Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VIENS ET VOIS

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DONNEZ-LEUR VOUS-MÊMES 
À MANGER

(Matthieu XIV, 16.)


Notre humanité a faim

Une foule de Galiléens, dont les besoins spirituels ont été réveillés par les paroles de Jésus, est déjà rassemblée un matin pour l’entendre. Jésus arrive avec ses disciples, il leur enseigne les grandes lois spirituelles du Royaume des Cieux, leur parle de la toute-puissance de la foi en Son Père céleste et leur en donne la preuve en guérissant tous les malades qui lui sont amenés.

Toute la journée, la foule est sous le coup de son merveilleux enseignement et de ses actes de foi et de compassion. C’est une journée toute baignée de la gloire de Dieu et admirablement remplie. Il est même étonnant de voir cette foule si préoccupée des questions essentielles pour l’âme, au point qu’elle arrive au soir, ayant oublié le repas de midi. Elle a été comme nourrie par l’Esprit et l’exemple du Seigneur.

AUJOURD’HUI, NOUS VOYONS L’INVERSE: les foules sont tourmentées par les soucis du lendemain et ne songent nullement à la faim de leur âme qui s’étiole: on oublie qu’il y a une provision essentielle à faire: celle de l’âme qui, de nature spirituelle, ne peut être rassasiée que par des réalités spirituelles.

Ce récit est une illustration bien réconfortante de cette parole de Jésus: «Cherchez premièrement le Royaume de Dieu et sa justice et toutes choses (matérielles) vous seront données par-dessus» (Matth. VI, 33).

Il faut absolument que nous saisissions cette promesse aujourd’hui. Demain, peut-être connaîtrons-nous des heures de famine ou de demi-famine, et ce n’est pas voir les choses en noir que de prévoir. Soyons assurés pourtant que nous aurons ce qu’il faut, mais à une condition obligatoire, c’est de chercher PREMIÈREMENT le Royaume de Dieu et Sa justice.

Ce miracle est rapporté par les 4 Évangiles. Chacun des Évangélistes est encore bouleversé, au moment où il est écrit, par le souvenir de ce miracle. Or, entre l’Évangile de Marc, le plus proche de l’événement, et celui de Jean, le plus récent, plus d’un demi-siècle s’est écoulé, mais ni l’un ni l’autre n’a oublié ce moment pathétique où Jésus nourrit cinq mille hommes par la toute-puissance créatrice de Dieu, son Père.

Pourtant, chacun savait qu’il n’y avait rien à manger si ce n’est les cinq pains et les deux poissons du jeune garçon, que le lieu était désert et fort éloigné de toute habitation. Personne non plus ne savait comment Jésus allait s’y prendre, pas même les disciples, mais ils savaient tous intérieurement que Jésus allait faire quelque chose. Et ils eurent raison de Lui faire confiance.

Or, je crois que NOTRE HUMANITÉ A ENCORE PLUS FAIM POUR SON ÂME QUE POUR SON CORPS.

Elle ne s’en rend malheureusement pas encore bien compte, mais tout homme qui s’en rend compte et qui vient à Jésus-Christ n’est jamais déçu: Christ le rassasie, et spirituellement et ensuite même matériellement.

II peut se produire aujourd’hui le même miracle, pour nourrir spirituellement notre humanité affamée du Pain de vie, que celui qui eut lieu il y a 1.900 ans pour nourrir matériellement la foule des Galiléens.

Mais pour qu’il s’accomplisse aujourd’hui sous nos yeux, il nous faut au préalable répondre positivement à l’appel de Jésus: «donnez-leur vous-mêmes à manger.»


Voici, la grande Tribulation approche; tel un épouvantable orage, elle gronde déjà dans le lointain. Mais auparavant Jésus voudrait encore sauver le plus grand nombre possible d’humains. Avertissez-les et conduisez-les à Jésus qui nourrira leur âme en danger de mort.

Nous ne voyons jamais dans la Bible, où nous est révélé le plan de Dieu pour le salut de l’humanité, que Dieu ait voulu sauver les hommes sans leur collaboration.

Il a arraché Son peuple à la dure servitude de l’Égypte par le moyen d’un homme: Moïse.

Quand, à certaines époques, Il a voulu sauver ses enfants d’un danger, Il leur a envoyé un homme dont il faisait Son prophète.

Enfin, Dieu n’a pas envoyé un ange pour être le Sauveur du monde, mais Son Fils auquel Il a fait prendre la forme d’un homme, qui a été pleinement homme et a connu par expérience toutes les souffrances humaines.

Aujourd’hui, Jésus nous appelle à être ouvriers avec Lui dans l’oeuvre de sauvetage de nos semblables: «Donnez-leur vous-mêmes à manger»

S’agit-il donc d’un simple conseil, avantageux certes, mais que nous pourrions négliger à notre gré?

Non, ses paroles sont claires, il s’agit bien d’un ordre et même d’un ordre précis, auquel, d’ailleurs, est attaché un grand privilège et une grande joie.

À un ordre du Christ, UNE SEULE ATTITUDE EST CONVENABLE: c’est celle de l’obéissance: nourrissez donc spirituellement ces foules que vous croisez journellement sur votre chemin.

Ce qui apparaît tragique, c’est que, depuis des siècles, la Parole de Dieu a été enseignée, que la grande majorité de ceux qui l’ont lue et entendue ont considéré ce commandement comme un simple conseil qu’ils pouvaient, sans trop de dommage, refuser de mettre en pratique, se souciant plus de leurs avantages immédiats que des âmes innombrables en détresse.

Considérons maintenant le résultat effrayant d’un tel égoïsme: un monde qui ne connaît pas Jésus-Christ, qui ne compte plus sur Lui, qui ne fait plus appel à son aide, mais qui cherche sa consolation dans les distractions décevantes, son soulagement dans la matière, et qui ne met son espérance que dans des hommes, faillibles et pécheurs comme eux.

Et nous savons ce que cela a comporté, comporte et comportera de misères, de déceptions, d’égarements et de chutes! Les foules sont plus que jamais comme des brebis qui n’ont pas de berger; errantes, découragées, sans Christ et sans espérance dans le monde.

Voyez les sociétés qui s’écroulent, parce que bâties sur du sable et non sur Jésus-Christ, le Rocher des siècles;

Voyez passer nos contemporains, un masque de crânerie encore sur le visage, mais portant au fond du cœur un ver rongeur, une insondable tristesse.

Oh! je vous en prie, prenez au sérieux ce monde qui meurt et le commandement du Sauveur: «Donnez-leur vous-mêmes à manger!»

Parlez, sans crainte, du Sauveur des pécheurs, à tous les cœurs fatigués et chargés que Christ placera sur votre route.

Point de discussions confessionnelles dans ces entretiens, elles n’ont jamais édifié qui que ce soit, mais ont plutôt élevé un mur entre les âmes, ou entre les âmes et Jésus-Christ.

Ayez toujours avec vous un Nouveau Testament à offrir. Que chaque jour vous donne la joie profonde de parler du Seigneur à un cœur affamé de vie divine!

Si vous vous sentez faible pour témoigner seul, ralliez-vous à l’un de vos frères qui est spirituellement plus fort que vous, et allez deux à deux, comme Jésus envoya jadis les douze, puis les soixante-dix disciples. Le moment est venu où il nous faudra aller deux par deux, car le temps est court, bientôt les occasions seront passées, les portes se fermeront. Hâtons-nous donc de répandre la Bonne Nouvelle.

Ne parlez ni de rites ni de doctrines, ne prêchez pas, mais dites tout simplement vos expériences précises: votre transformation, votre vie heureuse, vos délivrances, vos guérisons, vos bénédictions, dans un langage simple et clair, et Dieu bénira le témoignage fidèle.

Dans la multiplication des pains, chaque petit morceau de pain, sitôt rompu par le Seigneur, devenait un gros morceau que l’on pouvait rompre à nouveau. Quelle merveille! Ce fait a une grande portée spirituelle:

Toutes les fois que j’ai témoigné, c’est-à-dire que j’ai partagé mon expérience avec un ami, il y a eu de la joie dans mon cœur, tant est vraie la maxime évangélique; «Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir!», même cette joie s’est multipliée.

Toutes les fois que j’ai parlé de l’amour de mon Sauveur, il a mis plus d’amour dans mon cœur.

Si vous avez peu de ces vrais trésors, sachez qu’en les partageant avec d’autres, loin d’y perdre quoi que ce soit, vous en recevrez d’autres et au centuple.


... (Texte en partie illisible)...


Ne dites jamais; «Oh! moi, je suis trop pauvre spirituellement», ou encore: «Je suis timide et craintif», ou: «Je ne suis qu’un enfant dans la foi», ou bien: «je ne sais pas parler.» Cela reviendrait à dire: «Nous n’avons que cinq pains et deux poissons.»

Jésus vous dit aujourd'hui comme jadis à ses disciples: «Vous n’avez que cela eh bien! apportez-les-moi, nous allons en faire des merveilles! Partagez donc autour de vous le peu d’expériences que vous avez faites, donnez-leur vous-mêmes à manger!», et quand même cet ordre divin vous semblerait inexécutable, vous verrez que Jésus vous le rendra facile si vous voulez vraiment essayer d’obéir.

Peut-être repoussera-t-on votre témoignage avec mépris?

Qu’importe, vous aurez fait votre tâche, et si vous priez pour cette âme qui se raidit et se refuse au Seigneur, vous verrez un jour la puissance de la semence divine dans ce cœur.

Lorsque, pour la première fois, un Nouveau Testament me fut présenté, je refusai de le lire en disant: «Oh! vous savez, ce sont des histoires de prêtres, je n’aime pas ce genre-là et ne veux rien en savoir.» Mais cette personne, à mon insu, avait déjà prié pour moi, car le Saint-Esprit lui inspira sur le champ cette réponse pleine sagesse et d’à-propos: «Si vous rejetez la Parole de Dieu, le Nouveau Testament que je vous offre, vous n’aurez plus le droit de vous dire un chercheur de la Vérité!»

Et ces paroles me conduisirent aux pieds du Seigneur, mon Sauveur. Si cet enfant de Dieu avait refusé de me «donner à manger», je n’aurais pas été sauvé. Mais son obéissance a été sa richesse et l’occasion de mon salut, sans compter toutes les âmes que le Seigneur; Jésus a pu sauver par mon ministère!

Peut-être certains diront: «J’aimerais bien participer au sauvetage de mes frères, mais je n’ai rien à donner encore, personnellement je n’ai fait aucune expérience spirituelle.»

Alors recueillez-vous avec moi maintenant un instant au pied de la Croix de souffrance où Jésus-Christ a expié vos péchés, par amour pour vous:

Jésus-Christ ne s’est pas contenté de partager le pain d’en bas à la foule affamée, mais il s’est fait solidaire avec l’humanité condamnée, il a partagé jusqu’à sa propre vie aux hommes; il s’est donné totalement, en sacrifice vivant, puissamment efficace pour vous sauver.

Il vous demande une seule chose: de croire à l’efficacité actuelle de son sacrifice et, par conséquent, de Lui donner toute votre vie; votre passé, votre présent et votre avenir. Il vous la rendra ensuite pardonnée, transfigurée, tout auréolée de la vie éternelle et de la joie divine. Amen!

R. Fauvel, 
pasteur à Paris.

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1942 - 07


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