Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VIENS ET VOIS

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DEVONS-NOUS ÊTRE GUIDÉS 


PAR DES «SIGNES» ET DES «RÉVÉLATIONS»?


Lorsqu’un croyant fait une expérience personnelle de Pentecôte, il se trouve dans une nouvelle sphère spirituelle. Ce qui avait paru, jusqu’alors, comme un rêve, au chrétien, lui devient une réalité familière. Les choses qu’il avait désirées, presque sans espoir, sont maintenant à sa portée.

Même s’il connaissait et aimait déjà sa Bible, il y trouve maintenant un rayonnement inaccoutumé, une fraîche beauté et une signification nouvelle. La Bible n’est plus simplement une belle Histoire, elle devient un «Message».

En outre de toutes ces bénédictions, le croyant connaîtra la RÉALITÉ du Saint-Esprit, spécialement par quelques expériences de Sa puissance parlant à l’Église au moyen de ses précieux dons.

Jointe à la grande joie découlant de cette vie puissante de l’Esprit viendra, aussi, un grand et ardent désir, presque une passion de faire la volonté de Dieu. Ce sentiment est tellement naturel qu’on ne découvre pas toujours un imprévisible danger duquel Satan pourra se servir pour s’emparer d’une vie ou ruiner un ministère.


Une profonde humilité est absolument nécessaire après le baptême du Saint-Esprit. C’est une période où l’on peut atteindre les sommets spirituels mais il existe des dangers qu’on n'aurait jamais imaginés auparavant. IL FAUT AVOIR LES YEUX FIXÉS SUR LE «DISPENSATEUR» PLUTÔT QUE SUR LES «DONS» EUX-MÊMES.


Dès le premier coup d’œil jeté sur le Nouveau Testament, il apparaît que le Saint-Esprit doit guider les enfants de Dieu. (Romains VIII-14)

Le croyant rempli du désir de plaire à Dieu et pour qui la voix de l’Esprit, par les dons spirituels, est devenu depuis peu une réalité, peut tomber dans une subtile tentation qui consiste à conduire, désormais, sa vie par ce qu’il pense être des «messages», des «signes» ou des «révélations» du Saint-Esprit.

Cela paraît, d’ailleurs, très logique et très scripturaire, à un esprit un peu superficiel. On tombe inévitablement dans ce piège, qui consiste dans la «confusion» entre le PRINCIPE et les MÉTHODES que l’Esprit de Dieu choisit pour guider les chrétiens et, lorsqu’on n’arrive pas à distinguer entre PRINCIPE et MÉTHODES, dans la précipitation d’une nouvelle expérience, recherchant la voix de l’Esprit par SES dons il devient fatalement facile de croire que telle MÉTHODE découle normalement et scripturairement de tel PRINCIPE. Cela est loin de la vérité!


On peut trouver des exemples frappants de «signes» et de «révélations directes» du Saint-Esprit donnés individuellement et collectivement, ça et là dans le Nouveau-Testament. (Nous n’avons pas à consulter l’Ancien-Testament pour une application pratique et personnelle comme celle-ci).

Un côté important du témoignage spécial du RÉVEIL de PENTECÔTE est de prouver que ces choses n’ont pas définitivement disparu avec l’âge apostolique, comme on l’a enseigné à tort, mais qu’elles peuvent encore avoir une part réelle et vitale dans l’expérience chrétienne d'aujourd’hui.

Le danger vient de ce que nous sommes tentés de donner une place par trop grande à ces choses dans l’enthousiasme de l’inévitable controverse doctrinale engendrée par notre témoignage personnel à la vérité intégrale. Nous imaginons facilement qu’elles ont occupé dans le Nouveau Testament une place beaucoup plus importante qu’il n’en a été réellement, ainsi que nous le découvrirons par une étude minutieuse.

Pour nous corriger et pour nous maintenir dans cet «équilibre» (d’un jugement sain) qui est si important pour la sauvegarde et la continuation de ce RÉVEIL en bénédiction aux multitudes, il faut, de toute nécessité examiner là QUANTITÉ et la QUALITÉ de ces signes et de ces révélations par lesquels l’Esprit à quelquefois parlé dans l’Église Primitive.


Premièrement pour la QUANTITÉ: l’histoire rapportée dans le Livre des Actes couvre une période d’une trentaine d’années. Les exemples donnés de directions surnaturelles, par des «signes» et des «révélations» montrent qu’elles étaient beaucoup moins fréquentes qu’on ne le suppose ordinairement, lorsqu’on considère qu’elles étaient espacées au travers d’une si longue période et sur une telle variété de personnes et d’endroits.

Si l’on examine l’expérience personnelle des deux apôtres les plus remarquables on constate que:

Pierre n’a été guidé et encouragé personnellement que trois fois par ce moyen (Actes V-19: X-11; XII-7);

tandis que pour Paul, il est fait mention environ de sept expériences de ce genre (Actes IX-4; IX-12; XVI-9; XVIII-9; XXII-18; XXIII 11; XXVII-23.)


Il est vrai que Paul parle d’une «abondance» de révélations dans II Corinthiens XII-7, mais le contexte semble établir clairement qu’elles se rapportaient aux mystères de la foi et non pas à des directions personnelles.

Il peut y avoir des cas qui ne nous sont pas connus, concernant des «signes» et des «révélations», bien qu’ils aient été réellement accordés aux apôtres, mais si nous nous en tenons aux faits certains et historiques du Nouveau Testament, nous constatons que de telles formes de directions personnelles, en ces jours-là, étaient bien plus rares que certains «enthousiastes» essaient de nous le faire croire.

Si la voix du Saint-Esprit, par ces «signes» et ces «révélations», s’était fait entendre aussi fréquemment que voudraient nous le faire supposer certains frères, il y aurait alors bien peu d’occasions, pour les chrétiens de marcher par la foi au lieu de la vue (II Corinthiens V-7).

L’activité normale de la foi aurait cessé de s’exercer et aurait fait place à une manifestation continuelle de «signes» et de «révélations» rendant, ainsi, inutile un jugement sanctifié dans la crainte de Dieu lequel exige un très haut degré de foi.


Deuxièmement: la QUALITÉ des «signes» et des «révélations». Par un examen attentif de la question, nous constatons que les manifestations spéciales et personnelles accordées aux Serviteurs de Dieu, sont venues dans des moments solennels de leur propre vie, ou de leur ministère ou de la vie de l’Église.

Les occasions ne furent pas «relativement» importantes mais «réellement» importantes (Actes IV-31; IX-4; X-10; XIII-2; XVI-9). Quand elles furent réellement personnelles, comme dans Actes XII-7 ou XXIII-11 elles furent données lors d’un besoin particulièrement pressant.

Ce qui est important de retenir, c’eut que les «signes» et les «révélations» ne pouvaient être associés normalement à des incidents ordinaires de la vie et qu’il ne faut pas nous attendre à ces choses pour les décisions quotidiennes que nous avons à prendre.

Chaque fois que le croyant s’occupe de ces choses avec l’idée arrêtée que, d’une manière ou d’une autre, il sera conduit par l’Esprit, les «messages» qui en résulteront seront inévitablement et purement imaginaires et pourront conduire à la déception, au désappointement, peut-être an «désastre» (!).

Le Saint-Esprit ne manquera pas de nous donner un «signe» ou une «révélation» lorsqu’il y aura nécessité, mais nous ne devrions JAMAIS les RECHERCHER laissant plutôt agir la souveraine Sagesse de Dieu.

Notre, devoir est de persévérer dans la prière au sujet de ces choses et de demeurer dans une étroite communion avec Dieu, couverts par le Sang de Jésus.

Rien, alors, ne pourra nous empêcher d’entendre la voix de l’Esprit quelque soit le moyen choisi par LUI pour nous parler.


Les écritures nous enseignent que les occasions où IL nous guidera, par des «signes» et des «révélations» d’un caractère surnaturel, sont relativement rares dans le courant d’une vie et sont accordés dans des moments de réelle importance soit pour nous-mêmes, soit pour l’Évangile.

Paul avait soin de faire des plans bien définis pour son ministère quoique certaines personnes s’imaginent le contraire bien à tort. Ses plans étaient basés sur ses propres circonstances et sur les besoins des autres, le tout considéré à la lumière d’un jugement sanctifié dans un esprit de prière. (Actes XIV-21; XV-36; XVIII-21; XVIII-23; Romains XV-23/24; I Corinthiens XVI-1 à 10). Il fut manifestement extraordinaire pour lui, de recevoir une direction spéciale de l’Esprit comme celle qui est rapportée dans Actes XVI-6/10.


Nous devrions prendre toutes nos décisions de la même manière: exercer une intelligence sanctifiée dans la prière en tenant compte des circonstances et aussi de la meilleure manière de pourvoir aux besoins spirituels des autres.

Nous ne devons attendre de «signes» ou de «révélations» que pour un événement tout à fait spécial et extraordinaire; or de telles occasions seront toujours très rares, même dans la vie de réels Conducteurs.

Lorsque les décisions à prendre devaient affecter un grand nombre de personnes et avoir une grande importance pour l’Église, nous trouvons que, dans le Nouveau-Testament, ces décisions étaient prises par des Conciles, comme ce fut le cas dans Actes VI & XV et Galates I-18 et II-10.

Une Conférence n’est pas un substitut humain à la direction de l’Esprit, mais c’est le moyen choisi, dans notre Dispensasion, par lequel l’Esprit nous guide collectivement, (voyez Actes XV- 28).

Lorsque les «signes» et les «révélations» sont donnés à titre personnel, ils ne peuvent servir qu’à une direction personnelle, mais s’ils affectent la vie de l'Église dans son ensemble, d’une manière quelconque, ils doivent être soumis au discernement de l’Église elle-même avant d’être mis à exécution. (1 Corinthiens XIV-29; 1 Thessaloniciens V- 19/21).

Lorsqu'une décision doit être prise par l’Église L'ESPRIT PARLE à L'ÉGLISE (Actes XIII-2), ainsi l’Église peut agir (Actes XIII-3) en ayant la conviction unanime que c’est le Saint-Esprit qui a véritablement parlé.

La vie des chrétiens de la Primitive Église était beaucoup plus normale que certaines personnes voudraient nous le faire supposer, bien qu’ils aient été si richement bénis par les manifestations de l’Esprit.

Il eût été impossible de se maintenir (comme il le serait, d’ailleurs, de nos jours) dans une vie continuellement troublée en se laissant diriger par des «signes» et des «révélations» aussi inattendus qu’anormaux. Ni la Création, ni la Rédemption ne nous ont façonnés pour une telle vie et nous n’y sommes pas appelés. Même sans tenir compte des enseignements si clairs de la Parole de Dieu, le témoignage solennel de l'expérience universelle concernant les «désastres» qui on accompagné de tels essais erronés, devraient être, pour nous, des avertissements très suffisants.

Donald Gee.

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1937 - 11


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