Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

RÉFLEXIONS PRATIQUES

SUR LES

PROVERBES DE SALOMON.

CHAPITRE IV.

VERSETS 1-13.

(La version David Martin est utilisée par l'auteur ; nos liens vous renvoient vers la version Louis Segond)


En prenant ces versets dans leur ensemble, nous pourrons nous former une idée plus précise des diverses instructions qu’ils renferment, instructions qui se rapportent à une seule pensée:

L’importance de connaître la Parole de Dieu

et de vivre d’après ses maximes.

Acquiers la sagesse, acquiers la prudence, nous dit et nous répète Salomon à plusieurs reprises. La principale chose, c'est la sagesse; et sur toutes tes acquisitions, acquiers la prudence.

Le mot de sagesse n’a pas besoin d’être expliqué.

Quant à la prudence, il peut être utile de rappeler que, dans le langage de l’Écriture, elle ne signifie pas cette préoccupation exagérée de nos intérêts temporels qui, quelquefois, nous fait manquer à la charité ou à ce qu’exige une parfaite droiture.

David nous dit dans le psaume CXIX (verset 104):

- Je suis devenu prudent par tes commandements; c’est pourquoi j’ai haï toute voie de mensonge.

La prudence, selon l’Écriture, consiste donc à savoir diriger notre conduite de manière à ne manquer à aucun de nos devoirs. On pourrait dire que c’est l’application pratique de la véritable sagesse.

Cette sagesse et cette prudence, comment les acquerrons-nous?

- Enfants, nous dit le Saint-Esprit par la bouche de Salomon, écoutez l’instruction de votre père...

- Écoute, mon fils, et reçois mes paroles...

- Ne te détourne point des paroles de ma bouche, etc.

Ces diverses expressions nous montrent que la Parole de Dieu peut seule nous enseigner les vérités qui nous sont nécessaires à connaître et les devoirs que nous avons à pratiquer.

- Tu as dès ton enfance, écrit Saint Paul à Timothée, la connaissance des saintes lettres qui peuvent te rendre sage à salut par la foi qui est en Jésus-Christ.

- Comment le jeune homme rendra-t-il pure sa conduite? dit David. C'est en y prenant garde selon ta Parole (Ps. CXIX, 9).

Pour que la Parole de Dieu ait sur nous cette efficace, il ne suffit pas que nous ayons été instruits une fois pour toutes des grandes choses qu’elle nous révèle et que nous les ayons arrangées en système dans notre esprit d’une manière plus ou moins exacte.

Il faut que nous gardions ces choses,

soit dans notre mémoire,

soit surtout dans notre cœur.

- Que ton cœur retienne mes paroles, dit Salomon.

- Embrasse l’instruction, ne la lâche point. Garde-la, car c’est ta vie.

- Ne l’abandonne pas, dit-il en parlant de la sagesse; elle te gardera.

- Aime-la, et elle te conservera.

- Estime-la, et elle t’élèvera; elle te glorifiera quand tu l’auras embrassée.

Ces expressions sont remarquables!

Elles rappellent divers passages du Nouveau-Testament, où nous voyons d’une manière encore plus explicite que Dieu garde, au moyen de la foi, les âmes qui l’ont véritablement embrassée; en sorte qu’elles sont aussi assurées de leur salut que si elles étaient déjà en possession de la gloire éternelle.

- Nous sommes gardés, dit Saint Pierre, au moyen de la foi, pour le salut qui est prêt à être manifesté dans les derniers temps (1 Pierre, 1, 5).

- Ceux que Dieu a prédestinés, dit Saint Paul, il les a aussi appelés; et ceux qu'il a appelés, il les a aussi justifiés; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés (Rom., VIII, 30).

Il ne faudrait pas s’imaginer que de semblables promesses faites au fidèle pourront endormir sa vigilance et le porter au relâchement dans la pratique de ses devoirs. Ces promesses, comme nous le voyons dans les versets qui nous occupent, ne s’adressent, au contraire, qu’à ceux qui aiment la sagesse, à ceux dont le cœur retient les paroles de Dieu et qui gardent ses commandements.

Si donc nous ne pouvions pas nous rendre le témoignage que nous sentons toute l’excellence des préceptes de la loi de Dieu et que nous cherchons sincèrement à les observer dans notre conduite, nous devrions comprendre que nous n’avons point encore la foi véritable et vivante à laquelle sont attachées les promesses du salut.

Mais ces promesses seront pour nous une source d’encouragement et de force si nous sommes sincères dans notre désir d’obéir à Dieu.

Nous ne craindrons pas d’être abandonnés de lui lorsque nous nous efforçons d’avancer dans la route si difficile de la sanctification. Il nous dit lui-même:

- Je t’ai enseigné le chemin de la sagesse et je t’ai fait marcher dans les sentiers de la droiture.

- Quand tu y marcheras, tes pas ne se trouveront point resserrés; et si tu cours j tu ne broncheras point.

Ainsi donc, quoique le chemin de la droiture ne soit qu’un sentier dont on ne peut s’écarter sans danger ni dans un sens ni dans un autre, cependant, si nous sommes animés de l’Esprit de Dieu, nous n’aurons pas besoin de calculer péniblement chacune de nos démarches.

Nous pourrons courir sans crainte dans le chemin de la vie, persuadés que Dieu nous dirigera par sa bonté et nous préservera des chutes où nous entraîneraient notre ignorance et notre faiblesse.


VERSETS 14 JUSQU’À LA FIN.

(La version David Martin est utilisée par l'auteur ; nos liens vous renvoient vers la version Louis Segond)


Dans ces versets, le Saint-Esprit nous parle de deux sentiers qui se présentent devant les pas de tous les hommes:

c’est le sentier des méchants et le sentier des justes.

Non seulement il nous dit: N’entre point au sentier des méchants, mais il semble qu’il veuille nous effrayer sur les dangers qui résulteraient de notre imprudence.

- Ne pose pas ton pied au chemin des pervers, nous dit-il; détourne-t’en, ne passe point par là; éloigne-t’en et passe outre.

C’est que le sentier des méchants étant le chemin naturel de l’homme depuis sa chute, on sera infailliblement entraîné à y marcher si l’on n’est pas effrayé de cette pensée et si, sans réfléchir sérieusement sur le but que l’on poursuit, on se laisse simplement aller au gré de son coeur et de ses habitudes.

Il ne faut pas croire, en effet, que les méchants soient seulement les hommes qui font de méchantes actions et qui s’attirent à juste titre le mépris de leurs semblables ou même les jugements des tribunaux.

POUR ÊTRE UN MÉCHANT SELON L’ÉCRITURE,

- Il suffit de n’être pas un juste, c’est-à-dire au nombre de ceux qui, justifiés gratuitement par la grâce de Dieu (Rom., III, 23), sont en même temps sanctifiés par son Esprit (1 Pierre, 1, 2).

- Il suffit de faire encore partie de ceux qui, comme dit Saint Paul, sont éloignés de la vie de Dieu à cause de l’ignorance qui est en eux par l’endurcissement de leur cœur (Ephés., IV, 18).

- Nous étions de notre nature, dit-il encore, des enfants de colère comme les autres (Ephés., Il, 3).

Mais si l’on peut avec beaucoup de vertus humaines n’être encore devant Dieu que des méchants condamnés par sa justice, il est certain aussi qu’un homme qui n’a pas des principes fixes de foi et de piété pourra, malgré les dispositions habituellement aimables de son caractère, se voir entraîné, dans des moments de passion, à des actes dont il ne se serait jamais supposé capable.

Aussi Salomon dit-il: La voie des méchants est comme l’obscurité; ils ne savent où ils tomberont. Peut-être cette parole doit-elle aussi s’entendre de la condamnation que les pécheurs inconvertis auront à subir après cette vie.

Si leur conduite n’a rien eu de répréhensible aux yeux de leurs semblables, ILS NE SAVENT PAS QU’ILS VONT TOMBER SOUS LA JUSTICE DE DIEU, et peut-être, dans leur aveuglement, espèrent-ils des récompenses.

Hélas! cet aveuglement est le partage d’un grand nombre d’âmes!

- La voie large, dit notre Seigneur, mène à la perdition, et il y en a beaucoup qui y passent.

- Mais parce que la porte de la vie est étroite et que le chemin qui y mène est aussi étroit, il y en a peu qui le trouvent.

Voyons donc comment nous pourrons entrer et avancer dans ce chemin que Salomon appelle le sentier des justes.

D’abord, il nous faut nous rendre très attentifs à toutes les instructions de la Parole de Dieu sur les moyens de rester en grâce auprès de lui et de pouvoir lui plaire par notre conduite.

- Mon fils, nous dit le Saint-Esprit dans ce chapitre, sois attentif à mes paroles, incline ton oreille à mes discours.

- Qu'ils ne partent point de devant tes yeux, garde-les dans ton cœur, car ils sont la vie de ceux qui les trouvent et la santé de tout leur corps.

Mais il nous serait inutile de connaître les choses qui regardent notre paix, si nous ne les mettions pas en pratique dans notre vie.

Pour cela, il faut avant tout régler les mouvements de notre cœur.

- Garde ton cœur, dit Salomon, plus que toute autre chose qu’on garde; car c’est de lui que procèdent les sources de la vie.

Ou plutôt, puisque le cœur de l’homme est désespérément malin par-dessus toutes choses, il faut que nous demandions à Dieu de le purifier par la foi et de nous préserver lui-même des mauvais sentiments et des mauvaises pensées.

Nous aurons aussi besoin du secours de Dieu pour éloigner de nous la perversité de la bouche et la dépravation des lèvres. Qui ne sait, en effet, combien souvent nos paroles sont dictées par l’orgueil, la malice, l’intérêt ou la frivolité, et combien facilement il s’y glisse de la fausseté ou de la médisance

Enfin, c’est sur nos actions et nos démarches que nous devons aussi exercer une sévère vigilance.

- Que tes yeux regardent ce qui est droit et que tes paupières dirigent ton chemin devant toi.

- Balance le chemin de tes pieds et toutes tes voies seront affermies.

- Ne te détourne point à droite ou à gauche et retire ton pied du mal.

Si c’est sincèrement qu’après avoir reconnu notre misère nous désirons marcher dans le chemin qui mène à Dieu, nous ne nous contenterons pas d’arriver à un certain degré de sainteté, quel qu’il soit, quant à nos sentiments, à nos actions ou à nos paroles.

Le sentier des justes, nous dit Salomon, est comme la lumière resplendissante qui augmente son éclat jusqu’à ce que le jour soit en sa perfection.

On a souvent remarqué que dans la carrière de la sanctification, encore plus que dans toute autre, ON RECULE NÉCESSAIREMENT, SI L’ON NE FAIT PAS DE CONTINUELS EFFORTS POUR AVANCER DAVANTAGE.

D’ailleurs, il nous est commandé d’être parfaits comme notre Père qui est dans les cieux est parfait; et tout en sachant que nous ne pourrons jamais atteindre ce but, notre devoir est d’y tendre sans cesse.

Nous devons, comme Saint Paul, laisser les choses qui sont derrière nous, et nous efforçant d’aller vers celles qui sont devant nous, courir vers le but, vers le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ.

C’est seulement lorsque, au terme de notre course, nous serons réunis à ce glorieux Sauveur, que le jour sera en sa perfection, c’est-à-dire que notre sanctification sera complète.

Mais les efforts pour y arriver sont déjà dans ce monde un des grands privilèges du chrétien, parce qu’en ne se confiant que dans la grâce de Dieu, il peut être assuré qu’ils ne seront pas inutiles. C’est dans ce sens, aussi bien que dans celui de la justification, que Jésus-Christ a dit:

HEUREUX CEUX QUI ONT FAIM ET SOIF DE LA JUSTICE,

CAR ILS SERONT RASSASIÉS!



 

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