Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VIENS ET VOIS

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UNE MERVEILLEUSE HISTOIRE DE LA GRÂCE DE DIEU


Chaque fois que je raconte cette histoire, le Seigneur semble la bénir, c’est pourquoi, sur la demande d'un frère, je vous la donne aujourd'hui.

C'est une histoire vraie, qui me fut racontée par le principal personnage, et qui magnifie la grâce de Dieu dans une vie naufragée par le péché.

Dans la ville de Iowa (U.S.A.) vivait un vieux fermier nommé Conlee. Il était père de douze enfants: six garçons et six filles qui promettaient de devenir de bons citoyens et de véritables disciples du Seigneur Jésus, car le père était un méthodiste de la vieille école, et il élevait sa famille dans la crainte de Dieu.

Plusieurs étaient déjà adultes. L’un était homme de loi, un autre docteur, un troisième professeur dans une école biblique, et, quand le bébé Joe arriva, le père et la mère firent pour lui comme pour les autres, ils le consacrèrent au Seigneur.

Dans l'enfance de Joe la mère disait souvent; «J'espère que celui-ci sera prédicateur de l'évangile comme le sont deux de ses frères.»

Les années passèrent pendant lesquelles Joe fut une bénédiction pour le foyer. Quand il eut fini ses études à l’école supérieure, son père lui dit:

«Joe, as-tu décidé ce que tu veux faire?»

«Oui, père, les cours que j'ai suivis me permettent de devenir ingénieur, je serai donc ingénieur.»

Un nuage assombrit la figure du père. Oh! je suis fâché

«Nous avions espéré que tu serais prédicateur. Es-tu sûr de ne pas avoir entendu la voix du Seigneur?»

Joe promit de prier à ce sujet, et deux semaines plus tard il vint vers son père

«Père, je suis décidé, j’entrerai dans le ministère.»

Son père le prit dans ses bras et l’embrassa.


Joe entra dans l'université de Iowa, obtint son diplôme, et passa ensuite trois ans à l'école méthodiste afin de se former pour le ministère.

Un jour un de ses professeurs lui dit:

«Oh! vous savez, dans tout ce que nous avons cru à l'origine, il y a un mélange de superstition. Vous êtes un garçon intelligent, j'ai entendu le président dire qu'il vous considérait comme l'un de nos plus brillants étudiants. Examinez chaque chose avec soin, appliquez-vous à l'étude. J'aimerai que vous lisiez les philosophes Darwin, Renan, Huxley.»

Quand Conlee sortit de cette école, la raison luttait contre la foi dans son cœur, et ce fut la raison qui l'emporta.

Il accepta le poste de pasteur d'une petite église méthodiste à Iowa. Là, il se maria avec une splendide jeune chrétienne, fille du pasteur d'une ville voisine.

Trois ans après grâce à l'amitié de l'évêque, il fut nommé dans la plus importante église de Senta-Anna. Il passa là deux ans pendant lesquels se livra dans son cœur un terrible combat.


Les plus grandes batailles qui se sont livrées dans l'histoire

l'ont toujours été dans le secret du cœur humain.


Joe Conlee reçut le titre honorifique de docteur en théologie. Cependant, il glissait de plus en plus dans le modernisme interprétant les Écritures, non en se basant sur la foi, mais sur la raison. On lui avait dit que pour arriver à un équilibre raisonnable, il devait considérer les deux côtés de la question, et ne pas se rallier au modernisme par sentiment ou sympathie.


La convention méthodiste eut lieu à Los Angeles, et le président félicita J. Conlee sur son excellent travail, ce qui lui valut d'être nommé pasteur de la première église méthodiste de San-Diégo, puis de Pomona en Californie.

Ce fut là que la graine qui avait été semée dans son cœur par le passé porta ses fruits.

Un jour, il confia à sa femme qu’il se sentait devenir un hypocrite, car il ne croyait plus aux choses que la congrégation lui demandait de prêcher. — «Je ne puis plus tenir, ajouta-t-il, je vais abandonnées».

Il niait la naissance divine de Christ et les miracles.

Un jour il monta en chaire et dit:

«Mes amis, je veux vous faire une confession: je ne puis croire la Bible. Pendant des années la bataille s’est livrée dans mon cœur, et maintenant il me faut regagner l'estime de moi-même. C'est la dernière fois que je prêche.»

C'était un écrivain de talent, et bien vite il trouva du travail. Il retourna à Santa Anna où il devint éditeur du journal «The Santa Anna Herald».

Il commença à fumer, à boire, joua un peu, alla de mal en pis et perdit son travail à plusieurs reprises.

À Covina, il fonda son propre journal: «The Covina Argus Indépendant», qui existe encore. Il vendit celui-ci pour une petite fortune et devint éditeur-rédacteur du «Los Angeles Times» et de «The Examiner», situation qu'il perdit à cause de la boisson.

Ses écrits étaient toujours aussi brillants. Il semblait que sa plume était sans cesse inspirée et pourtant, bien souvent, il manqua de travail, toujours congédié parce qu'il était presque continuellement en état d'ivresse. Allant d'une place à l'autre, l'homme qui avait été le pasteur de la plus grande église de San Diégo et de Pomona devint un incorrigible ivrogne, errant, grelottant dans ses loques; chaque soir vous pouviez le trouver dans l'arrière-boutique du «Mineral Cabaret»


Rendant son ancienne vie responsable de sa chute, et dans son animosité contre Dieu, il commença des réunions en plein air où il attaquait le méthodisme et le christianisme. Il devint président de l'Association des libres-penseurs de Californie, et, pendant douze ans, il ne manqua pas un seul soir de faire des conférence sur l'athéisme.

Un soir, il leva les mains vers le ciel et défia Dieu de le frapper de mort et comme rien n’arrivait, il dit: «Vous voyez, amis, il n’y a pas de Dieu». Il quêtait ensuite, récoltait quelque menue monnaie qu'il allait dépenser au cabaret.

Maigre, pâle, les yeux enfoncés, il blasphémait, maudissait, jouait et se roulait dans l'orgie. Nuit après nuit, on le ramenait à sa femme en prière. Je me demande ce que les professeurs qui lui avaient donné leurs livres à lire auraient pensé s'ils avaient pu le voir dans cet état!


Un jour, le Dr Conlee, ivre comme à l'habitude, se heurta à un homme. «Voulez-vous faire l'aumône à un camarade?» dit-il. L'homme le regarda; et, stupéfait, reconnut son ancien pasteur.

Vous n’êtes pas Conlee, dites-moi?

-- Conlee est mon nom.

Mon ancien pasteur! que faites-vous ainsi? Je n'en puis croire mes yeux I Et le bon docteur chrétien, car il était docteur, l'emmena chez lui, lui donna un bain, le revêtit d’un nouveau costume et le conduisit dans un hôtel voisin.

Le Dr Conlee engagea ses habits et dépensa l'argent à boire.

Le docteur intéressa ses amis au sauvetage du vieil ivrogne, mais sans résultat; car chaque sou qu'il recevait passait à la boisson, si bien qu'il tomba aussi bas qu'une créature humaine puisse arriver. À la fin tout le monde l'abandonna, sauf le docteur qui se dit: «Si nous pouvions l’envoyer loin des cabarets, cela pourrait peut-être le guérir.»

C'était l'époque de la grande ruée vers l'or en Alaska; et les hommes comme une multitude de fourmis, se précipitaient vers le métal jaune. Les amis de Conlee pensèrent qu'il y avait là une chance de salut. Le vieil ivrogne accepta de partir. Ils lui achetèrent de nouveaux habits, lui garnirent une petite valise, et le conduisirent sur le bateau en partance pour l'Alaska.

Sa femme et sa petite fille vinrent le voir partir. La petite Florence, passant ses bras autour du cou de son père lui dit: «Papa, mon cher papa, maman a mis un coffret de médecine dans la valise, pensant que tu pourrais en avoir besoin, et dans le coffret j’ai mis mon petit livre. Je ne voudrais le donner à personne d'autre dans le monde, seulement à toi. Le liras-tu? N’oublie pas, cher papa, nous prierons pour toi.»

Cette petite Bible était tout pour Florence; et sur la première page elle avait écrit ces mots: «À mon papa chéri avec l'amour de Florence. N'oublie pas, nous t'aimons.»


Quelques semaines plus tard, Conlee se trouvait mêlé à la foule innombrable, jurant et maudissant, des chercheurs d’or, en route vers le Yukon. Sur la place principale de la ville se trouvait un cabaret: le plus grand établissement de la cité. Conlee se fit embaucher dans ce vil trou d'enfer. Là, le Docteur Conlee lavait les parquets, nettoyait les comptoirs, et pour tout salaire, il recevait une nourriture à peine suffisante pour le tenir en vie, et tout ce qu'il pouvait boire.

Un jour le propriétaire d’un grand terrain vint lui dire: Docteur, j'ai besoin de vous pour aller au 40e mille. Nous y avons trouvé de l’or. Je suis le seul à connaître la chose avec l'homme qui l'a découvert. J'ai besoin que vous alliez là-bas pour tenir la place.

Pas moi. dit Joe, je ne veux pas partir. Vous connaissez ma petite faiblesse.

Il n'allait pas partir où il ne pourrait pas avoir de whisky.

Mais l’homme ajouta: Joe, vous aurez tout ce que vous voudrez à boire, nous vous approvisionnerons tous les quinze jours. Vous n'aurez rien à faire, seulement rester assis dans la cabine et vous passer du bon temps.»

Joe Conlee se trouva ainsi un jour seul dans la cabine solitaire du 40e mille, n’ayant d’autre occupation que de boire du whisky dont il avait fait une bonne réserve en prévision de l’hiver qui venait.

Le baril était déjà aux trois quarts quand, un jour d’Octobre on frappa à la porte; c’était Miller, un catholique, qui disait avoir froid et faim.

«Entrez, dit Conlee, il y a ici un baril de whisky.»

Miller se mit à rire et entra. Les deux hommes s’assirent pour boire, et pendant quinze jours, ils ne s'arrêtèrent de boire que pour rouler à terre.

On frappa encore à la porte: c'était Wally Flett, un médium spirite de San Francisco. Quand il vit la liqueur, la salive lui emplit la bouche:

«N'aimeriez-vous pas que je reste avec vous?

«Oui!»

Ils furent dès lors trois dans la petite cabine, riant, buvant, gesticulant, se plaisant à raconter des histoires obscènes.


Novembre vint et passa. Ils firent trois voyages à la ville avec les chiens, pour renouveler leur provision d'alcool. Mais, bientôt, l'ivresse continuelle atteignit leurs nerfs, et nuit après nuit, ils criaient, hurlaient, dans les tourments de delirium tremens.

Pour se distraire ils eurent une séance spirite, et Wally Flett ancien médium, les initia aux pratiques spirites. Soir après soir ce fut le programme.

Une nuit l'un deux s'approcha de la mort. Agonisant, dans une crise de délirium tremens, Jimmy Miller cria:

«Amenez-moi un docteur vous ne pouvez me laisser mourir ici.»

Il y avait quarante milles pour aller à la ville, le thermomètre marquait 40° au-dessous de zéro, et la neige était profonde. L'agonisant criait toujours:

«Amenez-moi un docteur.»

Le docteur Conlee se souvint que dans sa valise il y avait un coffret de médecine, il alla

le chercher. Un petit livre tomba sur le parquet, il l’ouvrit et lu «de Florence à papa...» Florence! Florence!

«Qu'avez-vous Conlee, dit Willy Flett.

C'est une bible; maudite soit-elle! et Conlee voulut la jeter au feu, mais comme il allait la lancer, Willy s'écria:

«Ne la brûlez pas nous n'avons rien à lire dans ce pays maudit; j'ai lu vingt fois votre seul journal.»

Et il l'arracha des mains de Conlee qui lui dit.

«Si ça vous fait plaisir de la lire, vous pouvez, mais moi je n'en veux pas. Qu’est-ce qui est écrit à la première page? «À mon papa chéri avec l'amour de Florence

Il était devenu plus calme.

«Ma petite fille! Je suis content de ne pas avoir brûlé le livre que ma petite Florence m’a donné.»

La médecine fit bientôt son effet, et Jimmy Miller, vite convalescent, désira lire quelque chose: II avait l'habitude de lire à haute voix, et Joe lui disait de se taire, mais Willy s'intéressait à la lecture. Il disait parfois «Que lisez-vous Jimmy?» et Jimmy relisait.

Un jour Willy Flett dit: «Je ne pensais pas qu'il y avait des choses pareilles dans la Bible Que diriez-vous si nous lisions pour passer le temps? Oh! pas pour y croire. Joe a été prédicateur, et il dit que tous les prédicateurs sont stupides.»

Ils prirent ainsi l'habitude de lire chacun à leur tour, et sans qu'ils s’en rendissent compte, une transformation s'opérait dans les habitudes de la cabine solitaire, et le whisky baissait plus lentement dans le baril.

Certains jours, ils lisaient cinq, six et sept chapitres et arrivèrent enfin au Nouveau Testament.

Les blasphèmes, les jurons, devenaient plus rares, le whisky était quelquefois oublié, et un jour Wally Flett dit:

«N'avez-vous pas remarqué un changement en nous? Je n'ai pas entendu jurer depuis trois ou quatre jours. Je me demande si c'est la Bible qui en est cause?»

Noël vint. Ils lurent l’histoire de la naissance de Christ.

Quel jour est-ce aujourd’hui?

Noël!

Je me demande ce que font tous les petits, au pays. Qu'avez-vous Joe?

Je pense seulement à ma petite Florence; elle avait l’habitude de mettre ses souliers dans la cheminée, avant que je fasse le fou avec la boisson. 

Un jour c’était au tour de Wally de lire:

«Que votre cœur ne se trouble point, je m’en vais vous préparer une place.» (Jean 14/1)

Joe, du revers de la main s'essuyait les yeux.

Qu'avez-vous Joe?

Rien!

Est-ce que vous pleurez, Joe?

Oui, continuez la lecture; je pense à ma petite tille, je ne pleure pas à cause de cette Bible!

Tout pensif Wally dit:

Je voudrais bien savoir si ce livre est vrai. Depuis cinq jours j'ai envie de prier. Ce qui m'en a empêché c'est la crainte de vos moqueries; mais maintenant, tant pis si vous vous moquez de moi: je veux demander à Dieu de me parler s’il existe.

Eh! bien, dit Joe, je vous veux avouer aussi que depuis une semaine mon cœur s'est brisé. Bien que ma mère soit maintenant dans la gloire, il me semble encore l'entendre prier. Et vous Jimmy, que pensez-vous?

Si vous voulez prier, je prierai avec vous.


Et les trois ivrognes s'agenouillèrent. Leurs prières s’élevèrent de plus en plus. Soudain Wally Flett se releva:

«Alléluia! Alléluia! criait-il, Jésus m’a entendu. Il parlait encore que Jimmy Miller, puis Joe Conlee se relevaient, rendant gloire au Seigneur; il était deux heures du matin.

L'homme à la robe sans tâche les avait visités. Il me semble le voir en esprit, debout près du vieux poêle, posant ses mains bénissantes sur leur tête.

Joe prit le baril de whisky, le roula devant la porte, Wally s'arma de la hache, et bientôt la liqueur coula dans la neige, tandis que trois hommes donnaient gloire à leur Sauveur et que les anges se penchaient pour contempler le spectacle de la grâce de Dieu dans la cabine solitaire...

Jimmy, Joe et Willy étaient nés de nouveau par l'Esprit de Dieu.


* * *


Tandis que je faisais une série de conférences à Eugène (Oregon) le frère Hornshuh me présenta le doyen de leur école biblique, le Dr Joe Conlee. Ce fut le commencement d'une amitié étroite entre celui-ci et moi.

À la fin de la Campagne le Dr me demanda de lui accorder trois heures et d'apporter avec moi un crayon et du papier.

«Je n'ai plus longtemps à rester dans ce monde, me dit-il. Je vais bientôt partir avec Jésus; mais j’ai prié, et je crois que Dieu veut que mon histoire soit écrite».

Le même soir j'étais auprès de lui. Dans la pièce voisine se trouvaient sa femme et Florence.

«Vous me pardonnerez si je pleure un peu, me dit Joe, mais je dois vous raconter ma vie dès le commencement. Et il me dit l’histoire que je viens de vous raconter. À trois reprises différentes, il s'arrêta et nous priâmes. Quand il eut fini, je l'embrassai et nous pleurâmes ensemble.

Une semaine plus tard j'étais à Yakinma. Un élève d'Eugène demanda à me voir et me dit:

«L'oncle Joe est parti pour la gloire. Quand il comprit qu’il partait, il m’envoya chercher et me chargea de ce message pour vous: «Jésus qui m’a trouvé dans la cabine solitaire est avec moi.»

Ce furent ses dernières paroles. Il posa ensuite la tête sur l'oreiller et partit.»

Wally Flett, rempli du Saint-Esprit, est prédicateur dans le Texas.

La dernière fois que j'entendis parler de Jimmy Miller, il prêchait aux incrédules, mais le vieil «oncle Joe» est avec Jésus.


Jeunes amis, prenez garde à vos lectures.

Aucun livre n'est semblable au «Livre», et si jamais le combat se livre dans votre cœur et votre vie, dites: Seigneur, puisque je ne comprends pas, JE VEUX TE CROIRE; et puisque ma raison ne saisit pas, JE VEUX MARCHER DANS LA FOI, et si tout est obscur, JE VEUX AVOIR CONFIANCE EN TOI.

Charles S. Price

«Rédemption Tidings»

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1938 - 10


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