Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'ANCIEN CHEMIN

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Ainsi a dit l’Éternel: Tenez-vous sur les chemins et regardez: informez-vous touchant les sentiers des siècles passés quel est le bon chemin, et marchez-y et vous trouverez le repos de vos âmes. Jérémie VI. 16


Un chemin étroit conduit les pas du voyageur à travers un pays coupé de forêts, de rivières et de nombreux précipices; il le conduit à une ville magnifique où réside le meilleur des rois.

Tous les sujets de ce Monarque sont invités à se rendre dans cet heureux séjour qu’il leur a préparé; c’est là qu’il veut leur faire oublier toutes leurs peines et combler tous leurs désirs.

Mais souvent la contrée qu’il faut traverser pour arriver à cette heureuse ville est couverte de neige et de brouillards. Une grande attention devient alors nécessaire pour reconnaître le chemin. Le moindre écart serait funeste, car de toutes parts sont de profonds abîmes où une mort inévitable attend le voyageur inconsidéré qui se détourne de la véritable route.

Il existe heureusement un livre, où l’on trouve une excellente carte de cette route, et l’histoire de plusieurs personnes qui l’ont parcourue avec succès dans les temps anciens.

Les voyageurs prudents ont toujours en main ce précieux livre, et aucun de ceux qui ont suivi les directions qu’il renferme, n’a manqué d’arriver au but désiré. Mais la présomption, la paresse et la légèreté sont souvent cause qu’on ne consulte pas ce guide fidèle.


Examinez, par exemple, la conduite de ces voyageurs qui sont maintenant en marche. Le chemin est en grande partie recouvert par la neige que les vents ont chassée. Il importerait donc à ces hommes d’être plus que jamais sur leurs gardes, et d’ouvrir le précieux livre qui leur a été donné pour les diriger.


1) Mais le premier voyageur que vous apercevez, est un présomptueux qui n’a pas même pris avec lui ce livre indispensable. Plein d'une aveugle confiance dans les prétendues lumières de son esprit, il croit pouvoir être son propre guide; il se perd en vain raisonnements et en fausses conjectures sur la route qu’il doit tenir; il est entièrement égaré, et se croit encore dans le bon chemin

2) La démarche du second voyageur vous le fait aisément reconnaître; c'est un homme ivre qui marche à travers champs sans savoir où il va.

3) Celui qui vient ensuite semble hésiter un moment sur ce qu’il doit faire, il soupçonne les précédents d’avoir abandonné l’ancienne et véritable route; mais il serait obligé, pour la retrouver, de faire quelques recherches et quelques efforts qui rebutent sa paresse; il prend le parti plus commode de fermer son livre, et de suivre nonchalamment les traces de ses devanciers.

4) Voilà une troupe qui s’avance en riant et en chantant. Vous ne vous attendez pas à rencontrer plus de sagesse dans ces têtes légères; ce sont des gens qui ne cherchent qu’à tuer agréablement le temps; à peine s’informent-ils du but pour lequel ils sont en voyage; aussi prennent-ils le premier chemin battu qui se présente à eux, sans se mettre en peine de l’issue.

5) Remarquez cependant quelques autres voyageurs qui paraissent suivre une direction tout opposée. Ils marchent avec plus de précautions que ceux qui viennent de passer. Ils ont compris la nécessité d’ouvrir le livre qui doit leur servir de guide; ils le consultent à chaque pas; ils travaillent à déblayer la neige qui a recouvert le véritable chemin; ils l’ont bientôt reconnu; ils s’en réjouissent et ils s’efforcent de rappeler leurs compagnons égarés.

«Où allez-vous,» leur crient-ils, vous courez à la mort. Venez, c'est ici la vraie route. Consultez le livre, et vous reconnaîtrez qu’il n’y a point d’autre chemin que celui-ci.

Voyez! encore ces pierres, ces signaux que nos pères ont eu soin de dresser; tout cela vous montre que c’est ici l'ancien chemin.

Non, vous êtes des orgueilleux, leur répondent les voyageurs imprudents, que ne suivez-vous avec nous le chemin large et déjà battu: mais vous voulez vous distinguer; vous vous croyez plus sages que tous les autres! Non, nous ne vous écouterons point, cessez de nous inquiéter par vos sollicitations importunes.»


Ainsi parlent ces hommes inconsidérés, au moment même où ils sont déjà sur le penchant du terrible précipice. Quelques-uns cependant se réveillent à l’ouïe de cette voix qui les rappelle; ils ouvrent les yeux, reconnaissent, en frémissant le danger qui les menace, et se hâtent de joindre les voyageurs prudents qui ont cherché et trouvé le véritable chemin.

Ceux-ci ont surmonté les difficultés qu’ils avaient d’abord rencontrées; leur route est devenue unie et facile; ils la poursuivent pleins de joie et d’espérance éclairés par un brillant soleil qui leur fait voir tout près d’eux, l’heureuse ville vers laquelle ils dirigent leurs pas, et où leur Roi bien-aimé leur a préparé un éternel domicile.


* * *


O vous, qui venez de lire ces lignes, vous y voyez une image de votre condition présente.

TOUS, vous êtes voyageur sur cette terre, VOUS MARCHEZ À LA RENCONTRE DE L’ÉTERNITÉ.

Vous pouvez vous précipiter dans le malheur éternel par une multitude de routes différentes: il n’en est qu’une seule qui conduise au Ciel, à la Cité bienheureuse dont Dieu est l'architecte et le fondateur.

Je suis le chemin, la vérité et la vie, a dit Jésus-Christ, nul ne vient au Père que par moi. (Jean XIV. 6.)


Êtes-vous entré dans ce chemin, mon frère?

Connaissez-vous le Sauveur que Dieu nous a donné?

Avez-vous mis en lui votre espérance, comme en Celui qui justifie et sanctifie le pécheur?

La Bible a été placée entre vos mains pour vous faire connaître cet UNIQUE chemin de la vie éternelle; elle vous avertit qu’il n’y a point de salut par aucun autre. (Act. IV. 12.)


Mais l’amour du péché et la bonne opinion que les hommes ont d’eux-mêmes, leur inspirent naturellement une grande aversion pour ce chemin. Outre cela, il est de certaines époques particulièrement fâcheuses, où la raison de plusieurs s’est laissée égarer par les dangereux principes d’une science faussement ainsi nommée, et où l’attention des autres a été longtemps distraite par des bruits de guerres, de révolutions, et par d'autres évènements semblables qui ont agité la face du monde. On s’est moins occupé du soin de son salut.

On a beaucoup négligé l'étude de la Bible.

Il arrive alors ce qui arrive dans la saison de l’hiver, lorsque tout le pays est couvert d’une neige fraîchement tombée, il s’établit à travers la campagne plusieurs sentiers tortueux. Mais souvenez-vous que, dans notre sérieux voyage vers l’éternité, IL N’Y A QU’UN SEUL CHEMIN QUI MÈNE À LA VIE, que ce chemin est étroit, et qu’il y en a peu qui le trouvent. (Matth. VII. 14.)

Quoi! suivrez-vous la multitude de ceux qui marchent aveuglément, comme leur cœur les mène? (Eccl. XII. 1.)

Vous joindrez-vous à elle pour blâmer les hommes prudents qui, l’Évangile à la main, ne veulent suivre d’autre chemin que celui que la parole de Dieu nous indique; l’ancien chemin que nos bienheureux pères ont suivi, comme on le voit encore par les Liturgies, les cantiques et les confessions de foi de nos Églises?

N’ouvrirez-vous pas enfin à votre tour votre bonne Bible?

Ne vous direz-vous pas solennellement à vous-même: ET MOI, NE VAIS-JE PAS AUSSI À LA RENCONTRE DE L’ÉTERNITÉ?

N’ai-je pas aussi une âme immortelle à sauver?

II s’agit donc pour moi de chercher l’Éternel pendant qu’il se trouve. (Es.LV. 6.)


Que le monde lance sur moi les traits de ses vaines railleries; je sais que ce ne sera pas le monde qui rachètera mon âme au grand jour du Seigneur.

C’est pourquoi, ferme dans une résolution que la Parole de Dieu et mes intérêts les plus chers me commandent avec tant de force:

J'écouterai ce que le Dieu Fort, l'Éternel, dira; car il parlera de paix à son peuple et à ses bien-aimés, et ils ne retourneront plus à leur folie. (Ps. LXXXV. 9.)

J’élèverai mes yeux vers Celui qui nous a visités d’en haut, pour éclairer ceux qui demeurent dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort, et pour conduire nos pas dans le chemin de la paix; (Luc I. 79.) vers ce Jésus qui est lui-même l’unique chemin qui conduise au Père. (Jean XIV. 6.)


Et quand les hommes légers et les profanes feront entendre leurs vaines moqueries, je me contenterai de répondre avec Josué:

Que s’il ne vous plaît pas de servir l'Éternel,

choisissez qui vous voulez servir;

mais pour moi et ma maison, nous servirons l’Éternel.

(Josué XXIV. 15.)


Feuille religieuse du Canton de Vaud 1827




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