Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA LECTURE DE LA BIBLE

***


Il y a peu de personnes qui osent répondre ouvertement à ceux qui les exhortent à lire la parole de Dieu: JE NE VEUX PAS LA LIRE.

Mais on allègue divers prétextes pour persuader que cette lecture est impossible ou inutile à faire, on se persuade à soi-même qu’elle est telle en effet, et on le soutient très sérieusement.

Examinez, je vous prie; la valeur de quelques-uns de ces prétextes.


Je ne peux pas lire la parole de Dieu, parce que je ne l'ai pas.

Cette excuse serait de quelque poids dans des pays païens ou papistes; mais parmi nous la Bible se trouve à acheter facilement et sans beaucoup de frais.

Vous êtes pauvre dites-vous, et vous ne pouvez faire autant de dépense; mais est-il bien sûr que vous ne puissiez de temps en temps mettre de coté quelque argent, pour vous procurer cette perle de grand prix?

Lorsque, dans ce but, vous mettriez à part tout cet argent que vous employez à satisfaire la gourmandise, l’ivrognerie, la vanité et tant d’autres convoitises charnelles, vous seriez surpris du peu de temps qu’il vous faudrait pour être en état d’avoir une Bible.

Les Sociétés Bibliques, d’ailleurs, ne sont-elles pas établies pour répandre la Bible, et faire jouir ceux qui sont pauvres des avantages qu’elle procure?

Ah! si vous aviez vraiment envie d’avoir la parole de Dieu, vous sauriez bien vous adresser à vos Pasteurs pour qu’ils vous la procurassent, et il n’en est sans doute aucun qui refusât d’employer sa peine, et dans l’occasion sa bourse, pour procurer la Bible à ceux de ses paroissiens qui sont pauvres.

Que les riches se souviennent ici qu’ils doivent faire du bien, être prompts à donner et libéraux; (1. Tim. VI. 18.) et qu’ils ne pensent pas avoir fait tout ce que commandent ces paroles; en donnant un morceau de pain au pauvre qui se montre à leur porte; car ce pain, tout nécessaire qu’il est, ne l’est pas à beaucoup près autant que le pain de vie, qui sert à la nourriture de nos âmes.

Vous, riches, soutenez donc par vos dons ces Sociétés bienfaisantes et chrétiennes, qui mettent la Bible à la portée du pauvre. Si vous ne le faites pas et libéralement selon vos moyens, vous n’avez pas plus compris que ceux qui se montrent ennemis des Sociétés Bibliques, ce que signifient cette parole: tu aimeras ton prochain comme toi-même; ni cette prière que vous répétez peut-être souvent: que ton règne vienne.


Je n'ai pas le temps de lire la parole de Dieu, mes affaires m’en empêchent.

Mais l'affaire de chaque homme ne doit-elle pas être la recherche du salut de son âme immortelle, qui s’en va périr pour jamais si elle n’est pas réconciliée avec Dieu?

Or c’est dans la Bible qu’est annoncée LA RÉCONCILIATION PAR CHRIST.

Le Sauveur a dit: Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par dessus. (Matth. VI. 33.).

Or c’est en lisant la Bible que l’on trouve le royaume de Dieu et sa justice; les choses qui seront données par dessus, sont celles dont vous préférez la recherche à la lecture de la Bible, refusant ainsi de suivre l’ordre que le Sauveur vous a donné.

Est-il bien vrai, d’ailleurs, que vous n’ayez pas le temps de lire chaque jour, avec attention, quelques versets de la Parole de Dieu?

Réunissez ces instants et ces heures même que dans le cours d’une journée, non seulement vous perdez, mais que vous employez encore à des conversations vaines, à des médisances, à de mauvais propos, souvent à des débauches, et vous verrez quel temps vous pourriez mettre à lire la Bible.

Je sais bien, au reste, que lorsque le jour est employé à des travaux pénibles, la fatigue du corps peut empêcher, jusqu’à un certain point, le travail de l’esprit et qu’elle rend le repos nécessaire.

Lisez donc la Bible le matin, lisez-la AVANT d’être fatigué, lisez-la plutôt que d’employer les soirées et une partie des nuits à des choses aussi mauvaises pour vos âmes, alors que la lecture de la Bible serait très profitable.

Souvenez-vous que cette Parole ne peut être vaine:

Cherchez l’Éternel pendant qu’il se trouve.

Voici les jours viennent, dit l’Éternel, que j'enverrai sur le pays la famine d’ouïr la Parole de l’Éternel; ils la chercheront, mais ils ne la trouveront pas. (Amos. VIII. 11.12.)

Faites donc provision des instructions, des consolations, des espérances assurées que donne la Bible, de peur que les ténèbres ne vous surprennent.


La lecture de la Bible m’est inutile, je suis instruit, je connais ma Religion.

Sans doute, mais il s’agit de la Religion de Jésus et non de telle ou telle idée que vous pouvez vous former sur la nature de vos relations avec Dieu.

Lorsque, pour être admis à la Ste. Cène, vous vous êtes mis en état de répondre, tant bien que mal, à quelques questions sur les vérités et les devoirs de la Religion, ne vous persuadez pas que vous n’ayez plus rien à apprendre.

On ne demande pas que vous deveniez un docteur, mais que vous avanciez chaque jour dans la connaissance de votre cœur et des voies miséricordieuses de Dieu à votre égard.

Vous vivriez la vie des patriarches, que chaque jour vous pourriez faire des progrès dans cette connaissance; car:

le cœur de l’homme est rusé et désespérément malin, qui le connaîtra? (Jérém. XVII. 9.)

Les voies de Dieu ne sont pas nos voies, et ses pensées ne sont pas nos pensées. (Es. LV. 8.)

Qu’est-ce, au reste, que cette instruction dont vous vous vantez, puisque lorsqu'elle est mise à l’épreuve, à peine paraissez-vous avoir quelque connaissance de la profonde corruption de votre cœur, et de la manière dont la miséricorde de Dieu sauve tous ceux qui croient, par le sacrifice de son Fils et par l’efficace de son St. Esprit.

Ce qui prouve encore votre ignorance des voies de Dieu pour le salut des pécheurs, c’est votre propre expérience; car vous êtes:

- sans force contre la tentation,

- sans consolation au milieu des chagrins,

- sans espérance fondée pour l’avenir,

- sans règle sûre de conduite dans les affaires de la vie.

Peut-être avez-vous été autrefois instruit de tout ce qui regarde ces choses, et pourriez-vous en rendre, jusqu’à un certain point, raison par l’Écriture.

Mais qui ne sait qu’une connaissance en général aussi peu étendue et aussi peu solide que celle qu’acquièrent les jeunes gens dans ce qu’on appelle leur instruction religieuse, s’efface bientôt de leur esprit et surtout de leur cœur, s’ils ne cherchent à avancer dans la piété par la lecture de la Bible, étant entraînés par leur propre pente vers le mal, par les mauvais exemples et par les tentations du monde?

Et des personnes même dont la conduite morale prouve que la foi est entrée profondément dans leur cœur, ne pensent pas être jamais assez avancées pour n’avoir pas chaque jour besoin de se fortifier par cette divine parole.

Elle est comme une source inépuisable de force, de consolation, d’espérance et de joie; elle peut être comparée à ce torrent que le Prophète trouvait grossi à mesure qu’il avançait.(Ezéchiel XLVII.)

Aussi l’Apôtre dit-il: que nous ne connaissons qu'en partie, et parle-t-il d’aller de foi en foi.


Il m'est inutile de lire la Bible, je ne la comprends pas et je ne suis pas assez instruit.

Il faut sans doute de longues et sérieuses études en tout genre pour exercer convenablement le ministère de la Parole, et l’on ne doit, à cet égard, imposer les mains à personne avec précipitation. (1. Tim. V. 22.)

Mais vous vous persuadez faussement que ces longues études vous soient aussi nécessaires pour comprendre la Parole de Dieu; car pour cela il suffît de sentir par expérience la faiblesse de notre cœur, notre incapacité, le besoin que nous avons de secours; et ce sentiment est encore développé en nous par la lecture de la Bible; ELLE DONNE DE L'INTELLIGENCE AUX SIMPLES.

Le Sauveur, les Apôtres, les Prophètes, ont, dans leur temps, prêché cette Parole qu’ils nous ont laissée, à des hommes de tout rang, de toute condition, à des savants et à des ignorants dans les sciences du monde; et ceux-ci ont cependant compris cette parole, car Jésus disait:

Je te rends grâce, ô Père, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux savants, et de ce que tu les as fait connaître aux enfants.

Il n’y a pas besoin de beaucoup de science pour sentir que l’on est pécheur, et pour croire que nous sommes justifiés gratuitement par la rédemption qui est en Christ, (Rom. III. 23.) et que Dieu nous a pardonné gratuitement toutes nos offenses. (Col. II. 13.)

De plus, c’est une vérité d’expérience que LA BIBLE S’EXPLIQUE PAR ELLE-MÊME, en sorte que; PLUS ON LA LIT PLUS ELLE DEVIENT CLAIRE, et qu’elle enseigne clairement tout ce qui est nécessaire au salut; en sorte que ceux qui disent: je ne la comprends pas; ou ne la lisent point, ou s'ils la lisent, ils ne le font pas comme ils devraient le faire.

Oh! comme l’examen de ces prétextes pour ne pas lire la Parole de Dieu donne une forte preuve de la perversité du coeur de l’homme, qui, par une sorte d’instinct, repousse tout ce qui détruirait ces convoitises charnelles qui le conduisent à sa perte!


La cause de cette répugnance à lire la Bible est l’incrédulité. Non, vous ne croyez pas que l’Écriture soit la Parole de Dieu, qu’en elle soit la source des consolations et de la paix de l’âme, sans cela vous seriez affamé et altéré de cette lecture, vous sentiriez qu’elle est aussi nécessaire pour la vie de l’âme que le pain pour la vie du corps.

Nourrissez-vous donc de cette Parole pour que vous croissiez en connaissance et en sagesse; lisez-en tous les jours quelque partie.

Prenez garde qu'il n’y ait en quelqu’un de vous un cœur mauvais et incrédule qui vous fasse abandonner le Dieu vivant; (Héb. III. 12.) car, tous ceux qui n’auront pas cru à la vérité, mais qui auront aimé l’injustice, seront condamnés. (2 Thes, II. 12.)

Or, Jésus disait:


TA PAROLE EST LA VÉRITÉ.

(Jean XVII. 17.)


* * *

Voici, en peu de mots, quelques conseils sur la manière dont vous devez lire la Bible pour qu’elle produise en vous un effet salutaire.


Vous devez lire la Bible dans un esprit de prière c'est-à-dire, que vous devez sentir votre incapacité, le besoin que vous avez d’être éclairé, et prier Dieu de donner efficace à votre lecture.

Dieu est en effet, le Père des lumières; c’est lui qui donne et qui ôte l'intelligence; c’est lui seul qui peut donner à sa Parole efficace sur le cœur, et y produire par elle les fruits précieux que nous en attendons.

Voyez combien de personnes ont entendu les paroles de nos Saints Livres sans en retirer aucun fruit.

Vous-mêmes vous avez souvent entendu ou lu la Parole, et elle a été comme morte en vous, tandis que chez d’autres elle a été une odeur de vie et de salut.

D’où vient cette différence dans le résultat lorsque tout paraît égal dans les moyens, sinon de l'efficace que Dieu donne quand il lui plaît à sa Parole?

Puisque Dieu dut donner à son ancien peuple des yeux pour voir et des oreilles pour entendre les grandes choses qu’Il faisait pour lui, que le Sauveur dut souffler sur ses disciples pour leur donner l'intelligence des Écritures;

- ne pensez pas qu’il puisse en être différemment pour vous.

- Demandez aussi des yeux pour voir et des oreilles pour entendre, priez au nom de ce Sauveur qui a dit: le St. Esprit que le Père enverra en mon nom vous enseignera toutes choses. (Jean XIV. 26.)


Vous devez lire la Parole de Dieu, de suite, sans prendre tantôt dans un endroit, tantôt dans un autre; car il y a beaucoup de choses que l’on ne comprend que par la suite du discours.


Il ne faut pas non plus vous affectionner à telle ou telle partie de la Bible, par exemple: aux Livres Historiques plutôt qu’aux prophéties, à l’Ancien Testament plutôt qu’au Nouveau; car TOUS CES LIVRES S’APPUIENT LES UNS LES AUTRES.

Les prophètes entraînent par la grandeur des images et la magnificence des promesses; mais, si l’on pouvait préférer un livre à un autre, ce serait le Nouveau Testament à l’Ancien.

C’est-là surtout que vous apprendrez que l’homme, que vous-mêmes, êtes naturellement digne d’être haï, (Tite III. 3.) et que vous verrez indiqué LE REMÈDE SALUTAIRE QUE LA MISÉRICORDE DE DIEU A PRÉPARÉ à votre misère par la foi en son Fils.


Sondez les paroles de Jésus, et vous sentirez bientôt que ce sont les paroles de la vie éternelle, et avec la grâce de Dieu, vous sentirez aussi votre cœur brûler au-dedans de vous en l’entendant parler du salut.


Sondez aussi les paroles des Apôtres; la conviction avec laquelle ils parlent de la misère de l’âme, de LA MISÉRICORDE DE DIEU PAR CHRIST, et toutes les vérités qui en sont la suite, ébranlera l’incrédulité de votre coeur, et déchirera le voilé qui, jusqu’à présent peut-être, a été sur vos yeux.


Vous devez lire la Parole de Dieu en vous l’appliquant à vous-mêmes, comme si elle vous parlait à vous qui lisez.

Ce sera là le moyen d’apprendre à VOUS connaître, et ainsi vous serez amenés captifs à l’obéissance de Christ.

Si vous vous appliquez les ordres, les exemples que l’Évangile renferme, vous serez conduit à reconnaître votre état de péché; mais si vous vous borniez à cela, vous tomberiez nécessairement dans un désespoir affreux; appliquez-vous donc aussi les promesses:

le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. (Luc XIX. 10.)

VOUS ÉTÉS SAUVÉS PAR GRÂCE, PAR LA FOI. (Eph. II. 8.)

Si vous ne vous appliquiez QUE les promesses, vous tomberiez dans le relâchement, et votre foi n’embrasserait qu’une partie de ce que la parole de Dieu vous enseigne.

Appliquez-vous donc aussi les ordres.

St. Paul disait aux fidèles:

Étant maintenant affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sanctification. (Rom. VI. 22.)

Prenez bien garde que cette liberté ne soit pour vous une occasion de vivre selon la chair. (Gal. V. 13.)

Essayez avec persévérance de suivre ces conseils; si vous ne pouvez pas d’abord vous appliquer toutes les choses que la Bible renferme, vous le pourrez à mesure que vous éprouverez l’influence de la grâce de Dieu.

Celui qui est fidèle accomplira ses promesses en votre faveur, et bientôt je l’espère, nous pourrons dire dans un même sentiment d’espérance, de paix et d’amour:


À Celui qui est assis sur le trône et à l'Agneau qui a été immolé,

soit louange, honneur, gloire et force,

aux siècles des siècles, Amen!

(Apoc. V. 13.)

Gloire à Dieu!




- Table des matières -