LE CHRÉTIEN DOIT-IL PRENDRE PART AUX AMUSEMENTS DU MONDE?

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Ils ne sont pas du monde, comme je ne suis pas du monde.

Jean XVII. 14

CELUI QUI VEUT ÊTRE AMI DU MONDE SE REND ENNEMI DE DIEU. (Jacques IV. 4)

Ceux qui se flattent d’allier la piété avec les coutumes du présent siècle, n’ont sans doute pas fait attention à cette parole de l’Écriture.

Il y a dans ce moment parmi nous un grand, nombre de personnes qui sentent, jusqu’à un certain point, le prix de l'Évangile, qui désirent d’être en paix avec Dieu, qui lisent sa Parole et qui goûtent les choses spirituelles,

– mais qui n’ont pas le courage de renoncer à des habitudes mondaines que leur conscience désapprouve en secret.

C'est à ces personnes que je vais m'adresser.

Vous appartenez à une famille, que l'on estime; presque toutes les personnes avec lesquelles vous êtes en relation sont honorées et respectées: dans vos réunions, vos oreilles ne sont pas blessées par des discours indécents; mais ces beaux dehors cachent néanmoins bien des pièges pour vos âmes; VOTRE VIE DISSIPÉE vous plonge, sans que vous vous en doutiez, dans l’indolence et dans la tiédeur, et vous empêche de vous occuper SÉRIEUSEMENT de votre salut.

Si vous étiez sincères, si vous vouliez écouter le Seigneur,

vous verriez bientôt que votre manière d'agir

ne peut pas se concilier avec ses préceptes.

D'abord quel emploi faites-vous du Dimanche?

Est-il pour vous un jour de recueillement, un jour consacré tout entier à la gloire de Dieu?

Vous assistez au culte public, vous faites dans vos maisons quelques lectures religieuses,

- mais ensuite vous faites des visites mondaines ou vous en recevez;

- occupés par des conversations oiseuses, vous ne pensez plus qu’aux choses d’ici-bas,

- le soir arrive et vous vous rendez dans votre société, vous y jouez aux cartes si vous êtes d’un certain âge, si vous êtes jeunes vous consacrez votre temps à la danse ou à quelque autre amusement frivole.

Est-ce ainsi, je vous le demande, que l’on doit se souvenir du jour du repos pour le sanctifier?

Oui, vous devez le sanctifier ce jour que Dieu s'est consacré, vous devez le sanctifier pendant toute sa durée, et non pas seulement pendant quelques heures, C’EST LE JOUR DU SEIGNEUR, il lui appartient et doit être employé à le servir.

Sanctifiez-vous le jour du Seigneur ou le profanez-vous?

Répondez à cette question après avoir sondé vos voies en présence de Dieu.....

Un vrai disciple de Jésus ne se permettra pas de ravir au Seigneur le jour qu’il s’est consacré, pour le donner au monde, mais encore il évitera les autres jours aussi de se livrer à la dissipation du présent siècle.

Rien n’est plus funeste à l'âme que l'étourdissement qui résulte d’une vie mondaine; L’ESPRIT CONTINUELLEMENT OCCUPÉ DE CHOSES FRIVOLES DEVIENT FRIVOLE et ne se fixe qu’avec peine sur des objets sérieux; les impressions salutaires que l’on peut recevoir sont bientôt étouffées par les discours vains et légers que l’on entend sans cesse, et l’on s’habitue soi-même à mettre beaucoup d’importance à des bagatelles et à des futilités.

Au milieu d’un cercle élégant et nombreux, la vanité se glisse aisément dans le cœur; on veut paraître à son avantage; on veut plaire, et pour plaire aux gens du monde il faut imiter leurs discours et se conformer à leurs habitudes; on veut dire à chacun des choses agréables, et pour y parvenir on dit des mensonges, des choses que l’on ne pense pas; on parle de son prochain pour ne pas laisser languir la conversation, et souvent le désir de paraître aimable et spirituel fait tomber dans la médisance.

Quand on a beaucoup de relations mondaines, on est appelé souvent à recevoir des visites; elles arrivent quelquefois dans des moments où l’on est occupé, où l’on voudrait être seul; pour s’en débarrasser on fait dire que l’on n’est pas là ou que l’on est indisposé; ainsi, on commande le mensonge à notre entourage que l'on devrait engager au bien et non pas au mal, on leur donne l’habitude d’un vice odieux, d’un vice qui est l'oeuvre de Satan LE PÈRE DU MENSONGE, (Jean VIII. 44)....

Quelques personnes dans le monde sentent l'utilité et le besoin du culte domestique, mais l’on rentre tard chez soi; on n'a plus le temps de servir Dieu en famille; on renvoie à un autre jour où les mêmes obstacles se présentent; ou bien on lit un fragment de l’Écriture et une prière; MAIS C'EST UNE FORMALITÉ SANS VIE ET SANS AMOUR; ceux qui sont sortis sont distraits et préoccupés, ceux, qui sont restés à la maison sont accablés par le sommeil.

- Le culte domestique se fait à la vérité, mais il ne produit aucun bon fruit.

Vous tenez aux suffrages du monde, vous redoutez le blâme et la désapprobation; voilà les motifs qui vous font agir.

Si vous étiez véritablement attachés au Seigneur, Il vous donnerait la force de briser ces chaînes.

Les Apôtres et les premiers disciples de Jésus n’ont point été approuvés par le monde, ils ont été haïs; méprisés; tournés en dérision; mais:

- Ils aimaient mieux la gloire de Dieu que la gloire qui vient des hommes,

- et vous, au contraire, vous préférez l’approbation des hommes à l’approbation du Seigneur. Vous serez obligé d'en convenir si vous êtes de bonne foi!

Je ne tiens pas extrêmement à l'approbation du monde, direz-vous encore, mais j'ai des parents et des amis qui jouissent de l'estime publique, si je cesse d’agir comme eux n’aurai-je pas l'air de blâmer et de censurer indirectement leur conduite?

Un Chrétien doit suivre Jésus et se conformer à ses préceptes!

C’est là son premier devoir; jamais il ne doit faire ce que sa conscience désapprouve par respect humain; le Seigneur a dit:

- Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi N'EST PAS DIGNE DE MOI;

- Celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi N'EST PAS DIGNE DE MOI. (Matth. X. 37.)

Si donc vous désobéissez à Dieu pour ne pas déplaire à de pauvres humains,

- vous n'êtes pas fidèles à votre Maître,

- vous préférez la créature au Créateur,

- vous faites voir que vous n’avez pas un amour véritable pour votre Père céleste.

Mais, direz-vous enfin, y a-t-il véritablement du péché à se trouver dans les réunions du monde, ne peut-on pas y aller et s’y conduire en Chrétien?

Jusqu’à présent les personnes les plus religieuses ne se faisaient pas scrupule d’aller dans le monde, voulez-vous prononcer qu’elles n’avaient point de foi et de piété?

Je réponds qu’un usage répréhensible ne devient pas bon parce qu'il est ancien, et que chacun a fini par se laisser entraîner par le torrent du mauvais exemple.

De tout temps il y a eu des Chrétiens qui ont vécu dans la retraite et qui se sont éloignés de la dissipation.

Des personnes religieuses, aveuglées par une coutume presque générale, péchaient plutôt par IGNORANCE que par un esprit de révolte;

- mais quant à vous, vous ne pouvez plus alléguer la même excuse; VOUS SAVEZ TRÈS BIEN que plusieurs personnes regardent comme une infidélité de se joindre aux réunions mondaines.

- Vous devez, donc chercher de bonne foi la lumière sur cet objet, vous devez consulter la Parole sainte, vous devez prier le Seigneur de vous éclairer par son Esprit, et si vous le faites AVEC SINCÉRITÉ, Dieu ne vous laissera pas longtemps dans le doute.

Toute la question revient à savoir si la dissipation du monde est sans danger pour vos âmes, et si elle s'accorde avec les sentiments et les habitudes que doit avoir un Chrétien.

Or la mondanité énerve l’âme et dessèche le coeur,

– elle met du prix et de l’importance à des choses futiles,

– elle éteint la vie spirituelle et empêche de vivre en présence de Dieu.

La Parole du Seigneur vous dit:

- Que vos discours, servent à l’édification, et qu’ils communiquent la grâce à ceux qui vous entendent. (Ephés. IV. 29.)

Je vous le demande: VOS DISCOURS SERVENT-ILS À L’ÉDIFICATION QUAND VOUS CONVERSEZ AVEC LES GENS DU MONDE DANS LEURS ASSEMBLÉES DE PLAISIR?

L'Écriture dit encore:

- Quelque chose que vous fassiez, soit par parole ou par oeuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, rendant grâce par lui à Dieu notre Père. (Coloss. III. 17.)

Pouvez-vous danser ou jouer aux cartes, par exemple, au nom du Seigneur Jésus, et en rapportant de telles œuvres à sa gloire?

Cette question vous paraît probablement bizarre et ridicule, mais ce ridicule qui vous frappe vous-mêmes doit vous faire sentir combien les recréations du monde sont incompatibles avec les dispositions que l'Évangile recommande aux Chrétiens.

Chers lecteurs, si vous connaissiez par expérience les joies du Chrétien, si vous saviez quelle douce satisfaction les disciples du Sauveur trouvent à s’entretenir ensemble des choses de Dieu, les réunions mondaines vous paraîtraient bien insipides et bien fades, vous ne vous y trouveriez jamais sans dégoût, et l'on n'aurait pas besoin de vous presser de les abandonner.

Si votre coeur trouve toujours du plaisir et de la satisfaction dans les assemblées du monde, si la crainte des censures et des railleries vous empêche de renoncer aux coutumes du présent siècle,

- ne vous abusez point, vous n’êtes pas encore unis à Christ par la foi,

- l'Évangile n'a pas encore pénétré dans vos âmes.

Quand vous serez réconciliés avec Dieu par Jésus,

vous renoncerez à vos habitudes mondaines.

Si vous désirez de suivre fidèlement le Sauveur, priez l’Éternel de vous conduire par son bon Esprit, et il vous délivrera de la crainte des censures des hommes, il vous donnera la force de tout surmonter et de demeurer fermes.

Dans cet article, nous nous sommes surtout adressé à ceux de nos lecteurs qui appartiennent aux premières classes de la Société; mais quelque soit votre rang et votre position:

- SI VOUS VOULEZ SUIVRE JÉSUS,

- vous devez éviter les dissipations du présent siècle,

- vous devez craindre de vous laisser entraîner par les coutumes et les usages de la multitude.

– Dans toutes les classes on trouve le moyen de s'étourdir, et l’on se livre à des divertissements mondains pour chasser de son esprit la salutaire pensée DU JUGEMENT et DE L’ÉTERNITÉ.

– Dans toutes les classes on censure et l’on tourne en ridicule les personnes qui ne veulent pas se conformer aux habitudes du monde, et qui cherchent à vivre dans la piété selon Jésus-Christ.

Vous avez donc tous besoin de prier le Seigneur de vous apprendre à ne pas craindre les moqueries des hommes, et de détacher vos coeurs des vains plaisirs de la terre.

Écoutez la voix du St. Esprit qui vous dit:

N’aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde,

si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui.

Car tout ce qui est dans le monde, savoir

la convoitise de la chair,

la convoitise des yeux

et l'orgueil dé la vie,

ne vient point du Père, mais du monde.

Et le monde passe et sa convoitise,

MAIS CELUI QUI FAIT LA VOLONTÉ DE DIEU DEMEURE ÉTERNELLEMENT. (1 Jean II. 15-17.)