VIENS ET VOIS

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LA PAROLE EN PRATIQUE

À propos de réunions de Prière

A. Chatelain

Quand, avec des frères, nous nous assemblons en réunion de prière, rappelons-nous ou apprenons que nous avons à soumettre notre esprit à une certaine discipline.

D’abord, veillons à ne pas nous isoler si totalement avec Dieu que nous oubliions nos frères, à qui nos paroles imposent une attention soutenue. Alors que nous désirons leur collaboration, le moment vient où, si nous sommes prolixes, ils cessent d’écouter; leur cœur se ferme, et en eux tarit la source de la prière.

Or donc, appliquons-nous à faire preuve de bonne éducation, comme nous le ferions quand, assis à une table avec d'autres convives, nous ne nous servirions qu’avec discrétion, prenant d’un mets plutôt trop peu que trop.

Rappelons-nous que tous doivent avoir une part suffisante et pour le moins égale à la nôtre, et qu’à prier trop longuement nous créons du malaise et de la fatigue chez nos auditeurs.

Quant à ceux qui disent ne pas savoir prier, nous les exhortons à prier quand même, la prière étant la seule méthode qui nous apprenne à prier.

Au sujet des prières proprement dites, qu’elles soient toujours accompagnées d'abondantes actions de grâce. Ne craignons pas non plus d’adorer et, jusqu’au moment où la présence de Dieu devient sensible à nos cœurs, redoutons une trop grande abondance de paroles humaines.

Au début de la réunion, notre esprit est souvent encore agité et tout impressionné des visions du monde extérieur. Aussi convient-il, à ce moment particulièrement, de ne pas imiter l'insensé dont la voix se fait entendre, dit l’Écriture, dans la multitude de ses paroles.

Approchons-nous de Dieu plus pour écouter que pour parler, et imposons le silence à notre esprit.

Ensuite, que nos paroles ne soient plus que l'écho de la voix de Dieu en nous.

Puis, n’introduisons pas dans nos prières toutes sortes de demandes.

Bon nombre de ces dernières appartiennent au domaine privé et peuvent être présentées par nous seuls au trône de grâce; n’en chargeons donc pas inutilement le cœur de nos frères.

Par contre, prions pour des sujets auxquels tous peuvent prendre un réel intérêt.

Prions, ensuite, pour les cas qui sont expressément recommandés à l’intercession commune.

Prions, enfin, pour les sujets qui nous oppressent.

Il n'est pas de domaine, croyons-nous pouvoir dire, où les enfants de Dieu font preuve d’autant d’ignorance et d’absence presque complète de bon sens.

On oublie que la prière est un art, sans doute le plus, élevé qui soit.

Mettons-nous donc bien dans l’esprit que LA PRIÈRE NE CONSISTE PAS DANS UN FLOT DE PAROLES, et qu'à moins d’une obéissance aux lois spirituelles qui le régissent, elle n’a que peu ou point d’effet.

De plus, acquérons, par le soin que nous prenons à mettre nos pensées et nos demandes à l’unisson de celles du Saint-Esprit, une telle sensibilité spirituelle, qu’après avoir prié, nous ayons le sentiment intérieur que nos requêtes, sont montées vers Dieu, qui les a agréées.

Un mot encore.

Une réunion de prière demande à être préparée non pas par un seul, mais par tous les participants.

Plus, que toute autre, elle réclame la collaboration active et intelligente de ceux qui s’y rencontrent. Sa préparation doit donc être consciencieuse, faire, à l’avance, l’objet de la purification de nos cœurs comme de nos esprits, et celui du choix des sujets d’intercession que nous nous proposons d’y introduire.

La Chaux-de-Fonds – août 1932.

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1932- 09