Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VIENS ET VOIS

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LA MALADIE D’EZÉCHIAS
 ET LA GUÉRISON DIVINE


Posons d’abord, comme convenu, ce qu’on ne peut nier, c’est qu’Ezéchias demanda à Dieu une prolongation de vie (II Rois XX, 5).

«J’ai entendu ta prière... Je te guérirai.»

La première chose qui frappe ici, c’est qu’Ezéchias, désirant conserver la vie, s’adresse immédiatement à Dieu pour obtenir cette grâce, étant persuadé que Celui qui a prononcé la sentence de mort est le seul qui puisse la révoquer, et que tous les secours humains seraient inutiles sans la bénédiction d’En-Haut.

Quelle conclusion tirerons-nous de ce fait?

Sera-ce qu’il ne faudra employer aucun remède dans nos maladies?

Non! sans doute; l’histoire même que nous méditons témoignerait contre nous, puisque le prophète Ésaïe, après avoir promis une prolongation de jours de la part de l’Éternel, dit: «Prenez une masse de figues pour l’appliquer sur l’ulcère» (II Rois XX, 7; Ésaïe XXXVIII, 21).

Mais si nous ne pouvons exclure l'emploi des remèdes, d’autre part, il est certain qu’à l’exemple d’Ezéchias, le chrétien doit, quand l’Éternel l’éprouve par la maladie, employer la prière comme le remède le plus efficace et comme celui duquel tous les autres tirent leur vertu.

«Quelqu’un parmi vous est-il dans la souffrance? Qu’il prie... Quelqu’un parmi vous est-il malade? Qu’il appelle les anciens de l’église et que les anciens prient pour lui en l’oignant d’huile au nom du Seigneur; la prière de la foi sauvera le malade et le Seigneur le relèvera; et, s’il a commis des péchés, il lui sera pardonné» (Jacques V, 13-15).

«Confessez donc vos péchés les uns aux autres et priez les uns pour les autres...» (Jacques V, 16).

Quelques vues qu’on puisse avoir sur certaines parties de la Parole de Dieu, on ne peut nier qu’il ne soit recommandé, comme le moyen le plus efficace de la guérison, la prière faite par les «anciens» de l’église, ou par d’autres chrétiens.


Ce passage n’est pas le seul où la foi soit représentée comme étant un moyen de guérison, et cela pour tous les temps.


À la fin de l’évangile de Marc, notre Seigneur, avant de quitter ses apôtres, leur dit positivement que, parmi les dons miraculeux qui accompagneront «CEUX QUI AURONT CRU», se trouvera celui-ci: «ils imposeront les mains aux malades et les malades seront guéris» (Marc XVI, 17-18).

Remarquez que cette promesse n’est pas faite aux apôtres seuls, mais à «CEUX QUI AURONT CRU», et qu’elle n’est pas limitée à certains temps qu’on juge à propos d’appeler «les temps miraculeux», car il est dit, sans distinction de temps:

«Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru

Certainement, à moins de tordre les Écritures, il faut convenir que les dons miraculeux spécifiés ensuite, sont promis, non à certains croyants, vivant à certaines époques, mais à tous les croyants, en général, «À CEUX QUI AURONT CRU.»

Je dis «en général», à ceux qui auront cru, parce qu’il est évident par l’histoire des temps où ces dons ont été le plus abondamment répandus que, même alors tous les croyants ne les possédaient pas, ou ne les possédaient pas tous ensemble, ou ne pouvaient pas exercer ces dons en toute circonstance.

L’apôtre Paul énumère les divers dons communiqués par l’Esprit et il établit qu’ils sont répartis entre les croyants par l’Esprit qui les «distribue à chacun en particulier comme il lui plaît» (I Corinthiens XII, 7-11). Dans les derniers versets de ce même chapitre, il établit positivement que nul n’a tous les dons miraculeux réunis et il dit en particulier du don de guérison des malades:

«Tous ont-ils le don des guérisons?» (v. 30).

Nous voyons même que Paul qui, dans certains cas, avait reçu de Dieu un pouvoir de guérison tel «qu’on portait sur des malades les mouchoirs et les linges qui avaient touché son corps, et ils étaient guéris de leurs maladies» (Actes XIX, 12); nous voyons, dis-je, que ce même apôtre ne put pas guérir miraculeusement Epaphrodite, le compagnon de ses travaux, qui fut «malade et même près de la mort» (Philippiens II, 26-27).

Nous voyons encore qu’il ne lui fut pas donné de guérir miraculeusement la faible santé de son disciple Timothée, qu’il exhortait à «user d’un peu de vin, à cause de son estomac et de ses fréquentes indispositions» (I Timothée V, 23).


L’examen attentif de la Parole de Dieu prouve donc que la promesse du don de guérisons ainsi que celle des autres dons miraculeux est faite à l’ensemble des croyants, Dieu se réservant la liberté de les distribuer selon Sa volonté, dans le temps et dans le degré qu’il juge convenable pour l'avancement de Son règne et pour la consolation de Ses enfants.


Probablement, ces dons seront plus abondamment répandus, selon qu’il sera donné aux enfants de Dieu D'AJOUTER PLUS DE FOI AUX PROMESSES QUI LEUR SONT FAITES À CET ÉGARD, et d’en désirer l’accomplissement pour la gloire de Dieu, et non pour la leur.


On peut donc attendre naturellement que,

plus il y aura de vie spirituelle parmi eux,

plus aussi les dons de guérison s’y multiplieront.


Toujours est-il vrai que les enfants de Dieu qui ont la foi et la simplicité, qui ne cherchent pas leur propre gloire dans les guérisons opérées par le moyen de leurs prières, et qui ne tentent pas Dieu en lui commandant le temps et le degré de soulagement désiré, obtiennent souvent, pour eux et pour d’autres, des délivrances qui les réjouissent, et qu’ils voient se vérifier ces paroles de l’apôtre: «par la foi, plusieurs guérirent de leurs maladies» (Hébreux XI, 34).

Faisons encore sur le passage de l’épître de Jacques cette réflexion, c’est que comme il paraît en plusieurs endroits de la Parole de Dieu (Il Chroniques XXI, 13-19; Job. XXXIII, 14-30; Psaume CVII, 17-22; I Corinthiens V, 5; XI, 30-32; Apocalypse II, 20-23, que les maladies sont souvent une punition de certains péchés particuliers:


La confession de ces péchés accompagnée du désir de les délaisser est une des conditions indispensables pour que la prière faite en faveur du malade soit exaucée.


Aussi, quand Job parle de la guérison d’un malade châtié pour ses péchés, il suppose que ce malade est averti par un «envoyé du Seigneur» qui lui annonce la voie qu’il doit suivre et il confesse son iniquité, disant: «J’ai péché, j’ai violé la justice et je n’ai pas été puni comme je le méritais.»

C’est alors qu’il fléchît Dieu par sa prière, que Dieu s’apaise envers lui et lui fait voir Sa Face avec joie;

C’est alors que Dieu dit: «Délivre-le, afin qu’il ne descende pas dans la fosse; j’ai trouvé une rançon.»

Puis «sa chair a plus, de fraîcheur qu’au premier âge et il revient aux jours de sa jeunesse» (Job XXXIII, 23-27).

Ce passage rappelle d’une manière frappante l’exhortation de l’apôtre Jacques à «se confesser ses propres fautes les uns aux autres», AVANT DE «prier les uns pour les autres afin d’être guéris».

Lors donc qu’un enfant de Dieu malade a l’âme chargée de quelque péché particulier et la conscience mal à l’aise, il ne peut attendre aucun soulagement par le moyen de la prière tant qu’il n’a pas débarrassé son cœur par une confession franche et sans réserve; confession qui peut déjà, elle seule, donner du soulagement au corps en délivrant l'âme d’un poids et d’un travail intérieur fort nuisible à la santé.

Maintenant, examinons-nous, et voyons si, dans nos maladies, nous regardons véritablement la prière comme notre premier remède, et le Seigneur comme notre premier médecin.

Sommes-nous dans la même disposition que les personnes qui entouraient la belle-mère de Pierre, malade de la fièvre qui, «aussitôt parlèrent d’elle à Jésus?» (Marc I, 30).

Ne regardons-nous pas véritablement les remèdes seulement comme des moyens que Dieu peut bénir ou ne pas bénir?

Faisons-nous dépendre entièrement leur efficacité de la bénédiction divine?

Ne nous voit-on jamais vanter tel remède pomme infaillible et en parler sur un ton qui annonce d’une manière évidente que c’est là que nous mettons notre «confiance»?

Les noms des remèdes et du médecin ne sont-ils pas plus souvent dans notre bouche à l’occasion d’une maladie que le nom du Seigneur qui seul guérit toute infirmité?

Ou, encore, ne sort-il jamais des propos semblables de notre bouche: «On sait bien que Dieu est le grand médecin; que c’est Lui seul qui peut tout; c’est bien certain; il faut bien se confier en LUI, etc...»

Phrases froides, confessions glacées, qui arrivent sur les lèvres par pur formalisme, tandis que les actions démontrent que le cœur est fort éloigné de s’appuyer avant tout sur le Seigneur.

Ne nous voit-on pas entasser remède sur remède, user ainsi notre corps et risquer d’y introduire des choses nuisibles à la santé et peut-être, même, au bon état des facultés de l’âme?

Quoi! les médecins les plus habiles conseillent eux-mêmes, d’après leur expérience, d’user de peu de remèdes; et nous ne sommes pas enseignés par la sagesse de Dieu à faire ce que la sagesse du monde enseigne?

Où donc est notre foi?

N’est-ce point la crainte de la mort; le manque de confiance en Dieu, et une impatience charnelle qui ne peut attendre le moment fixé par le Seigneur pour obtenir la délivrance?


Ne sont-ce point ces déplorables infirmités spirituelles

qui nous portent à multiplier les remèdes d’une manière affligeante

pour ceux qui en sont témoins?


Si, malgré cette multiplicité d’efforts pour guérir, nous ne guérissons pas, ne pouvons-nous pas en attribuer la faute à nous-mêmes?

L’Éternel nous fait selon notre incrédulité, comme IL nous aurait fait selon notre foi si nous nous fussions confiés en LUI; IL nous applique cette parole du prophète: «En vain tu multiplies les remèdes et il n’y a pas de guérison pour toi!» (Jérémie XLVI, 11).

* * *


Les enfants de Dieu ont à leur disposition trois grands moyens, qu’on ne saurait trop recommander, pour soigner leur santé.

Le premier, c’est la sobriété si souvent rappelée dans la Parole de Dieu. Combien de personnes, sans s’en douter, «se mettent un couteau à la gorge à cause de leur grande avidité et convoitent des friandises» (Proverbes XXIII, 2). Leur appétit les domine! —

Le second moyen, «c’est la crainte de l’Éternel qui accroît le nombre des jours, qui apporte des années de vie et de prospérité, qui est la santé pour les muscles et un rafraîchissement pour les os» (Proverbes III, 2 et 8).

Qu’il y ait plus de droiture, plus de paix dans le cœur, plus de douceur, plus de débonnaireté, et il sera inutile de revenir à des remèdes destinés à calmer les nerfs ou le sang, ou à nettoyer le corps de ses impuretés. «Un cœur joyeux est un bon remède, mais un esprit abattu dessèche les os» (Proverbes XVII, 22).

D’ailleurs, là où il y a plus de sainteté, il y a moins besoin de châtiments, et ces paroles de l’Exode se réalisent: «Vous servirez l’Éternel votre Dieu... et il éloignera la maladie du milieu de vous» (Exode XXIII, 25-26).

Le dernier remède des enfants de Dieu, c’est la prière, à laquelle sont attachées les promesses de guérison vers lesquelles nous avons déjà dirigé nos regards.

Avec l’emploi de ces trois puissants moyens pour le soutien de la santé, on voit des gens faibles être miraculeusement soutenus en l’absence de tout remède.

Remarquons, cependant, que nous ne voulons nullement prescrire aux enfants de Dieu le rejet de tout remède; nous avons déjà vu que la Parole de Dieu ne nous y autorisait pas

Ce que nous combattons, c’est la trop grande confiance qu’on accorde aux remèdes et aussi, l’abus qu’on en fait.

Nous convenons qu’en général Dieu agit par des moyens qu'IL bénit Lui-même selon Sa volonté, ainsi qu’IL bénit l’application d’une masse de figues sèches, constituant un emplâtre, pour guérir l’ulcère d’Ézéchias.


À l’occasion de ce que nous disons sur les maladies, je ne puis m’empêcher de m’élever ici ouvertement contre la déplorable faiblesse de ceux qui vont encore chercher la guérison vers des guérisseurs qui ont la prétention de l’opérer au moyen de certaines formules de prières qu’ils «marmottent» à voix basse «en murmurant» un certain nombre de fois (Ésaïe XXIX, 4).

Ne pourrait-on pas leur appliquer cette parole que le prophète adressait à ceux qui s’enquéraient des «esprits de divination, de Python, et des diseurs de bonne aventure, etc.»? «Un peuple ne consultera-t-il pas son Dieu. S’adressera-t-il aux morts en faveur des vivants?» (Ésaïe VIII, 19).

Ne pourrait-on pas dire à ceux qui participent à ces ténébreuses pratiques ce que l'Éternel fit dire à Achazia, lorsqu’étant tombé par le treillis de la chambre haute, il en fut malade et envoya consulter Baal-Zébud: «N’y a-t-il pas de Dieu en Israël pour que vous alliez consulter Baal-Zébul, dieu d’Ekron?» (II Rois I, 3).



* * *


Terminons, maintenant, par une réflexion générale sur le sujet qui nous occupe.

Ici, comme en toute autre chose, il faut que le chrétien «cherche premièrement le royaume des cieux et sa justice, afin que le reste lui soit donné par-dessus».

Les maladies ne viennent pas de Dieu; IL peut les permettre en vue d’un but précis: IL nous châtie pour notre profit, afin de «nous rendre participants à Sa sainteté.» Nous ne pouvons donc, si nous sommes conduits par l’Esprit de Dieu, désirer le rétablissement, qu’en DÉSIRANT AVANT TOUT, que la maladie ait atteint le but sanctifiant pour lequel Dieu nous la permet.

Désirer la guérison dans un autre esprit, serait aller contre l’intention de Dieu et contre notre propre bien, et notre Père céleste est trop sage pour nous exaucer en semblable circonstance.

Aussi, soyons bien persuadés que toute notre agitation, tous nos remèdes, tous nos désirs inquiets de guérison, ne serviront de rien:

TANT QUE NOUS N’AURONS PAS ÔTÉ DE NOS CŒURS OU DE NOS MAISONS LES CHOSES QUI DÉPLAISENT AU SEIGNEUR ET POUR LESQUELLES NOUS SOMMES AFFLIGÉS.

Il est fort douteux que celui qui ne supporte pas bien la maladie, supportât bien la santé, et qu’il en fît un bon usage.

(Par A. Kochat, Ministre de l’Évangile)
 Année 1859


(Pour si édifiante que soit la vie de certains hommes de Dieu, tous les croyants ne sont pas fondés à les imiter en toutes choses. Au sujet de l’instante prière adressée à Dieu par Ézéchias pour obtenir guérison et prolongation de vie, l’historien juif Flavius Josèphe écrit ceci:

«Ce qui lui donnait le plus de peine, c’est que n’ayant point d’enfants, la race finirait avec lui et que la couronne passerait à une autre famille. Dans son affliction, il pria Dieu de vouloir prolonger ses jours jusqu’à ce qu’IL lui eût donné un fils.»

Effectivement, les rois de Juda avaient tous appartenu à la famille de David et avaient régné de père en fils jusqu’à Ézéchias; dans le cas où ce dernier n’eût pas eu de postérité la chaîne ininterrompue se trouvait brisée! C’est ce qui faisait particulièrement souffrir Ézéchias.

Le fils d’Ézéchias avait douze ans lorsqu’il devint roi, à la mort de son père (II Rois XXI, 1), il s’en suit donc qu’il naquit trois ans après la guérison d’Ezéchias dont la vie avait été prolongée de quinze ans.

Il est très probable qu’il fut soit le fils unique d’Ezéchias, soit le seul survivant. — De toute façon, les quinze dernières années de ce roi, furent loin d’être ses meilleures et son fils successeur qu’il eut, grâce à ce prolongement de vie, laissa une très triste mémoire dans la vie d’Israël!)

(Note de la Rédaction.)

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1943 - 01


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