Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VIENS ET VOIS

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ÉTUDE SUR LA SANCTIFICATION


Ce mot «sanctification» n’évoque ordinairement, dans l’esprit, rien de très précis. Les personnes auxquelles les «Saintes Écritures» ne sont pas familières interprètent très diversement l’expérience désignée sous ce vocable dans la Parole de Dieu.

La plupart des expressions religieuses, il est vrai, (répondant à des expériences spirituelles) ont été déformées au cours des âges. Ce mot (sanctification) nous vient du latin «sanctus» qui signifie «saint». Or cette dernière expression est généralement moins imprécise que la première. Donc, de toute évidence, le mot «sanctification est l’étroit synonyme de Sainteté».

Ainsi, nous pourrons conclure logiquement que la sanctification ne désigne autre chose que la vie sainte. Nous voici donc arrivés à un premier résultat et la première étape est franchie dans le domaine de nos recherches.

Mais nous nous heurtons immédiatement à une autre difficulté, non moins grande que la première, et un nouveau problème est sons nos yeux:


Qu'est-ce que la vie sainte?

Victimes inconscientes de l'ambiance et de l’éducation catholique (étant de naissance catholique je puis parler en connaissance de cause) nous nous figurons la sanctification (la sainteté) comme étant la perfection, autrement dit la vie exemple de tout péché!

Certains vont même jusqu’à croire que la sainteté n’est réalisable qu’après la mort!

Dans quelles aberrations ne tomberons-nous pas si nous ajoutons foi aux déclarations d’hommes qui se dérobent toujours devant les affirmations de la Parole de Dieu?

LA SAINE ET SAINTE FOI EST BASÉE SUR LA PAROLE DE CHRIST tandis que celle qui est basée sur la parole des hommes engendre la superstition. (Romains 10: 17)

Il est donc sage, logique et tout indiqué de remonter à la source, dans toute recherche d’une vérité quelconque. L’eau de la source a pu se corrompre par les apports de toute nature qui sont faits à la rivière, même à peu de distance de son point de départ.

Mais:

Où est la source?

Les Écritures nous enseignent leur propre «infaillibilité» (II Tim. 3: 16); les hommes prétendent à l’infaillibilité de leur Église (l’Église ne peut ni se tromper, ni nous tromper, telle est la doctrine romaine). Or, il se trouve que sur ce simple sujet de la sanctification, l’Église qui se dit infaillible est en désaccord avec la Parole de Jésus-Christ.

Où donc est la vérité et quelle est l’autorité qui prime l’autre?

En un mot où est la source?

Aux âmes torturées par l’angoissante incertitude, je présenterai la question déjà formulée par notre frère Mr Scott:

«L’Église nous a-t-elle donné le Christ, ou est-ce le Christ qui nous a donné l’église?».

Évidemment le Seigneur est le chef de l’Église qui est Son Corps. (Eph. 1: 22) et c’est LUI qui est l’autorité suprême dans l’Église; n’a-t-il pas dit: «VENEZ À MOI»? (Matth. XI: 28)


LA SOURCE EST LE SEIGNEUR LUI-MÊME

QUI NOUS INSTRUIT PAR SA PAROLE.


Cette Parole «demeure éternellement» (I Pierre 1: 25). Elle ne peut donc être abrogée par aucun concile, par aucune Bulle.

Examinons, maintenant, d’après la Parole de Dieu ce que la sanctification n'est pas et ne peut pas être.


1°) La Parole de Dieu n’enseigne nulle part que la sainteté ne soit réalisable qu’après la mort; aucun texte même ne permet de faire supposer pareille chose, à condition d’être interprété par une saine exégèse.

Lorsque l’apôtre Pierre «visitait les saints» (Actes 9: 32) et «qu’il appela les saints et les veuves pour leur présenter» Tabitha ressuscitée, (Actes 9: 41) il va sans dire que les saints en question étaient sur la terre dite des vivants, ils n’étaient pas encore passés par la mort.

L’apôtre Paul terminant sa seconde lettre aux Corinthiens (ll Cor. 13: 12) dit: «Tous les saints vous saluent». Il est évident que ces salutations ne venaient pas d’outre-tombe, puisque LES VIVANTS NE DOIVENT PAS COMMUNIQUER AVEC LES MORTS, si ce n’est par la résurrection de ces derniers, si nous nous en tenons à l’enseignement général des écritures.

Dans l’épître aux Éphésiens (3: 8) Paul, le grand apôtre, s’intitule «le moindre de tous les saints», et, sans contredit, il parle de son vivant.

«Il n’y a pas de grand homme pour son valet de chambre», dit le vieil adage (Goethe).

Une sœur d’origine catholique, appartenant actuellement à l’assemblée de Tel Endroit, ayant été au service d'un évêque, se promit bien à la mort de ce dernier, de ne pas prier son ancien maître alors en voie de canonisation (excusez l’expression) bien qu’elle fut accoutumée à l’invocation des Saints. Elle avait vu le futur saint de trop près...

Si je suis bien informé, l’Église romaine aurait canonisé environ 40.000 saints! C’est beaucoup, et c’est réellement peu! Un homme si saint qu’il soit ne peut rendre saint un autre homme, cela appartient à Dieu seul, en Jésus-Christ par le Saint-Esprit, ainsi que nous le démontrerons dans la suite de cette étude (l Thess. 5: 23). Autrement dit:

«Ce n'est pas l’église qui peut faire les saints, mais ce sont les saints qui doivent faire l’Église» c’est-à-dire la composer.


2°) J’espère que personne n'aura eu la pensée que la sanctification est une expérience spirituelle réservée uniquement aux chrétiens de l'Église Primitive!

Certains n’ont-ils pas prétendu, à l’encontre des textes les plus clairs ou en privant ces derniers de leur contexte, qu’il en était ainsi du Baptême dans le St-Esprit, du parler en langues et des dons spirituels!

La «pratique» n’ayant pas répondu au «principe» aux yeux de ces amis, ils en ont déduit illogiquement que l'expérience en question était réservée aux chrétiens des temps apostoliques.

La vérité, dans sa simplicité est que l'eau est entrée dans le bateau et ce dernier a sombré ou est en voie de perdition...

Faut-il en conclure que le bateau n’était pas destiné à naviguer?

Si l'amour du monde a subjugué l’amour de Dieu dans le cœur du chrétien, faut-il en conclure que la Vie Sainte n'est plus réalisable à cause de l’ambiance enfiévrée et corrompue de notre XXe siècle?

Non point! Les textes, qui renversent cette fausse interprétation des choses, abondent et surabondent et je n’en livre qu’un seul à votre méditation (Hébreux XII: 14). Or, la «vue du Seigneur» lorsqu’il reviendra sur les nuées pour enlever Son Église est, indubitablement, réservée aux «sanctifiés» de tous les siècles composant l’ère chrétienne.


3°) Il est malheureusement par trop évident qu’une quantité appréciable de chrétiens se contentent d’une «vie boiteuse» et abandonnent la recherche de la Vie Sainte. Ils supposent cette dernière uniquement accessible aux âmes de choix, aux âmes d'élite!

Il me semble que cette compréhension erronée des choses est due à la déformation des vérités d’ordre spirituel dont le catholicisme, la théosophie, l’anthroposophie et tant d'autres philosophies humaines, peuvent revendiquer la paternité.

Les esprits sont égarés, les consciences désaxées, les sens spirituels émoussés ou même obnubilés par toutes les fausses doctrines qui ont, de tout temps, intoxiqué les âmes, lesquelles ont perdu de ce fait la faculté de reconnaître la Vérité de l’Erreur!

Paul et Barnabas étaient-ils des «saints» au sens scripturaire du mot?

C’est évident. Ils déclarent aux païens de Lystre: «Nous sommes des hommes de la même nature que vous». (Actes XIV: 15). Pierre était un homme de la même nature que Corneille, le Capitaine romain (Act. X: 26) et Corneille ne différait point de nous par sa nature.

Enfin, il est très réconfortant, pour nous chrétiens, d’apprendre par la Parole de Dieu elle-même que, cet homme remarquable, de l’Ancienne Alliance: Élie, était, lui aussi, un homme de la même nature que nous. (Jacques V: 17)

La Bible n'enseigne, nulle part, qu’il existe une «élite» d’âmes privilégiées auxquelles des grâces spirituelles seraient spécialement accessibles. Au contraire, l'homme. «naturel» (certaines versions traduisent: l’homme animal», c’est-à-dire, inconverti, non régénéré), l'homme naturel, si intelligent soit-il, ne peut concevoir les choses de Dieu puisque c’est spirituellement qu’on en juge et non avec la raison humaine limitée et imparfaite. (I Corinthiens II: 14).

Le Maître, lui-même n’a-t-il pas déclaré: «Ces choses sont cachées à des sages et à des intelligents et elles sont révélées à des enfants» (Matthieu XI: 25).

Où donc est la supériorité naturelle?

Elle est inexistante ou inutile. Si «capacité» il y a, le langage chrétien est: «Notre capacité vient de Dieu». (II Corinthiens III: 5).

Si nous réalisons quelques progrès dans le domaine moral ou spirituel, Alléluia! mais souvenons-nous de la grande vérité énoncée par Paul: «PAR LA GRÂCE DE DIEU (et non par moi-même) je suis ce que je suis». (I Corinthiens XV: 10)

DIEU DONNE CE QU’IL ORDONNE (Ésaïe XXVI: 12). En un mot, qu’il s’agisse de dons spirituels ou de dons naturels, la Parole nous dit: «Qu’as-tu que tu n’aies reçu? Et si tu l’as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l’avais pas reçu?» (I Corinthiens IV: 7). Or, nous avons tout reçu de Dieu.

Les dons naturels constituent trop souvent un obstacle, plutôt qu’un privilège à l’égard des choses spirituelles; et la thèse prétendant que la sanctification est destinée uniquement aux âmes d’élite n’est qu’une hypothèse fausse, en contradiction avec la Parole de Dieu et, de ce fait, extrêmement dangereuse.


4°) Enfin un grand obstacle à la réalisation de la Vie Sainte par nombre de chrétiens consiste dans l’identification étroite, faite par eux, de la sanctification avec une vie entièrement exempte de tout péché, autrement dit: la sanctification serait la perfection morale!

Cette interprétation erronée repose sur une fausse compréhension des choses bibliques; elle est souvent le fruit de l’enseignement des faux docteurs qui interprètent les Écritures de la façon la plus arbitraire.

Naturellement, lorsqu’un chrétien entrevoit la Vie Sainte comme devant le faire entrer, dès ici-bas, dans le domaine de la perfection morale (la vie sans péché) il fait immédiatement et fatalement l’expérience contraire et il a bien vite fait de «jeter le manche après la cognée» abandonnant tout et s’écriant: «... la sanctification.... c’est un vain mot qui désigne une vaine chose... !»

Le texte I Jean III: 9 porte, il est vrai, l’affirmation suivante: «Quiconque est né de Dieu, ne pratique pas le péché», mais nous n’en pouvons conclure, hâtivement, que la vie «sans péché» soit réalisable.

Un second texte «semble» étayer quelque peu cette erreur de la vie exempte de péché: I Jean II. 1: «Je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point».

Deux autres textes, toujours dans la 1e épître de Jean «semblent» être plus absolus: (III: 6) «Quiconque demeure en Lui ne pèche point» et (V: 18): «Quiconque est né de Dieu ne pèche point».

Enfin il y a cette magnifique promesse qui m'a tant réconforté aux premiers jours de ma vie chrétienne (Romains VI: 14): «Le péché n'aura point de pouvoir sur vous, puisque vous êtes non sous la Loi, mais sous la Grâce». ....


a) Répondant au texte I Jean III: 9, j'attirerai l’attention du lecteur sur le mot «pratique», selon la majorité des versions françaises. (Segond, Darby, Lausanne, etc.) Le Dictionnaire Larousse donne comme définition de «pratiquer»: SE LIVRER HABITUELLEMENT À.

En conséquence notre texte peut être sainement interprété, ainsi: «Quiconque est né de Dieu, ne se livre pas habituellement au péché».

Or, cela n’implique nullement l'idée d’une vie sans péché, mais bien plutôt d'une vie dans laquelle LE PÉCHÉ A CESSÉ D'ÊTRE UNE HABITUDE.

Gloire à Dieu de ce qu’une telle vie entre dans le domaine des réalisations pratiques!

Le chrétien est donc appelé à être «affranchi» de l'esclavage du péché et ce dernier n’est plus, comme avant la «conversion» une habitude plus ou moins: cultivée niais il demeure encore un «ACCIDENT REDOUTABLE ET REDOUTÉ».


b) Le second texte I Jean II: 1, «... afin que vous ne péchiez point» ne confirme nullement l’assertion de la possibilité d’une vie sans péché, premièrement parce qu’il peut être interprété comme I Jn. III: 9, ensuite parce qu’il est précédé immédiatement de deux autres textes et suivi, non moins immédiatement, d’un troisième, tous trois dépourvus d’ambiguïté, et propres à ne laisser subsister le moindre doute dans le cœur des plus indécis à cet égard.

Je veux parler de I Jean I: 8: «Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-même, et la vérité n’est point en nous». Cette doctrine de la vie sans péché est donc une «séduction»!

Ensuite 1 Jean I: 10: «Si nous disons que nous n’avons pas péché nous Le faisons menteur...».

Enfin 1 Jean II: 1 qui, d’ailleurs d’ailleurs constitue la suite normale du texte étudié ici: «... afin que vous ne péchiez point. Mais si quelqu'un a péché (il y a donc possibilité hélas!) nous avons un avocat auprès du Père: Jésus-Christ le Juste».


c) Quand aux deux derniers textes de Jean qui paraissent si «absolus» (III: 6 et V: 18) je dirai tout simplement:

«L’apôtre Jean ne s’est jamais contredit. Si nous voulons avoir toute sa pensée à cet égard, il faut éviter de faire abstraction de la mise en garde contre la «séduction» I Jean I: 8 et bien nous pénétrer de la raison pour laquelle l’apôtre présente L'UNIQUE AVOCAT.


d) Terminant l’examen des objections par Romains VI: 14 «Le péché n’aura point de pouvoir sur vous puisque vous êtes... sous la Grâce.» Bien entendu, mais À CONDITION que nous restions sous la Grâce, et chaque fois que nous nous dérobons à la miséricordieuse grâce de Dieu, le péché reprend immédiatement son empire sur nous.

La «vie sans péché» est un leurre, une séduction de l’Ennemi et une dangereuse illusion.

La Vie Sainte, est une glorieuse possibibilité, elle est pratiquement réalisable et c’est à cela que Dieu nous destine.

Après avoir étudié ce que la santification n’est pas et ne peut pas être nous consulterons le Saint Livre afin de savoir ce quelle est et ce quelle doit être.

(À suivre)

Nounkeflam

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1933 - 02


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