Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VIENS ET VOIS

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MÉDITATION

LES TROIS CANDIDATS DISCIPLES

(Luc IX, 57-62)


Jésus était chaque jour suivi par une foule de gens. En plus de ses douze apôtres, il avait soixante-dix disciples, sans compter tous les disciples passagers.

Les uns le suivaient pour le voir faire des miracles,

d’autres pour être guéris,

d’autres pour entendre ses paroles de grâce et de sagesse,

d’autres enfin, Pharisiens et Sadducéens, pour critiquer son enseignement, ses attitudes et sa vie:

«Tes disciples ne se lavent pas les mains quand ils prennent leurs repas», disaient-ils (Matthieu XV, 2).

Ou encore: «Cet homme ne vient pas de Dieu, car il n’observe pas le sabbat» (Jean IX, 16).

Ils posaient, aussi, cette question: «Pourquoi votre Maître mange-t-il avec les publicains et les gens de mauvaise vie» (Matthieu IX, 11).


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Le premier candidat disciple


Un jour où Jésus se rendait à Jérusalem, afin d’y être crucifié, un homme se présenta à lui en disant: «Seigneur, je te suivrai partout où tu iras!»

L’homme regarde à l’apparence, mais Dieu regarde au cœur! On ne peut pas tromper Jésus-Christ, il connaît les désirs et les plans des hommes.

Cet homme qui voulait le suivre n’a pas échappé à son regard scrutateur; Jésus a lu dans son cœur comme dans un livre ouvert les véritables motifs de sa démarche.

Cet homme était bien disposé et plein de bonne volonté, mais il n’était pas encore converti.

Il n’y avait pas en lui cette soif de pardon et de vie éternelle, mais seulement certains désirs et une bonne intention; choses insuffisantes pour faire de lui un bon disciple dans des temps si critiques, à une semaine de la crucifixion.

D’abord, il avait découvert en Jésus un prophète puissant en paroles et en œuvres. Il serait bien avantageux de le suivre partout, pensait-il, j’en tirerais bien des bénédictions matérielles.

Beaucoup de gens veulent suivre Jésus pour en obtenir des avantages matériels. Est-ce là votre réel motif?

Il serait indigne du Maître!

Sans doute, aussi, se disait-il, Jésus sera couronné Roi à Jérusalem, le Royaume de Dieu va, enfin, paraître avec Lui et j’aurai une bonne place dans son Royaume en le suivant comme disciple je serai au nombre des grands personnages politiques du jour.

Il avait un esprit d'arrivisme. Ce n’est pas par de tels disciples que Jésus-Christ veut être servi.

Tandis que cet homme désirait être disciple de Jésus, l’égoïsme, qui est l'esprit du monde, vivait encore en lui. Jésus avait cependant déjà dit à Nicodème, avec raison: «Si un homme ne naît de nouveau, si un homme ne naît à la vie d’En-Haut, il ne peut voir le Royaume de Dieu» (Jean III, 3).

Alors, Jésus qui connaissait le coeur de cet homme l’arrêta d’une seule parole: «Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l’Homme n'a pas où reposer sa tête.» C’est-à-dire:

«Je ne possède rien moi-même, je n’ai donc rien à te donner; de plus: être mon disciple impliquerait le sacrifice de ta vie jusqu’aux conséquences les plus extrêmes... jusqu’à la crucifixion même; me suivre, comporterait pour toi un fardeau de regrets au delà de tes forces.

Mon ami, ne prends pas une telle décision à la légère. La vie chrétienne n’est pas une vie facile, c’est une vie de luttes, une vie héroïque pour laquelle, il faut être rempli de l’esprit du ciel et être revêtu de toutes les armes de Dieu.

Que Dieu nous donne d’avoir de la vie céleste une vision, non pas superficielle, mais profonde, qui nous permette d’aller de révélation en révélation et aussi, de victoire en victoire.


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Le second candidat disciple


Celui-ci apparaît après que le précédent est évincé. Jésus a remarqué son visage ouvert, Il a sondé son cœur scrupuleux et a trouvé en lui des dispositions intérieures propres à une Vie de vrai disciple.

Jésus l’a alors appelé: «Suis-moi!» Jésus a bien vu en lui certaines dispositions dangereuses, mais il lui a offert une occasion exceptionnelle de rompre les liens qui l’attachaient au monde.

Quand Jésus nous appelle, il faut être prêt à faire sauter les ponts derrière soi pour être bien séparé de la rive du monde et se trouver, ainsi dans l’impossibilité d'y retourner.

Notre second candidat disciple aurait aimé, en effet, suivre Jésus, mais il portait dans son cœur une préoccupation lourde comme un fardeau: son père venait de mourir.

Suivre Jésus?

Certainement; mais ne devait-il pas, auparavant, assister aux funérailles paternelles?

Ne pourrait-il pas rejoindre le Maître un peu plus tard après avoir mis en ordre sa situation de famille?

Jésus savait en quoi consistaient les sept jours de funérailles en Palestine. Il connaissait la coutume orientale des longs ensevelissements, suivis de plantureux festins et de discussions financières interminables pour le règlement de la succession. Jésus savait quelles tentations comportaient pour un disciple la participation aux funérailles: les coutumes du monde, les excès de table et l’amour de l’argent.

Retarder son départ, au moment de l’appel du Maître, c’était aller à un recul spirituel.

Notre homme est donc invité par le Maître, à choisir. Toutes les choses d’apparence importante, n’ont pourtant pas la même valeur aux yeux de Dieu: les plus vitales pour l’âme doivent être réglées immédiatement, même, s’il le faut, au détriment des autres.

Parmi les nombreuses charges de cette vie, il en est une qui prime toutes les autres aux yeux du vrai disciple de Jésus-Christ: c’est la mission d’apporter la Bonne Nouvelle à un monde qui se meurt faute de l’avoir connue.

Tous les autres soucis, même légitimes, doivent passer au second plan. C’est pourquoi Jésus répond à cet homme: «Laisse les morts ensevelir les morts, et toi va annoncer le Royaume de Dieu

En effet les hommes, quoiqu'en apparence vivants, mais pourtant morts par leurs offenses et leurs péchés, pourraient bien étouffer ta vie spirituelle naissante.

«Laisse-les régler entre eux les affaires de ce monde, et toi viens annoncer avec moi le Royaume de Dieu. Hâte-toi, car dans huit jours je ne serai plus ici.»

Aujourd’hui, Jésus avertit ses disciples, par sa Parole comme par les signes des temps, que son retour est proche. Bien des personnes disent, malheureusement: «Je me donnerai à Dieu, demain», ou encore: «Je me donnerai à Dieu, plus tard».

Il y a des occasions qui se présentent aujourd’hui et qui ne se représenteront jamais. Saisissez-les de suite. Jésus dit: «Suis-moi sans retard ou renonce à me suivre


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Un troisième candidat disciple


Ce troisième entre en scène à son tour. Il entend l’appel du Maître et il le suivrait volontiers, mais il pose des conditions: «Seigneur, dit-il, je te suivrai, mais permets-moi d’aller d’abord prendre congé de ceux de ma maison».

Jésus connaissait son cœur tendre et les conditions dangereuses des circonstances auxquelles il s’exposait.

Jésus savait par expérience en quoi consistait le renoncement à la vie de famille et au foyer. Il se souvenait de l’incompréhension de sa chère mère, ainsi que de celle de ses frères et sœurs, à l’égard de sa mission rédemptrice (lire Marc III, 21 et Jean VII, 1-5).

Jésus comprenait combien était légitime l’affection de cet homme pour les siens, mais il n’ignorait pas, non plus, qu’il serait supplié de rester au sein de sa famille; que de douces chaînes allaient le retenir.

Jésus savait, qu’en définitive, il renoncerait à cette vie de consécration totale et exclusive au service de Dieu.


Pour toi, c’est une question de choix:

un vrai disciple ne peut avoir un cœur partagé.


Si tu décides de me suivre réellement, il te faudra me suivre sans conditions et sans retour posssible. Beaucoup de personnes aimeraient être des disciples de Jésus, mais elles lui posent des conditions; ces conditions humaines sont des obstacles à la course victorieuse vers le but suprême.

Ne faites jamais de conditions au Seigneur, sinon vous attendrez longtemps, ou en vain, ses bénédictions. Jésus répondit donc à ce troisième candidat disciple: «Quiconque met la main à la charrue et regarde en arrière, n’est pas propre au Royaume de Dieu

Quiconque veut tracer un sillon droit ne regarde point en arrière. Toi, non plus, mon ami! Souviens-toi de la fin tragique de la femme de Lot! «Celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de Moi et de la Bonne Nouvelle, la sauvera» (Marc VIII, 35).

Jésus qui honora tant sa famille, n’a pas moins vu le danger qu’elle représentait pour la vie spirituelle de cet homme et aussi de tous ceux qui veulent Le suivre jusqu’au bout et II les mit en garde contre ce danger d’autant plus subtil qu’il est plus honorable (lire Matthieu X, 37-38 et XII, 47-50).

Mais voici, d’autre part, les promesses du Seigneur. Lui-même à l’égard de ceux qui auront tout quitté pour Le suivre:

«Je vous le dis en vérité, il n’est personne qui, ayant quitté à cause de moi et à cause de la Bonne Nouvelle, sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs, ou sa mère, ou son père, ou ses enfants, ou ses terres, ne reçoive au centuple, présentement dans ce siècle-ci, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants et des terres, avec des persécutions, et dans le siècle à venir, la vie éternelle.» (Marc X, 29-30).

Jésus appelle encore les hommes, aujourd’hui, à être ses disciples. Donnons-Lui notre vie dans un «don total» et définitif. Il la transformera complètement en y introduisant Sa Vie divine. Nous pourrons alors dire avec joie: «Je sais que je suis pardonné, sauvé et que la Vie Éternelle est désormais en moi!»

Fermons les yeux; faisons silence et écoutons: une voix appelle à la porte de notre cœur: «Voici, Je me tiens à la porte et Je frappe; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec Moi.»

Ouvrons; c’est la voix de Jésus, le Sauveur, le meilleur Ami. Il habitera notre cœur et le remplira de la splendeur de Dieu et de la joie du ciel. Amen!

René Fauvel (Paris!)

(Prédication au Service Baptismal du 24 novembre 1940.)

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1941 - 01


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