Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VIENS ET VOIS

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SUR LE CHEMIN D'EMMAÜS

Luc XXIV: 13-35


En ce jour de Pâques, deux disciples du Seigneur cheminent ensemble, repassant dans leur cœur les événements des jours derniers: Jésus crucifié, exposé à l'ignominie, ravi à l'affection des siens, est maintenant déposé dans un froid sépulcre comme le commun mortel. 

Chemin faisant, ils sont abordés par un inconnu qui prend part à leur conversation et leur pose la plus déconcertante question: «De quoi vous entretenez-vous... pour que vous soyez tristes?»

Surpris par cette question au sujet des événements qui viennent de secouer Jérusalem, Cléopas ne peut exalter la plainte douloureuse de son cœur. Il attendait de Jésus de Nazareth, prophète puissant œuvres et en paroles devant Dieu, une délivrance pour Israël, il avait mis en Jésus tout son espoir. Son coeur s'ouvrant à son interlocuteur semble ignorer le verdict du Sanhédrin, laisse échapper maintenant cette amertume et cette détresse qui remplit son cœur. 

Cléopas représente l'homme qui voit tout en noir et croit tout perdu. Le soleil a brillé dans son âme, une lueur d'espoir a illuminé son esprit pour faire place à la nuit sombre et au plus profond marasme.


La foi de cet homme est renversée, anéantie; pour quelle raison?

Parce qu'elle n'avait pas de sûr fondement; cette foi sentimentale n'a pas pu supporter l'orage des événements, elle n'était basée que sur des espérances humaines.


Combien de personnes sincères se disant chrétiennes, errent encore çà et là, croyant être agréable au Seigneur et se plient à toutes les pratiques superstitieuses?

Ces personnes sont ferventes «pratiquantes» et sont pourtant à côté de la vérité.

L'argument moderne: «toutes les religions sont bonnes, pourvu qu'on soit sincère», n'a aucune valeur pour celui qui cherche la vérité; LA FOI N'EST PAS UN ENSEMBLE DE DOCTRINES AUXQUELLES ON ADHÈRE, pas plus qu'une morale donnée en vue de l'amélioration de l'humanité.

«La foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, et une démonstration celles qu'on ne voit pas.» Seule cette foi peut être agréable à Dieu (Hébreux XI: 1-6). 

Ne Vois-tu pas en Cléopas, s'entretenant fiévreusement avec son ami des choses qui le dépassent le même esprit que le tien, cher lecteur?

Cléopas aimait le Seigneur, il a cru, puis brutalement déçu par de tragiques événements, il était près de sombrer si le Seigneur n’était venu le visiter... Pourquoi?

Parce que sa foi ne lui a pas apporté ce qu'il en attendait!


Es-tu en possession de cette foi appelée par un célèbre prédicateur «la main de l’âme»? Ta foi te met-elle en rapport constant et intime avec le Roi des rois?

Reçois-tu de Dieu, par Son Saint-Esprit, le témoignage que tu es son enfant? (Romains VIII: 16).

Ta foi, bien affermie, te permet-elle le doute, quand d'un œil scrutateur tu contemples les misères du monde.

Devant la perversité de l'humanité, tu restes désolé en constatant l’orgueil, la convoitise de la chair et des yeux, en un mot, le péché, subjuguer encore les âmes.

L'œuvre de Christ serait-elle vaine?

Devant les difficultés quotidiennes, tu te laisses peut-être gagner par le trouble général; tu doutes probablement de la puissance du Seigneur.


La puissance du Malin parviendrait-elle à te faire douter de la vérité des paroles de Christ?

Ta foi implique cependant une certaine connaissance du plan de Dieu qui peut éclairer ta route: la Parole du Seigneur (Psaume CXIX: 105). «La foi vient de ce qu’on entend et ce qu'on entend vient de la parole de Christ» (Romains X: 17).

Cléopas vient d'ouvrir son cœur au Seigneur, lui faisant part du trouble profond qui le bouleverse. Devant cette explosion de douleur, Jésus se révélera pleinement à ces cœurs en détresse; toutefois les premières paroles qu’il adresse à ces hommes sont destinées à les reprendre:

«Ô, hommes sans intelligence... ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses et qu'il entrât dans sa gloire?»

Jésus n'eut recours à aucun moyen sentimental pour ranimer leur foi, il les plaça devant la réelle signification et toute la portée des événements qui les troublait!

Certes, la multitude d'Israël attendait un Messie, un Sauveur et chacun voyait en Jésus l'instrument que Dieu emploierait pour l'affranchir du joug de ses ennemis; C'ÉTAIT LE POINT DE VUE DE CES HOMMES.


Mais Dieu dans son grand amour avait autre chose en vue:

non seulement, sauver Israël, mais encore l’humanité entière, tant juifs que païens.


Commençant par Moïse et les prophètes, Jésus explique à ceux qui sont assoiffés de vérité toutes les Écritures dans lesquelles il est question de LUI. Christ sera un roi glorieux... mais pour écraser la tête du serpent, pour vaincre ce géant, Satan, Il lui faut naître d’une humble vierge, grandir au milieu des hommes, devenir l’homme de douleur et être retranché du nombre des vivants (Ésaïe LIII).

La foule rassasiée, après la multiplication des pains, n'est-elle pas prête à porter en triomphe Celui qui la nourrit; mais Jésus oblige ses disciples à passer sur l’autre bord du lac (Matthieu XIV: 22).

Le temps n’était pas venu pour le Seigneur de se prêter à une manifestation de gloire, mais plutôt de s'engager dans la voie dangereuse du sacrifice, indispensable au salut des hommes. (Matthieu XXVI: 53).

Pour Cléopas et son compagnon, la mort ignominieuse de celui en qui ils avaient mis leur espoir, était un échec. Mais en regard des Saints Écrits, cette apparente défaite était une merveilleuse victoire, un triomphe sur la puissance du péché.

Jésus, enfin, se dévoile à leurs yeux et ils arrivent à saisir toute l’œuvre salvatrice de leur interlocuteur; au moment où ils entrevoient tout perdu, le dessein divin s'accomplit. Ils avaient été durs d'entendement, aveuglés par leurs préjugés, leurs idées préconçues et leurs traditionnelles espérances.


Bien-aimé frère, accablé par les soucis engendrés par les difficultés présentes ne serais-tu pas semblable à Cléopas, les yeux fixés à terre en parcourant ton chemin?

Quel pénible fardeau charge tes frêles épaules!

Combien est aiguë cette souffrance qui ronge ta vie entière?

Tu es encore triste, découragé et abattu, oubliant le Dieu d’amour?

Oublies-tu de puiser dans la Parole divine la nourriture quotidienne de ton âme?

«Vous aurez des tribulations dans le monde, dit Jésus, mais prenez courage, J’ai vaincu le monde». (Jean XVI: 33).


Tu n'es pas seul dans ton affliction, le Seigneur Jésus veut se tenir à tes côtés.

N’a-t-il pas dit:

«JE suis avec vous TOUS LES JOURS jusqu’à la fin du monde»? (Matthieu XXVIII: 20).

Sur la route où tu chancelles, Jésus est là; élève ton regard vers LUI.

«Je prierai le Père, dit le Seigneur, et il vous donnera un autre CONSOLATEUR

Le St-Esprit est présent! C’est en pleine sincérité que Cléopas s'écriait:

«Nous espérions que ce serait Lui qui nous délivrerait!» (Luc XXIV: 21).


Ton cœur est naturellement angoissé en contemplant la désolation générale de ce pauvre monde: lève les yeux:

«Non, ce monde n’est pas notre patrie, la joie est ici-bas, trop tôt flétrie...»

Lève les yeux et contemple l'invisible.

L'auditeur silencieux de tes secrets soliloques est là, laisse-lui prendre toute ton âme et que ton cœur devienne Son temple!

Jésus vient bientôt! Que la paix et la joie remplissent ton âme!

B. Hamel,

Aumônier Stalag XVII-B

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1943 - 11


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