VIENS ET VOIS

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LE MIRACLE

«Je suis le Dieu tout-puissant» (Genèse XVII, 1) 

NIER LE MIRACLE, C’EST NIER DIEU.

Un Dieu qui est irrévocablement lié par ses propres lois, qui ne peut ni faire varier ni amélioré ses créations, qui n’est pas infini dans sa pensée, qui ne dépasse pas toutes nos conceptions, qui ne peut pas à chaque instant m’étonner par une nouvelle création plus haute et plus miraculeuse; un Dieu qui n’a créé qu’un seul chef-d’œuvre en est réduit à le regarder et à se copier toujours, un tel Dieu n’est même pas un grand artiste!

Un Dieu qui ne peut pas, s’il le veut, arrêter le soleil et la terre dans leur course sans qu’un de leurs atomes en soit dérangé, qui ne peut pas vivifier une semence ou un cadavre, qui ne peut pas faire que l’eau, qu’il a créée ne noie pas, que le feu, qu’il a fait, ne brûle pas, un tel Dieu est impuissant et méprisable.

Un Dieu qui ne peut me témoigner son amour, répondre à mes cris, exaucer ma prière, parce que cela dérangerait son univers est un Dieu dont je n’ai que faire. Proclamer que ce Dieu est «Amour» et nier ensuite le miracle est un non-sens; car qu’est-ce qu’un amour qui n’est pas libre de se manifester comme il lui plaît.

Si la fatalité l’enchaîne, alors il ne me punira ni ne me récompensera; si ma prière ne le touche pas, mon péché ne l’irritera pas et je n’ai qu’à arranger ma vie conformément aux lois de l’attraction, de la lumière, de l’électricité et de l’évolution pour pouvoir me moquer de lui et de sa colère.

Un Dieu, enfin, qui ne peut rien et ne veut rien, qui n’entend pas et ne parle pas, qui ne peut châtier ses ennemis et faire du bien à. ses amis, c’est un être encore plus faible et plus misérable que moi; car moi, je suis libre et Lui ne l’est pas: moi, je veux, je sens, je vois, j’entends, je parle; moi, je fais du bien à ceux que j’aime et du mal à ceux que je hais, et si je ne puis créer, je puis au moins détruire.

Comment adorerai-je encore cette pauvre déité qui ne m’inspire que de la pitié? Car je ne voudrais pas être Dieu à ces conditions-là!

F. Bettex.

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1942 - 02