Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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PUISSANCE DE LA BIBLE


Mes chers petits enfants, je vais vous raconter aujourd’hui une histoire extraordinaire quoique bien vraie.

Vous apprenez, chaque dimanche, quelques versets de la Bible, c'est bien. Vous êtes bien heureux, n'est-ce pas, quand votre moniteur vous dit: «Mes petits amis, vous avez récité vos versets, c'est parfait, vous êtes sages!» et qu’il vous met de jolis bons points dans la main?

Mais savez-vous que les versets de cette Bible étant gravés dans votre mémoire et aussi dans votre cœur, toute votre vie va s'en ressentir?

Oui, chers enfants, si vous aimez la Parole de Dieu et suivez ses conseils, votre vie sera aussi belle, aussi bienfaisante, aussi heureuse que la vie du mondain est triste, vaine, et sans joie véritable.


Il y a 108 ans, l'île de Pitcairn, une île de l’Océan Pacifique, en Océanie, n'avait aucun habitant.

Un jour, neuf marins y débarquèrent.

Ces neuf hommes, mes enfants, étaient neuf misérables. Ils s'étaient mutinés, révoltés contre le capitaine de leur vaisseau, s'étaient jetés sur lui, l'avaient pris et mis dans une petite barque qu'ils avaient ensuite abandonnée au gré des flots.

Ce crime commis, comment oser rentrer au pays! Ils devaient s'attendre à être jugés, condamnés et pendus. Ils préférèrent fuir la société des hommes et ils vinrent s'établir dans l'île de Pitcairn.

On est bien malheureux, voyez-vous, quand on fait le mal, on est obligé de s'enfuir, de se cacher.

Vous rappelez-vous l'histoire de Caïn?


Dix ans s'écoulèrent.

Au bout de dix ans, huit de ces hommes étaient morts. Six d'entre eux étaient morts assassinés. Quelle est triste, terrible, la fin du criminel!

Le seul qui restait s'appelait John Adams.

John Adams n'était cependant pas le seul habitant de l'île, maintenant.

Ces neuf marins avaient un jour quitté leur nouvelle demeure, étaient allés dans l'île de Tahiti, en avaient ramené des femmes noires, païennes, idolâtres, qui étaient devenues leurs femmes, de sorte que cet homme se trouvait, à la mort de ses compagnons, à la tête d'un petit peuple: vingt petits enfants et leurs mères.

Était-il moins mauvais que les autres? ou bien s'aperçut-il tout à coup de sa responsabilité? Je ne sais, toujours est-il qu'il songea aux moyens à employer pour élever, diriger, gouverner tout ce monde, et ces moyens, il les trouva.

John Adams n'avait qu'un livre, un seul, c'était une Bible — semblable à celle-là même dans laquelle vous prenez vos versets. Il la lut pour y chercher des directions. Il y trouva ce qu'il cherchait.

«N'est-ce pas un livre extraordinaire?»

Ce livre fit plus que lui donner les directions qu'il y chercha, il le sauva.

Il apprit à John Adams à se repentir de ses fautes et à aimer le Seigneur. À vous, mes petits enfants, il enseigne la même chose.

John Adams devint un nouvel homme, un homme droit, honnête, un ami dévoué; il devint un enfant de Dieu.

Les enfants l'aimaient et l'appelaient «père» et il leur enseigna à lire et à écrire, à obéir au Sauveur et à avoir confiance en Lui.

Qu'en résulta-t-il?

Les habitants de cette île sauvage devinrent laborieux, aimables; ils formèrent un peuple moral, intelligent, admirable sous bien des rapports, un véritable peuple chrétien.

Pendant vingt-cinq ans, ils ne possédèrent que ce livre-là, aussi comme il fut étudié et tendrement aimé! Et leur vie, aujourd'hui un modèle de vertus chrétiennes, est un témoignage éclatant de ce que peut faire la Bible justement appelée la Parole de vie.

Mes petits amis, apprenez-la bien, faites-en votre règle de foi et de conduite et répétez après moi ce verset qu'écrivit le roi David:


«TA PAROLE EST UNE LAMPE À MES PIEDS

ET UNE LUMIÈRE SUR MON SENTIER.»


Carus.

La pioche et la truelle N° 68 (1898)


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