Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

METTEZ EN PRATIQUE LA PAROLE

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RÉFLEXIONS

SUR CES MOTS:


Mettez en pratique la Parole,

ne vous contentez pas de l'écouter

en vous séduisant vous-mêmes par de faux raisonnements.

Jacq. I. 22.


Lorsqu'on réfléchit sur le peu de succès de la prédication de la Parole de Dieu, sur le grand nombre de ceux qui l’écoutent sans en profiter, et le petit nombre de ceux qui en reçoivent instruction à salut, on se demande d’où peut venir cette stérilité dans le champ du Seigneur?

Est-ce de la Parole elle-même?

Mais n'est-elle pas une semence vivante et féconde pour ceux qui la reçoivent?

L'Évangile qu’elle annonce n’est-il pas la puissance de Dieu pour le salut de ceux qui croient?

Est-ce des dispensateurs de la Parole que vient son peu de succès?

Sans doute les plus fidèles même portent ce trésor dans des vases de terre, mais c’est afin que la gloire en soit attribuée à Dieu et non à eux. Et si c’est vraiment la pure Parole de Dieu qu’ils prêchent, ils ont cette confiance que leurs infirmités n’anéantiront pas l’efficace de cette Parole puissante et plus pénétrante qu’une épée à deux tranchants. Car, dit St. Paul, nous n’avons aucun pouvoir contre la vérité, nous n’en avons que POUR la vérité, (2 Cor. XIII. 8.)

La principale cause de cette stérilité de la Parole se trouve donc dans les dispositions de ceux qui la reçoivent.

Si cette semence ne produit que peu de fruits, c’est qu’elle tombe le plus souvent

- parmi des épines

- ou le long du chemin,

- ou dans des lieux pierreux,

et que, par un effet de leur corruption naturelle et de leur éloignement de Dieu, ceux qui entendent la Parole SE CONTENTENT de l’écouter, en se séduisant eux-mêmes par de faux raisonnements.


* * *


I. Examinons d’abord quelques-uns de ces faux raisonnements par lesquels on se séduit soi-même en écoutant la Parole.

Il y a des gens qui refusent à la Bible ce caractère divin et inspiré, d’après lequel nous pouvons, à juste titre, l’appeler la Parole de Dieu.

Mais qui sont ceux qui tombent dans cette erreur fondamentale?

Sont-ce les personnes qui lisent la Parole en simplicité de cœur, avec un vrai désir de faire taire leur orgueil et leur vaine science, pour n’écouter et né suivre que la vérité?

Sont-ce les personnes qui prennent plaisir dans la loi de l’Éternel, qui la méditent nuit et jour, qui sondent les Écritures, en comparant entre eux les nombreux témoignages que les Prophètes et les Apôtres rendent au Sauveur?

Non, car tous ceux qui lisent la Parole AVEC UN COEUR SINCÈRE, y découvrent bientôt cette lumière qui éclaire, cette force qui entraîne, cette puissance divine qui convainc; et ils ne tardent pas à éprouver quelque chose de semblable à ce qui est dit des auditeurs de Jésus: Le peuple fut étonné de sa doctrine; car il les enseignait comme-ayant autorité, et non pas comme les Scribes. (Matth. VII. 28, 29.)

Mais ceux qui refusent à la Parole son autorité, hélas! nous ne craignons pas de le dire,

- Ce sont ceux qui ne la lisent point,

- ou qui la lisent mal,

- qui, le plus souvent, ne la connaissent que par les fragments qu’ils en entendent lire, lorsqu’un respect humain, ou le besoin d'endormir leur conscience par quelque acte religieux, les attire dans un temple.

Ainsi on juge la Bible SANS LA CONNAÎTRE, on se nourrit de préventions contre ce saint Livre, on accueille SANS EXAMEN les impiétés dont un monde ennemi de Dieu la poursuit.

On la rejette, parce qu'on ne veut ni étudier les preuves qui en établissent la divinité, ni chercher AVEC DROITURE, auprès des personnes éclairées, la réfutation des difficultés qui arrêtent.

Il y aurait, dans cette conduite, une extrême inconséquence, si l’on pouvait supposer, chez ceux qui la tiennent, un vrai désir de trouver la vérité et un sentiment vif de son importance, par rapport à leurs âmes immortelles.

Mais il n’en est pas ainsi, et il faut plutôt attribuer leur conduite deux causes qui ont plus de liaisons entre elles qu’il ne le semble d’abord.

L’une est cette inexplicable insouciance avec laquelle le mondain folâtre au bord de l’abîme et se rit de l’éternité, lui qui apporte tant de soins et de prudence au moindre de ses intérêts temporels;

L’autre est une ruse de son cœur désespérément malin, qui ne veut pas être converti, et qui, par un déplorable instinct de sa corruption, redoute, sans le savoir, la puissance régénératrice de la Parole.


C’est ici, a dit le Sauveur, c’est ici le sujet de la condamnation, c’est que la lumière est venue dans le monde, et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs œuvres sont mauvaises.

Et ailleurs il dit aux Pharisiens:

Pourquoi ne comprenez-vous point mon langage? C’est parce que vous ne pouvez écouter ma parole. (Jean III. 19; VIII. 43.)

C’est ainsi que, soit par légèreté, soit par amour pour le péché et par inimitié secrète contre Dieu, le malheureux pécheur, qui se séduit par de faux raisonnements, repousse loin de lui la Parole qui pourrait sauver son âme en lui rendant PAR JÉSUS-CHRIST la paix avec Dieu, la force de résister au mal, et l’accès aux demeures éternelles.

Si d’autres fois on reconnaît l’autorité divine de l’Écriture, on se laisse encore séduire par un faux raisonnement en s’imaginant:

- Qu’elle ne nous regarde point,

- ou qu’elle ne nous regarde qu’en partie.

Lorsque l’Écriture nous dit à chaque page que nous sommes, tous pécheurs, que notre cœur est désespérément malin, plein de l’envie de mal faire, que nous buvons l'iniquité comme l’eau, on admet bien ces vérités comme étant d’autorité divine, mais on ne se les applique point.

On ne croit point être ces pécheurs dont parle l’Écriture, ou si on fait profession de le croire, du moins on ne le sent pas.


Quand la Parole de Dieu nous apprend qu’il n'y a nul homme qui fasse le bien pas même un seul, on se révolte en secret contre cette vérité, on cherche à l’adoucir de mille manières, et l'orgueil, dont le coeur de l’homme est plein, lui fait tordre l'Écriture à sa propre perdition.

Lorsqu’elle dit à tous qu’il faut aller à Christ pour avoir la vie, qu’il faut naître de nouveau pour entrer dans le royaume des cieux, que de mondains qui disent ou qui pensent: ces avertissements ne nous regardent point nous sommes Chrétiens, nous avons été baptisés et admis à la Ste. Cène, ce n’est point à nous à nous convertir!

Lorsqu’elle nous dit que les pécheurs impénitents sont réservés pour le jour de la colère, on s’imagine encore que l’on évitera ce jour du châtiment, tout en restant dans l’impénitence y et sans implorer le secours de la grâce qui nous convertit.

Lorsque l’Écriture nous enseigne partout que l’héritage incorruptible est réservé à ceux qui croient en Jésus-Christ, qui embrassent par la foi le salut par grâce qu’il nous a acquis, et qui, persévérant à bien faire, cherchent l’honneur, la gloire et l'immortalité, on pense néanmoins obtenir l’effet de ces promesses, sans employer le seul moyen de se les approprier, qui est la foi; et l’on s'imagine pouvoir travailler à son salut, sans en élever l’édifice sur le seul fondement qui ait été posé, savoir Jésus-Christ.

En un mot, on fait un choix dans l’Écriture, de ce qui convient et de ce qui ne contrarie pas trop l’homme naturel.

Mais cette foi vivifiante, cette conversion, ce changement de cœur, on ne cherche point à les acquérir.


Ce n’est assurément pas là mettre en pratique la Parole, et c’est bien plutôt se séduire par de faux raisonnements.

En effet, quel raisonnement plus faux que de recevoir l’autorité divine de l’Écriture, et de n’en pas faire plus de cas que d’un livre humain, d'en tordre les vérités et d’en retrancher ce qui est contraire à nos passions!

Quelle efficace peut encore avoir sur l’âme du pécheur la Parole de Dieu ainsi tronquée?

Et n’est-il pas évident, que dans les choses même où il paraît soumis à l’autorité divine, il ne suit en réalité que ses propres pensées?

- Il ne marche point par la foi,

- il ne met point en pratique la Parole,

- il se contente de l’écouter,

- et ce qui est pire encore, il la juge, et il ose la soumettre aux caprices de son entendement obscurci.

Si l’on reconnaît enfin que cette divine Parole s’adresse également à TOUS les hommes, qu'ils doivent craindre ses menaces aussi longtemps qu’ils ne sont pas convertis, et que nous ne pouvons nous appliquer ses promesses que lorsque Dieu a changé notre cœur par la foi en Jésus-Christ; un faux raisonnement par lequel on se laisse encore souvent séduire, est de s'imaginer que ces menaces et ces promesses se rapportent à un temps si éloigné, qu’il n’est pas nécessaire de s’en occuper pour le présent.

Salomon nous en avertit déjà dans l’Ecclésiaste:

- Parce que la sentence contre les mauvaises œuvres ne s'exécute pas incontinent, le cœur de l’homme est rempli du désir de mal faire.

St. Pierre, dans sa seconde épître, nous prémunit aussi contre ce faux raisonnement, quand il dit:

- Vous n'ignorez pas une chose, c’est qu’à l'égard du Seigneur un jour est comme mille ans, et que mille ans sont comme un jour.

- Le Seigneur ne retarde donc point l'exécution de sa promesse, comme quelques-uns croient qu’il y a du retardement; mais il use de patience envers nous, ne voulant point qu’aucun périsse, mais voulant QUE TOUS VIENNENT À LA REPENTANCE. (Ecclés. VIII. 19.  ; 2 Pierre III. 8, 9.)

Mais c’est ce dernier point qu'on oublie; le pécheur ne songe pas qu’il doit venir à la repentance, qu’il doit se convertir, pleurer ses péchés et recourir avec foi au Seigneur Jésus, et que sans la sanctification, personne, ne verra le Seigneur.

Il ne pense pas que pour toutes ces choses un temps lui est donné, celui d’une vie courte et incertaine, dont il doit se hâter de profiter; Or, ajoute St. Pierre, le jour du Seigneur viendra comme un larron qui vient dans la nuit.

Et St. Paul, après ces mêmes paroles, y joint encore cette effrayante prédiction, qui doit faire trembler les pécheurs impénitents auxquels elle s’applique;

- Car quand ils diront paix et sûreté, alors une ruine subite les surprendra, comme les douleurs surprennent une femme enceinte et ils n'échapperont point. (1 Thess. V. 3.)


Pauvre pécheur, ne tarde donc plus à te tourner vers ton Dieu.

Soit que tu le veuilles, soit que tu ne le veuilles pas, tu approches chaque jour de l’accomplissement des promesses et des menaces du Seigneur.

Si le fidèle doit se réjouir en pensant à la félicité céleste qui sera son partage, tu dois frémir en pensant que l’heure s’avance ou tu rendras compte de ton administration et où TU PARAÎTRAS DEVANT DIEU SANS SAUVEUR, sans autre appui que toi-même, — en pensant que le nombre de tes péchés s'accroît de jour en jour, et que l'endurcissement de ton coeur va te perdre pour l'éternité!

Hâte-toi donc de mettre en pratique la Parole de ta foi, et souviens-toi que c’est ici, tout à la fois le commandement de Dieu et l'oeuvre de Dieu, que tu croies au nom de Jésus- Christ, son Fils qu’il a envoyé, (1 Jean III, 23 à comparer avec Jean VI. 29.) et qu’en croyant tu aies la vie par son nom.

Ce n’est pas de quelques avantages passagers qu’il s’agit, c’est du salut de ton âme, de ton éternité.

Les dangers que tu cours ne sont pas de courtes souffrances auxquelles succèdent le calme et la paix, mais un malheur et des tourments qui n'auront point de fin.


* * *


II. Maintenant, chers lecteurs, si vous désirez sérieusement mettre en pratique la Parole, et de ne plus vous séduire par ces faux raisonnements, écoutez quelques avis que vous, devez, suivre pour y parvenir.

D’abord, pour mettre en pratique la Parole, il est clair qu’il faut la connaître, et que pour la connaître il faut la lire, la lire habituellement et avec soin, à l’exemple des habitants de Bérée, qui reçurent la Parole avec beaucoup de promptitude, parce qu'ils examinaient chaque jour les Écritures. (Act. XVII. 11, 12)

Souvenez-vous, comme le dit St. Paul, que les choses qui ont été écrites auparavant, l'ont été pour notre instruction; afin que par la patience et par la consolation des Écritures, nous ayons espérance. (Rom. XV. 4.)

Mais jamais l’Écriture ne produira sur nous ses effets salutaires, et jamais nous ne la mettrons en pratique, si notre âme n’en est pas nourrie et notre cœur pénétré.

Semblable à l’airain qui résonne, et à la cymbale qui retentit,

- La Parole de Dieu ne sera qu’un vain son,

- tant qu’elle ne frappera que nos oreilles,

- et qu’elle ne sera pas comprise par notre intelligence, et reçue par la foi.

Or nous ne pouvons rien sans le secours de Dieu; nous avons besoin de son Esprit d’intelligence pour comprendre sa Parole, il est donc absolument nécessaire que nous le lui demandions au nom de Jésus-Christ.

Voici, je vous départirai de mon Esprit avec abondance, nous dit-il, et je vous donnerai à connaître mes paroles. (Prov. I. 23.)

Nous devons donc présenter à Dieu de fréquentes et d’ardentes prières, pour que son divin Esprit éclaire nos entendements; car l'homme naturel, c’est-à-dire, celui que Dieu n’a pas éclairé de sa lumière, ne comprend point les choses qui sont de l’Esprit de Dieu. (1 Cor. II. 14.)

Personne ne peut dire que Jésus est le Seigneur, si ce n’est par le St. Esprit: (1  Cor. XII. 3.)

Que de ténèbres voilèrent aux Apôtres les prédictions des Prophètes, jusqu’à ce que l’Esprit de Dieu eût éclairé leurs entendements!

Le Seigneur disait lui-même à ses disciples, qu’ils seraient tous enseignés de Dieu, (Jean V. 45.) que le St. Esprit les conduirait en toute vérité, (Jean XVI. 13.) et qu’il demeurerait a éternellement avec eux. (Jean XVI. 16.)

Quelle bonté infinie de notre Dieu!

Il daigne diriger et conduire, lui-même, par son divin Esprit, ses créatures rebelles! ... Et quelle ingratitude de la part de ceux qui négligent de lui demander ce puissant secours, et qui résistent à son influence salutaire!

Ah! pour mettre en pratique sa sainte Parole, demandons-lui donc avec ardeur ce divin Esprit, qui la fait fructifier dans nos âmes!

Imitons ce grand roi des Hébreux, qui, vivement touché de I’efficace de l’Esprit saint, s’écriait du fond de son coeur:

«Éternel, enseigne-moi tes statuts!Dessille mes yeux, afin que je contemple les merveilles de ta Loi!Donne-moi l'intelligence et incline mon coeur à tes témoignages!» (Ps. CXIX. 12, 17, 34.)


Disons avec tous les fidèles:

- Seigneur Jésus, viens à nous par ta grâce,

- viens nous faire sentir notre misère et nous convaincre de péché,

- viens dans nos coeurs pour y produire une vie nouvelle, et pour nous couvrir du manteau de ta Justice!


* * *


III. Je suppose, enfin, mon cher frère, (et Dieu veuille qu’il en soit ainsi!) que vous en êtes venu à ce point, d’un pécheur qui sent profondément sa misère, et qui sait, non seulement qu’il est condamné devant Dieu et maudit par sa sainte loi, mais encore QU’IL EST INCAPABLE DE SORTIR PAR LUI-MÊME DE CET ÉTAT;

Je suppose que, sachant que vous pouvez avoir la Vie étenelle par les Écritures, et qu’elles rendent témoignage à un Sauveur, vous suiviez les avis qui précèdent, et que vous vous mettiez à lire avec prière la sainte Parole de votre Dieu, DÉCIDÉ À NE PAS VOUS CONTENTER DE L’ÉCOUTER SEULEMENT; voici comment vous devez la mettre en pratique.

La Parole nous dit que nous sommes sauvés GRATUITEMENT par la foi en Jésus-Christ, qui est un don de Dieu, et que l’Esprit de Dieu fait naître dans nos coeurs; (Eph. II. 8, 9.) elle nous dit que celui qui croit en lui ne sera point confus, que quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé, (Rom. X. 11, 13.) que celui qui a le fils a la vie, et qu’il n’est plus sujet à la condamnation. (1 Jean V. 12 et Jean V. 24.)

La Parole de Dieu ajoute que celui qui nous a fait les promesses est fidèle pour nous affermir et nous préserver du mal, (Hébr. X. 23; 2 Thess. II. 3.) qu’il l’a promis et qu’il le tiendra, que les brebis de Jésus ne périront point, et que nul ne les ravira de sa main. (Jean X. 28.)


Mettez en pratique la Parole,

en plaçant toute votre confiance dans le Seigneur.


Appliquez-vous par la foi toutes ses promesses, en sorte que toutes les choses que le fidèle espère, le pardon de ses fautes, son adoption par Jésus-Christ, soient pour lui comme une représentation vivante, et que toutes les choses qu’il ne voit point encore la gloire et l'immortalité, deviennent pour lui comme des choses démontrées. (Héb. XI. 1.)

Qu’il dise avec l’Apôtre:

Je suis assuré que ni la mort, ni la vie; ni les anges, ni les principautés, ni les puissances, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les choses élevées, ni les choses basses, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour que Dieu nous a montré en Jésus-Christ notre Seigneur. (Rom. VIII. 38, 39.)

Dans les tentations qu’il tire toute sa force d’en haut, qu’il se rappelle cette promesse du Seigneur:

Celui qui vaincra je le ferai asseoir sur mon trône, comme aussi j’ai vaincu et me suis assis sur le trône de mon Père. (Apoc. III, 21.)

Dans les épreuves, qu’il se réjouisse au Seigneur, qu’il tienne pour le sujet d’une parfaite joie que Dieu veuille l’éprouver, sachant que l’épreuve de sa joie produit la patience, et qu'elle lui tournera à honneur, à louange et à gloire, lorsque Jésus-Christ paraîtra. (Jacq. I. 2, 3; 1 Pierre I. 7.)

Dans les maux de la vie, qu’il se dise à lui-même: c’est par plusieurs afflictions qu'il nous faut entrer au Royaume des cieux, Dieu nous châtie pour notre profit, afin de nous rendre participants de sa sainteté, et si nous souffrons avec Christ, nous régnerons avec lui. (2 Tim. II. 12; Hébr. XII. 10.)

À l'heure de la mort, qu’il dise du fond de son âme: «voici l’heure de la délivrance qui s’approche, je vais entrer en possession de l’héritage incorruptible, j'ai combattu le bon combat, j'ai gardé la foi, la couronne de vie m’est réservée. (2 Tim. IV. 7, 8.) Je remets mon esprit, entre tes mains; car tu m’as racheté, ô Éternel, le Dieu de vérité!» (Ps. XXXI. 5)

Mais comme notre foi doit être vivante et efficace pour plaire à Dieu et pour édifier nos frères, appliquons-nous aussi à mettre en pratique la Parole dans les préceptes qu’elle nous donne.

Montrons que nous avons reçu la grâce salutaire, en renonçant à l'impiété et aux convoitises mondaines, pour vivre dans le présent siècle sobrement, justement et religieusement. (Jacq. I. 2, 3; 1 Pierre I. 7.)

Faisons voir, par une nouvelle vie:

Que l’Esprit de Dieu a touché, nos coeurs.

Que le souvenir de la croix du Seigneur, qui est mort pour nos offenses, nous pénètre d’une repentance sincère et d’une vraie horreur pour le péché;

Que sa résurrection glorieuse, qui nous assure qu’il a obtenu le pardon de nos fautes, que nous ne sommes plus sous la condamnation, mais sous la grâce, nous, porte à vivre aussi d'une vie nouvelle.

Mettons en pratique toutes les vertus chrétiennes que le Seigneur nous a enseignées, non pour chercher à plaire aux hommes, ni par des motifs, d'intérêt ou de vaine gloire, mais pour plaire à Dieu, et dans le but de faire la volonté du Sauveur.

Et quand nous aurons fait tout ce qui nous est commandé, gardons-nous de croire que nous méritions quelque chose devant Dieu; mais disons en toute humilité avec la Parole, que nous sommes des serviteurs inutiles, qu'en faisant notre devoir nous ne faisons jamais que ce que nous sommes obligés de faire.

Rendons grâces à Dieu de ce qu'il nous a vivifiés par son puissant secours, et demandons-lui de continuer à nous être favorable, et de nous conduire dans les sentiers de la justice comme ses enfants bien-aimés.

Reconnaissons toujours que nous ne pouvons rien que par Christ qui nous fortifie, qu’il n’y a point de salut en aucun autre, et qu’il n'y a sous le ciel aucun autre nom par lequel nous puissions être sauvés.


* * *


Il vous sera facile maintenant, chers lecteurs, de connaître si vous mettez en pratique la Parole, ou si vous vous contentez de l’écouter.

- Demandez-vous par la prière ce puissant secours de Dieu, sans lequel nous ne pouvons rien?

- Le demandez-vous en sincérité de coeur, avec confiance, et dans le sentiment profond de votre misère?

- Pouvez-vous vous rendre le témoignage qu’il s'est opéré en vous un changement, une nouvelle naissance, une véritable conversion?

- Pratiquez-vous les préceptes de la Parole?

- Avez-vous faim et soif de la justice?

- Aimez-vous Dieu par-dessus toutes choses, et le prochain comme vous-mêmes?

- Êtes-vous les imitateurs de Dieu comme ses enfants bien-aimés?

- Placez-vous toute votre confiance en ce divin Jésus qui nous a sauvés?

- Est-il votre force dans les tentations, votre confiance dans les épreuves, votre refuge dans les afflictions?

- Sera-t-il votre assurance à l’heure de la mort?


Hélas! si vous ne pouvez pas vous rendre ce témoignage, (je ne dis pas d’une manière complète, qui le peut? mais pourtant avec vérité,) vous ne pratiquez pas la Parole, vous vous contentez de l’écouter, vous vous séduisez vous-mêmes par de faux raisonnements qui tourneront à votre perte et à votre condamnation.

Ah! réunissons tous nos cœurs pour demander d’une commune voix que le Seigneur fasse luire à nos âmes, ce soleil de justice qui porte la santé dans ses rayons. Demandons-lui

- qu’il toucha par sa grâce, les coeurs qui n'en ont pas encore été touchés,

- qu’il nous accorde à tous son Esprit de sagesse et de révélation, en sa connaissance;

- qu’il illumine les yeux de nos entendements, afin que nous puissions comprendre avec tous les saints quelle est l'espérance de la vocation glorieuse à laquelle nous sommes appelés!


Novembre 1828.

Feuille religieuse du canton de Vaud.




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