VIENS ET VOIS

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LE JOUR DU REPOS

Devons-nous observer le dimanche?

Voilà une question qui a fait et fera encore couler beaucoup d’encre. Nous allons essayer de dégager les instructions de la Parole de Dieu à ce sujet.

Observer le dimanche: il y a plusieurs manières d’observer le dimanche.

– Ce jour-là on peut ne rien faire, se laisser vivre sans se préoccuper de rien.

– Ou bien on peut le consacrer au Seigneur, pour adorer Dieu et prêcher l'évangile.

La première manière est celle du monde, la seconde celle du chrétien.

Nous examinerons surtout la seconde.

Le jour du repos dans l’Ancien Testament.

La première fois qu’il nous est parlé du jour du repos c’est lors de la création: le septième jour Dieu se reposa. C’est donc que cela était bon.

La deuxième fois c’est dans la loi mosaïque:

«Tu travailleras six jours et tu feras tout ton ouvrage, mais le septième jour est le jour du repos de l’Éternel, ton Dieu, tu ne feras aucun ouvrage... car en six jours l'Éternel a tait les cieux, la terre et tout ce qui s’y trouve: c’est pourquoi l’Éternel l’a sanctifié».

Cela suffit pour nous montrer que dans l’Ancienne Alliance le jour du repos, septième jour de la semaine, devait obligatoirement être observé et rigoureusement.

En est-il de même dans la Nouvelle Alliance?

Nous pouvons répondre avec assurance: non. Car CE N’EST PAS NOUS QUI RÉPONDONS, C’EST L'APÔTRE PAUL.

Il nous dit en effet dans l’épître aux Romains, chapitre 14 verset 5:

Tel fait une DISTINCTION entre les jours, et tel autre les estime ÉGAUX.

Que chacun ait en son esprit une pleine conviction...

Car (c’est la conclusion au verset 23) tout ce qui n’est pas le produit d’une conviction est péché et Celui qui distingue entre les jours agit pour le Seigneur».

Jésus lui-même nous donne un enseignement semblable que nous pouvons trouver dans Matthieu XII. Au lieu de reprendre ses disciples qui avaient violé le sabbat, il donne tort aux pharisiens qui les accusaient:

«car le Fils de l’homme est maître du sabbat».

Et il confirme cet enseignement en guérissant le jour du sabbat un homme qui avait la main sèche. Il résulte donc de là qu’étant en JÉSUS LE MAÎTRE DU SABBAT, ayant été appelés à la liberté par l’Évangile de la liberté, et par ce même évangile affranchis de la loi, et conduits par l’Esprit de liberté, il n’y a pas de péché à ne pas observer rigoureusement le jour du repos.

C’est encore ce que confirme la décision des saints de l’église de Jérusalem:

«car il a paru bon an Saint-Esprit et à nous de ne vous imposer d’autre charge que ce qui est nécessaire,

SAVOIR de vous abstenir des viandes sacrifiées aux idoles du sang, des animaux étouffés, et de l’impudicité, choses contre lesquelles vous vous trouverez bien de vous tenir en garde»

Mais c’est un besoin de notre être entier

Ce que Dieu a fait est bon. Tous les hommes sentent la nécessité d’un repos périodique. On peut suivre les aspirations de l’homme vers ce repos à travers tous les âges.

Les païens de l'antiquité grecque et latine travaillaient six jours et se reposaient le septième, qui était le jour consacré au Soleil. On l’appelle aujourd’hui encore dans bien des langues «jour du soleil», c’est notre dimanche (mot qui signifie jour du Seigneur)......

Actuellement encore tous les efforts des hommes tendent à l’établissement ou au maintien d’un jour de repos au moins par semaine rendu obligatoire par les lois. Ce repos est un besoin physique. C’est une des lois naturelles que nous devons observer pour le maintien de la santé de notre corps. Loi naturelle donc établie par Dieu. Et c’est déjà une grosse raison pour observer un jour de repos. Je ne veux pas revenir sur toutes les raisons qu’on a données à ce sujet, aussi bien dans le monde que dans la chrétienté.

Il est bon de consacrer ce jour 
au Seigneur

L'apôtre Paul dit «N’abandonnons pas notre assemblée comme c’est la coutume de quelques-uns.» (Heb. 10: 25).

Il n’est pas question ici des réunions d’évangélisation, mais des assemblées de chrétiens, c’est-à-dire notre église et en particulier le culte. C’est en effet là que nous renouvelons nos forces spirituelles, dans la communion avec les frères et avec Dieu par Jésus. C’est le repas spirituel, l’aliment réparateur que nous venons y chercher.

Restez loin de toute assemblée et dans cet isolement vous vous endormirez rapidement, vous vous affaiblirez et déclinerez peut-être jusqu’à la mort. C’est l’expérience qu’ont faite beaucoup de chrétiens, qui se sont isolés par négligence ou volontairement.

Pour les autres ils sortent victorieux par la grâce de Dieu, mais la lutte contre le sommeil est terrible. Avez-vous ressenti ce sommeil irrésistible qui survient après de longues périodes de fatigue? Ce sommeil prend le chrétien qui s’isole. Et l’on peut s’isoler à deux pas du lieu de réunion de l’assemblée: il suffit de ne jamais franchir ces deux pas. On peut s’isoler même au milieu de l’assemblée. Cela peut paraître paradoxal, mais est cependant exact.

Les soucis du monde, la lutte quotidienne pour la vie matérielle sont pour cela un parfait isolant. Si vous venez au culte encore tout chaud de ces luttes, encore tout embarrassé des soucis de la vie, l’esprit préoccupé, cela ne servira pas à grand-chose.

Il faut que vous ayez déjà déposé aux pieds de Jésus votre fardeau. Il faut que vous soyez sorti du monde par l'esprit quand vous arrivez au culte, pour jouir pleinement de la communion que vous venez y chercher.

Il faut aussi que votre âme ne soit pas étouffée par l’appréhension de la reprise imminente de la lutte quotidienne. En un mot il faut que votre esprit jouisse du repos en Dieu. Croyez-vous alors qu’il y ait trop d’une journée? Non plutôt pas assez.

Considérez aussi que Dieu est votre Créateur, le Maître du ciel et de la terre, qu’il est éternel et tout puissant, que toutes choses ne sont que par Lui et pour Lui. Pensez que si nous subsistons, après l’avoir offensé, après toutes les révoltes de l’humanité contre Lui, c’est par un effet de son immense amour. Combien il nous a aimés! jusqu’à donner son Fils pour nous! Combien aussi le Fils nous a aimés. Lui qui a donné son sang sur la Croix, qui nous a rachetés par une mort ignominieuse.

Que de bienfaits dont il nous a comblés dans sa compassion infinie!

Ne devons-nous pas l’aimer assez pour lui consacrer un jour par semaine? Et si nous ne pouvons nous réunir à nos frères et à nos sœurs en Jésus-Christ, nous pouvons être en communion avec eux par Jésus, dans la prière la louange et l’adoration. Et pour ces moments de recueillement nous devons réaliser les mêmes conditions que celles dont nous avons parlé plus haut pour le culte.

Ce sera aussi un témoignage pour les inconvertis, que nous aimons assez notre Dieu pour lui consacrer une journée chaque semaine, afin de faire monter vers Lui nos louanges et notre adoration. Nous montrerons ainsi au monde que nous mettons en vérité notre Dieu et notre Sauveur au-dessus de nos propres intérêts, et que c’est en Lui seul que nous prenons notre plaisir, notre joie notre paix.

Quel doit être le jour de repos?

Le choix du jour du repos est dicté par les circonstances. Il faut que le plus grand nombre puisse être libre ce jour-là. C’est pourquoi on a pris l’habitude d’observer le dimanche premier jour de la semaine juive au lieu du samedi (sabbat). Et si dans un autre pays il était plus commode de prendre un autre jour, il n'y a rien dans la Parole qui s’y oppose.

Et si l'on voulait affirmer le contraire, POUR ÊTRE LOGIQUE JUSQU’AU BOUT, il faudrait revenir au sabbat (samedi), mais alors, il n’y aurait plus de raison de ne pas observer le reste de la loi. En ce cas de quoi nous, servirait la nouvelle alliance?

Mais grâces soient rendues à Dieu, le dimanche est devenu un jour de repos universel, et nous pouvons être en communion ce jour-là avec tous les membres de l’Église et avec Christ son chef.

Quelle conclusion en tirerons-nous?

Nous ne péchons pas en «travaillant le dimanche», car nous ne sommes pas tenus obligatoirement d’observer le jour du repos. CE N’EST PAS UN ORDRE DE LA NOUVELLE ALLIANCE.

Mais c’est une nécessité, un besoin comme de manger et de dormir et nous n’avons pas le droit de le négliger systématiquement, pas plus que de nous passer chaque jour de nourriture et de sommeil.

Tous nos efforts doivent tendre à mettre de côté ce jour pour le Seigneur, pour les raisons que nous avons données plus haut. C’est ce qu’on appelle sanctifier le jour du repos.

Celui qui n’observe pas le jour du repos ne pèche pas. Celui qui l’observe fait mieux.

Rappelons-nous la règle donnée dans ce cas par l’apôtre Paul:

«TOUT CE QUI N’EST PAS LE PRODUIT D’UNE CONVICTION EST PÉCHÉ.»

D. Guillaume

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1933 - 03