Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LE PASSÉ

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Ce qui a été est fort loin; il est enfoncé fort bas: qui le trouvera? Ecclés. VII. 24 (David Martin).

Ce qui est loin, ce qui est profond, profond, qui peut l’atteindre? (Segond)


Un vaisseau était emporté par les vagues et près de périr. Un des passagers qui le montaient, fut, comme les autres, obligé de jeter successivement à la mer son bagage et ses provisions.

Regrettant ce qu’il venait de perdre, il fixait ses regards sur l'abîme qui avait englouti ses biens et qui semblait fuir sous le vaisseau avec la rapidité de la flèche. Mais, ses biens étaient déjà fort loin, ils étaient enfoncés fort bas; qui aurait pu les lui rendre?

Telle est l’image sous laquelle l’Esprit de Dieu nous représente ce qui a été et ce qui n’est plus.

C’est ainsi que l’homme emporté par la course rapide des années, jette en vain ses regards sur le passé.

Ce passé n’est plus en sa puissance; à des réalités passagères ont succédé de vagues souvenirs, et quels que soient actuellement ses plaisirs et ses peines, une force irrésistible l’entraîne au naufrage.


Mon cher lecteur, profite de cette position dans laquelle tu es placé ainsi que moi; et

- maintenant qu'une nouvelle vague vient te pousser vers l’océan de l’éternité;

- maintenant qu’une année de ta vie vient de s’écouler pour ne jamais revenir,

- accorde un moment d’attention aux paroles du Sage.


À toutes choses sa saison, et à toute affaire sous les Cieux son temps. (Ecclés. III. 1-8.)

Que de saisons, que de temps ont déjà passé pour toi!

Il est déjà venu pour toi et il a passé...

- le temps de planter,

- le temps d'arracher,

- le temps de démolir,

- le temps de bâtir,

- le temps de pleurer,

- le temps de rire,

- le temps de se taire et le temps de parler,

- le temps de guerre et le temps de paix.


Où sont les jeux de ton enfance?

Où sont les amusements de ta jeunesse?

Où sont les jouissances que tu t’es accordées jusqu'à maintenant?

Où sont les plaisirs mondains qui t’ont si fort préoccupé, et qui t’ont fait oublier si souvent ton âme immortelle?

Ce qui a été est fort loin, il est enfoncé fort bas.

Plusieurs des objets qui t’ont procuré les jouissances que tu as goûtées n'existent plus, ou ne produisent plus dans ton âme la même impression qu'autrefois.

Cette âme est comme un gouffre qui a englouti et qui engloutit encore sans jamais dire: c’est assez. (Prov. XXX. 16.)

Où sont les personnes dont la société te procurait le plus de bonheur?

Où sont ces ornements, ces parures, ce luxe, dont ton cœur était si vain?

Où sont ces lectures, ces occupations frivoles, au moyen desquelles tu es parvenu à tuer ce temps qui n’est plus?

Où est cette beauté qui t’enorgueillissait?


Mais il est possible que tu me répondes: «Je possède encore tout cela.»

Alors je te demanderai: «ces choses te procurent-elles toujours les mêmes jouissances? Que de plaisir tu te promettais de choses que tu ne vois maintenant que d’un œil indifférent! Combien d’objets qui ont trompé ton attente!»

Où est le temps même dans lequel tu as pu jouir de toutes ces choses?

Où sont ces années, ces mois, ces jours, ces heures, qui se sont écoulés?

Où est l'instant qui, vient de t’échapper?

Aussi éloignés de ta portée que le moment de ta naissance; on peut aussi leur appliquer ces paroles du Sage: Ce qui a été est fort loin; il est enfoncé fort bas. Qui le trouvera?


Je suppose, cher lecteur, qu’instruit par ce coup d’œil jeté en arrière; en voyant combien sont fugitifs les avantages et les plaisirs de la terre, tu t’écries comme Salomon: VANITÉ DES VANITÉS, TOUT EST VANITÉ! (Ecclés. I. 2.)

Je suppose que désespérant de retrouver ce qui n’est plus, et persuadé; qu’un jour tu chercheras en vain ce qui est encore, tu tournes tes vœux et tes espérances d'un autre côté; à quoi t’attacheras-tu?

Tu sens, peut-être, qu’il n’y a de véritables biens que ceux qui se rapportent à ton âme immortelle.

Tu sens, peut-être, que rien ne peut mériter tes affections que le séjour céleste, où il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni travail; où ce qui était auparavant sera passé, et où toutes choses seront, renouvelées. (Apoc. XXI. 4. 5.).


Peut-être, crois-tu à la vérité de ces paroles du Psalmiste:

- Plusieurs, disent, qui nous fera avoir des biens?

- Fais lever sur nous la lumière de ta face, Eternel!

- Tu as mis plus de joie en mon cœur qu’ils n’en ont lorsque le froment et le meilleur vin ont été abondants. (Ps. IV. 7. 8.)

Peut-être, répètes-tu avec lui:

Ta face est un rassasiement de joie. Il y a des plaisirs à ta droite pour jamais. (Ps. XVI. 11.)


Mais, cher lecteur, pour qui sont cette joie et ces vrais plaisirs?

Est-ce pour toi?

La lumière est semée pour le juste, et la joie pour tous ceux qui ont le cœur droit. (Ps. XCVII. 11.)

Es-tu ce juste?

As-tu ce coeur droit?

As-tu toujours observé les Commandements de ton Dieu?

Oserais-tu répondre que oui? ....

Si cela n'est pas: comment peux-tu te flatter de moissonner de la chair autre chose que la corruption. (Gal. VI. 8.)


Comment peux-tu croire que la portion de l’innocence soit pour toi?

N’étant ni juste, ni pur, ni innocent; ayant, au contraire, une masse effrayante de péchés suspendue sur ta tête et près de t’écraser; quelle est ta ressource?

Quelle est ton espérance?

Comment trouveras-tu un bonheur plus solide que celui après lequel tu as couru jusqu’à maintenant?

Pourras-tu recommencer à vivre?

Pourras-tu vivre sans pécher?

Pourras-tu effacer les transgressions dont tu t'es rendu coupable?

Pourras-tu ressaisir tant d’occasions si favorables de faire le bien, que tu as laissé échapper?


Non, cela est impossible, ce qui a été est fort loin. Il est enfoncé fort bas.

Qui le trouvera?

Il est bien des choses à l’égard desquelles il serait heureux pour toi de pouvoir répondre:

PERSONNE; l’abîme des siècles a englouti toutes ces choses; elles ont disparu pour jamais.

Cependant, il n’en est pas ainsi. CELUI QUI EST, QUI ÉTAIT ET QUI SERA, (Apoc. I, 4) tenant en sa main l’empire des temps, est maître du passé comme du présent et de l’avenir, et il remplit de sa présence les Cieux et la terre, (Jér. XXIII. 24.).


Tremble, ô homme! ô créature coupable!

Qui trouvera tant de péchés que tu as commis, dont ta mémoire garde le souvenir et dont ta conscience t’accuse?

Qui trouvera tant de transgressions dont tu ne te crois point coupable, parce que ta légèreté t’a empêché de les voir, ou parce que tu ne t’en souviens plus?

C’est ton Dieu! C’est ton Juge! Il s’en souvient, lui, et il t’en demandera compte un jour!


O triste pensée! O déplorable condition! Que m’importent maintenant les biens et les plaisirs que le passé a déjà dévorés? Ils ont disparu pour toujours, et mes péchés subsistent devant ce Juge redoutable, dont les yeux sont trop purs pour voir le mal!

Il les retrouvera dans le grand jour des rétributions, et alors, que deviendra mon âme? Sera-t-elle, aussi, précipitée dans l'abîme?

Dieu retrouvera mes péchés!

Grâce! Grâce! Seigneur! aie pitié de ta créature coupable!


Lecteur, ai-je représenté dans ces lignes l’état de ton âme?

Sens-tu le besoin que tu as de la miséricorde céleste?

Le sens-tu profondément?


Hé bien! sache, que par les compassions de Dieu,

plusieurs de tes compagnons de voyage

ont retrouvé cette justice et ce bonheur, qui semblaient perdus pour jamais.


Après avoir été, un peu de temps encore, ballotté par les vagues, ton frêle vaisseau va s’engloutir: Hâte-toi donc de saisir la planche du salut!...

HEUREUX CELUI QUI CROIT EN CHRIST!

Il ne sera jamais confus;

alors même qu’il voit sa vie s’évanouir comme une vapeur, (Jacq. IV. 14.)

alors même qu’il voit le monde passer avec sa convoitise. (1 Jean II. 17.)


Lorsque, pensant au bonheur passé, il se dit à lui-même: ce qui a été est fort loin; il est enfoncé fort bas. Qui le trouvera?

Il s’écrie aussitôt plein de joie: «c’est moi qui le trouverai, ou plutôt je l’ai déjà TROUVÉ EN JÉSUS-CHRIST.

Les biens perdus seront remplacés par des biens infiniment meilleurs.»


«Tout me fuit; mais mon Dieu ne s’éloigne point de moi.

Tout m’échappe, mais mon Dieu ne me trompera point.»


Lorsque sa pensée se porte sur une vie en partie perdue et consacrée au monde, il s’afflige, il pleure, il gémit à ce souvenir; mais son Sauveur, en expiant ses péchés, l’a délivré de toutes les misères qui devaient en être la suite.

Son Dieu qui, sans doute, se souvient de ses péchés, les a mis sous ses pieds, les a jetés au profond de la mer, (Michée VII. 19.) les a éloignés de lui autant que l’orient est éloigné de l’occident. (Ps. CIII. 12.)

Quelle source abondante de consolations!


Heureux celui qui peut dire, plein de foi et d’espérance:

«par la grâce de mon Dieu et par la grande charité de mon Sauveur, j’ai trouvé, non seulement ce qui a été, mais ce qui est et ce qui sera, j’ai trouvé un bonheur indépendant des vicissitudes du temps; il était enfoncé fort bas, et maintenant il est à ma portée; il était fort loin de moi, et maintenant j’en ai déjà l’avant-goût, j’en suis l’héritier.» (Rom. VIII.17).


Lecteur! peux-tu dire ces choses en toute vérité?

As-tu retrouvé ce qui était perdu?

As-tu retrouvé quelque bien solide qui puisse remplacer l’inconstante vanité du monde?

As-tu quelque moyen de rendre compte de ton administration? (Luc XVI. 2.)

As-tu retrouvé ton âme?


Prends instruction des paroles du Sage pour t’attacher à l’ancre ferme et assurée de notre âme; (Hébr. VI. 19.) pour te détacher des objets périssables et qui s’évanouiront bientôt; pour racheter le temps, car les jours sont mauvais. (Ephés. V. 16. Coloss. IV. 5.)

Que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perdait son âme?

Ou que donnerait l’homme en échange de son âme? (Matt. XVI. 26.)


Que feras-tu donc? Que chercheras-tu?

Sera-ce la bonne chère, le vin, les amusements et les dissipations frivoles?

Est-ce que, non content de te déguiser l'état de ton âme, tu chercheras encore, de peur de te reconnaître toi-même, à déguiser ton corps et ta figure?

Perdras-tu ce temps précieux à de vaines réunions, ou à de vains discours?

N'arrivera-t-il pas, enfin, ce jour auquel ton âme dégoûtée du monde s’écriera sincèrement comme l’Ecclésiaste: Vanité des vanités, tout est vanité? (Ecclés. I. 1.)

Ce temps t’est-il donné pour ta perte ou pour ton salut?... Il s’enfuit....

PENSE, À L’ÉPOQUE OÙ IL N'Y AURA PLUS DE TEMPS; et pendant que ce jour luit encore sur ta tête, viens chercher auprès de Jésus ce que tu ne peux trouver qu’auprès de lui:

- la purification de tes péchés

- et le salut de ton âme.


Tous ceux qui s’éloignent de lui périront.

Quiconque croit en lui, ne périra point,

mais il aura la vie éternelle.

(Jean III. 16.)


C’est pourquoi, comme dit le St. Esprit:

Si vous entendez aujourd'hui sa voix,

N'ENDURCISSEZ POINT VOS CŒURS.

(Héb. III. 7.)



 

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