Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

RÉFLEXIONS PRATIQUES

SUR LES

PROVERBES DE SALOMON.

CHAPITRE V.

(La version David Martin est utilisée par l'auteur ; nos liens vous renvoient vers la version Louis Segond)


Quoique ce chapitre ait principalement pour objet les péchés relatifs aux mœurs, il ne faudrait pas croire que les hommes capables de les commettre fussent les seuls auxquels les exhortations de Salomon puissent être utiles.

Il y a beaucoup de personnes qui ne sont pas, sous ce rapport, aussi irréprochables qu’elles se l’imaginent.

Sans doute, leur conduite est pure; mais LEURS PENSÉES ET LEURS PAROLES PEUVENT NE PAS L’ÊTRE.

C’est surtout pour cette classe de péchés qu’il s’est établi dans le monde une sorte de morale relâchée tout à fait en opposition avec la Parole de Dieu; et les personnes les plus recommandables, d’ailleurs, se laissent souvent aller à parler comme si elles adoptaient les principes de cette morale.

On voit même des hommes, professant un pur christianisme, se permettre à cet égard DES PLAISANTERIES DONT L’EFFET NE PEUT ÊTRE QUE FUNESTE.

Si elles ne font pas un mal direct à ceux qui les entendent, elles donnent du moins lieu de supposer que la foi et la piété ne régénèrent pas le cœur de l’homme. C’est ici que peuvent s’appliquer ces exhortations de Saint Paul:

- Qu’aucune impureté ni l’avarice ne soient pas même nommées parmi vous, comme il convient à des saints, ni aucune parole déshonnête, ni bouffonnerie, ni plaisanterie, qui sont des choses malséantes, mais qu’on y entende plutôt des actions de grâces.

Il est inutile de dire que c’est surtout devant les jeunes gens qu’il faut se garder de tenir des propos qui pourraient altérer la pureté de leurs sentiments et de leurs principes. On ne peut pas exercer à cet égard une trop grande vigilance.

Ainsi, par exemple, on a tort lorsqu’on témoigne une admiration indiscrète pour des auteurs dont les ouvrages tendent à corrompre les mœurs ou à souiller l’imagination. Si on les loue sous le rapport du talent, ce ne devrait être qu’en faisant sentir combien est grande la responsabilité qui pèse sur eux pour avoir fait un usage si funeste d’un des plus beaux dons du Créateur.

Ainsi, encore, les personnes qui font profession de piété ne devraient pas se laisser quelquefois entraîner à parler des avantages de la figure et des moyens de la faire valoir, comme si elles ne savaient pas que la grâce trompe et la beauté s’évanouit, mais que la femme qui craint l’Éternel sera celle qui sera louée.

À cet égard, comme à tout autre, on peut empêcher l’effet de beaucoup d’exhortations directes par quelques propos imprudents tenus en présence des jeunes gens, et dans lesquels ils croient surprendre nos sentiments intimes.

Ces réflexions ne paraîtront pas trop sévères si l’on remarque qu’elles sont suggérées par les paroles mêmes du chapitre que nous méditons. En effet, Salomon le commence en disant:

- Mon fils, sois attentif à ma sagesse; incline ton oreille à ma doctrine, afin que tu prennes garde à tes pensées et que tes lèvres conservent la science.

Ce sont donc nos pensées et nos lèvres que nous devons purifier, si nous voulons être innocents devant Dieu des divers péchés que les convoitises de la chair peuvent faire commettre.

Au reste, il en est ainsi de toutes les sortes de péchés, puisque C’EST AU CŒUR QUE DIEU REGARDE.

Sous ce rapport, on peut encore remarquer une autre parole du chapitre qui nous occupe:

- Les voies de l’homme sont devant les yeux de l’Éternel, et il pèse toutes ses démarches.

Il pèse nos démarches!

Il ne se contente pas de les juger d’après ce que les hommes en peuvent voir.

Non, il les examine dans leurs motifs.

Il discerne les sentiments secrets d’égoïsme, d’orgueil ou de malice qui se mêlent trop souvent à des actions que nous croyons pouvoir appeler bonnes.

Il voit si c’est l’amour pour lui qui est le principal mobile du bien que nous faisons, et il détermine ainsi quelle est la véritable valeur de nos œuvres.

Cette pensée est faite pour nous pénétrer de confusion et d’effroi.

Il ne faudrait pas nous rassurer en disant que nous n’avions pas réfléchi à toutes ces choses, que nous n’avions pas été accoutumés à éplucher les motifs de nos actions et à calculer quel pouvait être l’effet de nos paroles.

CETTE EXCUSE NE SERAIT PAS ADMISE AU TRIBUNAL DE DIEU, puisque nous voyons encore dans ce chapitre que le méchant mourra faute d’instruction.

Notre seule ressource est donc de nous humilier devant Dieu en reconnaissant combien nous sommes souillés de cœur et de lèvres.

Implorons sa miséricorde au nom du sacrifice et des mérites de notre Sauveur.

Demandons-lui en même temps de purifier nos pensées, nos sentiments et nos paroles, en sorte que notre cœur soit le sanctuaire de son Esprit, et que cet Esprit saint ne soit jamais contristé par ce qui s’échappe de nos lèvres.


 

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