Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VIENS ET VOIS

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MÉDITATION

Les Louanges de la Charité


I Corinthiens XIII

Les éléments les plus importants de la vie défient souvent toute définition; il en est ainsi de la charité, c’est-à-dire de l’amour chrétien. Mais, heureusement, ce qui ne peut pas être expliqué par des paroles et des raisonnements, peut être expérimenté dans la vie courante.

L’amour, bien qu’étant infiniment élevé au-dessus des mots et des expressions, peut cependant entrer dans l’expérience de chacun. S’il nous est impossible d’en donner une exacte définition, nous pouvons le reconnaître quand nous le rencontrons et constater sa bienfaisante puissance lorsque nous la sentons s’exercer à notre égard.

L’amour est la chose la plus grande de la vie chrétienne; bien plus, il EST la vie chrétienne elle-même. C’est l’amour qui prépara notre salut lorsque le cœur du Père souffrit intensément à la vue d’un monde perdu et la vie chrétienne, la communion divine, fut rendue possible à l’homme lorsque le miséricordieux Sauveur voulut bien mourir sur la croix.

L’amour réduisit notre nature endurcie et nous amena repentants aux pieds du Seigneur; c’est, aussi, l’amour qui nous garde fidèles dans le chemin étroit que nous suivons vers la cité céleste; l’amour nous réjouit et nous réconforte au cours de notre pèlerinage terrestre, il est notre récompense lors de l’arrivée au «but.»

«Et nous, nous avons connu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru DIEU EST AMOUR; et celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui» (1re Épître de Jean IV, 16).


Ce chapitre donne une description de l’amour; ici, nous le voyons comme une douce fée transformant chaque circonstance de la vie et faisant briller la gloire céleste sur la plus grossière nature. Nous marchons, ainsi, comme par enchantement, jusqu’à ce que les choses éphémères et insuffisantes de ce pauvre monde soient passées et que nous puissions faire notre entrée dans le Palais du Roi.

Alors, l'amour ouvre son trésor et quelles merveilleuses pierres précieuses ne sont-elles pas découvertes à nos yeux!

Ce sont les ornements de la fiancée de Christ qui la rendent digne de se présenter devant LUI.

Nous entrons dans le «jardin de l’amour céleste»; quel parfum et quelle harmonie! Tout cela nous est-il destiné?

Chers enfants de Dieu; ce n’est pas ce qui devrait être, c’est ce qui sera!

L’amour est la perfection du caractère chrétien, la forme la plus élevée de la véritable piété. AIMER C’EST PARTICIPER À LA NATURE DIVINE.

Ce chapitre peut être divisé en trois parties principales (1Jean 4):

1° l’amour est bon (1 à 7);

2° l’amour est meilleur (8 à 12);

3° l’amour est le meilleur (13).


I


L’amour est bon


Cette partie se subdivise en deux aspects: le côté négatif et le côté positif de la question.

A) Aspect négatif (1 à 3).

Les choses les meilleures de la vie n’ont aucune signification, ni aucune saveur, sans l'amour chrétien; même les dons spirituels perdent leur valeur et leur profondeur lorsqu’ils ne sont pas exercés dans l’amour.

«Parler en langues», dans son expression la plus spirituelle et la plus élevée sans l’amour de Dieu répandu dans le cœur par le Saint-Esprit, c’est être rendu semblable au son de la trompette et au bruit des cymbales.

Privées de la présence de l’amour, de cette charité spirituelle, les paroles inspirées, la révélation surnaturelle, même les plus puissants miracles n’ont que peu de valeur eux yeux de Dieu, car c’est l’amour qui a du prix à Ses yeux.

Distribuer des aumônes, même endurer les pires tortures, ne mérite aucune récompense si ce n’est fait par pur amour envers Dieu.

Aucun don spirituel, aucune, œuvre, si excellente soit-elle, ne peut avoir de conséquences durables et réellement profitables si la raison initiale n’est pas inspirée par l'amour divin.

Un moniteur d’École du dimanche demanda une fois la définition du sel. Un petit garçon répondit alors:

«Monsieur, c’est ce qui rend les pommes de terre mauvaises quand il n’y en a pas...»

Ainsi l’absence d’amour chrétien rend toute parole et toute action, même celles qui seraient dignes de louanges par elles-mêmes, insipides et parfois néfastes!

La présence et la manifestation de l'amour sanctifie au contraire, l’action la plus obscure et féconde puissamment la plus insignifiante activité. Il n’y a point de «saint» qui ne puisse faire beaucoup pour Dieu s’il L’aime véritablement.


B) Aspect positif (4 à 7).

Nous avons vu, par ce qui précède, qu’une vie sans amour est vide (vaine), examinons, maintenant, ce que la plénitude de l’amour divin apporte dans l’expérience chrétienne.

Si, réellement, nous avons en nous l’amour, notre vie sera empreinte de ses traits caractéristiques; si ces qualités nous font défaut, c’est, très certainement, que nous ne posséderons pas l’amour. Quelles sont donc ses qualités, ses traits caractéristiques?

a) La patience de l’amour: «La charité est patiente». L’amour endure avec patience toutes sortes de méchancetés dirigées contre celui qui le possède bien ancré dans l’âme. L’amour reste étranger au sentiment de l’affront et de la vengeance; il ne se décourage pas quand vient l’épreuve; il reste fidèle même dans le feu consumant des souffrances morales ou physiques.

b) La bonté de l’amour: «La charité est pleine de bonté». L’amour considère avec bienveillance les sentiments d’autrui et agit avec tendresse à son égard.

Il sait ménager les sensibilités et se garde d’attiser la moindre animosité; il garde beaucoup de douceur dans ses arguments et évite les controverses déplacées; il choisit ce qui est bienfaisant et édifiant dans la conversation (ou dans la correspondance) plutôt que de faire naître ou d’entretenir des questions oiseuses ou douteuses; il fuit les choses qui pourraient engendrer des disputes, des querelles ou des divisions.

c) Sa générosité dans le sens de magnanimité: «La charité n’est point envieuse». L’amour Chrétien reconnaît l’œuvre de la grâce divine dans chaque créature humaine et il se réjouit sincèrement à la vue des progrès réalisés par autrui; il n’attribue pas gratuitement de mauvais motifs à ceux qui réussissent et ne critique pas les méthodes de ceux qui prospèrent; il se réjouit franchement au sujet des «dons» et des «vertus» reçus par d’autres chrétiens et loue le Seigneur pour ceux qui auraient été «élevés» par Lui, après s’être «abaissés» eux-mêmes.

d) Son humilité: «La charité ne se vante point, elle ne s’enfle point d’orgueil.» La plus belle parure de l’amour est l’humilité; il devient plus grand lorsqu’il se considère le moindre et qu’il ne cherche pas à «paraître»; il ne se vante pas de ses réelles perfections; il ne fait pas état de ses évidents progrès ou de ses succès les plus remarquables.

e) La courtoisie ou la noblesse de l’amour: «La charité ne fait rien de malhonnête» («La charité ne fait rien de malhonnête», grec: «elle ne fait rien de honteux», elle reste étrangère aux procédés courants et peu avouables, ceux dont on a honte, même devant les hommes.). L’amour n’a rien de grossier, c’est un modèle de courtoisie, dans le bon sens du mot; il est la manifestation de la politesse chrétienne; il évite toute action ou toute parole offensante à l’égard d’autrui ou inconvenante pour un chrétien; bien que disposé à être considéré comme un insensé pour Christ, il ne consent, cependant, à l’être pour quelque autre raison que ce soit.

f) Son désintéressement: «La charité ne cherche point son propre intérêt.» L’amour n’a rien d’égoïste et ne recherche pas des louanges pour lui-même, au contraire, il reconnaît toujours avec beaucoup d’empressement ce qui est digne de louange chez les autres qu’il est toujours disposé à encourager; il considère avec bienveillance la cause concernant autrui; il n’est pas «concentré» ni «replié» sur lui-même, mais ses propres intérêts sont ceux de tous; sa liste de prière n’est pas limitée à ses proches ou à ses connaissances, elle s’étend à tous les pays, à tous les lieux désirant faire le plus de bien au «plus grand nombre possible». Un clocher ou une secte particulière ne constitue pas l’Église à ses yeux, mais plutôt «tous ceux qui invoquent, en quelque lieu que ce soit, le nom du Seigneur Jésus-Christ leur Seigneur et le nôtre» (I Corinthiens I, 2).

g) Son aménité: «La charité ne s’irrite point.» L’amour n’est pas enclin à l’exaspération, ni à l’amertume, ni aux querelles; il n’est pas bourru, ni maussade, ni acariâtre, ni irritable; il est bienveillant et accommodant, conciliant, il peut rester aimable en toute circonstance et conserver sa dignité en toute occasion.

h) Sa bienveillance: «La charité ne soupçonne pas le mal.» L’amour ne peut conserver la mémoire des injures et reste étranger à la pensée d’une vengeance quelconque; il ne s'attarde pas aux insultes ou aux affronts, même réels; il fait la sourde oreille aux paroles amères et reste insensible aux regards méchants: l’amour met fin à la médisance, il est le désespoir des calomniateurs; le mensonge, le dénigrement, l’insinuation «la diffamation n’ont ni écho en lui, ni prise sur lui.

i) Son intégrité: «La charité ne se réjouit pas de l’injustice.» L’amour ne prend pas plaisir dans la contemplation du péché, il est, au contraire, très attristé par les fautes de son prochain; «il se réjouit de la vérité»: il exulte de joie à la vue de la vérité de l’Évangile répandue dans le monde et il se délecte dans la contemplation des vertus chrétiennes, partout où elles se manifestent.

j) Sa longanimité: «La charité excuse tout.» L’amour excuse les faiblesses d’autrui, il ne s’arrête pas aux fautes inhérentes à la fragilité humaine; il couvre les erreurs et cache les péchés.

Un grand Général désira un jour faire exécuter son portrait par un peintre. Cet homme était borgne, mais l’artiste pensa bien de faire le portrait de face où le Général figurait avec deux bons yeux!

Le portrait ainsi exécuté fut renvoyé à l'artiste par le client, car il n’était pas la reproduction de la vérité. L’œuvre fut confiée à un autre artiste qui exécuta le portrait du Général de profil et le défaut se trouva ainsi dissimulé en même temps que la vérité sauvegardée; la conséquence la récompense accordée à l’artiste fut grande. «La charité croit tout»; l’amour met sa confiance dans autrui et l’encourage à mieux faire en comptant sur lui-même. La confiance peut être, parfois, bien mal placée, c’est alors que «l’amour espère tout» (envers et contre tout); même l’espérance peut être vaine, mais l’amour ne se lasse point et il «supporte tout» à cause de son Objet. Ainsi en est-il de sa nature; il fait plus par sa bienfaisante puissance que le monde ne pourrait imaginer.


II


L’amour est meilleur


«L’amour ne périra jamais»; il ne peut cesser d’exister, car il est céleste dans sa nature et éternel dans sa durée.

Les dons spirituels n’auront qu’un temps, ils cesseront leur tâche une fois accomplie. Ce sont des instruments utiles pour le service d’ordre terrestre de l’église visible, mais lorsque cette dernière sera enlevée dans la gloire, ces dons deviendront totalement inutiles.

Les prophéties prendront fin, leur lumière perdra tout son éclat devant le resplendissant et divin Soleil d’En-Haut.

Les langues feront place à une expression spirituelle plus parfaite encore; le balbutiement de l’enfant fera place à la parole de l’adulte.

La connaissance s’évanouira, comme un fleuve puissant absorbé par un océan plus puissant encore.

Tous ces dons ont leur utilité maintenant et remplissent un rôle important, mais lorsque la plénitude de Dieu sera révélée, que nous prendrons possession de notre héritage et que nous entrerons dans la bénédiction éternelle, le souvenir de ces précieux dons ne pourra subsister dans la perfection éternelle.

Ces dons répondent à un besoin actuel, semblables à des simples bougies éclairant imparfaitement un espace très restreint dans la nuit de ce monde. Mais lorsque le «JOUR» paraîtra, toute chose sera éclairée, illuminée, dévoilée et la lumière vacillante des bougies fumeuses disparaîtra complètement, éclipsée par les flots puissants de la lumière éternelle et divine. Notre vision spirituelle présente est, nécessairement, bornée, limitée; nous voyons maintenant comme dans un miroir certains reflets qui ne sont pas toujours très clairs, mais alors, notre connaissance sera parfaite et notre vision spirituelle ne sera plus affaiblie par nos limitations humaines et terrestres.



III


L’amour est LE meilleur


Après avoir été conduit, par la pensée, jusqu’au Jour où les «dons» cesseront, jusqu’à la porte de l’éternité, l’apôtre nous arrête pour nous montrer, par avance, les réalités de la Vie qui demeure.

«Maintenant, dit-il, ces choses demeurent.» Quand toutes les autres choses si précieuses et si estimées par les hommes auront passé avec le monde, la foi, l’espérance et l’amour subsisteront. Les richesses et l’ambition, les honneurs mondains et la célébrité auront disparu. Ceux qui, bien que très pauvres en ce monde, posséderont ces «trois choses» seront riches pour l’éternité!

Même lorsque de tout ce qui rivalise pour obtenir la première place, il ne restera que ces trois précieuses vertus, la couronne de la perfection appartiendra à l’amour. II est ce qu’il y a de meilleur sur la terre et ce qu’il y aura de meilleur dans le ciel; le meilleur dans le temps et le meilleur dans l’éternité. Il sera toujours le plus grand, car il appartient à la nature divine, car DIEU EST AMOUR.

A. Linford

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1941 - 09


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