Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

DU LUXE À LA VOLUPTÉ

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De nos jours le développement excessif de l’industrie et de la technologie a répandu le luxe dans toutes les classes. S’il en résulte un bien-être plus général, il en résulte aussi une fâcheuse confusion dans tous les rangs de la société, un certain esprit de matérialisme, et l’AFFAIBLISSEMENT DE LA FORCE MORALE.

Quand l’industrie et la technologie sont renfermées dans de justes bornes, elles sont un bien;

mais elles sont au contraire un grand mal quand elle se déborde SANS FREIN, et qu’elles n’ont plus d’autre règle qu’une cupidité sans mesure.

Leurs produits alors, dépassant les besoins véritables, en font naître sans cesse des nouveaux et de factices qui allument partout des désirs insatiables, dérangent les fortunes, les déplacent soudainement, et amènent mille désordres.


Elles jettent sur divers points des masses d’artisans disproportionnées avec le reste de la population, et qui, manquant d’ouvrage et de pain après des entreprises immodérées, peuvent faire peser leur misère et leurs bras sur des provinces entières, comme ils l’ont déjà fait à Lyon, et le feraient plus dangereusement encore, s’ils s’unissaient, dans un moment d’émeute, à leurs voisins de Saint-Étienne.


Chez un peuple incrédule, l’industrie entraînée hors des voies de la religion, de la justice et de l’humanité, a pour sœurs l’AVARICE et la JALOUSIE qui la poussent à un homicide moral. Pour mieux produire, elle entasse femmes, enfants, vieillards, dans des lieux étroits et malsains où l’haleine de l'homme est mortelle pour l'homme.

Elle exige d'accablants travaux qui éteignent avec la vie toute moralité. En vain on lui demande: Qu’as-tu fait de ton frère? Elle répond avec Caïn: Suis-je le gardien de mon frère (Gen., IV, 9.)?

Tubalcaïn, qui sut le premier travailler les métaux, était descendant de Caïn, et le fils de Lamech, homicide comme son aïeul (Gen., IV, 17-24.).


Le luxe porté à son comble détruit le sentiment chrétien.

Le christianisme nous dit:

Dominez vos désirs, contentez-vous du nécessaire, combattez même la nature, accoutumez-vous par un effort continuel aux privations et aux sacrifices.

Le luxe nous dit à son tour:

Jouissez, jouissez, multipliez à l'infini vos distractions et vos plaisirs. C'est là tout le bonheur de l’homme.


L'industrie et le luxe excitent chez un peuple un certain mouvement extérieur qu'on prend pour de la vie, et qui n’est souvent que de l'agitation et du trouble.

Quand nous aurons marché dix ans encore dans la nouvelle voie que l’industrie, le luxe et les sciences positives nous ont ouverte depuis quelque temps, nous verrons ce qui en adviendra.

À la vie véritable, à ce bonheur qui accompagne la modération et la sagesse, auront tout à fait succédé l’égoïsme dans toute sa laideur, les voluptés sensuelles, l’affaiblissement progressif et presque l’extinction de l’esprit du christianisme!


DIEU VEUILLE QUE D’AFFREUX MALHEURS N’EN SOIENT PAS

POUR NOUS LA DÉPLORABLE CONSÉQUENCE.


Fénelon disait il y a plus d’un siècle:

«Sous prétexte de se polir, on s’est amolli pour la volupté, et endurci contre la vertu. On invente chaque jour à l’infini de nouvelles nécessités pour autoriser les passions les plus odieuses.

Ce qui était d’un faste scandaleux dans les conditions les plus élevées, il y a quarante ans, est devenu une bienséance pour les plus médiocres.

Détestable raffinement de nos jours! La misère et le luxe augmentent comme de concert: on est prodigue de son bien, et avide de celui des autres...

On ne connaît plus d’autre prudence que la dissimulation, plus de règle des amitiés que l’intérêt, plus de bienfaits qui puissent attacher à une personne dès qu’on la trouve ou inutile ou ennuyeuse.

Les hommes gâtés jusqu’à la moelle des os par les ébranlements et les enchantements des plaisirs violents et raffinés, ne trouvent plus qu’une douceur fade dans les consolations d’une vie innocente; ils tombent dans les langueurs mortelles de l’ennui, dès qu’ils ne sont plus animés par la fureur de quelque passion.

Est-ce donc là être chrétien?

Ô Évangile, est-ce là ce que vous enseignez?

Ô foi chrétienne, vengez-vous, laissez une éternelle nuit sur la face de cette terre couverte d’un déluge d’iniquités:


- Le péché abonde,

- la charité se refroidit,

- les ténèbres s’épaississent,

- le mystère d’iniquité se forme;

- dans ces jours d’aveuglement et de péché, les élus même seraient séduits, s’ils pouvaient l’être.


Le flambeau de l’Évangile, qui doit faire le tour de l’univers, achève sa course. Ô Dieu! que vois-je? où sommes-nous? Le jour de la ruine est proche, et les temps se hâtent d’arriver..... Que vous dirai-je, Seigneur? Souvenez-vous de notre misère et de votre miséricorde (Prêché en 1685). »


Fénelon a dit cela: que les gens raisonnables suivent la progression, et tirent les conséquences.

Bossuet a dit aussi quelque part: «Je prévois qu’il viendra un temps où les hommes ne penseront plus qu’à leurs affaires et à leurs plaisirs.»

On pourrait ajouter: et à leurs affaires, seulement dans l’intérêt de leurs plaisirs. Nous y voilà.

P-F. D-B. 1840

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Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles.

CAR LES HOMMES SERONT:

  1. égoïstes,

  2. amis de l’argent,

  3. fanfarons,

  4. hautains,

  5. blasphémateurs,

  6. rebelles à leurs parents,

  7. ingrats,

  8. irréligieux,

  9. insensibles,

  10. déloyaux,

  11. calomniateurs,

  12. intempérants,

  13. cruels, ennemis des gens de bien,

  14. traîtres,

  15. emportés,

  16. enflés d’orgueil,

  17. aimant le plaisir plus que Dieu,

  18. ayant L'APPARENCE de la piété, mais RENIANT ce qui en fait la force.

ELOIGNE-TOI DE CES HOMMES-LÀ. (2 Tim. III. 1, 5)

P-F. D-B. 1840

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