VIENS ET VOIS

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L’HUMILITÉ

Condenser en quelques lignes un sujet qui fournirait matière à un volume n’est pas chose facile, mais L’HUMILITÉ A UNE TELLE VALEUR POUR DIEU, une telle importance pour nous ses enfants, qu’il vaut la peine de s’y essayer.

Il est parfaitement inutile d’attendre du Seigneur une grâce quelconque tant qu’on a dans le cœur les sentiments du pharisien satisfait de ses prières, de ses jeunes et ses aumônes.

La créature déchue ne peut être sauvée qu’en se reconnaissant coupable et perdue. «Oh Dieu sois apaisé envers moi, qui suis pécheur» tel est le cri non seulement du péager de la parabole, mais encore de tous ceux qui veulent être justifiés.

Il est vrai qu’il n’y a pas toujours une forte conviction de péché lors de la conversion, mais cette conviction doit se produire tôt ou tard, la lumière divine mettant immanquablement en évidence les ténèbres dans lesquelles se meut le vieil homme.

Lorsque Jésus était sur la terre, quels sont ceux qui ont cru à sa parole?

Les pauvres, les ignorants, les gens de mauvaise vie.

À part quelques exceptions, les riches, les docteurs de la loi, les juifs vertueux ont rejeté Celui qui voulait les sauver.

Il en est de même aujourd’hui. Qu’il est difficile à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu, à un savant de se mettre au niveau des pêcheurs de Galilée, à un homme honnête et considéré d’avouer sa misère et son péché!

Hors de l'humilité, pas de salut!

Est-ce à dire qu’on puisse se passer d’elle une fois sauvé?

Ce serait bien mal connaître la pensée du Christ. N'a-t-il pas dit à ses disciples: «Apprenez de moi qui suis doux et humble de cœur.»

Nous sommes invités à nous mettre à l’école du Roi des rois. Dans quel but?

Pour trouver du repos pour nos âmes et aussi pour nous préparera la gloire à venir qui nous sera révélée. Cette gloire s’acquiert par des moyens imprévus et déconcertants pour nous pauvres humains, incapables de concevoir la profondeur de la Sagesse suprême.

LA DOUCEUR ET L’HUMILITÉ, attributs si caractéristiques de notre bien aimé Sauveur, voilà ce que nous devons apprendre!

C’est une étude longue et ardue. Un enfant ne parvient pas à lire ni à écrire en un jour; de même, il faut du temps, du zèle et de la persévérance à l’école de notre Maître. Il est merveilleux de patience et d’amour, mais les élèves sont trop souvent distraits ou indociles.

Le résumé de cet enseignement extraordinaire et combien difficile à saisir pour des êtres chez lesquels LE MOI PREND UNE SI GRANDE PLACE, c’est que, celui qui s'élève sera abaissé et celui qui s’abaisse sera élevé: Ces paroles projettent une lumière nouvelle sur la question qui nous occupe.

Il faut distinguer entre cet aspect de l'humilité que l’on nomme humiliation, qui pousse les inconvertis et croyants:

– à pleurer sur leurs péchés,

– à prendre le sac et la cendre,

– à confesser leurs lacunes et leurs défaillances

– et l'humilité proprement dite, vertu positive qui va plus loin et plus profond, jusqu’au sacrifice, à l'immolation de la vie propre.

Jésus ne dit pas que celui qui est abaissé sera élevé; car nous pouvons être humiliés par les hommes ou par les circonstances ou par notre faute, sans qu’il en résulte aucun fruit, mais celui qui s'abaisse LUI-MÊME, qui perd sa vie VOLONTAIREMENT celui-là sera élevé. Pas nécessairement ici-bas, mais dans l’éternité.

Beaucoup laissent l’orgueil pénétrer dans leur cœur et dominer leur vie parce qu’ils ont reçu à un moment donné une bénédiction qu'ils ont considérée comme étant due à leurs efforts, à leur spiritualité, alors que toute grâce de Dieu devrait inciter à plus d’humilité et de méfiance de soi.

Le jour viendra où, dans le Royaume de justice, ils devront céder la place d’honneur qu’ils espéraient à d’autres, en apparence bien au-dessous d’eux, mais qui humblement, entourés d’indifférence, de mépris peut-être, auront suivi de plus près les enseignements de Jésus, n’étant pas des auditeurs oublieux MAIS PERSÉVÉRANTS.

Combien les pensées de Dieu sont différentes des nôtres!

Nous regardons superficiellement à ce qui paraît, nous jugeons sommairement des choses, mais Lui scrute de son regard de flamme les moindres replis de notre cœur, discernant les mobiles les plus cachés, les intentions les moins avouées et les moins avouables.

Il fait grâce aux humbles.

Cette affirmation ne devrait-elle pas nous pousser à désirer, à rechercher avec ardeur cette humilité d’un si grand prix à ses yeux, qu’il en a fait une condition indispensable à notre salut et à notre avancement spirituel?

Peut-être dira-t-on: Le Christ n’a-t-il pas donné un commandant nouveau, celui de s’aimer les uns les autres? Et l'apôtre Paul, dans sa 1ère épître aux Corinthiens, au chapitre 13, n’indique-t-il pas l'amour comme étant la voie la plus excellente?

Sans doute, mais le chemin de la charité est aussi celui de l'humilité.

Lisez le chapitre en question et vous verrez que tout ce qui se rapporte à l’amour tel que l'apôtre nous le présente est absolument INCOMPATIBLE avec des sentiments d’orgueil ou de propre justice.

L’amour patient, plein de bonté, qui ne se vante pas, ne s’aigrit pas, ne soupçonne pas le mal, mais qui excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout, ne peut-être que la conséquence d’un réel et profond abaissement.

Si cet amour est tellement rare, si nous le pratiquons si peu et si mal, c’est tout simplement parce que nous ne nous sommes pas mis résolument à l’école de l’humilité. Jésus est tout prêt à nous instruire. Il en a le pouvoir incontestable, car Il s’est abaissé lui-même, s’étant rendu obéissant jusqu’à la mort, même jusqu'à la mort de la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom (Philippiens II. 8-9).

Il est écrit dans les Proverbes (chapitre 15, verset 33) que L’HUMILITÉ PRÉCÈDE LA GLOIRE. «Notre Sauveur» l’a pleinement réalisé.

Nous devons, quoique dans une mesure plus faible, l’expérimenter aussi. Écoutons la Voix qui, depuis bientôt 2000 ans, répète sans se lasser:

«Celui qui veut être grand parmi nous, qu’il soit le serviteur de tous» et «celui qui perdra sa vie pour l’amour de moi la retrouvera.»

Ch. Capt

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1933 - 09