Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LE JUGE EST À LA PORTE

***

Ô Israël, prépare-toi à la rencontre de ton Dieu: dispose de ta maison, car tu t’en vas mourir et tu ne vivras plus. (Jacques V. 9.)

Voilà ce que Dieu nous dit dans sa Parole; et voilà aussi ce qu’il nous répète par chacune des morts nombreuses qui arrivent autour de nous pendant cette saison.

La demeure des morts est fréquemment fouillée par la bêche du fossoyeur; des fosses toutes fraîches nous annoncent que quelques-uns des enfants d’Adam sont récemment retournés dans la poudre, et d’autres fosses se préparent à recevoir de nouvelles victimes. Qui seront ces victimes?

- Peut-être toi-même qui lis ces lignes.

- Peut-être que dans quelques mois ou dans quelques semaines, on dira aussi de toi: «il est mort,» et que l’on portera le deuil à ton sujet.


Sais-tu, ô lecteur, si l’hiver prochain l’éclat éblouissant de la neige ne couvrira pas le tertre du cimetière qui marquera la froide demeure de ton corps?

Sais-tu si tu verras les premiers jours de cette année 1829 ou de l'année prochaine, pour laquelle, peut-être, tu entasses déjà projet sur projet.

- Peut-être qu’à la chute prochaine des feuilles, tu tomberas en terre avec elles, comme une feuille desséchée;

- Peut-être que lorsque les fleurs du printemps et les fruits de l’été réjouiront les yeux de l’homme, tu auras fermé les tiens à tout ce qui se passe sous le soleil!


Aujourd'hui, tu lis, plein de santé et de vie, ces lignes qui te parlent de LA FRAGILITÉ DE TES JOURS et de l’approche de ton départ.

- Peut-être que les pages qui, dans 8 ou 15 jours te seront adressées, te trouveront couché sur un lit de maladie et de douleur, et semblable à un arbre sec que la hache va bientôt couper;

- Peut-être arriveront-elles trop tard, dans 8 ou dans 15 jours, pour que tu puisses lire les instructions qui y seront contenues, parce que tu auras été retranché de la terre des vivants.


O mon cher lecteur, es-tu prêt?

Pourra-t-on écrire, avec vérité, sur ta tombe: il est mort dans le Seigneur?

Pourra-t-on se consoler de ton départ par la pensée que tu es arrivé au port du salut, et qu’aux tempêtes de la vie présente, n’auront pas succédé pour toi les tempêtes éternelles et les orages de la justice de Dieu?

Pourra-t-on dire de toi: «il est bien, il est avec le Seigneur?»


Es-tu prêt, toi qui lis ces lignes, pour le départ solennel, pour le grand voyage dont le signal va t’être donné, et dont l’heure va bientôt retentir à tes oreilles?

Es-tu prêt?

TES PÉCHÉS TE SONT-ILS REMIS?

Ton âme est-elle réconciliée avec le Seigneur?

A-t-elle reçu la bonne nouvelle, le salut gratuit, le salut par pure grâce? — car voilà ce que c’est que d’être prêt!

Hélas! quelle n'est pas la folie et l'aveuglement de la plupart des mortels par rapport à cette grande affaire!


Ô vous, lecteurs, n’avez-vous pas partagé cette folie et cet aveuglement déplorables?

Pleins d’ardeur et de prévoyance pour vos intérêts temporels, pour éloigner quelque mal qui menaçait votre fortune ou votre santé, n’avez vous pas négligé, avec la dernière imprudence, la seule chose nécessaire?


N’AVEZ-VOUS PAS ÉTÉ SOURDS ET INDOCILES

AUX NOMBREUX AVERTISSEMENTS

QUE LA BONTÉ DE DIEU VOUS A FAIT ENTENDRE?


Oui, Dieu vous a avertis! Celui qui fait descendre au sépulcre y a précipité de vos proches et de vos connaissances, qui ont été tout autant de témoins par lesquels CE DIEU JUSTE JUGE vous attestait que vous deviez vous préparer à les suivre.

Vous avez souvent accompagné sur le cimetière la dépouille mortelle de ceux qui vous étaient chers; des personnes moins âgées, plus vigoureuses que vous, vous ont devancés dans le sépulcre.

Vous avez versé quelques larmes, éprouvé, quelques émotions sur le champ des trépassés! Le bruissement de la terre jetée sur le cercueil qui venait de descendre dans les profondeurs du cimetière, ce dernier son que vous envoyait un être chéri n'a-t-il pas retenti jusque dans vos cœurs, et n’a-t-il pas été une voix d’avertissement qui vous a remué jusqu’au fond de l’âme?

Mais hélas! vos émotions et vos larmes ont duré comme la nuée du matin et comme la rosée du matin qui s'en va. (Osée VI. 4.)

Vous n’avez pas tardé à vous distraire, à vous étourdir par des conversations entièrement étrangères à l'imposante scène qui venait de se passer sous vos yeux; vous ne vous en êtes pas plus abattus devant Dieu, pour lui dire: convertis-moi; vous n’avez pas lu davantage sa Sainte Parole qui peut sauver nos âmes et qui doit nous juger!

Aux appels que ton Créateur t’a déjà adressés par sa Parole et par les dispensations de sa Providence, vient se joindre aujourd’hui la voix d’un ami qui t’adresse ces lignes, et qui se sent pressé de te dire avec affection: NE TARDE PLUS!


Prépare-toi dès à présent et sérieusement à ton départ!

Lis chaque jour la Parole de ton Dieu, et crois de tout cœur ce qu’elle dit: Crois au Seigneur Jésus-Christ et tu seras sauvé, (Actes XVI. 31.)

Sois persuadé que quelque soient tes péchés, leur nombre et leur grandeur, SI tu les sens, SI tu en gémis, SI tu demandes avec foi à Jésus-Christ, de t’en laver, Il le fera; car:

en vérité, en vérité, a-t-il dit, celui qui entend ma Parole,

et Qui croit à celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle,

et il ne sera point exposé à la condamnation, mais il est passé de la mort à la vie. (Jean V. 24.)

Paroles sacrées, paroles divines, qui êtes sorties de la bouche de Celui qui est la Vérité, pourquoi refuse-t-on de vous croire?

Vous apporteriez tant de joie et tant de bonheur dans les cœurs qui vous recevraient!

Ô mon Sauveur, source abondante de consolation et de paix, pourquoi ne va-t-on pas puiser en toi ces eaux jaillissantes en vie éternelle, que tu donnes à tous ceux qui t’invoquent avec foi?


Cher lecteur, tu as une âme, des péchés, un compte à rendre, un Dieu juste Juge et qui ne tient point le coupable pour innocent;

mais il y a aussi un REFUGE, un SAUVEUR, un AVOCAT pour les pécheurs; jette-toi donc dans ses bras avec confiance; ne crains pas de t’adresser à cet Ami dont les compassions et la tendresse sont au-dessus de tout ce que nous pouvons penser et dire, et sache que si tes péchés sont grands, son sacrifice expiatoire est plus grand encore, puisque c’est le sang de Dieu manifesté en chair sa grâce qui a été versé sur la croix (Actes XX. 26. 1 Tim. III. 16.).

Si tes iniquités sont nombreuses, ses mérites les surpassent infiniment SA GRÂCE PEUT ABONDER PAR-DESSUS TOUTES TES OFFENSES!

Pour cela, tu dois croire en Lui de tout ton cœur; tu dois le reconnaître pour un Sauveur parfait et puissant, qui peut sauver à plein tous ceux qui s’approchent de Dieu par Lui.

Demande donc à ce Dieu, plein de bonté, de te donner, par son Esprit, cette foi vive à laquelle II a promis le salut.

Lis sa bonne Parole; lis-la en tout temps, en toute saison, mais profite surtout pour cela de cette saison de l’hiver où nous sommes encore, et qui est la plus favorable à la retraite et au recueillement.

- Heureux seras-tu, si tu sais employer saintement le loisir qu’elle te laisse, et si tu ne vas pas le consumer dans ces lieux d’intempérance, dans ces réunions de vanité, où tu as si longtemps trouvé ton plaisir?


Novembre 1828.

Feuille religieuse du canton de Vaud.



 

- Table des matières -