VIENS ET VOIS

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CRISES FINANCIÈRES

Difficultés financières, crises financières, déséquilibre budgétaire, embarras de trésorerie... On ne peut ouvrir un journal, qu’il soit politique, économique ou religieux, sans y trouver ces mots. C’est une obsession!

Je crains que le monde meure de «folie financière.» N’est-ce pas là l’esclavage de Mamon?

C’EST UN DIEU TERRIBLE CE MAMON: il demande des sacrifices humains malgré cela, tous l’adorent! Moloch se contentait qu’on lui rôtisse un jeune enfant de temps à autre, Mamon demande continuellement des victimes, par centaines par milliers quelqu’un présentait la patrie sous la forme d’un coffre-fort garni de quelques rangées de baïonnettes, et il n’avait pas tout à fait tort.

Quel est en effet le motif de toutes les guerres, sinon une question d’intérêts?

Et les grands courants d’opinion ne sont-ils pas façonnés par Mamon lui-même?

Autrefois, quand un peuple partait en guerre, il ne lui serait pas venu à l’idée de cacher qu’il espérait y trouver une source de profit. Plus tard, vint une certaine notion de patriotisme.

Il est naturel d’aimer son pays de lui être attaché; voici le mauvais patriotisme: «La France est le premier pays du monde...» pour un français. «L’Allemagne au-dessus de tout», disent les Allemands; chaque peuple y va ainsi de son petit refrain «patriotique».

Mamon sut exploiter ce sentiment pour jeter les hommes les uns contre les autres et se repaître ainsi de sacrifices humains. Mais ce moyen commence à être usé, il fallait trouver autre chose: c’est fait, c'est la guerre «idéologique». La question d’Espagne en est une illustration frappante. Que veulent l’Allemagne et l’Italie, sinon tirer de cette affaire une source de profit?

Ne voit-on pas derrière les gouvernements les gros industriels passer le bout de l’oreille?

Ce qui les tente, ce n’est pas que «l’ordre» règne en Espagne, mais profiter des mines basques et autres.

L’Angleterre aussi, depuis que l’Allemagne lui donne l’assurance qu’elle continuera à recevoir le minerai d’Espagne se sent moins éprise de l’amour de la liberté pour les Espagnols nationaux; et si les Français en général, — il y a des exceptions, comme partout ailleurs, — veulent défendre les Espagnols socialistes, ce n’est pas par amour désintéressé. Il serait facile de retrouver là l'oeuvre de Mamon.

Que nous voyions Mamon dans le domaine économique rien d’étonnant, c’est son domaine. Il a fait aussi de la politique une colonie. Mais le plus grave:

C’EST QU’IL A PRIS L’ÉGLISE SOUS, SON PROTECTORAT.

Les guerres de religion n’ont pas eu d’autre cause. L'Église catholique romaine — je parle d’une façon générale, il y avait beaucoup de gens sincères chez elle — au moment de la réforme, a défendu son coffre-fort (dont les réformés se souciaient fort peu) plus que sa foi.

Mais comme Mamon ne perd jamais ses droits, il a réussi à s’installer dans l’église de la réforme.

Il la tient maintenant sous la crainte, il la domine par la crainte. Ouvrez les journaux religieux organes officiels des diverses églises — et même la plupart des autres journaux religieux — vous ne pouvez trouvez une page où la question financière n’apparaisse. C’en est un cauchemar!

Elle paralyse l’effort de l'église: toutes les forces se mobilisent par un seul mot d'ordre: BOUCLER LE BUDGET; toute préoccupation paraît subordonnée à cette question.

Et l'on recourt aux fêtes, ventes, collectes, tarifs pour les enterrements... etc. autant de sacrifices au dieu Mamon.

Que Dieu nous préserve de cette hantise du jour, de cette maladie moderne. Qu’il nous donne assez de confiance pour ne pas craindre Mamon, et ne pas nous laisser intimider par son pouvoir.

Dieu n’est-il pas le Tout-Puissant

et toutes choses ne lui appartiennent-elles pas?

Si Mamon s’installe dans l’église, c’est qu'elle s’éloigne de Dieu, car «nul ne peut avoir deux maîtres... vous ne pouvez servir Dieu et Mamon».

Comment éviter cet asservissement à Mamon:

Recherchez premièrement la gloire de Dieu, et toutes ces choses (les choses nécessaires à la vie) vous seront données par dessus»

D. Guillaume (Calais)

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1937 - 08