Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VIENS ET VOIS

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J'AI PRIÉ POUR TOI


Quel trouble profond laisse dans nos cœurs le récit de la trahison de Judas, ce disciple choisi pour être missionnaire de l’Évangile. C’est avec un malaise indicible que nous pensons à la sombre figure de cet homme, marqué, semble-t-il, par une fatalité inexorable et terrible, pour accomplir le plus infâme des forfaits.

Serait-il le seul, lui Judas, à être excepté de cette part de miséricorde divine donnant le salut aux coupables, bien qu’il ait connu par la mort même du Sauveur, le grand amour de Dieu pour nous, misérables pécheurs?

Serait-il le sacrifié, livré à la plus terrible puissance infernale (Jean 13/27) pour permettre à l’humanité tout entière de trouver le salut (Jean 3/14)......

Une injuste prédestination aurait-elle fait de lui «un vase de colère formé pour la perdition»? (Rom. 9/22).

Le Seigneur Jésus l’a-t-il choisi lui même pour l’abandonner ensuite volontairement, sans défense, à cette puissance ténébreuse qui en fit sa proie?

Il semble, à première vue, qu’il y eut de l’injustice dans le cœur du Seigneur, quand, pendant le dernier souper, s’adressant à Judas, il lui dit: «Achève rapidement ce qui te reste à faire» (Jean 13/27), le poussant pour ainsi dire dans l'abîme, tandis que prédisant peu de temps après le triple reniement de Pierre, il l’encourage dans la voie du relèvement par cette consolante affirmation: «J’ai prié pour toi» (Luc 22/31-32).

Serait-il possible que, seuls, quelques privilégiés aient droit à ce merveilleux soutien? Devrions-nous revenir à cette pensée étriquée et anti-évangélique d’une prédestination, jetant inexorablement les uns, dans la perdition éternelle, et choisissant les autres, malgré leurs manquements, pour le salut glorieux?

Judas et Pierre seraient-ils les types bibliques de ces deux catégories d'humains?

Les sentiments d’amour et de droiture qui se dégagent de la vie du Seigneur Jésus, nous défendent de croire qu’il y eut de sa part préméditation cruelle, en choisissant Judas pour être le «Fils de la Perdition.»

S’il y eut de sa part, à cause de sa prescience divine, la connaissance du traître (Jean 6/64), son omnipotence n’a certainement pas voulu obliger Judas à le devenir. Bien au contraire nous sommes en droit de le croire, cette action, marquée par bien des détails dans ses rapports avec Judas a eu pour but son redressement.

Il eut le privilège de porter la bourse destinée à subvenir aux besoins du Seigneur et à faire des aumônes aux pauvres (Jean 13/29).

Cette confiance, véritable honneur, ne lui fut-elle pas accordée afin de lui mettre plus à cœur l’œuvre pour laquelle il devait être formé. Cette saine émulation lui donnant la possibilité de se rendre utile, était, sous la puissante influence de celui qui s’est livré et dépouillé pour les autres, un merveilleux moyen de s’amender!


Le grand berger des âmes, le Souverain Pasteur (1 Pierre 5/4) modèle parfait, nous donne ici une belle leçon de patience et de bonté.

Son action sanctifiante en faveur de cet homme avait pour but de le transformer.

Cet inlassable effort fut poursuivi jusqu’à l’extrême limite du possible, le soir même de sa trahison, quand Satan entra en lui, alors qu’il ne semblait plus offrir aucune chance de succès.

Avons-nous été témoins des regards de reproche qui couvrirent cet homme au moment même où son hypocrite conduite était dévoilée par Jésus? (Jean 12/6).

Pouvons-nous connaître les exportations pleines de douceur et de fermeté qui lui furent prodiguées pour le ramener au tien?


Dans cette scène mémorable de la chambre haute, le soir du dernier souper, le Seigneur voulant, dans un suprême effort, faire appel aux sentiments d’affection qu’il pouvait encore trouver dans ce cœur, lui fit par trois fois un reproche, l’incitant avec amour à se soustraire à cette influence ténébreuse, par laquelle il allait sombrer.

Voulant mettre le comble à son amour pour les siens, et montrant là sa véritable grandeur, Jésus se leva et se ceignit comme un esclave, et lava les pieds de chacun de ses disciples.

Lui, le traître, ne fut pas exempt de ce témoignage d’amour!...

Quelques instants plus tard, à table, angoissé par la dureté de ce cœur qui, volontairement, se ferme à son action bénie, il insiste! Mais en vain… (Jean 13/18). Dans une dernière tentative, au commencement de ce repas pendant lequel fut instituée la Cène, dans le cercle restreint des Apôtres, Jésus veut encore vaincre la résistance fatale qui jusque-là avait annihilé ses efforts.

Voulant illustrer cette précieuse vérité, clairement exprimée par l’Apôtre Paul (Romains 5/20). Il met fin à une puérile discussion (Luc 22/24) qui occupait l’esprit des disciples, en donnant la première portion du repas à celui qu’il voyait en péril (Jean 13/26).


Pouvons-nous croire que ce fut un geste hypocrite de la part du Seigneur?

Loin de nous cette pensée!...

En donnant à Judas le premier morceau de nourriture préparée pour ce repas mémorable, le Seigneur Jésus, tout en l’honorant d’une façon particulière, lui faisait aussi une pressante invitation pour le décider à rester, lui aussi, (comme les autres) dans cette action sanctifiante qui devait les conduire au salut.

Judas prit le morceau! (Jean 13/26) moment tragique! lutte terrible!

FERMANT SON CŒUR DÉFINITIVEMENT À LA GRÂCE, se raidissant au tendre appel de Jésus, il servit d’instrument pour le plus grand des crimes. Irrémédiablement perdu, ayant le triste honneur d'être la proie du prince des lieux de ténèbres. Jésus lui commande de se hâter d’accomplir son dessein.


Chrétiens mes Frères! choisissez pour être disciples du Seigneur, Celui qui est mort pour notre rachat. Il nous aime; Il veille sur Nous. Son amour nous entoure de soins vigilants.

N’avons-nous pas senti cette puissante action de son amour, agissant pour notre sanctification dans sa Parole bénie, dans ses exhortations transmises par nos frères; son influence invisible dans nos cultes et nos réunions de Prières n’a-t-elle pas flétri une attitude, une action coupable, une conduite indigne?...

Son pressant appel, l’avons-nous entendu?...

Prenez garde, Il veut nous sortir du péché!

Ne contristez pas l’Esprit!

Ne méprisez pas son Amour, de peur que l’adversaire ne l’emporte. (Héb. 6/4)

D. Farina

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1938 - 01


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