Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LE JUGEMENT DERNIER

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JugementDernier
(La Bible illustrée par Gustave Doré)


Le Jugement dernier aura pour objet TOUTE notre conduite, TOUTES les choses auxquelles notre volonté aura pu avoir part; non seulement nos actions proprement dites, mais encore nos paroles, nos pensées et nos sentiments les plus secrets.

Dieu manifestera les desseins des cœurs, et il fera venir en jugement tout ce qu’on aura fait, avec tout ce qui est caché, soit bien, soit mal.


Alors nous sera représenté le tableau fidèle et détaillé de tout ce que nous avons fait, dit et pensé, depuis le premier jour où nous avons eu la connaissance du bien et du mal, jusqu'au dernier de notre vie;

Alors sera déroulé devant nos yeux et devant ceux de tous les hommes assemblés, la suite entière de nos transgressions;

Alors nous aurons à répondre, non seulement sur le mal que nous aurons fait, mais sur le bien que nous aurons négligé de faire;

Alors il nous sera demandé compte de tous les secours que nous aurons reçus;

Alors, nous seront rappelées

tant d'instructions dont nous n’avons pas voulu profiter,

tant d'exhortations de la Parole de Dieu auxquelles nous sommes demeurés sourds,

tant d’invitations du Saint-Esprit contre lesquelles nous avons endurci nos cœurs,

tant de lumières auxquelles nous avons fermé les yeux;

Alors seront produites au grand jour toutes les fraudes secrètes; toutes les pensées injustes, impures, orgueilleuses ou impies, que l’on aurait honte de laisser apercevoir à ses semblables, et qu'on leur cache soigneusement;

Alors seront dévoilés tous ces actes d'hypocrisie, par lesquels on s'efforce d’en imposer aux autres et à soi-même, pour paraître meilleur que l’on n’est;

Alors tombera ce masque de fausse justice, de fausse piété derrière lequel on essaie de cacher ses difformités naturelles;

Alors-nous serons jugés, non plus d'après les maximes relâchées du monde et de notre propre cœur, mais D'APRÈS LA SAINTETÉ DES LOIS DIVINES;

Alors plus d’illusions, plus de vains prétextes pour nous justifier;

Alors il faudra paraître tels que nous sommes véritablement, dépouillés de tous ces dehors trompeurs dont notre orgueil a l'art de couvrir notre misère et notre nudité.


ENFIN, CE QU’IL Y A DE PLUS SÉRIEUX, CE SONT LES SUITES DE CE JUGEMENT.

Ce ne sera pas là un vain spectacle, destiné seulement à manifester ce que nous sommes; la sentence qui sera portée sur chacun de nous DÉCIDERA DE NOTRE SORT ÉTERNEL.

1) Si nous sommes justifiés au Tribunal suprême, une éternité de gloire et de bonheur deviendra aussitôt notre partage; nous entrerons au même instant en possession du Ciel et de ses trésors, sans que le torrent des siècles puisse apporter aucune altération à notre félicité.

2) Mais si nous sommes trouvés légers à la balance et réprouvés, notre lot sera dans l’étang ardent de feu et de soufre, dans les ténèbres, du dehors; là les remords deviendront INUTILES, la conversion IMPOSSIBLE, l’accès à la miséricorde divine qui nous aura été ouvert jusqu’au dernier jour de notre vie, nous sera fermé pour toujours:


Les justes iront à la vie éternelle

et les méchants aux peines éternelles.


Tel est, M. F., le redoutable jugement qui nous attend tous sans exception, qui viendra nous surprendre comme un larron dans la nuit, et qui commencera déjà pour chacun de nous en particulier à l’heure de notre mort.

Et nous n’y pensons pas!

Et nous nous endormons en l’attendant!

Oh, M.F., quelle légèreté, quelle folie!

Quoi nous nous tourmentons, nous nous ferions mille soucis, pour nos vanités qui peuvent à peine en passant influer un moment sur notre bonheur présent, et nous sommes sans crainte, sans inquiétude sur:


CE GRAND ET REDOUTABLE ÉVÉNEMENT,

QUI DOIT FIXER NOTRE DESTINÉE POUR L’ÉTERNITÉ!


N’est-ce pas la plus grande inconséquence?

Une telle conduite est-elle digne d’êtres raisonnables des hommes qui se vantent de leurs lumières et de leur sagesse?

Que penseriez-vous, en voyant des accusés qui, à la veille d’un jugement qui va décider pour eux de la vie ou de la mort, s'amuseraient à décorer leur prison, et ne penseraient qu’à s’y établir de la manière la plus commode?

Ne vous sentiriez-vous pas pressés de leur crier:

Malheureux, pensez que vous allez bientôt paraître devant vos juges, réfléchissez à ce que vous direz pour vous justifier, songez à vous pourvoir d'un avocat pour vous défendre!

Eh! n'est-ce pas là le langage que nous devons nous adresser à nous-mêmes?

Oui; ô mon âme! pense que tu vas bientôt être appelée au Tribunal de ton Dieu.

Encore quelques jours, quelques heures peut-être, et les portes de l’éternité s’ouvriront pour toi, et tu seras transportée devant ton Juge. MON ÂME ES-TU-PRÊTE?

Ton compte est-il dressé?

L'Éternel veut plaider avec toi, as-tu préparé tes moyens de défense?


Voilà, mes bien-aimés frères, les sérieuses questions que nous devrions nous adresser tous les jours de la vie; car notre affaire importante, notre premier intérêt,

c’est de nous préparer à ce jour grand et terrible vers lequel nous marchons à pas précipités;

c’est de prévenir les châtiments de notre Dieu;

c’est de nous assurer le gain de notre cause, quand il nous citera devant son Tribunal.


Mais comment obtenir un jugement favorable?

Comment parvenir à la vie éternelle?


M. F., il n’y a que deux moyens d’être justifiés devant le Seigneur:

Le premier, c’est de lui présenter par nous-mêmes une obéissance et une justice PARFAITES, une vie passée toute entière dans son amour, dans sa crainte et dans l’observation de tous ses commandements.

M, F., croyez-vous encore pouvoir être justifiés de cette manière?

Si vous le prétendiez, vous vous mentiriez à vous-mêmes; si nous disons que nous n'avons point de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n'est point en nous.


Le second moyen, le seul qui nous reste, c’est de saisir, c’est de nous appliquer par la foi l’obéissance de Jésus-Christ, qui a parfaitement satisfait POUR NOUS à la justice de Dieu son Père, et qui est puissant pour justifier tous ceux qui croient en lui; c’est de nous réfugier sous sa croix, et d’embrasser avec confiance ses mérites, ses promesses, sa divine intercession.

LUI SEUL POURRA RÉPONDRE POUR NOUS quand il nous sera demandé compte de notre administration;

LUI SEUL pourra nous faire paraître saints et irrépréhensibles devant le Père;

LUI SEUL peut laver nos souillures passées, et purifier en même temps nos coeurs, pour nous faire produire à l’avenir des fruits de justice et de sainteté;

LUI SEUL peut nous donner dès à présent la rémission de nos péchés et la conversion de notre cœur.

Allez donc à lui avec confiance, car il n’y a point de salut par aucun autre; mais en lui nous trouvons tout ce qui nous est nécessaire pour être sauvés: Il nous a été fait de la part de Dieu sanctification et rédemption.


Oh, M. F.! qu'il sera consolant pour nous au grand jour des rétributions, d’avoir cru en lui et de sentir notre cause entre ses mains!

Avec quelle confiance nous nous avancerons devant le Tribunal, appuyés sur ses mérites!

Qu'il sera consolant pour nous de trouver dans la personne de notre Juge celle de notre Rédempteur lui-même; car le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils!

Assis sur son trône, ce divin Sauveur séparera ceux qui sont siens; il fera passer à sa droite tous ceux qui l’auront confessé, aimé et servi sur la terre; et là, non seulement il leur adressera la sentence d’absolution, non seulement il leur fera entendre ces paroles consolantes: VOS PÉCHÉS VOUS SONT PARDONNÉS; mais encore il les couronnera de gloire et d’honneur; et quoiqu’il soit le véritable auteur de tout le bien que font ses disciples, il les récompensera de toutes leurs bonnes œuvres, et leur en tiendra compte comme s’il en avait été lui-même l’objet:

Venez, leur dira-t-il, les bénis de mon Père, possédez en héritage le Royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde; car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire; j’étais étranger vous m’avez recueilli; j’étais nu, et vous m’avez vêtu; malade et vous m’avez visité, j’étais en prison, et vous m'êtes venu voir.

Plus notre foi aura été vive et agissante par la charité, plus notre récompense,sera grande; car celui qui sème abondamment moissonnera aussi abondamment.


Croyez donc, M. F., à ce puissant et miséricordieux Rédempteur, qui promet de si grands biens à ceux qui se retirent vers lui et qui le servent; mais croyez d'une foi véritable, car LA FOI QUI SAUVE N'EST PAS CETTE FOI MORTE, qu’on trouve malheureusement chez un si grand nombre de prétendus Chrétiens, à qui l’on entend dire souvent: J'ai été bien instruit, je connais bien ma religion, je vais régulièrement à l'Église, et qui se reposent là-dessus, se persuadant que c’en est assez pour appartenir à Jésus-Christ et pour avoir part à ses promesses.

Ah! si les instructions qu’ils ont reçues n’ont pas pénétré dans leurs coeurs, pour leur faire tourner leurs pensées, leurs désirs, leurs affections, leurs plus chères espérances vers Christ;

s’ils n’ont pas mis en lui toute leur confiance; si ce n’est que de la bouche qu’ils lui disent: Seigneur! Seigneur! et non pas du fond d'une âme remplie du sentiment de ses péchés et pressée par la faim et la soif de la justice;

s’ils n’ont fait qu’écouter la parole, sans la mettre en pratique, la connaissance qu’ils ont de l’Évangile ne sert qu’à les rendre plus coupables et à leur préparer une condamnation plus terrible; car:

le serviteur qui aura connu la volonté de son maître et qui ne l’aura pas faite, sera battu de plus de coups, et plus il aura été donné à quelqu’un plus il lui sera redemandé.


Mes Frères, prenons-y garde: nous pouvons bien tromper les hommes par une foi apparente, par un certain extérieur de christianisme, mais NOUS NE POUVONS PAS TROMPER DIEU.

Si au jour des rétributions, nous nous réclamons du nom de Jésus-Christ, de son sacrifice, de la foi que nous avons en lui, LA RÉALITÉ DE NOTRE FOI SERA JUGÉE PAR NOS OEUVRES.

Le Sauveur nous déclare lui-même, que tous ceux qui lui disent Seigneur! Seigneur! n’entreront pas dans le royaume des cieux; et que plusieurs lui diront en ce jour-là: Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé, en ton nom n’avons-nous pas chassé les démons en ton nom, et n’avons-nous pas fait plusieurs miracles en ton nom, mais qu’il leur répondra: Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui faites des oeuvres d'iniquité.

Que la pensée du jugement vous porte donc à examiner si votre foi est sincère et agissante;

Qu’elle vous fasse chercher auprès du Seigneur, avec le pardon de vos péchés, la grâce du Saint-Esprit, pour vous changer et vous sanctifier;

Qu’elle vous unisse à lui du cœur, afin qu’étant une même plante avec lui, recevant de lui la force, la lumière et la vie, comme le sarment tire la sève qui le vivifie du cep auquel il est attaché, vous produisiez beaucoup de fruits pour la vie éternelle.


Demandez tous les jours à Dieu, qu’il vous fasse la grâce de prendre garde à vos voies, pour ne rien faire, ne rien dire, ne rien penser, que vous ne voulussiez avoir fait, dit, ou pensé, dans ce jour où il rendra à chacun selon ses oeuvres.


 

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