VIENS ET VOIS

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IL EST APPARU (6)

(Quelques réflexions sur l'appel
 au ministère)

C’est ici vraisemblablement, la dernière apparition de Jésus, avant son ascension dans les airs. Le but spécial en est de confirmer une dernière fois la mission des apôtres, et particulièrement de rétablir Pierre dans sa charge.

Lorsque Jésus appela Pierre et André, il leur dit: «Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes». Jésus va maintenant accomplir son dernier miracle sur la terre: la pêche miraculeuse.

Les disciples n'avaient rien pris de toute la nuit, mais à la parole du Maître, et sur ses indications, ils prennent en quelques instants plus qu'ils n'auraient pu prendre la nuit. Jésus veut, je crois, leur donner un enseignement pour leur ministère plus tard.

De toute la nuit ils ne prirent rien parce qu’ils étaient seuls.

Si vous voulez être pêcheurs d'hommes et travailler pour Dieu par vos propres moyens, avec les idées et les méthodes humaines, là où il vous plaira, vous risquez fort de ne prendre rien.

MAIS SI VOUS TRAVAILLEZ DANS LA PUISSANCE DE L'ESPRIT ET SUR LES INDICATIONS DE JÉSUS, VOUS FEREZ UNE PÊCHE ABONDANTE.

C'est pourquoi Jésus leur recommandera, au moment de partir vers la gloire, de ne pas s'éloigner de Jérusalem jusqu'à ce qu'ils soient revêtus de la puissance d'En Haut. Alors, à ce moment, Dieu rassembla la foule autour de la barque de Pierre, et Pierre fit une miraculeuse pêche d’âmes.

Mais pour en arriver là, il avait fallu une rude et longue préparation. Sur le bord de la mer Dieu va y mettre le point final pour Pierre, en éprouvant sa repentance et son caractère, par cette question trois fois répétée: «Pierre, m'aimes-tu?»

Pendant trois ans et demi, les apôtres avaient été à l'école du Maître par excellence, de Jésus. Et quelle école! Ils suivaient Jésus qui n'avait pas un lieu où reposer sa tête, ils n’avaient pas toujours d'argent non plus pour se procurer le nécessaire: Pierre est obligé d’aller en chercher dans la bouche d'un poisson pour payer l'impôt... peut-être aussi que Juda avait fait un trou à la bourse... (Jean 12,6).

Jésus leur avait enseigné tout ce qui concerne le royaume de Dieu et la bonne nouvelle du salut. Il avait fait aussi leur éducation, et ne leur avait pas non plus épargné les reproches.

Il dit à Pierre «Arrière de moi Satan!» Le rouge a dû monter au visage du pauvre apôtre ainsi traité.

Quelle honte a dû couvrir aussi le visage de Jacques et de Jean lorsqu'il leur dit: «Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés!» ou lorsqu’il repousse la demande de leur mère (Matth. 20/20-28).

Tous les serviteurs de Dieu ont dû passer ainsi un temps de préparation avant d'être aptes à entrer dans le champ de travail.

– Moïse fut quarante ans au désert.

– L'apôtre Paul se retira trois ans en Arabie.

– Jésus lui-même ne resta pas inactif pendant les trente ans qui précédèrent le commencement de son ministère: à 12 ans nous le voyons discutant avec les docteurs de la loi, puis il subit la grande épreuve des quarante jours de tentation au désert.

Tous durent subir une préparation, et tous durent être revêtus de la puissance d’En-Haut pour remplir leur ministère.

Dieu commence souvent à préparer pour son service longtemps avant d’appeler, mais L’APPEL PRÉCÈDE PARFOIS DE LONGTEMPS L'ENTRÉE EFFECTIVE AU SERVICE.

C’est ce que nous voyons pour David, pour Paul et bien d'autres. Craignons donc de partir trop tard. Mais craignons surtout de repartir trop tôt, ce qui nous mènerait très probablement à la faillite spirituelle.

Jonas était un missionnaire récalcitrant, et je ne conseille pas de l'imiter.

Moïse fit des objections, et la plupart des hommes de Dieu eurent des hésitations.

Ceux qui n’ont pas été appelés semblent moins hésitants. Paul dit: «il en est qui prêchent Christ par envie.» Je ne pense pas que l'on eut beaucoup de peine à les y décider, bien que Dieu ne les ait certainement pas appelés.

Il est d'autres motifs aussi intéressés de prêcher l'évangile: désir d’attirer à soi les honneurs dont les chrétiens entourent les prédicateurs de l’évangile, par exemple et bien d'autres.

Ceux qui n'ont pas été appelés semblent moins hésitants, et c'est pourquoi on les voit parfois se hisser aux postes les plus élevés de l'œuvre de Dieu, n'ayant pas comme les autres la crainte de ne pas être à la hauteur de la tâche.

Quelqu'un disait:

«quand Dieu appelle un homme à prêcher l'évangile, on a bien du mal à le faire monter sur l'estrade; mais quand c'est le diable qui l’y pousse, on ne peut plus l'en faire descendre.»

C'est que Dieu se sert des humbles pour manifester sa puissance, afin que la gloire n'en soit pas aux hommes, mais à Dieu.

Si donc Dieu nous apparaît et nous appelle à l'œuvre, ne résistons point, mais demandons-nous si Dieu ne veut pas d'abord nous former pour nous rendre propre à l’œuvre à laquelle il nous appelle, et ne partons pas avant le temps.

D. Guillame (Lesconil.)

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1938 - 11