Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VIENS ET VOIS

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LE MINISTÈRE DU DIACRE


L’existence du ministère

L’existence du ministère de «diacre» dans la primitive Église est chose très claire. Écrivant aux Philippiens, Paul adresse sa lettre: «à tous les saints en Jésus-Christ qui sont à Philippes, aux évêques et aux DIACRES» (Philippiens I, 1).

Nous trouvons, aussi, une référence concernant les «diacres» dans sa première épître à Timothée, lorsqu’il énumère les qualifications nécessaires pour exercer ce ministère (I Timothée III, 8-13).

Remarquons, en passant, que l’église de Philippes ne possédait pas seulement un, mais plusieurs diacres (le pluriel est nettement marqué dans le texte original). C’est pourquoi le diaconat consiste dans un ensemble de plusieurs chrétiens scripturairement qualifiés et choisis, portant le titre de «diacres», et cette institution doit faire partie nécessairement d’une église locale suffisamment développée.


Nature du ministère

Paul avait certainement ce ministère en vue quand il écrivit: «Et Dieu a établi dans l’Église... ceux qui ont le don de secourir» (littéralement: le don d’aider) (I Corinthiens XII, 28). Paul pensait aux AIDES (ou diacres); ce mot, dans le grec, est dérivé de «aritilepsis», qui signifie aider, soulager, assister, secourir, etc... C’est là le devoir des «diacres».

Quant au terme «diacre», il est dérivé du grec «diakonos» et traduit par serviteurs dans Jean II, 5: «Sa mère dit aux serviteurs: faites tout ce qu’il vous dira.» Il en est de même dans Matthieu XX, 26: «Quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur.»

Les «diacres» sont donc des aides dans l’Assemblée; leurs devoirs peuvent être plus ou moins importants, mais ils ne sont revêtus d’aucune autorité dans l’Église. Un serviteur n’est pas EN autorité, mais SOUS l’autorité.

Ceci doit être clairement compris, accepté et mis en pratique si l’on veut éviter des difficultés et des malentendus. Dans un sens général, chaque membre de l’Assemblée doit être une aide et non une entrave. Mais dans un autre sens, des «aides» sont établis par Dieu dans l’Église. Le «diacre» exerce un véritable ministère dans l’Église (I Timothée III, 13). Un «aide» ou «diacre», tel est le titre scripturaire de celui qui remplit ce ministère.


Ministère du diacre

Dans Actes VI, 1-7, nous avons un exemple de la tâche à laquelle les «diacres» sont appelés. Bien qu’il ne soit pas fait mention du titre de «diacre», la fonction est bien décrite ici: «il n’est pas convenable que nous laissions la Parole de Dieu pour servir aux tables.» Le même mot grec «diakonéo» est aussi employé dans Luc X, 40: «... ma sœur me laisse seule pour servir.»

En un mot, toutes les formes de mots et leurs emplois concernant la racine de «diakonos» se limitent à la pensée d’aider, d’assister et de servir.

La tâche incombant aux sept qui furent choisis était de servir les pauvres, mais il s’agit là seulement d’un des multiples devoirs de leur service au sein de l’Assemblée. Nous pensons que, dans nos Assemblées, certains devoirs qui relèvent du diaconat sont:

d’accueillir les nouveaux venus dans l’Église,

aider les invalides,

distribuer le pain et le vin de la Communion,

prendre soin des dons, offrandes et collectes,

veiller au chauffage et à la ventilation du local

et se charger de tout ce qui regarde les affaires matérielles de l’Assemblée.

Ces devoirs d’une nature servile et obscure font certainement partie du travail revenant au «diacre».

Le fait qu’Étienne et Philippe étaient aussi prédicateurs est chose indépendante de leur ministère de «diacre». La prédication n’entre pas dans ce ministère, bien que rien ne s’oppose à ce qu’un «diacre» soit aussi prédicateur. Philippe, quoique «diacre», est aussi appelé évangéliste (Actes XXI, 8). Aucune règle scripturaire n’interdit à un homme de remplir plusieurs ministères à la fois, à condition, cependant, que l’un ne porte pas préjudice à l’autre. Mais, quoiqu’un homme puisse remplir plusieurs ministères, chacun demeure distinct des autres. Ainsi, Philippe, le «diacre», pouvait être aussi évangéliste tant que ses deux ministères ne se portaient pas mutuellement préjudice.

Il semble! qu’il fit de l’évangélisation tout en étant «diacre», mais ce ne fut que plus tard, quand son ministère d’évangéliste fut reconnu et qu’il prit une réelle extension. Il est appelé «Philippe l’évangéliste» environ 30 ans après sa nomination de «diacre» au nombre des sept (Actes XXI, 8).

Il résidait alors à Césarée et ne pouvait être encore «diacre» à Jérusalem, située à 130 kilomètres de distance, c’est-à-dire à plusieurs jours de voyage, en ce temps-là. Il arrive souvent qu’un homme soit appelé à un ministère plus en vue APRÈS avoir été fidèle dans de plus modestes tâches au milieu de l’Assemblée; ce fut sans doute le cas de Philippe.

Quant à Étienne, il faut remarquer qu’il ne reçut jamais le titre de prédicateur de l’Évangile. Son discours devant le Sanhédrin n’est pas une prédication ordinaire, mais plutôt un accomplissement de Luc XXI, 15: «Je vous donnerai une bouche et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront résister ou contredire.» Il fut revêtu d’une façon remarquable des dons du Saint-Esprit, mais la Parole révèle simplement qu’il n’était qu’un «serviteur» ou «diacre» de l’Église de Jérusalem.


Choix des diacres

Le choix des sept «diacres» de Jérusalem nous donne un aperçu des circonstances qui nécessitent la présence d’hommes exerçant ce ministère au sein d’une Assemblée. Ce fut, premièrement, une négligence qui occasionna au sein de l’Église de Jérusalem des plaintes et des murmures de la part de la congrégation. La cause était simplement due à une lacune qui s’était produite dans le service des tables. Le choix des «diacres» fut l’heureuse solution de cette difficulté naissante.

II est toujours nécessaire d’avoir des «diacres» et il ne faut pas attendre l’éclosion de difficultés pour les nommer. L’Église primitive était loin d’être parfaite, mais les méthodes introduites par les apôtres étaient d’origine divine et elles remédièrent parfaitement aux imperfections de l’organisation; si nous voulons éviter des ennuis, appliquons ces méthodes au temps convenable, c’est-à-dire avant même que la nécessité impérieuse ne s’en fasse sentir par les difficultés.

D’autre part, il faut éviter de forcer les choses en appliquant des méthodes scripturaires lorsqu’il n’existe aucune des conditions et des raisons pour lesquelles elles doivent être appliquées; c’est-à-dire avant la formation de l’Assemblée ou sa maturité proprement dite.

En un mot, la nécessité du «diaconat» s’impose dans une Assemblée qui se développe normalement. Il faut donc appliquer les méthodes scripturaires si l’on veut éviter toute difficulté. Négliger cette précaution porterait atteinte au progrès et à la bonne entente spirituelle de l’Assemblée.

Il est très évident que la nomination des diacres est sanctionnée par les Écritures parce qu’elle répond à certains besoins dans chaque Assemblée aussitôt qu’elle sera sortie de l’enfance spirituelle. Rejeter l’élection de diacres serait rejeter l’exemple et l’enseignement des apôtres, donc rejeter la Parole de Dieu.

Remarquons, en second lieu, la promptitude avec laquelle la décision fut prise pour remédier aux difficultés naissantes. Bien qu’il soit inutile d’instituer le diaconat prématurément, avant que l’utilité ne s’en fasse sentir, il est, d’autre part, préférable de l’établir sans délai quand l’Assemblée est formée. Les apôtres n’étaient pas négligents dans leur service, mais «fervents d’esprit et servant le Seigneur» (Romains XII, 11).

La négligence, synonyme de l’apathie et de la paresse, est l’un des moyens favoris de Satan pour faire aller les choses à la dérive. Si les apôtres n’avaient pris une décision immédiate, les murmures et les critiques auraient vite arrêté le Réveil.

La critique qui semble injustifiée en elle-même est parfois basée sur de judicieuses raisons. Quand le murmure se manifeste dans une Assemblée et que les conducteurs sont indolents et négligents, le trouble grandit et le Réveil s’arrête. Les murmures des veuves hellénistes fut le symptôme d’une négligence et les apôtres, s’en étant aperçus, établirent des diacres sans délai. Quand le besoin se fait sentir, il faut prendre une décision immédiate.

Les diacres furent choisis par l’Assemblée, car, est-il dit: «Les douze convoquèrent la multitude des disciples» (Actes VI, 2).

Les diacres ne furent donc pas choisis arbitrairement, mais l’Assemblée entière participa à leur élection. Les disciples ne furent pas hostiles à la proposition des apôtres, ni rebelles à leur égard, mais: «cette proposition plut à l’Assemblée» (Actes VI, 5). Ils furent satisfaits et se soumirent joyeusement; TOUTE l’Assemblée dans sa TOTALITÉ fut unanime.

Voilà l’exemple d’une église unie d’un seul cœur dans une réunion d’affaires. Cette unité d’esprit, d’action et de choix qui nous est donnée en exemple par les saints de Jérusalem est plus en harmonie avec l’esprit de la Pentecôte que tous les arguments en faveur de l’unité dans les Assemblées. L’esprit de Pentecôte doit être dans le cœur et dans la vie, pas uniquement dans la tête.

Leur choix fut basé sur les qualifications indiquées dans les Écritures, sans se laisser guider par les relations de famille ou les amitiés quelconques. Quand il en est autrement, c’est l’une des raisons pour lesquelles plus d’une Assemblée reste longtemps dans la souffrance et dans l’épreuve. Par manque de jugement ou, parfois même, de sincérité, certains hommes sont placés à un poste où ils exercent une certaine autorité et sont responsables de choses importantes, bien qu’ils n’aient aucune qualification ni aucune spiritualité pour accomplir la tâche qui leur incombe!

Finalement, si nous considérons les conséquences, nous les trouvons heureuses et encourageantes, «la Parole de Dieu se répandait de plus en plus le nombre des disciples augmentait, etc.» (Actes VI, 7).

Ne serait-il pas sous-entendu que l’accroissement de l’Église avait été retardé par les murmures (?).

Cette négligence n’aurait-elle pas été un moyen employé par Satan pour faire naître le mécontentement dans les cœurs afin de provoquer une stagnation spirituelle!

Les petites négligences, dans l’Église, ne causent-elles pas souvent des murmures et des plaintes qui entraînent un recul spirituel?

C’est à cause des murmures que les Israélites périrent par l'extermination (I Corinthiens X, 10). Nous pouvons perdre la bénédiction et la puissance de Dieu pour la même raison. Dès que les diacres furent établis, la cause et l’effet des difficultés furent éliminés et ainsi le Réveil ne fut pas arrêté; le nombre des disciples s’accrut.

N. B. — Il semble exister, dans nos Assemblées, une certaine confusion entre le «diaconat» scripturaire et le «Conseil d’administration» d’ordre légal. Les lois de notre pays ont de légitimes exigences et les Saintes Écritures ont, elles aussi, de légitimes exigences, mais ces exigences sont d’ordre différent et non rigoureusement semblable. Les qualifications requises pour être membre du Conseil ou pour être diacre ne sont pas semblables. Selon la loi, le «Conseil d’administration» est responsable vis-à-vis des autorités du pays; selon les Écritures, le conducteur de l’Assemblée est seul responsable vis-à-vis de Dieu des âmes qui lui sont confiées.

Les diacres n’auraient de responsabilité que dans le domaine matériel qui leur est assigné et non pas dans la direction spirituelle de l’Église. C’est ce qui semble ressortir de la présente étude. (Note de la Rédaction)

Par Walter Beuttler (U.S.A.)

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1941 - 05


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