MÉDITATION
LE DOUTE
(Lectures; Luc VII, 18-23.)
Depuis combien de temps Jean-Baptiste est-il en prison?
Peu importe, mais nous apprenons à la lecture de ce passage qu’une crise de doute vient l’ébranler. Ses disciples ont accès auprès de lui pendant sa captivité et, au cours de leurs entretiens, ils lui ont raconté certainement quelques-uns des miracles accomplis par Jésus:
- guérison du serviteur du centenier (Luc VII, 2-10);
- résurrection du fils de la veuve de Naïn (Luc VII, 11-16), etc...
Or, Jean-Baptiste ne semble pas accueillir ces nouvelles avec une grande joie! Un souci subsiste, une question se pose à son cœur: «Jésus... serait-il bien celui qui, réellement, doit venir?»
Comment solutionner cette question?
Il envoie, alors, deux de ses disciples porter son message à Jésus:
«Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre.»
On pourrait penser qu’il soit impossible que Jean-Baptiste eût quelque doute à l’égard de Jésus; mais il est inutile d’essayer de cacher une faiblesse du précurseur. Jean-Baptiste nous semblerait-il moins grand pour avoir eu ce moment de faiblesse?
Souvenons-nous du grand prophète: Élie (I Rois XIX, 3...) ou, encore, de Jérémie (Jérémie XV, 18).
Jean-Baptiste, semblable à Élie, à Jérémie et aux autres hommes, était bien de la même nature que nous. Qui fut donc la cause de cette faiblesse de Jean-Baptiste?
1° l’incompréhension, par lui, de la conduite de Jésus;
2° sa propre position.
D’une part Jean-Baptiste attendait d’autres résultats du ministère de Jésus; comme ses contemporains, il n’avait pas compris que le «royaume» de Jésus n’était pas «de ce monde»; Jésus accomplissait, il est vrai, de merveilleux et puissants miracles, mais, pour quelle raison n’arrivait-il pas à ouvrir les portes au prisonnier?...
D’autre part, la position du précurseur était une entrave à une claire compréhension des choses à l’égard de Jésus.
La faiblesse de la foi dans l’épreuve est souvent le propre de la nature humaine.
Nos propres doutes, en considérant la conduite de Jésus à notre égard, font échec à notre raison et à notre foi.
Pourquoi le Seigneur tarde-t-il à nous délivrer dans l’épreuve?
Cependant, IL s’occupe de nous, malgré notre état de maladie physique et d’angoisses morales. Un doute, alors, traverse notre esprit: «Est-ce bien là que je trouverai la délivrance?»
Pour trouver la solution, suivons Jean-Baptiste.
C’est bien lui qui, malgré ses doutes actuels, désigna Jésus en s’écriant: «Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde» (Jean I, 29). Y aurait-il contradiction de sa part? Non pas! Mais ce dilemme se pose: «Le Messie et le Sauveur sont-ils bien une seule et même personne qui établirait son règne et proclamerait la délivrance? Est-il celui qui doit venir ou faut-il en attendre un autre?... »
Si nous n’avons aucun doute à l’égard de Jésus pour nous sauver,
n’en aurions-nous pas à Son égard pour nous guérir?
Que fit Jean-Baptiste lorsqu’il fut en proie au doute?
Il ne s’adressa pas à quelque grand docteur en Israël, c’est à Jésus qu’il eut directement recours.
Le réel danger ne réside pas, positivement, dans le «doute», mais bien plutôt dans les moyens que nous sommes tentés de mettre en œuvre pour essayer d’en sortir.
Jésus peut seul nous faire sortir victorieusement de nos doutes.
Comment Jésus reçut-il les émissaires de Jean-Baptiste, non pas avec des discours, mais en leur montrant des actes de puissance, des miracles. (MONTRER VAUT MIEUX QUE DÉMONTRER.)
«Allez rapporter à Jean ce que vous avez VU et ENTENDU...», leur dit-il. Jésus voulut simplement reporter l’attention du Baptiste sur le ministère du Messie-Sauveur (Ésaïe XXXV, 5-6 et LXI, 1).
«Si donc je ne te délivre pas de ta prison, semble-t-il lui dire, c’est qu’il y a une raison» (Jean V, 19-30). Ces paroles furent suffisantes pour tranquilliser Jean-Baptiste, car ce que Jésus a promis, il l’accomplira (Ésaïe LXI, 1): «IL est venu pour proclamer aux captifs la liberté et aux prisonniers la délivrance!»
Cher lecteur, n’as-tu pas VU ou ENTENDU?
Mais, les jours passent et ta guérison ne se produit pas!
Si, comme Jean-Baptiste, tu crois réellement, tes inquiétudes et tes doutes disparaîtront rapidement (Marc IX, 23; X, 27; Jean VI, 35-51; Matthieu XI, 28-30).
Viens à LUI, et comme l’apôtre Paul tu pourras t’écrier:
«JE SAIS EN QUI J’AI CRU!»
R. Breton
Pasteur à Oissel-sur-Seine.
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