Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VIENS ET VOIS

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L’ENFANT NE S’EST POINT RÉVEILLÉ


Dans le récit de la résurrection du fils de la Sunamite, et plus précisément dans la nouvelle que Guéhazi rapporta à son maître, le prophète Élisée, nous voyons le cas d’un grand acte de foi qui n’a pas été récompensé au premier abord.

Puisque la foi n’est appréciée que dans la mesure où elle est confirmée par les faits, il nous paraît intéressant et instructif de RECHERCHER LA RAISON DE L’ÉCHEC dans la tentative de ramener à la vie l'enfant décédé.

Élisée avait donc chargé son serviteur de poser son bâton sur le visage du défunt pour le ressusciter. Nous connaissons des actes de foi aussi hardis et sublimes qui n’ont pas davantage rencontré l’assentiment du ciel. Pourquoi?


Pour ce qui concerne Guéhazi, le serviteur d'Élisée, nous croyons en trouver le motif dans son caractère même, tel qu'il nous apparaît dans 2 Rois 5. Il nous y apparaît comme UN HOMME QUI N'EST PAS ASSEZ AFFRANCHI DE LA CONVOITISE, surtout quand il s’agit d’argent.

Dans ses rapports avec Naaman, il a montré qu’il n’était pas un homme droit de cœur; il ne résiste pas suffisamment à la tentation de tirer un profit matériel de la situation privilégiée où il se trouvait en sa qualité de serviteur de prophète et de bénéficiaire des grâces spirituelles.

Il faut dire qu’il n’était pas, lui, baptisé du Saint-Esprit comme l’était son maître Élisée.

Là réside probablement la vraie raison pour laquelle la puissance de Dieu n’a pu agir par lui lorsqu'il a mis le bâton d’Élisée sur la figure de l’enfant: SON CŒUR ÉTAIT PERVERS ET PRIVÉ DE L’ESPRIT.


Il y a là une grave leçon pour tous ceux qui ont l’inestimable privilège de participer au glorieux Mouvement de Réveil que Dieu nous donne. Si comme Guéhazi nous nous attachons aux profils et à la gloire terrestres au lieu de rechercher uniquement la gloire de Dieu et le bien d'autrui, nous ne connaîtrons aussi qu’échec sur échec dans notre ministère et des reculs dans notre vie spirituelle.

La foi de la mère de l'enfant a certainement contribué aussi à cet échec, car elle avait mis sa confiance en l'homme Élisée et sa puissance personnelle plutôt que de la placer en Dieu Lui-même. En tous cas, elle avait placé principalement sa foi dans le don de miracle qu'elle avait déjà vu exercer par le prophète.

Toutefois il faut reconnaître qu'elle avait une certaine foi en Dieu Lui-même quand elle disait à Élisée: «L'Éternel est vivant et ton âme est vivante je ne te laisserai point». Malgré cette foi imparfaite, confuse, mitigée, Dieu, dans sa bonté infinie l’a merveilleusement exaucée, on peut même dire bien au-dessus de sa foi, lorsqu'Élisée est venu en personne pour rendre la vie au pauvre enfant trépassé.

Nous constatons, hélas, la même foi confuse et partagée chez tant de malades qui viennent vers nous pour obtenir la guérison.

Ils ont foi en Dieu, mais aussi en l’homme qui prie pour eux, et il serait difficile de dire parfois, sur qui ils comptent le plus!

Mais si imparfaite que soit cette foi, nous ne pouvons la repousser, car Dieu connaît les cœurs comme il a connu celui de la Sunamite et à laquelle il a néanmoins répondu favorablement. Nous ne pouvons être plus sévère que Dieu Lui-même.

Bien sûr l'idéal serait que tous fussent des chrétiens, et des chrétiens spirituels capables de s’adresser à Dieu directement et avec une foi parfaite. Mais il n'en est malheureusement pas encore ainsi, et, en attendant l'état idéal que nous souhaitons tous, il faut être profondément reconnaissant à Dieu de ce qu'il veut bien désigner des hommes comme Élisée toute proportion gardée, pour être ses organes en vue de soulager les souffrances humaines.

Parce que cette femme Sunamite avait surtout placé sa foi en Élisée. Dieu dans sa grandeur, a condescendu à l'exaucer par l’intermédiaire de son Serviteur; mais cela n'implique nullement que le prophète eut cette puissance par lui-même.

Si la résurrection ne se fût pas opérée par le «bâton» d'Élisée comme celui-ci l'avait espéré de prime abord, c'est peut-être aussi parce que Dieu ne voulait pas qu'on attribuât au bâton, objet inanimé, une puissance qu'il ne possédait évidemment pas, et de le considérer, après la mort du prophète, comme une baguette magique, une relique, ayant la vertu de produire des miracles perpétuellement.

Voyez-vous l'École des prophètes, à Jéricho, possédant le célèbre bâton d'Élisée, cet instrument de miracles, faire l'admiration de tous les curieux et superstitieux, transformant ainsi, comme cela se fait si souvent dans la religion catholique, l’école dépositaire de la relique, en un lieu de pèlerinage et de superstition!

Non, Dieu n’a pas voulu cela. Ses organes, ses instruments sont des hommes, des femmes, remplis de Son Esprit, et qui EN TOUTE CIRCONSTANCE RENDENT GLOIRE À DIEU, dirigent les regards des humains sur le Seigneur seul, et qui avec Pierre et Jean savent dire quand la situation l'exige:

«Pourquoi avez-vous les regards fixés sur nous, comme si c'était nous, par notre propre force ou par notre piété que nous eussions fait marcher cet homme...

... C'est la foi en Lui (Jésus) qui a donné à cet homme cette entière guérison...» (Actes 3/12 et 16).

R. D. Scott.

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1939 - 11


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