Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

RÉFLEXIONS PRATIQUES

SUR LES

PROVERBES DE SALOMON.

CHAPITRE IX.

(La version David Martin est utilisée par l'auteur ; nos liens vous renvoient vers la version Louis Segond)


On retrouve dans ce chapitre les appels miséricordieux que la souveraine sagesse fait entendre aux hommes.

Nous sommes confirmés dans la pensée que CETTE SAGESSE EST LA VOIX DU FILS DE DIEU, par le rapport frappant de ces appels avec les expressions qu’a employées Jésus-Christ pendant son passage sur la terre.

- La souveraine sagesse a bâti sa maison; elle a taillé ses sept colonnes.

Le nombre sept est un nombre symbolique très souvent employé dans l’Écriture pour indiquer, à ce qu’il paraît, la perfection. Ici, il semble désigner le séjour céleste du Fils de Dieu glorifié; car on peut remarquer ce nombre dans tous les symboles qui entourent le Seigneur, lorsqu’il fait entendre sa voix dans les visions de l’Apocalypse:

- Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite et qui marche au milieu des sept chandeliers d’or.

- Et ailleurs: Voici ce que dit celui qui a les sept esprits de Dieu et les sept étoiles (Apoc., II, 1; III, 1).

Elle (la souveraine sagesse) a apprêté sa viande; elle a préparé son vin; elle a aussi dressé sa table. Elle a envoyé ses servantes. Elle appelle de dessus les perrons des lieux les plus élevés de la ville, disant: ..... Venez, mangez de mon pain et buvez du vin que j’ai préparé, etc.

Ne croit-on pas entendre la voix de notre Sauveur dans cette parabole si saisissante:

- Un homme fit un grand souper et il y convia beaucoup de gens. Et il envoya son serviteur à l’heure du souper dire aux conviés: Venez, car tout est prêt?

Oui; tout est prêt!

Le sacrifice qui expie nos fautes est consommé; et le Dieu que nous avions offensé est tout disposé à nous accorder, avec son pardon, les lumières et les secours qui doivent renouveler et purifier nos âmes.

Il ne nous demande que d’être sincères dans le désir de recevoir ces grâces et de les faire tourner à notre sanctification.

C’est celui qui est simple que la voix de la sagesse appelle; et c’est à celui qui manque d’intelligence qu’elle dit: Venez, mangez de mon pain, etc.

Il ne faudrait pas conclure de ces paroles qu’il n’y a que les ignorants et les crédules qui puissent recevoir les doctrines du christianisme.

Au contraire; on a vu dans tous les temps les intelligences les plus élevées se soumettre avec joie à ces doctrines, en reconnaissant que, par elles seules, l’homme pouvait trouver la paix et concilier les étonnantes contradictions que nous présente la vie.

Mais la disposition que le Saint-Esprit nous demande sous le nom de simplicité, c’est la disposition d’enfants humbles et dociles qui, connaissant leur ignorance et se défiant de leur propre jugement, écoutent et reçoivent sans la moindre hésitation toutes les instructions de leur père.

C’est dans ce sens que parlait notre Seigneur lorsqu’il commença son sermon sur la montagne, en disant: Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux leur appartient!

La disposition la plus opposée à la simplicité que Dieu nous demande, c’est celle du moqueur, c’est-à-dire de l’homme profane qui, dans sa folie, croit pouvoir juger les enseignements divins; et qui, sans même se donner la peine de les approfondir, ose les tourner en ridicule dès qu’ils ne s’accordent pas avec ses vues.

Il serait inutile de vouloir discuter avec un tel homme, puisqu'il serait prévenu d’avance contre tout raisonnement. C’est pour cela que Salomon nous dit:

- Celui qui instruit un moqueur n'en reçoit que de la honte, et celui qui reprend un méchant s’attire une tache. Ne reprends point un moqueur, de peur qu’il ne te haïsse; reprends un homme sage, et il t’aimera.

Jésus-Christ disait de même à ses disciples:

- Ne donnez point les choses saintes aux chiens et ne jetez point vos perles devant les pourceaux, de peur qu’ils ne les foulent aux pieds et que, se tournant contre vous, ils ne vous déchirent.

Ceux qui sentent le prix de la vérité écoutent, au contraire, avec empressement tout ce qui peut les éclairer. Ils sont même reconnaissants des reproches qu’on leur adresse pour les corriger de leurs défauts et les rendre plus dignes de leur sainte vocation.

C’est ainsi que les sages deviennent encore plus sages, qu’ils croissent en doctrine, et qu’étant pénétrés de la crainte de l’Éternel, ils font toujours de nouveaux progrès dans cette prudence qui nous conduit par la miséricorde de Dieu aux jours multipliés du bonheur à venir.

Après nous avoir fait entendre les instructions du Seigneur, le Saint-Esprit expose, sous le nom de la femme insensée, les appels que nous adressent nos diverses passions, ou peut-être les hommes qui s’adressent à nos passions pour chercher à nous corrompre.

Cette voix, quelle qu’elle soit, semble vouloir, pour mieux nous séduire, IMITER LA VOIX DE L’ESPRIT DE DIEU. Car elle dit, comme lui: Que celui qui est simple se retire ici! c’est-à-dire: Que celui qui est faible, irrésolu sur la route qu’il doit suivre, écoute mes conseils, et il sera heureux!

En effet, nos passions illégitimes, de quelque nature que soit leur objet, font toujours supposer à l’homme qu’elles dominent, que la poursuite et l’acquisition de cet objet assureraient son bonheur.

Elles lui persuadent que les eaux dérobées sont douces et que le pain pris en cachette est agréable. Mais il ne considère pas, ajoute Salomon, que c’est là que sont les morts, et que ceux qui se sont laissé séduire sont au lieu du silence.

Pour mieux résister, soit à la voix de nos passions, soit à celle des hommes égarés qui voudraient nous rendre complices de leurs fautes, souvenons-nous encore de cette parole:

- Si tu es sage, tu seras sage pour toi-même, et si tu es moqueur, tu en porteras seul la peine.

Lorsque nous sommes obligés de reconnaître que notre vie n’est pas conforme aux préceptes de la Parole de Dieu, nous nous tranquillisons quelquefois en nous appuyant sur les conseils et les exemples que nous avons reçus et sur le grand nombre des hommes dont l’obéissance à la loi divine n’est pas plus scrupuleuse que la nôtre.

Mais cette considération ne doit nous rassurer en aucune manière. Dieu traitera chaque pécheur comme s’il était le seul homme qui eût transgressé ses commandements; et il nous jugera d'après sa loi et non d’après la conduite de nos semblables.

L’homme portera son propre fardeau, nous dit Saint Paul.

Au lieu donc de nous rassurer sur de vains prétextes, écoutons les invitations miséricordieuses du Seigneur; et, par la foi, nourrissons-nous de son corps et de son sang, représentés par ce pain et ce vin qu’il offre, dans les versets que nous avons lus, aux âmes qu’il appelle. C’est là seulement que nous pourrons rencontrer le pardon, la régénération et le bonheur éternel.





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