Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VIENS ET VOIS

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JÉSUS EST APPARU (1)


«Le Seigneur est vraiment ressuscité, et il est apparu à Simon».

Ainsi, après s'être révélé à Marie de Magdala pleurant devant le sépulcre vide, Jésus se montre à Simon Pierre.

Ô profondeur de l'amour de Jésus! miséricorde insondable! puissance infinie du pardon divin! C’est Pierre que Jésus choisit pour cette grâce magnifique!

Souvenez-vous du dernier contact de ce disciple avec Jésus. C'est dans la cour du Souverain sacrificateur. Jésus est là, lié comme un malfaiteur, en butte aux railleries, aux sarcasmes de ceux qui l'ont arrêté, des serviteurs du souverain sacrificateur, de quelques-uns du Sanhédrin, de la cohorte juive, qui l’ont ramené du Jardin de Gethsémané.


Pierre un peu plus loin se chauffe.

Une servante qui le voit assis devant le feu dit: «cet homme était avec lui». Mais il le nie disant: «Femme, je ne le connais pas».

Peu après un autre le voyant dit: «Tu es aussi de ces gens-là». Et Pierre dit: «Je n’en suis pas».

Environ une heure plus tard, un autre insiste disant: «Certainement, cet homme était aussi avec lui, car il est galiléen». Pierre répond: «Homme, je ne sais ce que tu dis.» Au même instant le coq chante, Jésus avait dit à Pierre: «Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois.» Et le Seigneur se retournant, regarde Pierre.

Oh! ce regard de Jésus, comme il dut pénétrer jusqu'au fond du cœur de Simon. Il ne dut pas connaître de moment plus douloureux que lorsque ce regard se posa sur lui. Déjà la mort avait marqué son empreinte sur la figure de Jésus, l’agonie du Jardin des Oliviers se lisait sur son front, les traces de la sueur de sang s’y voyaient peut-être encore. Il était alors celui dont le prophète Ésaïe disait:

«Il a été pour plusieurs un sujet d'effroi, tant son visage était défiguré, tant son aspect différait de celui des fils de l'homme.

Méprisé, abandonné des hommes.

Homme de douleur et habitué à la souffrance,

Semblable à celui dont on détourne le visage,

Nous l'avons dédaigné, nous l'avons fait de lui aucun cas...

Il a été maltraité et opprimé,

Et il n'a point ouvert la bouche,

Semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie,

À une brebis muette devant ceux qui la tondent,

Il n'a point ouvert la bouche.»

Voilà ce que Pierre dut réaliser sous le reproche muet de Jésus. Il eut donné sa vie pour effacer les quelques heures qu'il venait de vivre. Mais il ne pouvait pas. Il avait renié le Fils de Dieu.

N'est-ce pas lui, Simon Pierre, qui avait dit «TU ES LE CHRIST, LE FILS DE DIEU.» Une épée lui transperçant le cœur n'aurait pas été plus douloureuse. Il ne peut soutenir ce regard. Il sort et il pleure.

Lui, un homme; il pleure.

Oh! ce regard, sans colère, sans haine, mais de quelle infinie tristesse. Jamais il ne pourra l’oublier, il le verra jusqu'à sa mort...

C’est à lui, le renégat, que Jésus apparaît après avoir consolé Marie-Madeleine.

Que se passa-t-il entre Jésus et lui? Mystère. Mais cette faveur semble dire:

«Pierre, tu as brisé mon coeur rempli d'amour pour toi. Mais vois-tu je t'aime quand même. Je connais ta faiblesse, et je t'aime. Je connais tes chutes, ton péché, mais je t'aime. J’ai été tenté connue toi; c'est pourquoi je te comprends, et je te pardonne. Tes larmes ne peuvent effacer ta faute, ni même ton sang, mais vois-tu, mon sang versé sur la Croix l'efface.

Ésaïe dit de moi:

Il était blessé pour nos péchés,

Brisé pour nos iniquités.

Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui.

Pierre, je te pardonne et le donne ma paix.»

Ce n'est que plus tard, lorsque Pierre a retrouvé cette paix, lorsqu'il est assuré de l’amour de son Sauveur, que Jésus, avant de lui confier la mission suprême d'apôtre, le met à l'épreuve: «Pierre m'aimes tu?»

Jésus douterait-il de son amour?

Il doit revoir avec force cette scène de la cour de Caïphe, et sentir se poser sur lui le regard douloureux de Jésus. Il entend peut-être encore résonner à ses oreilles la réprimande de Jésus; «Arrière de moi Satan, tu m'es en scandale!» Et maintenant cette question, plus pénible encore qu'un reproche amer!

Pierre ne se révolte pas. Il n’en a plus le droit: il n’est qu'un misérable pécheur qui a sa part de responsabilité dans la mort de Jésus. Il le sent et le sait. Son cœur impétueux est brisé.

Il est devenu lui aussi comme un agneau. Lui aussi sera mené à la boucherie comme une brebis muette devant ceux qui la tondent. Comme son Maître il saura ne pas ouvrir la bouche, si ce n'est pour bénir ses ennemis et intercéder pour ses bourreaux. Il est prêt maintenant pour le grand apostolat que lui confie Jésus. «Pais mes brebis», lui dit Jésus. Et maintenant en lui sont l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, contrôle de soi-même; mais au prix de quelles souffrances. Le sarment porte du fruit, mais il a été douloureusement émondé.


* * *


Et maintenant, vous qui lisez ces lignes, peut-être étiez-vous autrefois comme Pierre. Bouillant et dévoué pour le Maître.

Vous saviez qu'il était le Christ, le Fils de Dieu.

Comme Pierre tira l'épée pour se défendre quand les hommes vinrent l'arrêter en Gethsémané, vous étiez prêt à livrer bataille lorsqu'on attaquait devant vous son honneur et sa gloire.

Mais la preuve est venue, la tentation.

Il s'agissait simplement de proclamer votre attachement à Christ devant les hommes: vous aviez tiré l’épée auparavant, et là vous avez tremblé, et comme Pierre vous avez dit; «Je ne le commis pas».

Peut-être deviez-vous témoigner de votre attachement à Christ devant les puissances du mal et les puissances spirituelles en triomphant du péché?

Et vous avez succombé.

Pécheur !.. et par votre péché, vous avez renié votre maître. Que ces lignes soient pour vous comme le chant du coq.

Ne sentez-vous pas le regard de Jésus se poser sur vous?

C'est pour vous qu'il fut couronné d'épines, qu'il reçut les coups et les crachats.

C’est pour vous qu’il gravit Golgotha;

C’est pour vous qu'il fut étendu sur la Croix, que ses mains et ses pieds furent percés, que son sang a coulé, que ta vie lui fut ôtée!

Le regard de Jésus ne touche-t-il pas votre cœur et ne vous fait-il pas comprendre sa douleur?

Ne voyez-vous pas où vous êtes tombé?

Puissent alors les larmes du remords et du repentir couler de vos yeux.

Peut-être votre cœur s'est-il brisé parce que vous avez attristé votre Sauveur. Vous vous sentez comme Pierre misérable et pécheur. Votre joie est éteinte et l'angoisse habite en vous. Vous avez brisé le cœur de votre Seigneur et votre paix est finie.

JÉSUS VOUS CHERCHE. Il est ressuscité. Il est vraiment ressuscité. Il veut se révéler à vous. Venez, vous aussi, au sépulcre où il fut enseveli à cause de votre péché. Entrez-y: il est vide, car Jésus est vivant. C’est pour vous qu’il est vivant, et il vous apparaîtra.

Aimez-le, car il vous aime.

N’entendez-vous pas sa voix qui vous dit:

«Tu as brisé mon cœur rempli d’amour pour toi. Mais vois-tu, je t’aime quand même. Je connais ta faiblesse et je t'aime. Je connais tes chutes, ton péché, mais je t'aime. J'ai été tenté comme toi; c'est pourquoi je te comprends et je te pardonne. Tes larmes ne peuvent effacer ta faute, ni même ton sang; mais vois-tu, mon sang versé sur la Croix l'efface. Car:

J’ai été blessé pour ton péché

Brisé pour ton iniquité.

Ce châtiment qui te donne la paix est tombé sur moi.

Je te pardonne et te donne ma paix.»

Votre cœur se remplira pour lui d’un amour plus pur, plus doux plus profond, fort comme la mort.

Vous comprendrez alors, comme Pierre, que Jésus n’a pas besoin de défenseurs selon la chair. Lui-même prend soin de sa gloire, et il agit selon une sagesse infinie.

Mais ce qu'il veut ce sont

des cœurs humbles, aimants;

des cœurs qui lui restent attachés dans le succès comme dans le revers, dans la – bienveillance comme dans l’adversité, unis à lui dans les circonstances les meilleures comme dans les plus mauvaises;

des cœurs doux et fidèles, fidèles jusque dans tous les sacrifices, fidèles jusqu’à la mort

Le sarment aura été émondé, douloureusement peut-être, mais il portera du fruit, tout ce qui était atteint par la maladie du péché ayant été coupé et jeté au feu.

D. Guillaume

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1938 - 05


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