Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VIENS ET VOIS

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CRUCIFIXION


«Il a sauvé‭‭ les autres‭, et il ne peut‭‭‭ se sauver‭‭ lui-même‭!»‬‬‬‬‬‬‬‬‬ (Matthieu 27/42)

Voilà le cri unanime de cette foule houleuse et hostile qui se rassemblait auprès de la Croix de Jésus. C'était la bile amère qu’ont offrait au Fils de l'Homme dans son heure d'angoisse; les chefs religieux du peuple, soutenus par toute une cohorte de légionnaires de l'armée impériale; et, comme dans l'ordre des choses, nous voyons aussi la meute habituelle de ces entreprenants spectateurs, toujours avides de scènes sensationnelles; pour eux, le supplice du Fils de Dieu sur la Croix fut une agréable distraction dans leur oisiveté.

«Hé! toi qui détruis le temple et qui le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même en descendant de la Croix!» Oui, même les misérables criminels, subissant la même peine, se joignent à ce choeur de raillerie.


Dans toute l’histoire de la passion, c’est, je crois bien, cette moquerie basse et grossière qui m’a le plus écœuré. Je me souviens comment, étant enfant, lorsque j'entendais parler des évènements de Golgotha, tout mon cœur était ému de tant d'injustice. Était-il possible que la méchanceté de l’homme puisse aller si loin?

Non content de clouer Jésus à la Croix, ils l’injuriaient encore de la sorte.

Se moquer de celui qui endurait là des souffrances atroces, quelle dureté de cœur!

Et c’était ce même Jésus qui allait de lieu en lieu, faisant le bien et secourant les malheureux.

Depuis, j'ai appris la grande leçon que la Croix seule peut nous révéler; de même que L'AMOUR DIVIN SUPPORTE LES PLUS AMÈRES SOUFFRANCES, afin de pouvoir donner sans limite:


IL N'Y A PAS DE BORNE AU MAL

QUI PEUT SORTIR D’UN CŒUR EMPOISONNÉ PAR LE PÉCHÉ.


Devant la Croix de Golgotha se révèle, avec une clarté saisissante, l'étal entièrement perverti de la race humaine, CETTE RACE QUE JÉSUS EST VENU POUR SAUVER.


La Croix dévoile le mal dans son aspect le plus grotesque; ici le péché se présente dans toute sa vilenie, sa brutalité et son obscurité. La compassion, un des sentiments humains les plus élémentaires, est inconnue au plus grand nombre de ceux qui sont accourus pour contempler l’affreux spectacle du Calvaire.

Le criminel qui, bien qu’à côté de Jésus, entre dans l'éternité avec un affreux blasphème aux lèvres, n'est-il pas un épouvantable témoignage de cet endurcissement du cœur de l'homme qui s'enfonce de plus en plus dans le gouffre du péché?

Je peux m'imaginer la tentation terrible pour le Crucifié de descendre de la Croix au moment où toutes ces flèches d'injures furent lancées contre lui, afin de faire connaître à cette foule ce qu'il était vraiment.

N'est-il pas écrit: «Il a été tenté en toutes choses comme nous», et: «Tout pouvoir lui est donné au ciel et sur la terre»?

Il rencontre ici, à la fin de sa vie la même tentation qu'il avait rencontrée au début.

Le même tentateur qui vint dans le désert l’exciter à changer les pierres en pains après quarante jours de jeûne, se présente à ce moment solennel pour l’humanité, et lui dit de descendre de sa Croix pour se sauver et s'épargner.

Sans le savoir, les ennemis de Jésus prononcèrent une vérité profonde; «Il a sauvé les autres, mais il ne peut se sauver lui-même». Telles furent en effet, les conditions:


POUR NOUS SAUVER,

IL FALLAIT QU'IL MOURÛT.


S'Il voulait accomplir la tâche pour lequel le Père l’avait envoyé, il ne pouvait s'épargner; car c'était précisément le «Moi même» égoïste de toute la race déchue qui devait être livré à la mort, être crucifié.

L'égoïsme tel qu'il se manifeste dans notre race, renferme en lui la grande culpabilité de l'humanité devant Dieu, et c’est pourquoi Jésus devait se livrer à la mort et ainsi RÉGLER NOTRE DETTE.


Il l'a fait entièrement! «Tout est accompli!»

La Croix de Golgotha révèle, malgré sa brutalité horrible, l'amour sublime de Dieu «Je suis crucifié avec Christ, et ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi».

Crucifié avec Christ, voilà ce que doit être l'expérience de tout vrai chrétien.

Il faut que notre moi égoïste soit cloué à la Croix: cela ne se fait pas sans lutte, d'angoisse peut-être, comme à Gethsémané.

L'homme peut donner beaucoup, renoncer à beaucoup, mais la dernière chose qu'il donne, c’est sa vie.

Peut-être as-tu beaucoup sacrifié à Jésus, mais lui as-tu livré ta vie entière?

Aimes-tu l’époux divin plus que toi-même?

As-tu donné ton coeur, ta volonté?

C'est cela qu'il désire posséder, et c'est seulement en faisant ainsi que tu seras véritablement heureux.

À toi je me livre.

Pour toi je veux vivre.

Jésus, de ton amour,

Remplis-moi chaque jour.

Nous avons tous, qui que nous soyons, fait cette expérience, que la crucifixion du «moi» ne se réalise qu'à travers une rude bataille. Cette lutte avec le «moi» nous pouvons aussi l’observer chez les petits enfants, surtout dans leurs rapports avec Dieu.


J'ai une petite fille de trois ans et demi. Elle est consciente de ce qu'elle appartient au Seigneur Jésus. Il y a quelque temps, je fus obligé de la punir pour une désobéissance. Plus tard, nous devions nous mettre à genoux pour la prière en commun comme c’est notre habitude, mais impossible maintenant d’y arriver avec la petite: «Mon petit papa pardonne-moi» disait-elle sans cesse; mais quand à demander pardon au Seigneur, elle était bien décidée à ne pas le faire. De mon mieux j'essayai de lui faire comprendre combien il est important d’obtenir le pardon de Jésus, qui est toujours attristé lorsqu'il voit nos cœurs rester durs et impénitents.

Tout était vain. Elle prétendait que le pardon de son papa était suffisant. Je lui fis encore comprendre que dans un tel état, elle ne pouvait plus aller à l'école du dimanche, ce qui est sa plus grande joie; mais rien ne faisait.

«Tant pis papa», ripostait le petit cœur qui commençait à s'endurcir. Finalement, je réussis à obtenir d'elle une confession: elle avait honte.

Mais pour qui as-tu honte? Pour le Seigneur Jésus?

Non, ce n’est pas pour lui.

Pour Papa?

Non plus.

Mais pour qui donc mon enfant?

Pour moi-même,» dit-elle enfin en fondant en larmes.

Quelques jours passèrent où la petite n'était plus gaie et heureuse comme d'habitude; l'inquiétude et le remords étaient dans son petit cœur. Oh! la foi d'un enfant est quelque chose de bien sensible. Alors un soir, elle capitula et livra son petit cœur à la crucifixion. Ce fut un moment très touchant. De son cœur elle s’écria: «SEIGNEUR JÉSUS, AIDE-MOI!»

Et Jésus était là pour secourir son enfant, nous en avons tous eu la conviction.

Si déjà l'enfant peut passer par de pareilles luttes avec son petit «moi», il n’est pas bien étonnant que les combats au sujet de notre «moi» soient quelques fois très acharnés. Sûrement le vieux tyran «MOI LE-GRAND» est un dominateur bien tenace, et souvent, on peut presque désespérer de lui quand, pareil au phénix, on le voit renaître de la cendre.

Mais continuons au nom de Jésus à le condamner à une crucifixion sans merci, et avec le secours du Seigneur, nous arriverons à être débarrassés de son emprise.

Ton cœur et ton esprit ne peuvent en même temps avoir deux souverains.

Peut-être as-tu essayé une telle vie partagée, et tu t'es rendu compte de l’impossibilité de rester attaché au Roi de Vérité, si en même temps tu veux faire des concessions à ta vieille nature au lieu de la livrer à la mort.

Tantôt c’est l'esprit qui règne, tantôt c'est la chair. Dans un tel état, tu ne peux être un chrétien vraiment heureux; il faut que Jésus, crucifié et ressuscité, règne incontesté dans la vie, alors tu pourras chanter de tout ton coeur: «QUE LA VIE EST BELLE, QUAND ON EST SAUVÉ?» Alléluia?


Bénissons Dieu de ce qu’il nous a donné des droits comme étant ses enfants, et que, par sa grâce, nous participons à ce salut accompli par Jésus seul. Il a payé une rançon inestimable, car le prix en fut sa vie innocente et son sang précieux. Toutes les revendications que Satan et le péché peuvent faire valoir près de nous sont pour toujours repoussées.

Depuis, que la Croix a été dressée dans le monde et que Christ est mort, ressuscité et glorifié, nous pouvons dire à notre moi égoïste et perverti: «C'en est assez! Je ne veux plus de toi, — désormais j'appartiens à celui qui i n’a racheté!» — Son oeuvre d’amour, sa rançon suffisent pour tous, oui pour tous ceux qui ont accepté Jésus-Christ pour leur Sauveur et Rédempteur.

Et si parfois le combat est dur et pénible, si le tentateur s’obstine dans ses efforts contre nous, c'est toujours Golgotha qui nous assure la victoire, car n’oublions jamais cette simple vérité:


«Ayant été tenté lui même dans ce qu'il a souffert,

il peut secourir ceux qui sont tentés»

(Hébreux 2/18).


Que Dieu nous vienne en aide afin que nous laissions pour toujours le moi sur la Croix et que le Seigneur Jésus demeure dans notre coeur.

Walter Axelsson

(Traduit du suédois par O. F.)

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1939 - 04


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