Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

RÉFLEXIONS PRATIQUES

SUR LES

PROVERBES DE SALOMON.

CHAPITRE XXIX.

VERSETS 1-10.

(La version David Martin est utilisée par l'auteur; nos liens renvoient vers la version Louis Segond)


- L’homme qui, étant repris, roidit son coeur sera écrasé subitement sans qu’il y ait de guérison.

Il y a toujours un danger plus ou moins grand à nous roidir contre les reproches qu'on nous adresse. Outre que, pour l’ordinaire, c’est l'orgueil qui nous empêche de les accepter, il est rare que des reproches même injustes ne contiennent pas quelque chose de fondé qui pourrait nous être utile.

Mais s’il est dangereux de mépriser les répréhensions des hommes, que sera-ce lorsqu’il s’agit des répréhensions du Saint-Esprit?

En effet, le Saint-Esprit conteste avec nous et nous adresse des reproches chaque fois qu’il rend témoignage dans notre cœur aux exhortations et aux censures que les hommes nous adressent de la part de Dieu.

Étant repris par moi, convertissez-vous, dit le Saint-Esprit par la bouche de Salomon dans le premier chapitre des Proverbes (verset 23).

Dieu disait à Noé, au moment où il se préparait à envoyer le déluge sur la terre: Mon Esprit ne contestera pas à toujours avec les hommes; car aussi ils ne sont que chair (Gen., VI, 3).

Étienne disait aux Juifs qui se roidissaient contre ses reproches: Vous vous opposez toujours au Saint-Esprit et vous êtes tels que vos pères.

Lorsque nous résistons à des arguments ou à des exhortations dont nous ne sentons pas la justesse, le mal peut n’être que passager. Une autre fois notre esprit pourra se trouver accessible à de nouveaux arguments et notre conscience être réveillée par d’autres appels.

Mais lorsque nous résistons aux convictions que le Saint-Esprit nous donne, il n’y a aucune raison d’espérer que cette résistance cesse.

- Nous ne savons pas jusqu’à quand l’Esprit de Dieu voudra contester avec nous avant de nous abandonner à notre endurcissement!

C’est ainsi que nous pourrons être écrasés sans qu’il y ait de guérison.

Il est dit de même: Si quelqu’un a parlé contre le Fils de l’homme, il pourra lui être pardonné, parce que cette âme aveuglée pourra finir par reconnaître Jésus pour le Sauveur des pécheurs et par implorer sa grâce.

Mais celui qui aura parlé contre le Saint-Esprit rien obtiendra le pardon ni dans ce siècle ni dans celui qui est à venir:

PARCE qu’ayant repoussé la voix du Saint-Esprit dans sa conscience, CETTE VOIX QUI LUI AURAIT RENDU TÉMOIGNAGE D’UN SALUT SUFFISANT POUR TOUS LES PÉCHÉS, AURA CESSÉ DE SE FAIRE ENTENDRE.

- L’homme qui flatte son prochain tend un piège devant ses pas.

Il y a peu d’habitudes coupables contre lesquelles Salomon s’élève aussi souvent dans les Proverbes que celle de la flatterie. Aussi avons-nous eu d’autres occasions de remarquer que cette disposition est d'autant plus dangereuse qu’on se fait facilement illusion à son égard, de sorte qu’en flattant son prochain, on croit ne faire qu’exprimer de la bienveillance. Il nous est même recommandé de rechercher toutes les choses qui sont aimables (Philip., IV, 8).

Or, une des choses qui plaît le plus à l’homme naturel et à tout ce qui reste chez le chrétien de l'homme naturel, c’est cette espèce de flatterie fine et délicate par laquelle on dispose la personne à qui l’on s’adresse à avoir une plus haute opinion de ses qualités morales ou intellectuelles qu’elle ne l’aurait naturellement.

Mais c’est là précisément en quoi consiste le piège que tend la flatterie.

Elle ne nous serait pas funeste si elle ne réussissait pas à convaincre l’homme flatté de la vérité des éloges qu’on lui adresse et par conséquent à nourrir chez lui ces sentiments d’orgueil qui sont un des plus grands obstacles à notre sanctification.

- Les choses aimables que nous devons rechercher, ce ne sont pas celles qui satisfont les mauvais penchants de la nature humaine, mais celles qui disposent les autres à nous aimer véritablement et qui glorifient l'Évangile dont nous faisons profession.

S’il nous est ordonné de complaire aux autres, ce ne doit pas être par un secret calcul d’égoïsme, comme le fait souvent la flatterie, c’est pour le bien et pour l’édification.

- Les hommes moqueurs troublent la ville;

- mais les sages apaisent la colère.

Dans l’Écriture sainte, le terme de moqueurs s’emploie presque toujours pour désigner les hommes qui parlent d’une manière profane ou légère de la Parole et de l’autorité de Dieu.

Ainsi, dans le psaume premier, le juste est désigné comme celui qui ne marche pas suivant le conseil des méchants, qui ne s'arrête pas dans la voie des pécheurs et qui ne s’assied pas au banc des moqueurs.

Les moqueurs, ce sont donc les incrédules et tous les hommes qui marchent comme leur cœur les mène, sans être retenus par le sentiment du devoir et par la crainte d’offenser Dieu en désobéissant à ses préceptes.

De tels hommes travaillent à la ruine du peuple dont ils font partie en affaiblissant autour d'eux, par leurs discours et leurs exemples, le sentiment moral et le respect par la religion.

De plus, on comprend comment ils troublent la ville ou le pays qu’ils habitent, soit lorsqu’ils cherchent à s’emparer du pouvoir, soit lorsqu’ils usent, dans l’intérêt de leurs passions, de celui qu'ils ont obtenu par la fraude et la violence.

Aussi Salomon dit-il, dans les versets qui précèdent: Quand les justes sont avancés, le peuple se réjouit; mais quand le méchant domine, le peuple gémit. Un roi affermit le pays par la justice; mais l’homme qui est adonné aux présents le ruinera, etc.

Déjà, dans ce sens, on peut dire que les sages apaisent la colère.

Des citoyens, même privés de fonctions publiques, mais animés du désir d'être utiles à leur pays, pourront avoir une grande influence sur la tranquillité et le bonheur de ses habitants. Cette influence sera surtout salutaire s’ils sont VRAIMENT SAGES SELON DIEU et s’ils cherchent à avancer son règne dans leur patrie en éclairant leurs concitoyens sur leurs intérêts spirituels.

Cependant quand il est dit: Les sages apaisent la colère, c'est principalement la colère de Dieu.

- Oui; les plus simples et les plus obscurs des fidèles, qu’ils soient hommes, femmes ou enfants, peuvent espérer, s’ils marchent dans l’obéissance, d’obtenir par leurs prières QUE DIEU SUSPENDE LES JUGEMENTS QUE LES PÉCHÉS COMMIS DANS LEUR PATRIE ATTIRERAIENT SUR ELLE.

La fidélité à servir Dieu et le zèle à le prier sont les meilleurs moyens de nous rendre utiles à notre pays.

Souvenons-nous que dix justes auraient sauvé Sodome!

Mais souvenons-nous en même temps qu’une âme immortelle est plus précieuse que tous les royaumes d'ici-bas, afin que nos efforts, soit pour nous-mêmes, soit pour les autres, aient pour premier but les intérêts de l’éternité et non pas ceux de la vie présente.


VERSETS 11-17.

(La version David Martin est utilisée par l'auteur; nos liens renvoient vers la version Louis Segond)


- L'insensé pousse dehors tout ce qu'il a dans l’esprit;

- mais le sage le retient pour l’avenir.

Il y a des péchés dont tout le monde reconnaît la gravité et dans lesquels les chrétiens ne peuvent tomber que par surprise, pour en éprouver ensuite un repentir amer.

Mais il y a des faiblesses auxquelles, pour l’ordinaire, on ne donne pas le nom de péchés et que beaucoup de chrétiens se permettent sans scrupule, quoiqu’il en résulte un grand mal pour la cause du règne de Dieu.

Telle est celle imprudence dans les paroles ou cette habitude de pousser dehors tout ce qu’on a dans l’esprit, dont Salomon nous montre d’un mol le danger, en appelant insensés les hommes qu’elle domine.

- Les chrétiens croient quelquefois être plus fidèles lorsqu’ils bravent, pour ainsi dire, le blâme de leurs adversaires en se servant, pour soutenir leurs convictions, des expressions les plus tranchantes.

Ils le font aussi quelquefois uniquement par imprudence et parce qu’ils ont l’habitude d’employer ces expressions avec les personnes qui pensent comme eux.

Mais en agissant ainsi, ils peuvent faire beaucoup de mal.

L’exemple des apôtres nous montre combien il faut, au contraire, éviter de donner un scandale évitable, sans cependant jamais compromettre la vérité.

J’ai été, dit Saint-Paul, comme Juif avec les Juifs, afin de gagner les Juifs; avec ceux qui sont sous la loi comme si j’eusse été sous la loi, afin de gagner ceux qui sont sous la loi; avec ceux qui sont sans loi comme si j’eusse été sans loi... afin de gagner ceux qui sont sans loi. J’ai été avec les faibles comme si j’eusse été faible, afin de gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous, afin d’en sauver au moins quelques-uns (1 Cor., IX, 20-22).

Si le même apôtre dit ailleurs que Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, il ajoute: mais un esprit de force, de charité et de prudence (2 Tim., 1, 7).

Cette prudence doit nous engager de même à ne pas nous permettre, à l’occasion de sujets religieux, certaines paroles légères qui, quoiqu’innocentes peut-être quant à nous-mêmes à cause de la signification que nous leur donnons, sont comprises tout différemment par des enfants ou des personnes ignorantes qui en reçoivent un véritable scandale.

La sentence de Salomon s’applique aussi à tous les genres d’indiscrétion, soit celle qui nous porte à questionner les autres sur des objets dont ils désirent peut-être qu’on ne soit pas informé, soit celle par laquelle nous répétons nous-mêmes ce qui ne nous avait été communiqué que dans la persuasion de notre silence, ou que des circonstances fortuites nous avaient seules fait découvrir.

Or, on connaît tous les maux qui peuvent résulter de ces indiscrétions diverses.

Bien souvent encore l’habitude de pousser dehors tout ce qu’on a dans l’esprit nous fait prononcer des paroles qu’un moment de réflexion aurait retenues sur nos lèvres, parce qu’elles trouvent, chez quelqu'une des personnes qui les entendent, une blessure mal fermée, ou peuvent lui donner quelque sentiment amer.

Ah! si nous avions plus de véritable charité, si nous avions à cœur le bien temporel et spirituel de nos semblables, nous ne laisserions pas échapper tant de paroles imprudentes, nous garderions notre bouche avec un frein (Ps. XXXIX, 2), ou plutôt, dans le sentiment de notre faiblesse sous ce rapport, nous dirions avec le Psalmiste: Eternel, garde ma bouche, garde l’ouverture de mes lèvres! (Ps. CXLI, 3.)

Ce ne sont pas seulement nos lèvres,

ce sont encore nos oreilles que nous avons besoin de garder.

En effet, immédiatement après la sentence que nous avons examinée, Salomon ajoute:

- Tous les serviteurs d’un prince qui prêteur oreille à la parole du mensonge sont méchants.

On s’étonne peut-être, au premier moment, de ce que cette déclaration a d’absolu. Mais, en y réfléchissant, on reconnaîtra que, dans les pays où les souverains gouvernent d’une manière entièrement despotique, ils ne peuvent conserver à leur service des hommes probes et fidèles que si, eux-mêmes, ils estiment la droiture et font tous leurs efforts pour discerner, les accusations calomnieuses, afin de les repousser.

Il en est ainsi de toutes les personnes à qui leur position et leur fortune donnent le moyen d’exercer autour d’elles une certaine influence. Elles doivent prendre garde à ne pas se laisser séduire par la flatterie, à ne pas favoriser les médisances et, par conséquent, à ne pas courir le risque de provoquer, des rapports mensongers.

De même encore, dans notre petite administration domestique, SI NOUS AIMONS LA FLATTERIE, si nous craignons moins d’être abusés à certains égards que de prendre la peine de découvrir la vérité; en un mot, si notre affection et notre confiance appartiennent, non à ceux qui les mériteraient, mais à ceux qui savent nous plaire, alors il ne faut pas nous attendre à conserver auprès de nous des serviteurs véritablement consciencieux et fidèles.

Cependant chacun sent combien il est important d'en avoir de tels!

Pour le chrétien, c'est une affaire, non pas seulement de prudence, mais de devoir; et il sacrifiera tous les autres avantages pour s’entourer de personnes dont la piété soit réelle et pratique. C’est ainsi que le Psalmiste disait:

Je rechercherai les gens de bien du pays afin qu’ils demeurent avec moi.

Celui qui marche dans l’intégrité me servira.

Celui qui use de tromperie ne demeurera point dans ma maison,

Celui qui prononce des faussetés ne sera point affermi devant mes yeux (Ps. CI, 6, 7).

- Le pauvre et l’homme frauduleux se rencontrent, et l'Éternel les éclaire tous deux.

Il est probable que, par l’homme frauduleux, le roi-prophète entend ici l'homme qui profite des besoins du pauvre pour lui faire des prêts usuraires, ou même pour le tromper dans les affaires qu’ils traitent ensemble.

C’est ainsi qu’ils se rencontrent; et Dieu, qui fait lever son soleil sur les bons et sur les méchants (Matth. V, 45), les supporte l’un comme l’autre jusqu'à ce que sa souveraine justice ait à s’exercer envers le coupable, à moins que sa grâce ne le convertisse auparavant.

Nous, qui nous étonnons peut-être de la longue patience de Dieu, et dont le zèle peu charitable devance, pour ainsi dire, ses jugements, nous devrions nous souvenir de cette parole: Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais plutôt qu’il se convertisse et qu’il vive.

- La verge et la répréhension donnent la sagesse;

- mais l'enfant abandonné fait honte à sa mère.

Le mot d’enfant abandonné fait, en général, naître dans notre esprit la pensée d’un enfant privé des soins et des caresses d’un père et d'une mère; et cette pensée excite envers lui toute notre compassion.

Il nous arrive rarement de plaindre un enfant de ce qu’il n’est pas soumis à la répréhension et à la verge; et cependant c’est là ce que Salomon appelle être un enfant abandonné, lequel, dit-il, fera honte à sa mère.

Comme opposition à ce tableau, il ajoute un peu plus loin:

- Corrige ton enfant, et il te mettra en repos, et il donnera du plaisir à ton âme.

Hélas! c’est qu’en effet, si les enfants ont besoin des soins de toute espèce que la tendresse peut suggérer, ils ont besoin aussi de reproches et de corrections. Ils sont, comme nous tous, des malades spirituels auxquels il faut donner, tantôt de la nourriture et tantôt des remèdes.

- Dieu, qui est notre père, nous donne ces remèdes amers par les épreuves qu’il nous dispense, et il veut que les pères et les mères en agissent ainsi à l’égard de leurs enfants en sachant leur infligera propos les punitions nécessaires.

Pour que cette punition produise son effet, il faut qu’elle soit, non pas trop sévère, mais certaine, prompte et infligée avec un calme qui fasse comprendre aux enfants que c’est la SENTENCE DU DEVOIR et non un mouvement de colère qui dirige leurs parents.

Aussi est-il de la plus grande importance de ne pas punir les enfants, comme on le fait trop souvent, d’après les résultats de leurs fautes, mais uniquement d’après ce que ces fautes manifestent de dispositions plus ou moins coupables dans leurs cœurs.

Des parents qui suivront ainsi, dans l’éducation de leurs enfants, les différentes règles que nous prescrit la loi de Dieu, en y joignant d’ardentes prières, peuvent bien espérer que leur fidélité sera bénie, et que, plus tôt où plus tard, peut-être seulement dans la vie éternelle, ils en recueilleront les heureux fruits.


VERSETS 18 JUSQU’À LA FIN.

(La version David Martin est utilisée par l'auteur; nos liens renvoient vers la version Louis Segond)


- Lorsqu’il n’y a point de vision, le peuple se dissipe;

- mais heureux est celui qui garde la loi!

Dans l’Écriture sainte, le terme de vision est à peu près équivalent à celui de prophétie.

Par une opération miraculeuse du Saint-Esprit, Dieu faisait voir à ses prophètes les choses qui devaient arriver dans l'avenir comme si elles eussent déjà été présentes à leurs regards; on bien il plaçait, pour ainsi dire, devant les yeux de leur esprit, des objets symboliques qui représentaient des événements futurs ou des principes d’une nature spirituelle.

C’est ce qu’on voit souvent, par exemple, dans les prophéties de Jérémie, de Daniel, d'Osée et surtout d’Ezéchiel.

La sentence de Salomon signifie, par conséquent, que lorsque Dieu cesse, pendant un temps plus ou moins long, d’envoyer des prophètes à son peuple, ce peuple, n’étant plus exhorté et averti, néglige peu à peu les occasions de rendre un culte à Dieu dans son temple et de prendre part aux fêtes solennelles destinées à rappeler ses bienfaits.

Il tombe ainsi dans l’oubli de Dieu et dans l’idolâtrie.

L’histoire des Israélites confirme cette déclaration. Mais heureux, ajoute Salomon, celui qui garde la loi!

- Aux époques de son plus grand égarement, le peuple d’Israël conserva toujours des âmes fidèles qui, adorant Dieu en secret, étudiaient, pour y conformer leur conduite, la loi qu'il leur avait donnée.

On sait que lorsque Élie se plaignait à Dieu d’être resté seul au milieu d’un peuple idolâtre, Dieu lui répondit: Je me suis réservé sept mille hommes en Israël qui n’ont point fléchi le genou devant Baal.

Il en a été ainsi dans les siècles les plus ténébreux de l’Église chrétienne.

Il ne faut donc pas que le nombre de ceux qui rejettent telle ou telle déclaration de la Parole de Dieu ou qui refusent d’obéir à tel ou tel de ses préceptes soit jamais pour nous une raison de les imiter. Il faudrait, au contraire, protester plus fortement contre de pareilles tendances.

Soyez, dit Saint Paul, sans reproche, sans tache, enfants de Dieu irrépréhensibles, au milieu de la race dépravée et perverse, parmi laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde, y portant la Parole de vie (Philip., II, 15).

De même si, dans les circonstances où nous sommes placés, il n'existe pas à notre portée de culte public où nous puissions nous édifier, il faut mettre d'autant plus de soins à étudier et à méditer en particulier les saintes Écritures, en demandant à Dieu le secours de Son Esprit; et NOUS POUVONS ÊTRE SÛRS qu’il nous y fera trouver la nourriture nécessaire à notre âme.

- L'orgueil de l’homme l’abaisse;

- mais celui qui est humble d’esprit obtient là gloire.

La Parole de Dieu nous déclare souvent et de diverses manières que celui qui s’élève sera abaissé, ou, dans les termes de Salomon lui-même, que l’orgueil va devant l'écrasement.

Mais ici il ne s’agit pas principalement des humiliations futures de l’homme orgueilleux. C’est déjà dans le temps de son orgueil que cet orgueil s’abaisse.

Il s’abaisse quant à lui-même, parce qu’il faut se faire une bien misérable idée de la dignité de l’homme pour s’enorgueillir de ce qui ne lui est qu’accessoire, comme, par exemple, les richesses ou le rang.

En fait de dons intellectuels aussi, il faut n’avoir pas devant les yeux un idéal bien élevé pour être facilement satisfait des facultés que l’on possède et de la manière dont on les emploie.

Surtout pour ce qui constitue LA VÉRITABLE VALEUR DE L’HOMME, il faut se faire de la perfection morale des idées bien étroites pour pouvoir être satisfait et même enorgueilli du degré, quel qu’il soit, auquel on a pu atteindre dans cette voie.

L’orgueil abaisse l'homme devant Dieu

parce que la seule dignité que puisse avoir une créature,

c'est de se tenir à sa place à l'égard de son Créateur.

Or, cette place, c'est de nous anéantir dans le sentiment profond de notre petitesse et de notre misère.

L’orgueil nous abaisse devant Dieu encore plus que tous les autres péchés parce qu'il nous empêche d’être véritablement relevés par notre repentance et notre foi!

Si celui qui est humble d’esprit, obtient la gloire, ce n’est pas la gloire de ce monde.

- Il est rare que le monde discerne assez bien le vrai mérite pour le reconnaître chez les hommes qui fuient les hommages et les regards.

- Il est rare, aussi de pouvoir conserver une véritable humilité lorsque, par son caractère et ses talents, on est devenu l'objet de l'admiration, générale.

Mais la gloire qui est obtenue par celui qui est humble d'esprit, c’est la gloire qui vient de Dieu, celle dont notre Sauveur disait: Je ne cherche point ma gloire de la part des hommes..., Comment pourriez-vous croire vu que vous aimez à recevoir de la gloire les uns des autres, et que vous ne rechercherez point la gloire qui vient de Dieu seul (Jean, V., 41, 44)?

Plus nous nous sentirons faibles et misérables en nous-mêmes, plus nous tiendrons unis par la foi à Celui qui peut seul nous donner la véritable gloire; mais cette gloire ne nous sera pleinement manifestée que lorsque, après les tentations de cette vie, nous entrerons pour l'éternité, dans la joie de notre Seigneur (Matth., XXV, 23).

- La crainte que l'on a de l'homme fait tomber dans le piège,

- mais celui qui s'assure en l'Éternel aura une haute retraite.

- Plusieurs recherchent la face de celui qui domine,

- mais c'est de l'Éternel que vient le jugement des hommes.

LE SEUL MOYEN DE NE PAS CRAINDRE LES HOMMES, C'EST DE CRAINDRE DIEU ET DE NOUS CONFIER EN LUI.

Ces deux sentiments, qui semblent bien différents, sont cependant inséparables.

Si nous comprenions quelle est la puissance de Dieu de manière à craindre par-dessus tout son déplaisir et ses jugements, nous nous confierons à cette même puissance pour nous protéger contre les effets de la malveillance des hommes, et nous lui remettrons tous nos intérêts.

Ce n’est pas toujours parce qu’on recherche la face ou la faveur de celui qui domine que la crainte qu’on a de l'homme fait tomber dans le piège.

- La crainte du blâme ou des moqueries de ceux qui nous entourent peut trop souvent nous porter à certains actes que nous sentons cependant n’être pas conformes à l’esprit de la morale évangélique.

- Elle peut aussi nous empêcher de confesser en toutes circonstances les vérités et les préceptes de la Parole de Dieu tels qu’il nous a été donné de les comprendre.

Mais si nous avons véritablement la crainte de Dieu dans le cœur, elle surmontera toute autre crainte, et nous dirons comme le Psalmiste: Je m’assure en Dieu; je ne craindrai rien. Que me ferait l'homme?

C’est bien, en effet, ce que le chrétien devrait dire en TOUTE occasion, puisqu’il sait que le Dieu auquel tout obéit dans la nature et dans les évènements est Celui qui l’a sauvé par son infinie miséricorde et qui a PROMIS DE FAIRE TOUT CONCOURIR À SON VÉRITABLE BONHEUR.

Qui est-ce qui dit que cela a été fait et que le Seigneur ne l'a point commandé (Lament., III, 37)?

Toutes choses, dit Saint Paul, travaillent ensemble au bien de ceux qui aiment Dieu (Rom., VIII, 28).

Mais cette parfaite confiance, ce sentiment d’une entière dépendance de Dieu, le fidèle ne l’éprouve malheureusement pas toujours.

Nous voyons déjà dans les Psaumes que le même David qui pouvait dire avec tant d’assurance: Au jour auquel je crierai à toi, mes ennemis retourneront en arrière; je sais que Dieu est pour moi (Ps. LV, 10), ce même David était souvent, au moment du danger, assailli par la crainte et plongé dans la détresse.

Alors nous le voyons exhaler sa plainte devant Dieu, et Dieu, dans sa bonté, lui fait retrouver la paix en fortifiant sa confiance.

Voilà aussi ce que nous devons faire toutes les fois que la crainte des hommes est sur le point de nous faire tomber dans le piège en nous donnant la tentation de commettre quelque péché.

NOUS DEVONS AUSSI IMPLORER LE MÊME SECOURS lorsque, oubliant que les hommes ne sont jamais pour nous que les instruments des desseins de Dieu, nous nous irritons du mal qu’ils peuvent nous faire, au lieu de DISCERNER LES VUES DE DIEU À NOTRE ÉGARD et de chercher à y concourir nous-mêmes.

Oui, quelles que soient les circonstances qui nous abattent ou les craintes et les tentations qui nous assiègent, souvenons-nous que celui qui s’assure en l'Éternel aura une haute retraite.

Souvenons-nous aussi que ce Dieu, à la fois :

NOTRE retraite,

NOTRE force et

NOTRE secours dans la détresse,

EST UN DIEU FORT AISÉ À TROUVER

(Ps. XLVI, 1).


 

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