par d'autres?

L'Éternel déclare, après le déluge

: «L'imagination du cœur des hommes est mauvaise dès leur jeunesse» (Genèse VIII, 21);

Êtes-vous d'une autre race?

Tous les méchants avaient pourtant été balayés de dessus la terre; Noé et sa famille seuls restaient, mais le CŒUR, toujours le même, restait aussi pour produire les mêmes péchés et même de pires, et ce cœur, c'est le vôtre, c'est le mien.

Ah! cher lecteur, ne nous faisons pas d'illusion sur ce que nous sommes.

Mais n'y a-t-il aucun adoucissement à cette terrible sentence?

Non, Jésus n'adoucit rien: «Ce sont ces choses qui souillent l'homme», dit-il, et II nous montre ce cœur mauvais à fond et imprimant sur l'homme une souillure morale indélébile, au moins pour ce qui est du pouvoir de l'homme.

Mais n'y a-t-il pas amélioration?

Non, aucune n'est possible, le cœur est tel et il ne peut être amélioré. «Le More changera-t-il sa peau et le léopard ses taches?» (Jérémie XIII, 23.)

Un mauvais arbre dont les fruits sont amers et immangeables ou même vénéneux, peut être cultivé et donner un magnifique feuillage; ses fruits seront-ils pour cela changés et rendus sains?

Non, et il en est de même du cœur!

Nous n'avons pas commis telle ou telle chose, mais nous en avons commis d'autres, — car les fruits sont divers, — et nous serions capables de les commettre toutes.

Mon lecteur, écoutez une chose solennelle.

Quel est le crime le plus horrible, l'acte le plus abominable qui ait souillé la terre et fait frémir le ciel? C'est quand le Fils de Dieu, venu en amour et en grâce au milieu des hommes, a été cloué sur la croix; n'est-ce pas vrai?

Qu'est-ce qui peut égaler ce forfait?

Il aurait semblé, s'il y eut eu une étincelle de bien dans le CŒUR, que tous auraient dû venir se prosterner devant ce bien-aimé du Père, doux et humble de cœur. Eh bien, non. «Ils m'ont vu», disait avec douleur le Seigneur, & et «ils ont HAÏ et moi et mon Père». VOILÀ LE CŒUR.

Et bientôt les cris: Crucifie! crucifie ! se font entendre, et, couronné d'épines, flagellé par des mains impures, honni et accablé d'outrages, le Saint et le Juste est attaché à la croix, et là, pour Lui, redoublent les outrages qui se poursuivent même après sa mort. Voilà le CŒUR de l'homme dans la suprême manifestation de ce qu'il est.

Et, remarquez-le, quatre mille ans avaient passé depuis que le péché s'était emparé de ce cœur.

S'est-il amélioré depuis la chute jusqu'au Golgotha?

Et cependant la culture n'a pas manqué, les moyens pour l'amélioration n'ont pas fait défaut; ce sont les Juifs qui ont eu la loi, la sacrificature, les prophètes de la part de Dieu, et qui ont crucifié le Prince de la vie. Quelle amélioration!

Dieu a voulu nous faire ainsi toucher du doigt ce qu'est le CŒUR de l'homme et nous montrer qu'il est irrémédiable.

Mais, direz-vous encore, ce sont les Juifs, ce n'est pas moi; je n'eusse pas crié: Crucifie!


Mon lecteur, de deux choses l'une: ou vous êtes un chrétien de cœur, qui savez que vous êtes sauvé par la grâce, par la rédemption que Christ a accomplie, alors je n'ai pas besoin d'insister, car vous avez appris devant Dieu que c'est bien votre CŒUR naturel, votre cœur rusé et désespérément malin dont vous voyez l'image dans celui des Juifs; vous savez que vous ne valez pas mieux, que vous auriez été capable de faire tout ce qu'ils ont fait; vous savez, vous avez appris de Dieu et aussi par de douloureuses expériences, qu'en vous, en votre chair, «il n'habite aucun bien».

Mais, lecteur qui me faites l'objection que j'ai signalée plus haut, qui vous croyez meilleur que les Juifs, permettez-moi de vous dire que votre parole même vous condamne et prouve votre état.

Vous n'auriez pas dit: Crucifie!

mais êtes-vous venu à Christ pour être sauvé?

Ne voyez-vous pas que, si vous êtes encore inconverti, dans l'indifférence à l'égard de la mort du Fils de Dieu, cela prouve l'insensibilité et la dureté de votre cœur?

Vous reconnaissez que les Juifs, en voyant la bonté et l'amour de Jésus sur la terre, auraient dû l'adorer, et vous, qui savez qu'il a été sur la croix pour vous sauver, qu'il est descendu dans la mort pour vous donner la vie, vous ne venez pas vous prosterner devant Lui avec des larmes de repentance et d'amour!

Ah! votre CŒUR est bien le même et vous auriez certes crucifié le Fils de Dieu,

puisque vous restez indifférent devant sa mort.

L'indifférence, en pareil cas, c'est l'inimitié.

Oui, lecteur, votre CŒUR est tel. Oh! sachons le reconnaître, sachons le voir comme Dieu le voit; laissons la lumière divine nous montrer ce que nous sommes; c'est le commencement de la bénédiction, c'est ce qui ouvre les trésors de la grâce.


Ce qui souille l'homme, c'est donc son cœur, et ce qu'il produit.

L'homme est un être moralement souillé, impur devant Dieu.

Comment des formes, des ordonnances, des prières, des lectures, tels efforts, tels exercices religieux que vous voudrez accomplir, pourraient-ils vous purifier?

Jamais la religion de l'homme, même la meilleure, ne peut ôter la souillure morale, ni, par conséquent, donner la paix à l'âme.

La tache est là, profonde, indélébile, ce sont nos péchés devant Dieu, un Dieu saint dont les yeux sont trop purs pour voir le mal.

Oh! qui les ôtera, qui les effacera d'une manière parfaite pour que nous puissions subsister devant Dieu?

Lecteur, écoutez:

«LE SANG de Jésus-Christ, son Fils, nous purifie de TOUT PÉCHÉ»

(1 Jean I, 7).



* * *


III


LA RELIGION DE DIEU RÉVÉLÉE PAR SON FILS LUI-MÊME


Le premier point, dans la religion de Dieu, c'est de nous faire connaître notre CŒUR, ce que nous sommes.

Le second, c'est de nous donner la connaissance du cœur de Dieu, fournissant le remède, l'unique remède à ce que nous sommes.

Après cette déclaration positive de ce qu'est l'homme dans ses affections et ses volontés, après le jugement porté sur une religion de formes, absolument impuissante à apporter un remède à cet état de choses, et qui, au contraire, ne fait que montrer davantage ce qu'est le cœur naturel, Jésus s'en va de là. Il laisse agir la conscience.


Cher lecteur, ne laissez jamais partir Jésus sans savoir ce qu'il a à vous dire de plus.

Il s'en va, laissant les pharisiens avec leur religion de forme, leur aveuglement et la fin qui les attend.

Et où va ce précieux Sauveur?

Là où il y a des besoins, là où des âmes sentent leur misère et leur impuissance.

Lecteur, si c'est votre cas, sachez que le Sauveur est près de vous pour répondre à vos besoins, pour guérir votre misère.

«L'Éternel est près de tous ceux qui l'invoquent en vérité»;

«le Seigneur de tous est riche envers tous ceux qui l'invoquent»;

«et quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé» (Psaume CXLV 18; Romains X, 12, 13).

Jésus quitte le pays d'Israël où règnent les formes de piété, et s'en va aux quartiers de Tyr et de Sidon.

Qu'étaient ces villes?

Étaient-elles plus pieuses que Jérusalem?

Non; là se trouvent le luxe, la recherche des richesses et la jouissance de la chair, là étaient adorés Baal et d'impures idoles; mais là il y avait des besoins et des besoins connus et profondément sentis.

Pour qui Jésus va-t-Il là, et, quand II y est, qui est-ce que son cœur et sa grâce attirent?

C'est une pauvre femme, de la race maudite de Canaan; une femme qui n'avait droit qu'au jugement et à la mort, une femme qui se trouvait sous la cruelle tyrannie de Satan.


C'est là que la grâce conduit Jésus.

Valons-nous plus que cette femme?

Avons-nous droit à autre chose qu'à la mort et au jugement?

Non; et dans ce monde qui étale autour de nous ses séductions et ses plaisirs, qui court à ses affaires et adore ses idoles, règne, comme autrefois à Tyr et à Sidon, Satan, le prince de ce monde.

Et si vous n'êtes pas converti, lecteur, vous êtes de ce monde, de nature «enfant de colère», et vous marchez «selon le train de ce monde, selon le chef de l'autorité de l'air, l'esprit qui opère maintenant dans les fils de la désobéissance» (Éphésiens II, 1, 2).


Sentez-vous au moins votre état?

Vous trouble-t-il et en gémissez-vous?

Cette femme sentait douloureusement la puissance de Satan qui tourmentait et torturait son cœur. Et c'est le premier pas vers la délivrance, connaître son cœur, sentir sa misère, c'est le premier enseignement, c'est la première réalité pratique de la religion de Dieu. C'est là seulement ce qui fait soupirer après la grâce et la fait apprécier.

Oh! quel triste état que celui des Laodicéens qui se disaient riches et pensaient n'avoir besoin de rien, alors que le Seigneur les voyait malheureux, misérables, aveugles, pauvres et nus; aussi leur est-il dit: «Repens-toi» (Apocalypse III, 17).

Mais, pour se repentir, il faut connaître et sentir sa misère. Alors seulement, comme les Juifs sous la conviction du crime qu'ils avaient commis, on a le cœur saisi de componction et l'on s'écrie: «Que ferons-nous?» (Actes II, 38.)

Ah! bienheureux celui qui est ainsi affligé, qui a le cœur brisé, qui tremble à la parole de l'Éternel.

«Celui qui est haut et élevé, qui habite dans l'éternité, duquel le nom est le Saint», ne se détourne pas du pécheur repentant et écrasé sous le poids de sa misère.

Non, II s'en va loin des orgueilleux pharisiens, à propre justice; mais II ne méprise pas le cœur brisé et froissé; au contraire, II habite avec celui qui est humble d'esprit et qui a le cœur brisé, afin de le vivifier (Ésaïe LXVI, 2; LVII, 15; Psaume LI, 17).

Et c'est ainsi que Jésus va là où il y a un cœur brisé.

Peut-il venir vers vous, lecteur?

Sa bonté vous pousse à la repentance; voulez-vous résister?


La pauvre Cananéenne n'avait aucun doute sur son état. Sa détresse était des plus profondes. Elle était malheureuse dans l'objet de ses plus tendres affections: sa fille était cruellement tourmentée d'un démon. La puissance de Satan était établie dans sa demeure, et elle comprenait et sentait son absolue impuissance à elle pour s'en délivrer.

Ce n'étaient pas les richesses, les plaisirs et tout le luxe de Tyr et de Sidon qui pouvaient soulager son cœur.

Aurait-elle pu oublier, en en jouissant, que sa fille était cruellement tourmentée d'un démon?

Pécheur, si tu as vraiment senti l'aiguillon du péché; si ta conscience a été saisie par la vue de ton état, le monde, avec toute sa pompe, pourra-t-il te soulager?

Les prêtres de Baal, avec leurs danses et leurs invocations à leur idole, avec leurs incisions sur le corps et leurs flagellations (1 Rois XVIII, 28); les devins les plus renommés, toutes les pratiques superstitieuses, les formes religieuses même des pharisiens ne pouvaient rien pour la délivrance de sa fille et le soulagement de son cœur.

Aucune ressource humaine, aucun effort de l'homme, aucune pratique de dévotion

ne peut arracher qui que ce soit à la puissance de Satan, aux conséquences du péché.

Mais la pauvre Cananéenne, pressée par sa profonde misère, connaissant son impuissance entière, avait saisi une chose, et c'est le second pas dans la religion de Dieu, c'est qu'en dehors des hommes et d'elle-même, il y avait une ressource: le COEUR DE DIEU!

Elle avait percé par la foi l'obscurité qui entourait Jésus venu dans l'humilité.

Là où les orgueilleux pharisiens n'avaient vu ni forme, ni apparence, ni rien de désirable, elle avait discerné le Seigneur.

Là était la ressource suprême: la puissance et l'amour divins. Elle les reconnaissait en Lui; sa foi était réelle, et aussitôt qu'il est venu, elle sort vers Lui et s'écrie: «Seigneur, Fils de David, aie pitié de moi»; puis, ayant reconnu ses droits et fait appel à sa compassion, elle place devant lui sa détresse.


Lecteur, avez-vous reconnu la puissance et l'autorité de Christ?

Connaissez-vous son amour?

Est-ce que de votre cœur s'est élevé le cri du publicain:

«Ô Dieu, sois apaisé envers moi, le pécheur!»

Puis, avez-vous discerné par la foi Celui qui seul ôte de dessus la conscience le fardeau du péché, parce que Lui-même l'a porté, une fois pour toutes, sur la croix afin de l'abolir devant Dieu?

Cette pauvre femme avait une foi réelle en la puissance et en la compassion du Seigneur; d'où vient donc que Jésus ne lui répondit rien?

C'est qu'elle ne prenait pas sa vraie place. Cela est une autre leçon de la religion de Dieu.

Celle des hommes tend à exalter l'homme, celle de Dieu demande que l'homme prenne sa vraie place devant Lui. C'est le fondement de toute grâce, de toute bénédiction.

Oui, lecteur, vous pouvez avoir la conviction que vous êtes un pécheur, venir même à Jésus, que vous aurez reconnu comme Sauveur, et cependant ne trouver pas de paix. D'où vient cela?

Jésus prendrait-il plaisir à nous voir nous consumer dans le deuil et les larmes?

Voudrait-Il telle ou telle mesure dans la repentance quant à son intensité ou sa durée?

Nullement; mais II ne répond pas tant que l'âme n'a pas pris sa place et espère encore quelque chose d'elle-même. Et c'est une preuve de sa grâce, car II veut que la bénédiction soit complète.


Oui, le silence de Jésus était une grâce!

Mais qu'y avait-il donc chez la Cananéenne qui fermait la barrière à l'effusion de l'amour de Dieu manifesté en Jésus?

C'est qu'elle se plaçait sur un terrain qui ne lui appartenait pas.

Elle appelle Jésus «Fils de David». Quel droit une Cananéenne avait-elle à faire valoir auprès du Fils de David?

Elle, d'une race maudite, vouée à l'extermination, elle n'avait à attendre du Fils de David rien d'autre que le jugement.

Or, Jésus, venu en grâce, ne voulait pas le prononcer, et voilà pourquoi Il se tait.

Lecteur, vous ne pouvez vous approcher de Jésus et réclamer quelque chose sur aucun autre pied que celui de pécheur perdu.

Vous voudriez avoir la paix, être assuré du pardon, et vous ne pouvez y parvenir.

Ah! ne vous faites-vous pas un titre de votre désir même, n'y a-t-il pas, tout au fond de votre âme, comme une pensée de mérite de ce que vous êtes repentant?

La Cananéenne se mettait au rang des Israélites, de la nation élue, en se réclamant du Fils de David. Cela ne pouvait aller.

La grâce est immense en ses richesses,

mais vous ne pouvez vous réclamer du titre d'enfant de Dieu avant de l'être,

et on ne l'est qu'après avoir reçu Jésus sur le terrain où a disparu toute prétention! C'est une condition essentielle dans la religion de Dieu.

Mais la Cananéenne ne se lasse pas; ses besoins sont trop réels. Elle va, sollicitant les disciples, sans doute pour qu'ils intercèdent pour elle. Et ceux-ci, importunés, sollicitent en effet, mais pour que Jésus la renvoie purement et simplement, afin d'en être débarrassés.

Telles sont les pensées de l'homme; il ne peut supporter de voir l'angoisse d'un cœur qui crie après la délivrance. Il donne volontiers des consolations qui ne placent pas l'âme sur son vrai terrain devant Dieu et qui tendent à produire une fausse paix.

Cela ne convient pas au cœur de Jésus; II aime trop pour cela.

Il ne délivre pas un pécheur pour en être débarrassé, mais pour le lier à Lui par le lien indissoluble de l'amour.

Pour cela, il faut que la plaie soit sondée jusqu'au fond, afin que l'on puisse goûter la joie, la joie parfaite d'une complète délivrance. Rien de plus dangereux qu'une fausse paix, fondée sur une fausse notion de la miséricorde divine.

Que faire?

Le Fils de David ne l'a pas écoutée, ne pouvait pas l'écouter: comme tel, II n'était envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël.

Les disciples n'ont rien obtenu, parce qu'au lieu de lui montrer sa vraie position et sur quelle base elle pouvait venir, eux-mêmes, ignorants des pensées de Dieu, ne demandaient qu'à être débarrassés d'elle.

N'y a-t-il, dans le cœur de Dieu, aucune réponse à sa détresse, et faut-il qu'elle demeure sous la puissance de Satan?

Non, elle ne peut le croire et elle persévère.

Ah! c'est là la preuve d'un besoin senti profondément, d'un cœur qui veut la délivrance, qui ne peut trouver de repos avant de l'avoir obtenue.


Cher lecteur, qui n'êtes pas encore sauvé, oh! je désire que vous soyez tellement saisi par le sentiment de votre ruine, que vous ne trouviez point de repos non plus avant d'avoir réellement la paix, et si vous persévérez comme cette pauvre femme, vous goûterez la délivrance; mais ce que Dieu veut, ce pour quoi II travaille l'âme dans sa grâce, c'est qu'elle se dépouille de toute prétention. La paix n'est qu'à ce prix.

C'est aux pieds de Jésus que nous amène la religion de Dieu.

Elle nous présente le Fils, le Fils de son amour, comme Celui par lequel seul vient toute grâce, comme Celui qui est digne de tout hommage, Lui le Fils de Dieu, Lui le Fils de l'homme, l'Agneau immolé; non plus seulement le Fils de David, mais le Seigneur de tous, et aussi le Sauveur du monde, riche envers tous ceux qui l'invoquent.

Elle vient et s'approche; elle ne crie pas de loin comme la première fois; elle lui rend hommage.

Ah! qu'il fait bon venir aux pieds de Jésus!

Jamais II n'a repoussé celui qui vient à Lui, il ne le met pas dehors. Il touche un lépreux pour le guérir; II laisse une femme couverte de nombreux et grands péchés lui baiser les pieds et les arroser de ses larmes, et II la renvoie en paix; II s'entretient avec une misérable Samaritaine et la conduit aux eaux qui jaillissent en vie éternelle.

C'est la grâce, c'est l'amour divin venu dans sa personne,

Oui, telle est la religion de Dieu, et elle est pour vous aussi, cher lecteur.

Oh! quelle place que d'être aux pieds de Jésus! C'est la place de l'espérance, c'est la place de la sécurité. Là, on adore; là, on s'oublie soi-même.

En donnant à Jésus la place qui lui appartient,

le pécheur prend celle qui lui convient.

Il n'y a plus de prétention, de recherche de soi; on reconnaît son indignité, on comprend qu'on n'a droit à aucune faveur.

Et c'est ce que Jésus veut faire ressortir par sa réponse d'une apparente dureté, bien propre à sonder le cœur; réponse que la Cananéenne accepte.

S'il s'agit d'un droit comme peuple, d'un titre comme enfant, non, elle n'en a aucun, elle est une Cananéenne, un chien, c'est-à-dire ce qu'il y a de plus vil.

Mais pour de tels, pour celui qui reconnaît sa profonde misère, son absolue impuissance, sa complète indignité, n'y a-t-il rien dans le cœur de Dieu?

Oh! oui, lecteur, à de tels sont les immenses richesses de sa grâce; ceux-là sont ceux qu'il a aimés d'un grand amour; à de tels appartient une complète délivrance.


La Cananéenne a trouvé l'entrée du cœur de Dieu; elle y pénètre et elle voit que sa grâce est assez étendue, son amour assez vaste pour répondre à tous les besoins de tous ceux, quels qu'ils soient, qui l'invoquent.

«Ô femme, ta foi est grande, qu'il te soit fait comme tu veux».

Le Seigneur a pleinement répondu à ses besoins, à l'instant même sa fille est guérie, la puissance de Satan sur elle a pris fin, l'homme fort a perdu une de ses dépouilles.

C'est le couronnement de la religion de Dieu: Il se révèle Lui-même.

Lorsqu'on prend sa vraie place devant Lui, on trouve son cœur ouvert, et la foi peut alors s'emparer de ce qu'elle veut; elle entre en possession des richesses insondables de Christ.

Le pardon plein et parfait, la paix, la vie éternelle, la délivrance de la puissance de Satan et du péché, l'espérance de la gloire, espérance qui ne rend point confus, parce que l'amour de Dieu est versé dans le cœur par le Saint-Esprit qui nous est donné; adoptés pour être enfants bien-aimés de Dieu, objets de son amour, Christ pour partage, Lui qui nous a tant aimés, est-ce là ce que vous voulez, cela répond-il à vos besoins?

Venez donc, et, par la foi, emparez-vous-en. C'EST À VOUS PAR CHRIST ET EN CHRIST.

Lecteur, la religion des hommes ne vaut rien, votre cœur ne vaut rien, et vous ne méritez rien que la mort, le jugement et l'enfer; votre misère seule, si vous la reconnaissez, vous donne accès, par Christ, au cœur de Dieu, prêt à vous bénir, à vous combler de ses grâces.

Le salut est prêt, tout a été accompli pour vous sur la croix; si vous n'êtes pas sauvé, si vous ne jouissez pas de la paix, de la faveur de Dieu, c'est que vous n'avez pas encore reconnu que vous êtes vil, ne valant, n'ayant et ne méritant rien, sous la malédiction, la mort et la puissance de Satan; mais si vous le reconnaissez, si vous en gémissez, si votre cœur soupire, si vos larmes coulent sur vos nombreux et odieux péchés, oh! venez aux pieds de Christ, rendez-lui hommage, levez les yeux sur Lui, voyez ses mains et son côté percés et sa couronne d'épines; voyez Celui qui est abandonné de Dieu à cause de vos péchés; lisez là son amour, sa grâce, votre parfaite et éternelle délivrance. «Dès cette même heure-là», aussitôt que vous aurez jeté votre regard sur ce parfait et précieux Sauveur, vous serez guéri.

Ne voulez-vous pas venir?

Oh! que le Seigneur vous donne de connaître la religion de Dieu, le cœur de Dieu!





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