Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VIENS ET VOIS

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FILS OU MENDIANTS


«Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire; moi, je suis venu afin que mes brebis aient la vie, et qu’elles soient dans l’abondance.» (Jean X, 10.)

«Aussi la création attend-elle, avec un ardent désir, la révélation des fils de Dieu.» (Romains VIII, 19.)

Cette dernière parole de Paul m’a surpris pendant assez longtemps. En effet, il écrivit ces choses au temps où le christianisme semblait avoir le plus de puissance; le temps où tous les apôtres, remplis du merveilleux pouvoir du Saint-Esprit, annonçaient l’Évangile avec une grande démonstration d’Esprit et de vie. Les Églises naissaient sous leurs pas, elles se formaient au milieu de l’idolâtrie et des plus dures persécutions.

C’était un peu avant que l’empereur Néron ne fît sauvagement périr une quantité de chrétiens, allant même jusqu’à en faire des «torches vivantes» pour éclairer ses jardins le soir.

C’était également le temps où Paul pouvait déclarer que la Parole de Dieu était annoncée jusqu’aux extrémités de la terre. La puissance se manifesta avec un tel éclat que Paul écrivit les paroles de notre texte: «La création attend avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu


«LA CRÉATION ATTEND...» (?) Les enfants de Dieu n’étaient-ils donc pas encore manifestés et devait-il arriver une nouvelle dispensation de la Grâce de Dieu où Il apparaîtrait ici-bas, non pas seulement avec Ses saints, Ses rachetés, mais comme Dieu et Roi de toutes les créatures de ce monde?

«La création attend, avec un ardent désir, la révélation des fils de Dieu»

Bien souvent, hélas! les âmes ne viennent à Jésus-Christ que pour recevoir des bénédictions. L’amour de Dieu est tel qu’il ne repousse aucun de ceux qui viennent à Lui avec une pleine confiance.

«Venez à Moi, vous TOUS qui êtes fatigués et chargés, et Je vous donnerai du repos

Ainsi se pressèrent, sur les pas de Jésus, des multitudes qui émurent   son cœur et en aucune circonstance il ne se détourna d’elles; au contraire, avec tout Son amour, il bénissait les âmes et pardonnait les péchés.

Oui, les foules vinrent nombreuses au Seigneur pour être bénies par Lui et cependant, le jour où Jésus fut rejeté par les scribes et les pharisiens, ces mêmes foules s’écrièrent: «Crucifie-le! crucifie-le!»

Ils demandèrent la crucifixion de Celui qui, tant de fois, les avait bénis; ils voulaient que ces mains qui s’étaient posées sur eux, pour les bénir ou les guérir, fussent percées!

Ils étaient venus à Lui pour être bénis et ils participent à Sa crucifixion en la réclamant! Combien d’âmes ne viennent-elles au Seigneur QUE pour en obtenir des bénédictions; comme des mendiants qui ne se présentent que pour recevoir.

Il est dit dans la Parole de Dieu que «Jésus ne se fiait pas à eux. Il savait ce qu’il y avait dans leur cœur»; cependant, jamais il ne se détourna d’eux et jamais II ne refusa de les bénir.


Nous-mêmes sommes venus à Jésus et avons été bénis, mais il ne faut pas rester, sans cesse, comme des mendiants devant Dieu.

Il y a mieux à faire et la volonté de Dieu à notre égard n’est pas que nous nous tenions devant Lui comme des mendiants.

Il y a mieux, Jésus envoya ses disciples annoncer l’Évangile; Il leur donna la puissance de guérir les malades, de chasser les démons et, ainsi, ils se manifestèrent comme des serviteurs envoyés par le Maître. Ils furent des «serviteurs»; ils travaillèrent au Nom de Jésus et pour Lui.

Ils firent ce qui leur avait été ordonné. Quelle belle tâche que de servir Jésus; de rendre témoignage à Sa gloire et en Son Nom ici-bas!

Beaucoup se sont levés pour être des serviteurs de Dieu et j’ai trouvé cette voie remarquablement belle jusqu’au jour où, à la lecture de la Parole de Dieu, j’ai été arrêté par l’histoire de Judas; parmi ces serviteurs que le Maître avait remplis de puissance, il y avait... Judas!

Judas, serviteur de Dieu!

Judas disciple de Jésus-Christ!

Judas qui trahit son Maître et le vendit pour trente pièces d’argent!

Peut-être servit-il Jésus espérant de Lui un meilleur salaire que trente pièces d’argent?

Il est beau de désirer être un serviteur de Dieu.


Bien-aimés, si la Parole de Dieu vous a été prêchée, ce n’est pas pour que vous restiez des mendiants, ou que vous deveniez des serviteurs, c’est pour une autre raison que je vais vous exposer maintenant de la part de Dieu. Mais, auparavant, transportons-nous à Gethsémané, au début de ce que les hommes appellent la Passion; alors que ses disciples dormaient:


IL ACCEPTE DE SE CHARGER DU PÉCHÉ DE L’HUMANITÉ ENTIÈRE.


Voyez Jésus, le Saint, le Juste, qui accepte de prendre sur Lui le péché d’Adam en Éden; représentez-vous Jésus se chargeant du crime de Caïn; Jésus luttant à genoux dans ce jardin de Gethsémané; goûtant, par avance, la mort, À CAUSE DE VOS PÉCHÉS ET DES MIENS!

Il crie même à Dieu pour être délivré de cette «coupe» et le Seigneur lui envoie un ange pour le réconforter. Jésus supporta ainsi le mépris, la douleur morale résultant de l’abandon de ses disciples et, à cette douleur morale, vient s’ajouter la souffrance physique de la flagellation (40 coups moins un!)

Pouvons-nous comprendre la raison pour laquelle Jésus fléchit sous le poids de la croix au point qu’on prit un homme pour lui aider?

Puis voici le Seigneur cloué sur le bois.

Pouvons-nous comprendre ce que fut cette torture?

La chair et le sang ne peuvent hériter du Royaume de Dieu et le corps de Jésus dut mourir.

Dieu a-t-Il permis que Son Fils souffrit ainsi et Jésus a-t-Il accepté cette torture pour que nous demeurions devant Lui comme des mendiants ou que nous soyons comme des serviteurs?

Non pas; Dieu a permis ce sacrifice parce qu’il a voulu trouver en nous des ENFANTS.

Par les souffrances, par la mort de Son Fils, Dieu a voulu faire de nous des ENFANTS de DIEU! «Je suis venu afin que mes brebis aient la vie en abondance

Avons-nous cette vie en abondance?

Quand Dieu donna Jésus et quand Jésus mourut sur la croix, ce sacrifice fut réel.

Dieu ne veut pas que notre vie spirituelle, notre piété ne soient qu’apparence.

Dieu regarde à ce qui est réel et véritable dans le cœur de l’homme.

À quoi servirait-il de louer Dieu si, comme source à ces prières et à ces louanges, il n’y avait pas un coeur brûlant d’amour pour Dieu?

Dieu n’a pas égard à l’apparence, Il veut que nous ayons tous la vie en abondance.

Nous sommes émus en pensant au sacrifice de la Croix. Il est impossible de témoigner notre reconnaissance au Seigneur sinon en accomplissant Sa volonté qui consiste à «entrer au plus profond de Sa vie» par la communion! pour être réellement Ses enfants!

Pour que le cœur de Dieu soit satisfait, il faut arriver à réaliser jusqu’au plus profond de Sa vie en nous.

Ce ne sont pas ceux qui disent: «Seigneur! Seigneur! qui entreront dans le Royaume de Dieu»; le Seigneur leur dira: «Je ne vous connais pas;

vous avez été comme des mendiants, ne pensant à Moi qu’en raison des bénédictions reçues ou espérées;

vous n’avez pas été, réellement, mes enfants;

vous n’avez pas eu réellement Ma vie en tous et Je suis, venu précisément pour que vous ayez en abondance cette vie qui demeure.»

Il ne suffit pas de crier à tue-tête: «Joie! Paix!» si nous ne possédons pas réellement ces choses si précieuses dans le cœur.

C’est grâce aux difficultés par lesquelles nous passerons que nous pourrons nous rendre compte si, réellement, nous avons en nous la vie en abondance.


Si nous croyons que Dieu nous a donné Jésus pour devenir vraiment Ses enfants et pour posséder cette joie et cette paix divines, nous devons réaliser effectivement ces choses dans notre cœur. S'il n’en est pas ainsi, ne laissons point de tranquillité à Dieu jusqu’à ce que les ayons reçues; demeurons dans la prière et Dieu qui nous a donné Jésus nous donnera toutes choses avec LUI

«La Création attend avec un ardent désir la manifestation des enfants de Dieu.» Amen!

M. Ingrand

Pasteur à Cannes

(Prédication donnée à la Convention de Marseille, juillet 1941.)

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1941 - 11


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