Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

RÉFLEXIONS PRATIQUES

SUR LES

PROVERBES DE SALOMON.

CHAPITRE XXXI.

VERSETS 1-9.

(La version David Martin est utilisée par l'auteur; nos liens renvoient vers la version Louis Segond)


Plusieurs commentateurs ont supposé que Lémuel était un nom enfantin donné dans sa jeunesse au roi Salomon par sa mère, et que c'est à lui que s’adressaient les exhortations contenues dans ces versets.

D'autres pensent que Lémuel était un petit prince étranger au royaume d'Israël, mais qui avait pour mère une Israélite pieuse dont les conseils à son fils ont été conservés dans la Parole de Dieu.

Quoi qu’il en soit, ces conseils sont faits pour être principalement médités par les princes, par les magistrats et par ceux qui sont revêtus d’une autorité quelconque.

- Ainsi, il est évident que les résultats toujours si funestes de l’intempérance s’étendent à proportion de la position qu’occupe celui qui s’y livre.

Les destinées d'un très grand nombre d’individus peuvent, être compromises par l'affaiblissement de facultés que produit chez un souverain ou un homme en place, l’habitude de ce vice.

Il ne peut plus alors faire ce qui lui est ordonné, et rendre à tous une véritable justice.

Les hommes auxquels leur rang, leurs fonctions, ou leurs talents donnant une influence particulière, doivent l’employer surtout en faveur,des malheureux, des ignorants, des faibles, de tous ceux qui ne peuvent ou ne savent pas travailler eux-mêmes à l’amélioration de leur sort.

Mais il n’est pas toujours besoin d’une position très élevée ou de talents très distingués pour obtenir sous, ce rapport les résultats les plus remarquables.

On sait tout ce que des chrétiens et des chrétiennes pleins de foi et de charité ont opéré depuis un demi-siècle en Angleterre et ailleurs pour le relèvement des esclaves, des prisonniers et de beaucoup d'autres classes d’infortunés dont on peut bien dire qu’ils allaient périr et qu’ils étaient muets, puisqu’ils n’avaient aucun moyen de plaider eux-mêmes leur propre cause.

- Si nous avions dans le cœur une plus profonde compassion pour ceux qui souffrent et une plus grande confiance dans le secours de Dieu invoqué par la prière, nous verrions que ce ne sont pas les occasions qui nous manquent pour ouvrir la bouche en faveur des affligés et des nécessiteux et pour défendre leurs justes droits d’une manière efficace.

Il va sans dire qu’il ne faut pas prendre à la lettre la recommandation de donner des boissons enivrantes aux malheureux, afin qu’en les buvant ils oublient leurs peines.

Peut-être ces paroles doivent-elles nous rappeler que les boissons spiritueuses, dont l’abus produit tant de maux, étaient destinées par le Créateur à réparer les forces des hommes que leur vocation appelle à de grandes fatigues. C’est dans ce sens que Saint Paul écrivait à Timothée: Ne continue pas à ne boire que de l’eau; mais use d'un peu de vin à cause de ton estomac et de tes fréquentes indispositions (1 Tim., V, 2, 3).

Ces paroles nous rappellent aussi une manière plus générale le devoir de ne pas seulement subvenir aux premiers besoins des indigents, mais de chercher avec délicatesse ce qui peut les consoler, les encourager et les réjouir.

Hélas! pour ce devoir encore, IL FAUDRAIT SAVOIR AIMER; et cet amour pour notre prochain, quel qu’il soit, ne sera actif et persévérant dans nos cœurs que si nous regardons à Celui qui nous a aimés jusqu’à donner sa vie pour nous et qui a daigné nous dire: Tout ce que vous aurez fait à l'un des plus petits de mes frères, vous me l’aurez fait à moi-même.

Enfin, il est encore une autre instruction à retirer, quoique indirectement, des versets qui nous occupent. Les cordiaux spirituels, tout comme les cordiaux physiques, peuvent être pour les uns un poison, et pour les autres un stimulant salutaire. C’est à quoi il faut bien prendre garde dans les exhortations chrétiennes.

Lorsqu’on s’adresse à des âmes craintives, à des personnes sincères et sanctifiées, mais qui ont de la peine à se croire dans la foi à cause de l’empire que le péché exerce encore sur elles, on fera bien de mettre devant leurs yeux pour leur encouragement toutes les déclarations consolantes de la Parole de Dieu.

- Il faut leur rappeler que si, malgré les péchés dans lesquels elles tombent par surprise et par faiblesse, elles peuvent se rendre LE TÉMOIGNAGE D’AVOIR LE MAL EN HORREUR ET DE DÉSIRER PAR-DESSUS TOUT D’OBÉIR À DIEU SANS RÉSERVE, c’est une preuve qu’elles sont bien réellement devenues ses enfants par la foi. Il n’y a donc maintenant pour elles aucune condamnation, puisqu’elles sont en Jésus-Christ (Rom., VIII, 1).

- Elles ont trouvé la source ouverte pour le péché et pour la souillure et le sang de Jésus-Christ les purifie de tout péché.

Il faut leur dire de plus, pour dissiper toutes leurs craintes, que Dieu achèvera de pourvoir à ce qui nom concerne, que nom sommes gardés par sa puissance au moyen de la foi (1 Pierre , I, 5) et que personne ne peut ravir les brebis de Jésus des mains de son Père.

Mais lorsque nous avons à faire à des âmes qui se réjouissent dans les promesses de Dieu, tout en SE MONTRANT PEU SCRUPULEUSES À L'ÉGARD DU PÉCHÉ, nous ne devons rien dire qui puisse encourager leur sécurité téméraire.

Il faut plutôt leur rappeler que l'on connaît l’arbre à son fruit (Luc, VI, 44), et que CELUI QUI EST EN JÉSUS-CHRIST EST UNE NOUVELLE CRÉATURE (2 Cor., V, 17).

Il faut leur répéter l’énergique déclaration de Saint Jacques: Mes frères, que servirait-il à un homme DE DIRE qu’il a la foi, s’il n’a pas les œuvres? Cette foi, qui n’est pas la vraie foi, pourra-t-elle le sauver?... Comme un corps sans âme est mort, de même ainsi la foi qui est sans les œuvres est morte.


VERSETS 10 JUSQU’À LA FIN.

(La version David Martin est utilisée par l'auteur; nos liens renvoient vers la version Louis Segond)


Ces versets, qui renferment le portrait d’une femme vertueuse, sont, comme la prière d’Agur, où des morceaux; les plus connus et les plus généralement admirés du livre des Proverbes.

Peut-être oublie-t-on quelquefois qu’il ne doit pas seulement servir de modèle aux épouses et aux mères, mais qu’il doit être aussi comme un guide salutaire pour les hommes qui cherchent une compagne.

On ne verrait pas autant d’unions malheureuses et d’existences brisées, si les jeunes gens, au lieu de se laisser trop souvent entraîner dans leur choix par l’appât des richesses ou par l’attrait des dons extérieurs, se souvenaient tous de cet avertissement:

- Qui est-ce qui trouvera une femme vertueuse? car son prix surpasse beaucoup celui des perles, et de celui-ci:

- La grâce trompe et la beauté s'évanouit; mais la femme qui craint l’Éternel est celle qui sera louée.

Cependant ce sont bien les femmes surtout qui doivent méditer l’exemple, si complet et si gracieux dans ses détails, que le prophète met devant nos yeux; et s’il est destiné particulièrement aux épouses et aux mères, il y a peu de femmes, quelle que soit leur position, qui ne puissent y trouver des directions utiles, parce qu’elles ont presque toutes à remplir dans leur maison quelques-uns des devoirs qui constituent la vocation de la mère de famille.

Parmi ces devoirs, ceux qui regardent les intérêts temporels sont les plus développés ici; mais il ne faudrait pas s’imaginer d’après cela qu’ils soient les plus importants de tous.

D’abord, dans le verset qui résume, pour ainsi dire, les divers traits de l'excellence de la femme vertueuse, nous lisons ces remarquables paroles déjà rappelées: La grâce trompe, la beauté s’évanouit, mais la femme qui CRAINT L’ÉTERNEL est celle qui sera louée.

C’est donc la crainte de Dieu qui doit être pour la mère de famille, comme pour tout être humain, le principe fondamental de la conduite.

Un pareil principe s’applique à tous les devoirs, de quelque nature qu’ils soient; et on peut dire de plus que ce mobile relevé ennoblit, épure et sanctifie les divers soins que doit prendre une épouse ou une mère pour le bien-être matériel de ceux, qui vivent sous son influence.

Mais outre ce trait général du caractère de la femme vertueuse, nous en trouvons d’autres qui ne sont pas moins spirituels.

Celui-ci, par exemple: Elle ouvre sa bouche avec sagesse, et la loi de bonté est sur sa langue (verset 26).

La délicatesse de ses sentiments et l’élévation de son caractère sont suffisamment indiqués, quoique d’une manière indirecte, par la confiance, l’affection et le respect qu’elle inspire à sa famille.

Le cœur de son mari, est-il dit, s’assure en elle (verset 11), ses enfants se lèvent et la disent bienheureuse (verset 28), etc. Il faut remarquer encore que les soins relatifs à l’intérieur de sa maison ne lui font point oublier ce qu’elle doit aux malheureux qui ont besoin d’elle: Elle tend sa main à l’affligé et avance ses mains aux nécessiteux (verset 20).

D’un autre côté, ce serait un point de vue bien faussement spirituel que celui qui nous ferait négliger les recommandations données ici aux femmes quant à la direction de la vie matérielle.

Non seulement cette direction entre dans le domaine de leurs devoirs particuliers; mais lorsqu’elle est négligée, les conséquences de cet abandon se font souvent sentir, même sous le rapport moral, d’une manière déplorable.

Les caractères les plus saillants du modèle que Salomon nous présente sous des traits relatifs aux mœurs de son temps, sont l’activité, la prévoyance et le ferme exercice de l’autorité.

- Elle ceint ses reins de force et elle fortifie ses bras..... Sa lampe ne s'éteint point pendant la nuit; elle met ses mains au fuseau et ses mains tiennent la quenouille.....

- Elle est semblable aux navires d’un marchand; elle amène son pain de loin...... - Elle ne craint point la neige pour sa famille, car toute sa famille est vêtue de vêtements double.....

- Elle se rit du jour à venir......

- Elle se lève lorsqu'il est encore nuit; et elle distribue l’ordinaire de sa maison et la tâche à ses servantes.

- Elle examine le train de sa maison et elle ne mange point le pain de paresse, etc.

Il n’est pas nécessaire d'insister sur l’importance de ces qualités.

On sait qu’une des causes les plus fréquentes de la ruine des familles, c'est la paresse, l’imprévoyance ou la faiblesse de la personne à qui, comme épouse et comme mère, Dieu en avait confié la direction.

Mais indépendamment des maux temporels, il peut résulter de ces torts des querelles, des ressentiments, de mauvais exemples donnés aux enfants, une absence de surveillance à leur égard et bien d’autres misères de toutes sortes qui sont encore plus nuisibles à l’état spirituel des membres d’une famille qu’elles ne le sont à leur bonheur.

Il y a des femmes que leur caractère naturel porte à cette activité, à cette fermeté et à cette prévoyance dont le chapitre que nous méditons nous offre quelques traits.

Tout en bénissant Dieu de ce qui facilite leur tâche, elles doivent peut-être prendre garde à ce que l’excès de ces qualités ne puisse les jeter dans une disposition tracassière ou tyrannique.

Quant à celles qui ont à combattre contre l'indolence, sous une forme ou sous une autre, elles ne peuvent trop chercher à se pénétrer de la responsabilité qui pèse sur elles, ni trop demander à Dieu de les fortifier dans la lutte difficile quelles ont à soutenir.

- Il y a des objets qui nous semblent quelquefois trop petits pour oser en faire un sujet de prières; mais il faut nous rappeler que LA DISTINCTION DU GRAND ET DU PETIT N’EXISTE PAS AUX YEUX DE DIEU, puisque, dans un sens, tout est petit devant lui, et que pour Celui qui juge chaque chose par les conséquences quelle doit produire, les plus petites sont quelquefois celles dans lesquelles il voit d’avance les résultats les plus importants.

S’il est nécessaire que les femmes se rendent compte de leurs dispositions naturelles sous les rapports que nous venons d’indiquer, cette nécessité n’est pas moins évidente pour TOUS LES CHRÉTIENS, et relativement à TOUS LES GENRES DE DEVOIRS.

Si nous ne connaissons pas, chacun individuellement, les penchants et les défauts de notre caractère, nous ne pourrons nous appliquer que d’une manière vague et superficielle les divers préceptes de la Parole de Dieu, et nous ne saurons ni veiller sur nous-mêmes ni demander à Dieu le genre de secours dont nous aurions particulièrement besoin.

Le livre des Proverbes, dont nous venons de méditer les derniers versets, est peut-être, de tous les livres de la Bible, celui qui est le plus propre à nous faire avancer dans la connaissance de nous-mêmes; mais il faut pour cela en ÉTUDIER LES DÉCLARATIONS DANS UN ESPRIT DE RÉFLEXION, D'HUMILITÉ ET DE PRIÈRE.

Ceux qui l’auront étudié dans cet esprit auront senti avec une nouvelle force quelle est la profondeur de notre misère et la malice naturelle de notre cœur. Ils saisiront donc avec d’autant plus d’empressement et de reconnaissance, le salut qui nous est donné gratuitement en Jésus-Christ; et c’est ainsi que, quoique le livre des Proverbes contienne peu d'enseignements directs sur la rédemption, l’effet naturel de sa lecture est de nous pousser au pied de la croix.

En même temps, puisque c’est AFIN QU’ON LE CRAIGNE qu’il y a pardon par-devers Dieu (Ps. CXXX, 4), la connaissance de nos misères individuelles ne nous sera pas moins utile, ainsi que nous venons de le voir, pour nous aider à revêtir toutes les armes de Dieu et à combattre par sa puissance contre les tentations qui nous assiègent.

Puissions-nous, comme l’apôtre Paul, combattre le bon combat et achever notre course en gardant la foi!

Alors nous recevrons avec lui cette couronne de justice réservée, non pas seulement aux apôtres, mais à tous ceux qui auront aimé l’avènement de Jésus-Christ ! (2 Tim., IV, 7, 8).

FIN


 

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