Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

RÉFLEXIONS PRATIQUES

SUR LES

PROVERBES DE SALOMON.

CHAPITRE VII.

(La version David Martin est utilisée par l'auteur ; nos liens vous renvoient vers la version Louis Segond)


Salomon répète dans ce chapitre les avertissements qu’il adressait aux jeunes gens, afin de les préserver des pièges auxquels les exposeraient la ruse et les flatteries de femmes corrompues.

Pour rendre ces pièges moins dangereux, il présente le vice sous ses vraies couleurs, en sorte qu’on ne puisse se faire aucune illusion sur son caractère réel.

C’est une chose bien extraordinaire et bien affligeante, lorsqu’on y réfléchit, que le contraste qui se fait remarquer entre les principes de Salomon et sa conduite.

En effet, il n’est peut-être aucun des auteurs sacrés qui ait parlé plus souvent et plus fortement que ce roi-prophète contre le désordre des moeurs, et cependant nous savons, par d’autres livres de la Bible, que lui-même il s’attacha à un grand nombre de femmes étrangères et qu’il se laissa entraîner par ce coupable amour jusqu’à tomber dans la plus grossière idolâtrie.

La Parole de Dieu ne nous dit nulle part d’une manière positive si ce malheureux roi sut ensuite se repentir de ses égarements. Mais, pour les hommes qui ont étudié avec une grande attention certains traits fournis par divers livres de la Bible, il y a quelques inductions qui font espérer sa repentance et son retour à Dieu.

Quoi qu’il en soit, toujours, hélas! d’autres prophètes que Salomon auraient annoncé la vérité sans en profiter pour eux-mêmes.

Tel a été en particulier le sort de l’apôtre Judas, qui avait, comme ses collègues, prêché l’Évangile en parcourant deux à deux les villes et les bourgs de la Judée, et duquel il est dit cependant qu’il eût mieux valu pour cet homme de n’être jamais né!

Ce sont là des exemples bien propres à effrayer tous les hommes que leur vocation spéciale, ou seulement un degré supérieur de lumières évangéliques, appellent à instruire leurs frères sur les vérités de la foi et sur les préceptes de la morale chrétienne.

Sans doute, le plus humble fidèle doit se faire un devoir de chercher, autant qu’il dépend de lui, à éclairer sur les choses du salut toutes les personnes qui l’entourent. Mais il doit se souvenir en même temps que L’ACCOMPLISSEMENT DE CE DEVOIR EST ACCOMPAGNÉ D’UNE GRANDE RESPONSABILITÉ.

Il est facile de nous faire là-dessus certaines illusions.

Nous nous imaginons quelquefois que nous avons tels et tels sentiments, parce nous savons et que nous pouvons expliquer aux autres qu’ils doivent être produits dans le cœur par telle et telle vérité de la Parole de Dieu.

- Cependant ce sont deux choses bien différentes que de savoir ce qu’il faudrait sentir et de le sentir en réalité.

- Nous pouvons aussi quelquefois nous faire des illusions sur certains actes de notre conduite, et alors notre exemple fera d’autant plus de mal que nos enseignements avaient été plus fidèles.

Il faudrait que ceux qui enseignent les autres pussent toujours leur dire, comme Saint Paul aux Philippiens, en parlant des choses bonnes et dignes de louanges:

Vous les avez reçues, apprises et entendues de moi,

ET VOUS LES AVEZ VUES EN MOI.

Les soins que se donnait cet apôtre pour l’extension de l’Évangile et l’affermissement des Églises ne l’empêchaient pas de veiller sur lui-même avec une double sollicitude; car il dit ailleurs:

- Je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur qu’après avoir prêché aux autres, je ne sois moi-même rejeté.

Cette réflexion de Saint Paul nous permet peut-être d’expliquer en quelque degré le contraste, d’abord si surprenant, que les enseignements de Salomon font avec sa conduite.

Salomon était le plus grand monarque de son temps. Il était entouré de toutes les séductions que peuvent donner la richesse et la puissance. Il est probable qu’avant de commettre les péchés dont nous avons parlé, il n’avait pas su se soustraire à ces diverses séductions dans des choses qu’il jugeait innocentes, et que, bien loin de traiter durement son corps, il s’accoutuma à lui accorder toutes les jouissances d’une sensualité raffinée.

- Il affaiblit ainsi l’empire que l’homme doit exercer sur ses sens; et lorsqu’ensuite il fut tenté par le mal, il n’eut plus la force de résister à ses passions.

Il y a plusieurs passages de l’Écriture qui montrent comment les habitudes de la mollesse peuvent conduire au désordre des mœurs. Ainsi, Saint-Pierre dit en parlant des hommes qui devaient dans les temps futurs déshonorer l’Évangile par leur conduite: Ils aiment à vivre tous les jours dans les délices. Puis il ajoute presque immédiatement: Ils ont les yeux pleins d’adultère (2 Pierre, II, 13, 14).

- Nous voyons donc qu’un des moyens de nous fortifier contre les séductions du péché, c’est de ne pas nous abandonner à la sensualité dans les habitudes de notre vie.

Sans doute, Dieu n’exige pas de nous ce qu’on appelle des mortifications inutiles.

Il nous montre, par la multiplicité de ses dons temporels, qu’il veut sous ce rapport, tout en satisfaisant à nos besoins, nous procurer des jouissances. Mais il ne faut pas abuser de cette libéralité de notre Père.

Il faut, suivant une expression de l’Écriture, user de ce monde comme n’en usant pas, être prêt à sacrifier sans regret certaines jouissances matérielles dès que le devoir ou les circonstances l’exigeraient, et, en attendant, ne point nous accorder toutes celles que notre position semblerait nous permettre.

- C’est ainsi que nous pourrons rester les maîtres de notre corps et de notre coeur.

- C’est ainsi que nous dirons à la sagesse: tu es ma sœur, et que nous appellerons la prudence notre amie;

- C’est ainsi surtout que, nous montrant sincères dans notre vigilance, nous pourrons espérer que Dieu ne nous laissera pas entrer dans la tentation, mais qu’il nous délivrera du mal et de celui qui a l’empire du mal, c’est-à-dire le diable.




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