Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

RÉFLEXIONS PRATIQUES

SUR LES

PROVERBES DE SALOMON.

CHAPITRE XI.

VERSETS 1-15.

(La version David Martin est utilisée par l'auteur; nos liens renvoient vers la version Louis Segond)


Ces versets commencent par une sentence que la familiarité de ses expressions rend plus frappante à l’esprit, mais dont l'application est d’une portée générale:

- La fausse balance est en abomination à l’Éternel;

- mais le poids juste lui est agréable.

Il est évident que cette condamnation comprend TOUTES les injustices et TOUTES les fraudes qui se commettent dans les affaires, soit que ces fraudes paraissent coupables déjà aux hommes, soit qu’elles se déguisent, pour être excusées, sous les noms spécieux de finesse et d’habileté.

En même temps les termes dont se sert ici le prophète nous montrent qu’il n’y a RIEN DE PETIT AUX YEUX DE DIEU, et qu’il voit dans les détails de notre conduite, les plus minutieux en apparence, si nous cherchons à lui obéir en toutes choses, ou si notre cœur se révolte secrètement contre sa volonté.

La déclaration suivante est relative à un autre, objet:

- L’orgueil est-il venu, aussitôt vient l'ignominie;

- mais la sagesse est avec ceux qui sont modestes.

Nous avons déjà souvent vu dans les Proverbes combien l’orgueil nous rend coupables devant Dieu et nous expose à ses jugements.

Mais ici Salomon semble parler plutôt des humiliations que les orgueilleux s'attirent dès ici-bas de la part des hommes.

En effet; comme l’orgueil se retrouve plus ou moins dans tous les coeurs qui ne sont pas complètement régénérés par l’Esprit de Dieu, l'orgueil des uns froisse celui des autres, de sorte qu’on profite de toutes les occasions pour humilier l’homme de qui l’on se croit méprisé.

Prenons garde cependant de ne pas revêtir l’apparence de l'humilité dans le but de nous attirer la bienveillance de ceux qui nous entourant.

L’hypocrisie est un vice que Dieu a particulièrement en horreur et que nous voyons condamné dans les versets qui nous occupent.

Non-seulement la fausseté de nos paroles nous, attirerait les justes châtiments de Dieu, mais nos efforts pour tromper les hommes resteraient même inutiles. La bonne opinion de soi-même se trahit au travers des protestations les plus contraires. Il n'y a de modestie véritablement aimable que celle qui a sa source dans une sincère humilité.

- Cette humilité provient elle-même d’une connaissance intime de notre misère et de la comparaison continuelle de ce que nous sommes avec ce que prescrit la loi de Dieu.

Si l’orgueil nous amène facilement à l’hypocrisie, il nous entraîne aussi dans plusieurs autres péchés, et en particulier dans la médisance.

- Celui qui méprise son prochain, dit Salomon, est dépourvu de sens;

- mais un homme discret se tait.

- Celui qui va médisant révèle le secret;

- mais celui qui a un cœur loyal le cache.

On comprend que lorsque nous méprisons notre prochain, ou que les éloges donnés à d’autres nous semblent diminuer la bonne opinion qu’on a de nous, nous soyons disposés à rabaisser les objets de cette estime en révélant le mal que nous pouvons savoir d’eux.

Cette réflexion seule pourrait suffire pour montrer combien la médisance est coupable.

Mais c’est ce qu’en général les chrétiens eux-mêmes ne comprennent pas assez.

Ils ne réfléchissent pas que la médisance a pour l’ordinaire sa source dans l’envie et dans l’orgueil; et lors même qu’on n’y tomberait que par légèreté et par le désir de plaire, elle serait toujours un grand mal par les conséquences qu’elle peut produira

On a remarqué avec raison que, sous ce rapport, elle est plus funeste encore que la calomnie, parce que des propos fondés sur des faits véritables ne peuvent pas être désavoués.

Prenons donc soin de réprimer les paroles de médisance qui viendraient sur nos lèvres et d’arrêter, par un silence de désapprobation, celles que les autres nous adressent. Nous serons encouragés dans nos efforts par cette déclaration de l’Esprit saint.

- Celui qui va médisant révèle le secret;

- mais celui qui a un cœur loyal le cache.

Les autres versets de cette portion du chapitre nous présentent de nouveau plusieurs des privilèges du juste mis en opposition avec les maux que s’attirent les méchants.

Quelques-uns de ces privilèges paraissent se rapporter à cette vie.

- Ainsi l’intégrité des hommes droits les conduit et la justice de l’homme intègre aplanit son chemin, parce qu’il est plus facile de décider quelle conduite on doit tenir lorsqu’on est résolu à suivre en toutes choses ce que l’on reconnaît pour la volonté de Dieu.

Mais il y a d’autres sentences qui paraissent se rapporter au sort de notre éternité.

Ainsi il est dit:

- Les biens ne serviront de rien au jour de l’indignation;

- mais la justice délivrera de la mort.

- La justice des hommes droits les délivrera

- mais les perfides seront pris par leur malice.

On ne voit pas que Dieu préserve ici-bas les justes de tout accident mortel.

D’ailleurs les hommes les plus justes étant toujours des pécheurs, ne sont pas dispensés de mourir; car il est écrit que la mort est venue sur tous les hommes, parce que tous ont péché.

Mais si nous sommes véritablement les enfants de Dieu PAR NOTRE FOI ET NOTRE OBÉISSANCE, cette justice qui nous vient de sa grâce nous délivrera de la mort seconde ou de la condamnation que méritent nos péchés.

Remarquons en passant que cette parole: Les biens ne serviront de rien au jour de l’indignation, répond à un doute que pouvait faire naître dans notre esprit cette autre parole du chapitre précédent: Les biens du riche sont comme sa ville forte; mais la pauvreté des misérables est leur ruine.

Nous voyons ici que si le riche se confie dans ses biens comme pouvant le préserver de tout malheur dans ce monde et dans l’autre, ce n’est de sa part qu’une illusion dont il sera un jour cruellement désabusé.

Déjà, quant aux vicissitudes de cette vie mortelle, ce ne sont pas les richesses que Salomon indique comme pouvant préserver les États des dangers intérieurs ou extérieurs qui les menacent.

- La ville est élevée par la bénédiction des hommes droits, dit-il;

- mais elle est renversée par la bouche des méchants.

- Le peuple tombe faute de prudence;

- mais la délivrance est dans la multitude des gens de bon conseil.

Lors même donc que nous ne serions pas placés de manière à servir notre patrie en donnant de bons conseils à nos concitoyens, nous la servirons d’une manière encore plus utile en attirant sur elle, par la fidélité de notre conduite cette bénédiction de Dieu qui seule élève et conserve les États. Puissent les chrétiens de tous les pays comprendre quel est à cet égard leur devoir et leur privilège!


VERSETS 16 JUSQU’À LA FIN.

(La version David Martin est utilisée par l'auteur; nos liens renvoient vers la version Louis Segond)


Si on lisait le premier de ces versets en l'isolant de toute autre parole, on pourrait le comprendre d'une manière bien fausse:

- La femme gracieuse obtient de l'honneur

- et les hommes violents obtiennent les richesses.

Il semble donc que Salomon approuve que les femmes fassent usage des agréments de leur figure et de leur esprit pour s’attirer de dangereuses louanges; et même que c’est sans les condamner qu’il parle des moyens iniques que les hommes emploient souvent pour augmenter leur fortune.

Mais lors même que toute la Bible ne s’élèverait pas en témoignage contre de pareilles pensées, il suffirait des versets qui suivent pour nous éclairer à cet égard.

Salomon dit, au verset 22:

- Une belle femme qui se détourne de la raison est une; bague d’or au museau d’un pourceau.

Et plus loin:

- Celui qui se fie en ses richesses tombera.

Les mêmes versets contiennent plusieurs autres sentences contre les avares.

Le sens de ces diverses déclarations est donc que s'il est facile à une femme mondaine, douée de quelques avantages extérieurs, de fixer sur elle les regards et de s’attirer de brillants hommages, de pareils succès, loin d’être pour elle une véritable gloire, ne ferait que rendre plus évidents aux yeux des hommes sensés la misère de; son âme et le danger spirituel de son état.

Quant aux, richesses, ces déclarations nous enseignent que si les hommes ont souvent l'occasion d'en acquérir par la violence ou par la ruse, ces biens dans lesquels ils auront mis leur cœur ne leur procureront point ici-bas le bonheur qu’ils en attendaient, et feront le sujet de leur condamnation dans le monde des réalités éternelles.

Le verset qui suit nous fait comprendre qu'il n’est pas même besoin de s’être enrichi par des moyens iniques pour s’attirer l’indignation de l’Éternel; il suffit de ne pas employer d’une manière CONVENABLE les biens que l’on possède:

- L’homme bienfaisant, dit Salomon, se fait du bien à lui-même;

- mais celui qui est cruel trouble sa chair;

montrant par cette opposition que l’on est cruel lorsqu'on se refuse aux libéralités que l’on aurait occasion de faire.

Cette explication est confirmée par plusieurs des derniers versets du chapitre.

- Tel répand son bien qui augmentera encore davantage,

- et tel le resserre plus qu’il ne faut qui sera dans la disette, etc.

On a remarqué que, par l’effet peut-être d’une bénédiction particulière de Dieu sur les hommes bienfaisants, on n’entend point citer l’excès de la bénéficence parmi les causes qui privent souvent un individu ou une famille des richesses qu’ils possédaient.

Sans nous arrêter sur un devoir dont aucun chrétien ne peut contester l’importance, nous ferons remarquer un verset où ce devoir nous est présenté sous une de ses formes les plus utiles.

- Le peuple maudira celui qui retient le froment;

- mais la bénédiction est sur la tête de celui qui le débite.

Ici, il ne s’agit pas d’aumônes proprement dites; il ne s’agit pas de donner gratuitement son blé, mais seulement de NE PAS SPÉCULER sur la rareté des denrées de première nécessité, en attendant pour les mettre en vente qu’elles soient arrivées à un prix dont souffrent tes classes pauvres.

- On fait beaucoup plus de bien aux indigents en prévenant leur misère par quelques sacrifices qu’en la soulageant lorsqu’elle est arrivée à son comble.

Il y a des circonstances où tel secours donné à propos peut empêcher une famille de tomber dans une détresse dont, plus tard, des secours beaucoup plus considérables auraient de la peine à la retirer.

Sous ce rapport, l’équité dans les paiements est aussi nécessaire que la bienfaisance. C’est ainsi qu’il ne faut pas faire l’aumône d’une main en disputant de l’autre à de pauvres artisans le prix qu’ils demandent de leur travail ou de leurs marchandises. Il faut, au contraire, les exciter par tous les moyens possibles à s’efforcer de subvenir eux-mêmes à leurs besoins plutôt que de recourir à des assistances gratuites.

D’un autre côté, nous ne devons pas encourager chez les ouvriers l’indélicatesse avec laquelle ils profitent quelquefois de la charité des personnes riches pour leur faire payer un prix exagéré de leur travail.

Si la position des ouvriers exige ce secours, il vaut mieux que ce soit comme un don volontaire que nous leur accordions le surplus de la somme qui leur est équitablement due.

Ceci nous amène au bien spirituel que les versets que nous méditons nous exhortent à faire à nos frères.

- Le méchant fait une œuvre qui le trompe,

- mais la récompense est assurée à celui qui sème la justice.

- Ainsi la justice tend à la vie,

- et celui qui poursuit le mal tend à sa mort...

- Le fruit du juste est un arbre de vie et celui qui gagne les âmes est sage.

Oui, nous ne devons pas seulement faire du bien à notre prochain quant aux besoins de la vie présente; nous devons nous souvenir que dans ces corps si souvent souffrants et misérables, il y a des âmes immortelles qui sont encore plus dignes de notre compassion si elles n’ont pas été purifiées par une foi véritable en notre divin Rédempteur.

C’est donc à lui que nous devons chercher à gagner les âmes; c’est sa justice que nous devons semer, en faisant connaître à ceux qui nous entourent comment ils peuvent être justifiés et sanctifiés par sa grâce.

Si, avec la bénédiction de Dieu, nous pouvons contribuer ainsi à la conversion de nos semblables, nous aurons beaucoup fait pour leur bonheur dès ici-bas, car la piété a les promesses de la vie présente aussi bien que de celle qui est à venir; et nous lisons à la fin de notre chapitre:

- Voici, le juste reçoit sur la terre sa rétribution, combien plus l'impie et le pécheur, etc.

Cependant, puisque le fruit du juste est un arbre de vie, c’est dans le paradis céleste qu’on verra surtout les effets des semences divines qui auront été déposées dans les âmes.

C’est là qu’on pourra juger dans leur effrayant contraste des rétributions diverses que reçoivent le juste et le pécheur; et quant à ceux qui en auront amené plusieurs à la justice, il est écrit qu'ils brilleront comme des étoiles à toujours et à perpétuité.


 

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