MÉDITATION
ILS REÇURENT AUSSI CHACUN UN DENIER
Certaines des paraboles de Jésus ont un sens spirituel difficile à saisir, pour les personnes qui ne pensent que par leur intelligence humaine. L’homme ordinaire, en effet, dira: Il n'est pas juste d’accorder un même salaire pour un travail inégal! Ceux qui ont travaillé toute la journée, ou neuf heures, ou six, ou trois, ou une heure seulement, doivent recevoir au prorata de la besogne accomplie.
Jésus nous révèle par cette parabole, de Matth. XX: 1-16, une loi spirituelle du Royaume de Dieu. DIEU EST JUSTE, INFINIMENT JUSTE, et, par conséquent, IL NE PEUT FAIRE QUE CE QUI EST PARFAITEMENT JUSTE.
Les uns voient dans cette parabole «des ouvriers dans la vigne», le don de la vie éternelle qui est accordé à tous, qu'ils soient à Dieu dès leur naissance, ou dès l’adolescence ou à l’âge mûr, ou encore au moment de mourir...
Sans doute, tous ceux qui ont accepté Jésus-Christ comme leur Sauveur, à quelque moment que ce fût de leur vie, héritent la vie éternelle.
Mais notre parabole parle d’un salaire! Or un salaire n’est attribué qu'à celui qui l'a mérité par son travail. Tandis que LA VIE ÉTERNELLE EST UNE GRÂCE, UN DON; personne ne peut gagner cette vie par quelque mérite que ce soit.
«Vous êtes sauvés par grâce, par le moyen de la foi et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu». (Eph. II: 5-8).
Le denier ne représente donc pas précisément la vie éternelle, puisqu'il reste un salaire non un don.
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D’autres croient volontiers que la parabole signifie: que l'on travaille beaucoup, ou qu'on travaille peu, cela n'importe pas! Tous nous recevrons le même salaire!
Cela n’est pas exact non plus. Que le chrétien se rende bien compte de cette vérité:
Le Seigneur nous jugera sur l’œuvre que nous aurons accomplie pour Lui,
depuis notre conversion.
L'apôtre Paul nous dit très clairement, sous l’inspiration de l’Esprit: «Que si l'on bâtit sur le fondement, Jésus-Christ, avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume» l’œuvre de chacun sera manifestée... Si l'ouvrage bâti par quelqu’un sur le fondement, subsiste l’ouvrier aura sa récompense...» (1 Cor. III: 12-14).
«Il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu'il aura fait dans son corps.» (2 Cor. 5: 10).
Voilà le premier jugement de Christ.
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Le père de famille de la parabole, demanda aux ouvriers qui étaient restés sans rien faire jusqu’à la onzième heure: «Pourquoi restez-vous ici tout le jour sans rien faire?» Ils répondirent: «Parce que personne ne nous a loués!»
ILS N'ÉTAIENT DONC PAS RESPONSABLES DE LEUR INACTIVITÉ, puisque personne ne leur avait donné quelque chose à faire. Mais dès qu'ils furent embauchés, même pour une heure seulement, ils accomplirent fidèlement et consciencieusement leur travail.
CE FUT À CAUSE DE LEUR FIDÉLITÉ ET DE LEUR ZÈLE, pendant cette heure, que le Maître leur donna, à eux aussi, un plein salaire comme aux autres.
Voici deux hommes nés le même jour. L’un est Européen, l'autre Chinois. L’Européen reçoit une vocation missionnaire à 20 ans, et part pour la Chine. Là-bas, il rencontre le Chinois, à l'âge de 50 ans. Celui-ci en entendant la Parole de Dieu se convertit et devient missionnaire à son tour.
Ces deux serviteurs de Dieu meurent à l’âge de 60 ans. L’un a travaillé quarante ans pour le Seigneur; l'autre dix ans seulement, mais avec la même fidélité, le même zèle pour la Gloire de Jésus.
Croyez-vous qu'il serait juste que le missionnaire Chinois, reçût moins que son frère Européen? Ce n’est pas de sa faute s'il n'a pas été appelé plus tôt! En outre, il ne s’agit pas de la quantité du travail qu’on fait, mais de la qualité et de la durabilité de l'œuvre.
Mais si, au contraire, après être devenu chrétien, ce Chinois se fût béatement complu dans son propre salut, sans s’occuper de celui de son prochain, certes, son salaire eût été tout autre.
Ainsi vous, chers chrétiens, si vous mettez avec zèle, amour et fidélité, votre foi spirituelle, votre connaissance de Christ au service de vos frères, quel que soit votre travail, vous aurez votre récompense.
Mais si vous négligez de faire ce que le Seigneur vous présente, soit dans votre famille, soit dans votre milieu de travail, soit dans votre Église même, vous perdrez votre récompense au tribunal de Christ. «Il sera beaucoup redemandé», a dit Jésus, «à qui il aura beaucoup été donné»
Il ne s'agit pas nécessairement de tout quitter pour devenir missionnaire ou évangéliste, mais d'être fidèle dans le lieu où le Maître de la moisson nous a placés et d'y travailler avec zèle et amour, portant du fruit qui demeure éternelle.
D.R.S
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