Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VIENS ET VOIS

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TU AIMERAS LE SEIGNEUR TON DIEU

Pendant longtemps, ce commandement a été pour moi un sujet de trouble, et pour beaucoup de frères, il y a encore là une question qui se pose: 


«QU’EST-CE QU’AIMER DIEU DE TOUTE SA PENSÉE?»


Un homme que je visitais un jour me dit: «Voyez-vous, je prie Dieu chaque jour, mais quand je cherche à comprendre alors je ne crois plus et la prière me semble monter vers un ciel vide.».

Une sœur récemment convertie me racontait sa peine d’être dans l’ignorance des choses de Dieu, «Je cherche à comprendre, ajoutait-elle, par exemple pourquoi et comment Dieu a pu ordonner à son propre Fils de venir souffrir et mourir sur la terre; aucune lumière ne vient....».

Pourquoi ces deux êtres, comme tant d’autres, qui, en toute bonne volonté cherchaient la vérité et voulaient saisir Dieu ne rencontraient-ils que déception, doute et regrets?

Qu’est-ce donc qu’aimer Dieu de toute sa pensée?

Est-ce employer toute son intelligence à découvrir Dieu, à dévoiler ce qui nous est caché de Lui, à comprendre ses mystères et à rejeter tout ce que le cerveau n’assimile pas?

À cet esprit-là qui met la personne humaine tellement en avant, Dieu se dérobe.

Jamais l’intelligence seule n’a pu saisir Dieu et le surnaturel, et l’on n’arrive pas à Dieu par la compréhension, car il résiste aux orgueilleux, mais par la révélation que sa seule grâce accorde au cœur humble qui regarde à Lui.

II y a quelques années, dans une conversation avec un pasteur moderniste qui rejette les miracles et les manifestations surnaturelles, celui-ci me donna un argument irréfutable d’après lui: «Tu aimeras ton Dieu de toute ta pensée, dit la Bible, l’intelligence a donc un rôle de premier ordre à jouer dans la vie spirituelle.»

Je sentais bien qu’il avait tort et pourtant je ne sus que répondre, mais Dieu soit loué, c’est en regardant vivre Jésus sur la terre que le Sauveur donne la révélation attendue, car Lui seul a accompli parfaitement le commandement «tu aimeras ton Dieu... de toute ta pensée».


Cherchons donc à pénétrer dans sa vie terrestre.

Jésus a d’abord aimé Dieu de tout son être et ce sentiment était si grand en Lui qu’il ne pouvait faire autrement que de penser constamment à l’objet de cet amour qui remplissait totalement son coeur.

Depuis le début de sa vie consciente jusqu’à son dernier souffle, la pensée du Sauveur s’est fixée sur son Père.

En toute occasion, son regard intérieur passe au-dessus des choses terrestres et rejoint jusqu’à dans l’éternité Celui qu’il adore et dont vit son coeur aimant.

Quels que soient les évènements, on sent qu’il le contemple et qu’il reste sans cesse en sa présence, cherchant auprès de ce Dieu qu'il bénit, tout ce qu’il veut donner à la terre et aux hommes afin que ceux-ci deviennent la gloire de ce Père pour qui Il veut les conquérir.

Déjà enfant, oubliant sa famille, nous le voyons, assis au milieu des docteurs, «s’occuper des affaires de son Père».

Tout le temps de son ministère, la gloire de son Père est son seul souci. Il le montre à tous afin de les attirer à Celui qui les a tant aimé et s’il veut se faire accepter Lui-même, c'est seulement comme un don, un merveilleux don de ce Dieu d’amour.

Il ne parle du Père qu’avec adoration, Il s'adresse à Lui avec une tendresse infinie et pendant les instants les plus douloureux de sa vie, pendant son martyre, alors que le corps est en proie aux plus indicibles souffrances, la pensée constamment captive de son amour pour son Père adoré, remplit son cœur d’une paix que seuls peuvent entrevoir ceux qui le suivent volontairement et avec allégresse jusque dans la douleur.


À Gethsemané, à travers sa détresse et l’horreur pour ce qu’il avait devant Lui, son âme et son corps souffrent atrocement, la chair va se briser, mais son esprit, sa pensée sont toujours suspendus à Celui qui reste son bonheur.

Insulté, flagellé, bafoué, accusé de crimes, renié, Il se tait. Il ne cherche pas à éviter où à diminuer ce qu’il sait être la volonté du Père. Toutes les ignominies, tous les mépris, les hontes que la terre lui inflige, Il les accepte, puisant sa force, sa paix, dans la pensée d’amour pour son Dieu, pensée qui ne le quitte pas.

II ne veut pas se défendre car son regard voit, par delà les siècles, le Grand trône blanc du Saint des saints qui, pour Lui, rétablira toutes choses selon la Justice divine et où se manifestera dans toute sa beauté le fruit de son martyre. Il voit déjà la gloire que lui réserve son Dieu.

Au-dessus de la haine des hommes et de l’enfer, II vit dans l’amour infini de son Père tant aimé, et son martyre, les coups, les ironies, les injures, les menaces, tout cela ne parvient pas à l’arracher à sa contemplation intérieure.

Son corps s’épuise dans la souffrance, mais la pensée isole son esprit, le préserve de la haine et le garde dans l’amour insondable du ciel lorsqu’enfin, repoussé par les hommes, alors qu'il semble rejeté et maudit par Dieu Lui même, le regard intérieur fixé sur Celui qui remplit son cœur malgré l’abandon apparent, Il exhale son dernier soupir en se remettant avec confiance entre les mains de ce Père béni, dans la joie céleste d’avoir accompli jusqu’au bout la volonté de son Dieu pour l’amour duquel II s’est brisé volontairement tout entier: esprit, âme et corps.


La pensée est une force et nous ne savons jamais jusqu’où va le mal ou le bien que nous faisons par elle. Qu’on le veuille ou non, si infimes que nous soyons, une seule de nos pensées a des répercussions infinies non seulement sur nous-mêmes, sur notre entourage, mais sur la terre entière, dans les lieux célestes et jusque dans la suite des âges qui viennent où d'autres êtres subiront notre mystérieuse influence.

Nous ne comprendrons que là-haut, mais, si nous sommes attentifs et observateurs, nous verrons les effets de cette loi déjà dès ici-bas et nous croyons que là se trouve une des raisons pour lesquelles Dieu daigne nous demander de l’aimer de toute notre pensée comme son Fils bien-aimé nous l’a montré.


À l’exemple de Jésus, que notre amour nous entraîne à le contempler, écoutons comme Lui, la voix mystérieuse et douce qui nous parle des cieux, AYONS NOTRE PENSÉE CONSTAMMENT FIXÉE SUR NOTRE PÈRE CÉLESTE qui nous fera alors découvrir et saisir, lumineuses, les merveilles et les grâces des perfections divines: Sa sainteté terrible au pécheur, sa puissance sans limite, son immense amour, sa miséricorde infinie.

Conquise par la vision d’un Dieu si glorieux et si condescendant, notre intelligence, remise à sa place, ne sera pas anéantie; abolie, mais illuminée par la révélation, comme alors elle s’épanouira, comme elle trouvera à s’employer et comme Dieu s'en servira pour sa gloire.

Ô, toi qui souffres, mon frère, ma sœur, regarde vivre Jésus.

Vois-Le dans la souffrance qu’il porte sans arrêt sur la terre, du fait des hommes et de l’enfer.

Que ta pensée constante le suive sur la croix injuste et criminelle;

Que cette pensée ne s’arrête pas là, suis-Le dans le ciel, revêtu de la gloire du Père, assis sur le Trône Eternel.

Contemple-Le, Lui la gloire et la joie des anges et dis-toi bien que l’amour infini qui l’a rendu capable de tout vaincre est à toi.

Demande, oh! demande sans cesse qu’il se révèle à toi dans cette gloire, nourris-en ta pensée et sois sûr qu’un jour, plus tôt peut-être que tu ne penses, Il se montrera glorieux à ton âme ravie, pour mettre de l'harmonie dans ton cœur et dans la vie.

Alors, quels que soient les regrets de ce qui a été dans ton passé, les tristesses amères, les épreuves les plus tenaces qui t’accablent, les attaques furibondes de l’ennemi, tout cela par sa seule grâce, se transformera et peu à peu, tu te verras plus fort que tout ce qui occupe et blesse ton esprit et arrête l’élan de ton âme vers Lui.

Jésus viendra, lumineux, mettre en toi sa joie dont rien, non rien, crois-moi ne pourra te distraire et tu commenceras alors, déjà sur la terre, le face à face de la Cité Céleste, dans une allégresse sans fin.

Sors de toi-même, perds-toi de vue ne regarde que Lui et Lui seul, qu'importe le reste qui ne fait que passer!

Il n’y a aucune comparaison entre les souffrances du temps présent et la gloire à venir.

Alléluia! Béni, oui béni soit Son Saint Nom.

L. Mabillon

Source: https://pentecostalarchives.org/

Viens et Vois 1937 - 05


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