Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

RÉFLEXIONS PRATIQUES

SUR LES

PROVERBES DE SALOMON.

CHAPITRE PREMIER.

VERSET 1-19.

(La version David Martin est utilisée par l'auteur ; nos liens vous renvoient vers la version Louis Segond)


On se fait quelquefois de fausses idées sur le livre des Proverbes de Salomon, et sur le but du Saint-Esprit dans cette portion des Écritures.

On s’imagine que nous y recevons principalement des règles de conduite propres à nous diriger dans les affaires de ce monde, mais, pour l’ordinaire, sans relation avec l’état intime de notre âme et notre sort dans l’éternité.

Cependant la manière dont Salomon lui-même annonce l’objet de son livre pourrait déjà nous faire comprendre que cet objet est d’un ordre plus relevé que ne le supposent de telles pensées.

Ces Proverbes, dit-il, sont:

- pour faire connaître la sagesse et l’instruction,

- pour faire entendre les discours d’intelligence,

- pour recevoir une instruction de bon sens et de justice, de jugement et d’équité;

- pour donner du discernement aux simples, de la connaissance aux jeunes gens, etc.

Sans doute, la piété a les promesses de la vie présente comme de celle qui est à venir; mais ce qui est aux yeux de Dieu instruction, discernement, sagesse, ce sont les doctrines et les dispositions qui nous font d’abord saisir la vie éternelle, et qui nous donnent pardessus, déjà dans ce monde, sinon le bonheur, du moins la paix et le contentement d’esprit.

Aussi est-ce LA CRAINTE DE L’ÉTERNEL que Salomon appelle le principal point de la science et qu’il oppose à la folie de ceux qui méprisent la sagesse et l’instruction.

Une chose qu’on peut encore remarquer dans cette espèce d’exposition que Salomon fait de son ouvrage, c’est qu’il ne le destine pas seulement à être utile aux simples et aux jeunes gens.

Le sage écoutera, dit-il, et en deviendra plus éclairé, et l’homme intelligent en acquerra de la prudence.

En effet, ce sont ordinairement les personnes les plus éclairées qui savent le mieux profiter des secours qui leur sont offerts pour s’instruire davantage.

Dans toutes les sciences, et surtout dans la science chrétienne, ce sont ceux qui ont fait le plus de progrès qui sentent le mieux combien il leur resterait à apprendre et qui sont le plus avides d’instruction.

Mais ce qui est vrai de la religion en tant que science l'est encore plus en fait de pratique et de morale.

Les chrétiens les plus avancés dans la sanctification seront ceux qui sentiront le mieux combien ils sont éloignés du but auquel Dieu les appelle; ils seront ceux qui s’efforceront avec le plus d’ardeur de vaincre leurs mauvais penchants et d’acquérir les vertus qui leur manquent.

L’homme intelligent, ajoute Salomon, en acquerra de la prudence, afin d’entendre les sentences et leur interprétation.

Le mot n’est-il point destiné à faire comprendre qu’ainsi que nous l’avons observé, les lecteurs doivent chercher un sens plus relevé et plus excellent à des sentences qui semblent d’abord ne se rapporter qu’à des objets terrestres?

Dans les autres versets, Salomon s’adresse principalement aux jeunes gens que des hommes endurcis au mal chercheraient à entraîner à divers actes de fourberie, de violence, et même au meurtre.

Il leur recommande de ne point se mettre en chemin avec eux et de retirer leur pied de leur sentier.

Il leur montre quels sont les dangers auxquels ils s’exposeraient s'ils écoulaient leurs perfides conseils; et il leur déclare que le gain déshonnête enlèvera l’âme de ceux qui y sont adonnés.

Mais ce n’est pas seulement à ceux qui seraient sollicités de commettre des crimes que peuvent s’appliquer de pareilles exhortations.

Nous sommes TOUS continuellement tentés de faire le mal ou par nos propres convoitises, ou par l’exemple et les sollicitations de nos semblables, ou par les suggestions de l’esprit malin.

Le péché particulier, auquel nous sommes attirés, nous semble alors devoir nous apporter toutes sortes de biens précieux; et

NOUS OUBLIONS QU’EN Y SUCCOMBANT

NOUS TENDONS DES PIÈGES SECRETS CONTRE NOTRE PROPRE VIE.

C’est après que le mal est consommé, que la parole coupable a été prononcée, que l’action contraire à notre devoir a été commise, ou que l’occasion de faire du bien a été perdue, c’est alors seulement que l’amertume du péché se fait sentir à notre âme, et que nous nous affligeons douloureusement d’avoir pu succomber à d’aussi vaines séductions.

Ne présumons donc pas de nous-mêmes, comme si par nos propres forces nous pouvions lutter contre le péché, mais, suivant l’exhortation de notre Sauveur, veillons et prions, afin que par la grâce de Dieu, nous puissions ne pas tomber dans la tentation; car l’esprit est prompt, mais la chair est faible.


VERSET 20 JUSQU’À LA FIN.

(version David Martin)


Ces versets remarquables contiennent, si l’on ose parler ainsi, comme un éloquent plaidoyer de Dieu contre les hommes qui auront refusé d’entendre sa voix et de se convertir à lui.

1. En effet, C’EST DIEU LUI-MÊME QU’IL FAUT ENTENDRE par la souveraine sagesse qui crie hautement au-dehors et fait entendre sa voix dans les rues.

On ne peut pas même dire qu’il s’agisse simplement ici de la sagesse divine. C’est un être personnel qui dit: J’ai crié, j’ai étendu ma main, je me rirai, je me moquerai, etc.

C’est donc Dieu lui-même qui parle ici; mais c’est le Fils éternel et non le Père, comme nous pouvons le comprendre en rapprochant ce passage de ceux du chapitre VIII, où on le voit clairement parler aussi sous le nom de la sagesse (I, 30, etc.).

Cette voix de Dieu, où se fait-elle entendre et à qui s’adresse-t-elle?

- Elle crie dans les carrefours,

- là où on fait le plus de bruit,

- aux entrées des portes;

- elle prononce ses paroles par la ville.

Ces expressions signifient probablement que Dieu a toujours mille moyens de faire parvenir les vérités de sa Parole à la conscience des hommes mêmes qui, tout absorbés par les affaires de la vie présente, semblent ne plus pouvoir fixer leurs pensées sur des objets d’un ordre purement spirituel.

Quand la voix de Dieu se fait entendre à de tels hommes ou par sa Parole, ou par les avertissements de ses serviteurs, ou par les dispensations de sa Providence, il leur adresse trois sortes de reproches:

1. Stupides dit-elle d’abord, jusqu’à quand aimerez-vous la sottise? C’est-à-dire jusqu’à quand serez-vous assez abrutis pour ne vous occuper que des choses de la vie présente, et oubliant que cette vie peut vous échapper d’un moment à l’autre, et que la seule chose importante pour vous, c’est de savoir ce que deviendra votre âme pendant toute l’éternité.

2. Le second reproche est celui-ci: Jusqu’à quand les moqueurs prendront-ils plaisir à la moquerie? C’est-à-dire jusqu’à quand les hommes, occupés d’intérêts frivoles, mépriseront-ils les choses qui se rapportent à la religion, et tourneront-ils en ridicule les hommes sérieux qui en font le principal intérêt de leur vie.

3. Enfin le troisième reproche est celui-ci: Jusqu’à quand les fous auront-ils en haine la science? Il arrive, en effet, quelquefois que ce n’est pas du mépris que les indifférents et les mondains ressentent pour l’Évangile. Ce mépris, du moins, n’est qu’apparent et cache une aversion secrète. Ils redoutent le changement qui devrait s’opérer en eux, s’ils recevaient dans leurs cœurs les doctrines et les préceptes du vrai christianisme, et le malaise qu’ils éprouvent à cette pensée leur donne de l’irritation contre de telles vérités.

Mais Dieu ne se contente pas d’adresser des reproches aux hommes qui restent éloignés de lui. Il y ajoute de tendres exhortations et de magnifiques promesses.

- Étant repris par moi, convertissez-vous, dit-il, voici, je vous communiquerai de mon esprit en abondance et je vous ferai comprendre mes paroles.

Se convertir, c’est, selon la signification propre de ce mot, SE RETOURNER VERS DIEU DANS LE SENTIMENT PROFOND DE SA MISÈRE, afin de chercher auprès de lui le pardon, les lumières et les forces dont nous avons également besoin.

Quand nous le faisons avec sincérité, Dieu ne permet pas que nos prières et nos efforts restent inutiles. Il nous communique en abondance son Esprit de vérité, de sainteté et de paix.

Cet Esprit, en nous faisant comprendre les révélations de Dieu, nous fait connaître à la fois ce que Dieu est, ce qu’il a fait pour nous et ce que nous devons être pour lui plaire.

En même temps, il nous donne les forces nécessaires pour entrer et pour persévérer dans la route nouvelle qu’il nous a tracée, et qui doit nous conduire au salut éternel.

La dernière portion du chapitre contient les menaces que Dieu adresse à ceux qui n’auront point écouté ses exhortations et ses reproches.

- Parce que j’ai crié et que vous avez refusé d'ouïr, leur dit-il,... que vous avez rebuté tout mon conseil et n’avez point eu à gré que je vous reprisse, aussi je me rirai de votre calamité, je me moquerai quand votre effroi surviendra, etc.

Ces paroles, rapprochées de quelques passages du Deutéronome et des prophètes, semblent se rapporter principalement aux calamités de tout genre dans lesquelles ont été plongés les Israélites depuis qu’ils ont rejeté et crucifié le Fils de Dieu.

Cependant, il ne faudrait pas borner à ce peuple la portée d’aussi terribles menaces.

Les Israélites ne sont pas les seuls qui n’aient point pris plaisir au conseil de Dieu et qui aient dédaigné toutes ses répréhensions.

C’est ce que nous faisons, au contraire, toutes les fois que nous restons indifférents, soit aux exhortations, soit aux offres de salut qu’il nous fait dans sa Parole.

Si nous persistons dans notre endurcissement, pensons qu’il viendra un moment, celui de la mort et du jugement éternel, où notre effroi surviendra comme une ruine et notre calamité comme un tourbillon.

La détresse et l’angoisse viendront sur nous, et lors même que nous crierons après Dieu, il ne nous répondra pas.

ÉCOUTONS DONC LA VOIX DE DIEU PENDANT QU’IL EN EST TEMPS ENCORE.

Cherchons l’Éternel pendant qu’il se trouve; invoquons-le, tandis qu’il est près.

Celui qui m’écoutera, nous dit-il, habitera en sûreté et ne sera effrayé d’aucun mal, même au milieu des calamités et devant la ruine du monde visible.


 

- Table des matières -