Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VIENS ET VOIS

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UN PETIT CHINOIS ET SA FAMILLE


On raconte parfois, dans les journaux, la fugue de quelque jeune garçon, qui, voulant se soustraire à la misère de sa famille, ou peut-être à une punition méritée, ou simplement pour voir du pays, s’est caché dans les soutes d’un navire en partance pour quelque lointaine destination.

Il y a quarante ans environ, un pauvre petit Chinois, malheureux et affamé, se glissa subrepticement à bord d'un brick américain au moment où ce navire allait lever l'ancre. On ne nous dit pas de quel port il partait: peut-être était-ce Shanghaï. L’enfant se cacha dans la cale; la nuit venue, il rampait à la recherche de quelque reste de nourriture; ainsi se passèrent quelques nuits, pendant lesquelles il eut même à disputer à des rats le pain ou le morceau de viande qu'il avait pu découvrir.


Un jour, tandis que le petit navire roulait péniblement sur les flots du Pacifique, le fugitif fut soudainement découvert et saisi par un matelot, qui le traîna devant le capitaine. Le pauvre garçon avait l'air fort malheureux; il s'attendait à être copieusement rossé, ou peut-être même, à être jeté par-dessus bord. Mais à sa grande surprise, il eut affaire à un capitaine généreux et chrétien qui le fit travailler et manger avec l'équipage pendant le reste de la traversée, et le traita avec une grande bonté.

Quand on fut arrivé à destination, à Baltimore, le capitaine conduisit le jeune Chinois chez un excellent pasteur méthodiste, à qui il le confia. Le pasteur, à son tour, le plaça sous les soins d’une famille chrétienne, la meilleure de son Église, bien qu’elle fût peu aisée. Le pauvre enfant n’avait jamais rencontré tant de bonté.


On lui apprit un métier qui lui permit de payer sa modeste pension. Plus tard, ses amis, frappés de son intelligence exceptionnelle, s’arrangèrent pour lui faire avoir une éducation universitaire. Enfin le jour arriva, où Soung, le Chinois fugitif, passa des examens avec succès, et remporta un diplôme. Mais avant cela, il avait donné son coeur à Jésus-Christ, gagné par l’exemple des braves gens chez qui il vivait.

Ainsi préparé pour la vie, il sentit qu’il devait retourner dans sa patrie pour la servir, en lui faisant connaître le Christ. Il s'embarqua, cette fois, en payant le prix du passage par son travail à bord. Arrivé en Chine, il travailla, il prospéra, il se maria avec une femme Chinoise chrétienne comme lui. Cette épouse lui fut une aide précieuse par sa piété intelligente et dévouée.


De ce mariage sont nées trois filles:

L’aînée a épousé Sun Yat Sen, l’homme qui fut le père de la République Chinoise.

La seconde épousa M. Kung, qui est actuellement le Ministre des Finances (article publié en 1939).

La troisième est devenue Mme Chang-Kai-Chek, la femme du Généralissime qui est actuellement le président de la République.

Elle-même est une sorte d’héroïne, qu’on appelle la Jeanne d’Arc Chinoise, car c'est elle qui inspire à son peuple le courage et la foi dans la lutte actuelle contre le Japon. Elle est même à la tête de l'Armée de l’Air!

Et bien que son mari et elle soient absorbés par le travail et l’effort que réclament leur charge, tous les deux sont des chrétiens convaincus et vivants, dont le but suprême est d’amener leur patrie bien-aimée aux pieds du Prince de la paix.


Que ce capitaine croyant, que l'humble famille à qui est due, par la grâce de Dieu, la conversion du père de ces trois femmes d'élite, ont dû être heureux en apprenant ce qui est résulté de leur intervention charitable!


Voici quelques lignes d'une lettre récemment par Mme Chang-Kai Chek à une dame missionnaire, membre de la China Inland Mission, fondée par Hudson Taylor; cette dame dirige un orphelinat d’enfants chinois. La lettre est accompagnée d'un chèque de mille dollars, don personnel de la signataire, non pour la pension des enfants – celle-ci faisant l’objet d'autres libéralités –, mais pour les besoins généraux de l'œuvre missionnaire!


«Peut-être avez-vous lu le message que j'ai envoyé à la réunion des missionnaires qui a eu lieu le mois dernier à Wuhan. Quand j'ai dit dans ce message combien nous apprécions, le Généralissime et moi, l’œuvre que les missionnaires ont faite et font encore, j'ai parlé en toute sincérité.

Vous aurez aussi remarqué que j’ai mentionné le fait que, tandis que notre peuple, dans son ensemble, dans les années précédentes, regardait avec indifférence les efforts des missionnaires, l'esprit que ces derniers ont manifesté pendant les dix mois derniers a changé complètement l’attitude de notre peuple; maintenant tous professent une admiration sans borne pour le courage, la fortitude et la charité que vous avez montrés à l’égard de nos réfugiés.»

Signé: Mme Chang-Kai-Chek.

«Grâce et Vérité»

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1939 - 09


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